mercredi 30 novembre 2016

Saint JOSEPH MARCHAND, Prêtre des Missions étrangères et martyr

Statue de Saint Joseph Marchand, né à Passavant et martyrisé en Indochine
 (statue exposée au Belvédaire de Passavant)

Saint Joseph Marchand

Martyr en Annam ( 1835)

Canonisé le 19 juin 1988 avec les Martyrs du Vietnam (+1745-1862): Andrea Dung-Lac, prêtre, Tommaso Thien et Emanuele Phung, laïcs, Girolamo Hermosilla, Valentino Berrio Ochoa, O.P. et six autres evêques, Teofano Venard, prêtre M.E.P. et 105 compagnons, martyrs.

Selon ses condisciples, il était 'réservé sans dissimulation, grave sans contrainte, simple et gai sans exagération'... Joseph fut ordonné prêtre le 4 avril 1829 et embarqua à Nantes à destination de la procure des missions de Macao... d'où il partit pour le Vietnam... Ne pouvant lui faire avouer qu’il avait aidé les rebelles, et ne trouvant aucun témoignage sérieux pour appuyer cette fausse accusation, les juges lui ordonnèrent de renoncer au catholicisme et de marcher sur la croix. Le jeune prêtre repoussa cette proposition et fut condamné au ‘supplice des cent plaies’*. Il le subit avec un héroïque courage le 30 novembre 1835 à Tho-duc, près de Huê. (Missions étrangères de Paris)

*supplice consistant à sectionner un à un les muscles du condamné et à les lui arracher avec des tenailles rougies au feu (un internaute)

Voir aussi saints martyrs du Viet-Nam

Près de Hué en Annam, l’an 1835, saint Joseph Marchand, prêtre de la Société des Missions étrangères de Paris et martyr, condamné au supplice des cent plaies sous l’empereur Minh Mang.


Martyrologe romain




Saint Joseph MARCHAND
Martyr du Groupe des 117 martyrs du Vietnam
Ordination religieuse : 4 avril 1829 à Paris
Béatification : 07 mai 1900 à Rome par Léon XIII
Canonisation : 19 juin 1988 à Rome par Jean Paul II
Fête le 24 novembre
Né le 17 août 1803 à Passavant 25360 DOUBS en Franche Comté – FRANCE
Décédé le 30 Novembre 1835 – Prés de Hué au VIETNAM à l’âge de 32 ans
Parents : Augustin MARCHAND 1777-1853 et Jeanne Marguerite MOINE 1771-1856
Après avoir fait des études à l’école ecclésiastique d’Orsans et au grand séminaire de Besançon, Joseph entra sous-diacre au Séminaire des Missions étrangères le 25 décembre 1828.
Départ au Vietnam
Elevé au sacerdoce le 4 avril 1829, il partit le 24 du même mois pour la Cochinchine.
Il apprit la langue annamite au collège de Lai-thieu, commença sa vie apostolique par un long voyage dans les chrétientés des provinces de Mi-tho, Vinh-long, Chau-doc, et remonta jusqu’à Phnom-penh, la capitale du Cambodge. Revenu à Lai-thieu, il y instruisit quelques élèves, tout en administrant plusieurs chrétientés ; puis il fit un second voyage analogue au premier. On le chargea ensuite du district qui comprenait toute la province du Binh-thuan, d’où la persécution le chassa au commencement de 1833.
Histoire
Après s’être caché dans différentes localités de la Basse-Cochinchine, il se réfugia près de Mac-bac. Un chef de rebelles l’y découvrit et l’emmena avec lui à Cho-quan, puis l’interna dans la citadelle de Saïgon, et voulut l’obliger à pousser les chrétiens à la révolte contre le persécuteur Minh-mang. Joseph refusa absolument de se prêter à ce désir.
Il resta dix-huit mois enfermé dans la citadelle, donnant ses soins à quelques fidèles qui se trouvaient près de lui. Lorsque les troupes royales eurent pris Saïgon, le 8 septembre 1835, il fut immédiatement arrêté et accusé d’avoir participé à la rébellion.
Arrestation et supplices
Conduit à Hué et incarcéré, on le soumit à la question et on lui fit endurer le cruel supplice des tenailles rougies au feu. Ne pouvant lui faire avouer qu’il avait aidé les rebelles, et ne trouvant aucun témoignage sérieux pour appuyer cette fausse accusation, les juges lui ordonnèrent de renoncer au catholicisme et de marcher sur la croix. Le confesseur repoussa cette proposition avec horreur. Il fut condamné au cruel supplice des cent plaies. Il le subit avec un héroïque courage le 30 novembre 1835 à Tho-duc, près de Hué.
Après sa mort, son corps coupé en quatre fut jeté à la mer, et sa tête, après plusieurs jours d’exposition, fut broyée dans un mortier et réduite en une poussière que l’on jeta également à la mer.
Sainteté
  • Le Souverain Pontife Grégoire XVI le déclara Vénérable le 19 juin 1840,
  • Léon XIII le plaça au rang des Bienheureux  le 7 mai 1900,
  • Jean Paul II le canonisa le 19 juin 1988.



MARCHAND, Joseph (Le Bx), naquit à Passavant (Doubs) le 17 août 1803. Après avoir fait ses études à l'école ecclésiastique d'Orsans et au grand séminaire de Besançon, il entra sous-diacre au Séminaire des M.-E. le 25 décembre 1828.

Elevé au sacerdoce le 4 avril 1829, il partit le 24 du même mois pour la Cochinchine. Il apprit la langue annamite au collège de Lai-thieu, commença sa vie apostolique par un long voyage dans les chrétientés des provinces de Mi-tho, Vinh-long, Chau-doc, et remonta jusqu'à Phnom-penh, la capitale du Cambodge. Revenu à Lai-thieu, il y instruisit quelques élèves, tout en administrant plusieurs chrétientés ; puis il fit un second voyage analogue au premier. On le chargea ensuite du district qui comprenait toute la province du Binh-thuan, d'où la persécution le chassa au commencement de 1833.

Après s'être caché dans différentes localités de la Basse-Cochinchine, il se réfugia près de Mac-bac. Un chef de rebelles l'y découvrit et l'emmena avec lui à Cho-quan, puis l'interna dans la citadelle de Saïgon, et voulut l'obliger à pousser les chrétiens à la révolte contre le persécuteur Minh-mang. Marchand refusa absolument de se prêter à ce désir. Il resta dix-huit mois enfermé dans la citadelle, donnant ses soins à quelques fidèles qui se trouvaient près de lui. Lorsque les troupes royales eurent pris Saïgon, le 8 septembre 1835, il fut immédiatement arrêté et accusé d'avoir participé à la rébellion.

Conduit à Hué et incarcéré, on le soumit à la question et on lui fit endurer le cruel supplice des tenailles rougies au feu. Ne pouvant lui faire avouer qu'il avait aidé les rebelles, et ne trouvant aucun témoignage sérieux pour appuyer cette fausse accusation, les juges lui ordonnèrent de renoncer au catholicisme et de marcher sur la croix. Le confesseur repoussa cette proposition avec horreur. Il fut condamné au cruel supplice des cent plaies. Il le subit avec un héroïque courage le 30 novembre 1835 à Tho-duc, près de Hué. Après sa mort, son corps coupé en quatre fut jeté à la mer, et sa tête, après plusieurs jours d'exposition, fut broyée dans un mortier et réduite en une poussière que l'on jeta également à la mer. Le Souverain Pontife Grégoire XVI le déclara Vénérable le 19 juin 1840, et Léon XIII, par le bref Fortissimorum virorum du 7 mai 1900, le plaça au rang des Bienheureux. Les solennités de la Béatification furent célébrées à Saint-Pierre de Rome le 27 mai suivant.

Notes bio-bibliographiques. - A. P. F., vii, 1834-35, pp. 507, 602 ; ix, 1836-37, pp. 511, 575, 584 ; xi, 1838-39, p. 211. - B. O. P., 1893, Notice, Maison natale [grav.], p. 3 ; 1895, p. 392. - A. M.-E., 1899, pp. 117, 193 ; 1900, p. 161 ; Ib., Sa Béatification, pp. 165 et suiv., 198 ; Ib., pp. 199, 239, 295 ; 1902, p. 83. - Sem. rel. Besançon, 1900, p. 313 ; Ib., Lettre de l'archevêque de Besançon à l'occasion de la Béatification, pp. 450, 466 ; Ib., Fêtes de Béatification, pp. 457, 791 ; Ib., A Passavant, p. 781. - Ann. franc-comt., xiv, p. 124.

Hist. gén. miss. cath., ii, 2e part., p. 646. - Hist. gén. Soc. M.-E., Tab. alph. - Les 52 Vén. serv. de Dieu, Tab. alph. ; Id. [édit. in-4], p. 107. - La Coch. rel., ii, pp. 62, 82, 83, 92 et suiv., 101, 543. - Lett. à l'év. de Langres, pp. 386, 408 et suiv. - La Coch. et le Tonk., pp. 25, 277, 278 et suiv., 290, 424. - Not. sur les mart. de Coch. occid., p. 2. - Not. sur les 70 serv. de Dieu, p. 177. - La Salle des Mart. [édit. 1865 et 1900], Tab. alph. - Les mart. en Or., Notice, p. 45. - I Mart. annam. et cin., Notice, p. 73. - Idea del imp. de Annam, pp. 211 et suiv.

Actes de sa Cause de Béatification, Voir DUFRESSE.

Die XXIX novembris. Beatorum Isidori Gagelin et Joseph Marchand, martyrum [Oraisons et Leçons]. - Vesuntione, die 31 januarii 1902. Fulbertus, Archiepis. Bisunt.

Biographie. - Vie de M. l'abbé Marchand, missionnaire apostolique et martyr, par M. l'abbé J.-B.-S. Jacquenet, directeur au séminaire de Besançon. - Jacques Lecoffre et Cie, libraires, 29, rue du Vieux-Colombier, Paris, 1851, in-16, pp. 300.

Comp.-rend. : Am. de la Rel., clvii, 1852, p. 231.

Hanh Cha Minh và Lài Gâm co thêm hanh cha Du (Marchand), par M. Dú'c, prêtre indigène de la Cochinchine occidentale.

Portrait - Peinture, est au Séminaire des M.-E. - Lithographie, Wober, lith., propé. Gaspard P.-A., éditeur, rue Madame, n° 1, à Paris. - M. C., xxxii, 1900, p. 253. - B. O. P., 1893, p. 7. - A. M.-E., 1900, p. 239. - Les 52 Vén. serv. de Dieu, i, p. 128 ; Id. [édit. in-4], p. 109. - Les miss. cath. au XIXe sièc., p. 209.


[Ces portraits sont la reproduction d'un portrait dessiné de souvenir.]



Saint Joseph Marchand

Selon ses condisciples, il était « réservé sans dissimulation, grave sans contrainte, simple et gai sans exagération ». Sa réserve, toutefois, lui a fait dissimuler un secret qu’il n’a confié qu’à un seul confident : son jeune frère Jean-Baptiste qui voulait aussi devenir prêtre.


Ce secret est sa résolution de devenir missionnaire, et pour cela, il a déjà pris contact avec le séminaire des Missions Étrangères. Son directeur de conscience n’ayant pas désapprouvé, il restait à obtenir l’accord de son curé, le Père Jeune. Ce dernier se montra particulièrement hostile à un tel projet et qualifia le jeune Joseph de personne dotée de dispositions médiocres. Ce à quoi Marchand répondit « Oui, j’ai bien peu de talent et je sais peu de choses. Mais Jésus-Christ qui a choisi de pauvres pécheurs pour en faire ses premiers Apôtres, veut sans doute, en m’appelant à continuer leur ministère sublime, faire éclater davantage sa puissance. Monsieur le Curé, il s’agit entre Dieu et moi de choses qui ne se discutent pas. Je termine en vous rappelant les sages paroles de Gamaliel aux juifs, à propos des Apôtres : ‘Si ce projet vient de l’homme, il se dissipera de lui-même, mais s’il vient de Dieu, rien ne sera capable de l’ébranler’. »

Fin novembre 1828, Joseph Marchand arrivait au Séminaire des Missions Étrangères de Paris. La première chose qu’il fait est d’écrire une lettre au Père Jeune pour lui demander « d’effacer de sa mémoire les expressions malheureuses » et de « consoler ses parents ». Le curé répondit par de chaleureux encouragements à l’égard du jeune missionnaire.

Et c’est ainsi que le jeune Joseph fut ordonné prêtre le 4 avril 1829 et embarqua à Nantes à destination de la procure des missions de Macao le 12 mai.


Le voyage est toujours un grand moment dans la vie des missionnaires. Le missionnaire Joseph Marchand avait embarqué sur le ‘Voltaire’, et c’est sur ce navire qu’il allait découvrir ses premières épreuves. En effet, sur ce morceau de France lancé sur les mers, l’équipage était particulièrement hostile aux missionnaires, si bien que les temps de célébrations et prières donnaient systématiquement lieu à des blasphèmes et injures à l’encontre de Marchand. Un soir, un matelot décida de se joindre aux chrétiens pour la prière. Il fut alors puni de vingt-cinq coups de corde, et menacé du double s’il recommençait. Après six mois d’une telle traversée, Manille lui fit l’effet d’un paradis ; et, écoutant le conseil du supérieur des augustins, il changea de navire et embarqua sur un vaisseau espagnol à destination de Macao où, le 19 octobre 1829, Marchand fut accueilli par le procureur des missions qui lui donna sa destination : la Cochinchine, soit la partie sud du nouvel empire du Vietnam. C’est là qu’il pourra rejoindre les pères Gagelin et Cuenot ; en revanche, le procureur ne lui cacha pas que la persécution menaçait. Cet avertissement n’effraya en rien le missionnaire zélé qu’était Joseph Marchand, surtout après la traversée qu’il venait de vivre.

Joseph écrivit deux longues lettres, l’une à ses parents, l’autre à son curé ; puis, le 27 février 1830, il embarqua sur la jonque d’un contrebandier chinois qui avait l’habitude de rendre service aux missionnaires. Dix jours plus tard, à l’embouchure de la Dông Nai, le mandarin des douanes vietnamiennes remarqua sa forte carrure et son teint vermeil ; il le prit pour « un jeune chinois distingué et en très bonne santé ». Le 12 mars, au séminaire de Lai Thiêu près de Saïgon, il tombait dans les bras de Cuenot et se mettait à l’étude de la langue vietnamienne. Il commença son ministère par un long voyage dans les chrétientés des provinces de Mi-tho, Vinh-long, Chau-doc, et remonta jusqu’à Phnom-penh, la capitale du Cambodge. Revenu à Lai-thieu, il y instruisit quelques élèves, tout en ayant la charge de plusieurs chrétientés ; puis il fit un second voyage analogue au premier. On le chargea ensuite du district qui comprenait toute la province du Binh-thuan, d’où la persécution le chassa début 1833. Marchand écrit alors : « Ce royaume de Cochinchine, ce Cambodge qui s’étend toujours à mesure que l’on y avance, cet ancien Tsiampa peuplé d’habitants mystérieux qui semblent descendre des juifs, et toutes ces montagnes du Laos habitées de nombreux essaims de Moï ; nous avons tout cela à défricher, et nous sommes en si petit nombre ! ».


La menace de persécution s’amplifiant, l’Empereur avait déjà incité un procès contre un village chrétien au terme duquel soixante-treize condamnations à mort, à l’exil ou à l’esclavage avaient été prononcées. Toutefois, le souverain dut revenir sur les sentences prononcées et fut désavoué par les juges. Ainsi, selon Marchand « ce n’est pas que le roi ne haïsse mortellement les chrétiens, surtout les missionnaires, et qu’il n’ait la meilleure volonté de les persécuter. Mais il est contrarié dans ses desseins tantôt par des bruits de guerre, tantôt par des troubles civils, tantôt par sa mère qui lui répète pour l’avoir appris de son mari Gia-Long qu’il perdra sa couronne s’il s’en prend à la religion chrétienne ; et tantôt par l’excellent vice-roi de la basse Cochinchine ».

Le maréchal Lê van Duyêt, vice-roi de la basse Cochinchine et Premier mandarin de l’empire avait été le meilleur des capitaines du défunt empereur Gia-Long (qui avait créé le Vietnam en réunissant les deux royaumes de la Cochinchine et du Tonkin) ; après quoi il était devenu précepteur du Prince héritier, donc de l’actuel empereur Minh Mang. Les sentiments du vice-roi envers les chrétiens allaient beaucoup plus loin que la bienveillante neutralité de feu l’empereur Gia-Long. Lê van Duyêt admirait le christianisme et avait un grand respect pour les missionnaires français. Minh Mang, au contraire, craignait tout ce qui venait de l’étranger. Telle était la situation quand Marchand écrit, en 1832, les deux dernières lettres que recevront les siens.

En août 1832, le Premier mandarin mourut et, à peine inhumé, Minh Mang donna l’ordre de fouetter sa tombe. Cette décision provoqua incompréhension et révolte de la part de ses administrés, et particulièrement des anciens soldats du maréchal qui voulaient venger l’honneur du défunt. Lê van Khôi, premier lieutenant de Lê van Duyêt, prend alors la tête de l’insurrection et s’organise dans la citadelle de Saïgon.

Le 6 janvier 1833, Minh Mang proclama la persécution générale contre les chrétiens, en commençant par Huê, la capitale. L’évêque, Mgr Taberd, emmena au Cambodge et au Siam des séminaristes et deux missionnaires. L’un deux, le père Régereau, reçoit à Phnom Penh un mot de Marchand qui se cache dans la forêt : « Je suis décidé à garder les positions du troupeau que Mgr Taberd m’a confié, dût-on me brûler les moustaches. Quoi ! fuirais-je donc encore lorsqu’il n’y a plus que moi d’Européen au milieu de la bergerie du Seigneur en proie à toutes sortes de loups ? Ah ! plutôt ne puis-je courir de tous côtés pour relever un peu le courage des chrétiens et ranimer la foi ! ».
De fait, en octobre, Gagelin qui s’est livré pour faire cesser la persécution a été étranglé, et Jaccard était détenu à l’intérieur de la cité impériale.


Puis, l’armée impériale se rendit du Nord vers le Sud, éliminant sur son passage tous les chrétiens. Lorsque les impériaux entrèrent dans Saïgon, Joseph Marchand fit encore passer une lettre pour Mgr Taberd : « La guerre dans ce pays n’est qu’un brigandage. Il n’y a plus moyen de fuir ni de s’évader. Un de ces quatre matins, si Dieu n’a pitié, je vais finir mes jours et la religion les siens en Cochinchine. L’on dira que c’est moi qui en suis la cause : peu importe pourvu que l’on dise faux ».

Après s’être caché dans différentes localités de la Basse-Cochinchine, il se réfugia près de Mac-bac. Khôi l’y découvrit et l’emmena à Cho-quan, puis le mit en détention dans la citadelle de Saïgon, et voulut l’obliger à pousser les chrétiens à la révolte contre le persécuteur Minh Mang. Le Père Marchand refusa absolument de se prêter à ce désir, et cela déçut cruellement le révolutionnaire. Il resta dix-huit mois enfermé dans la citadelle, donnant ses soins à quelques fidèles qui se trouvaient près de lui.

Lê van Khôi mourut en juin 1835, et son lieutenant, Tram, prit sa succession. Toutefois, l’armée impériale reprit possession de la citadelle le 8 septembre 1835. Cent trente-sept rebelles furent exécutés immédiatement. Les cinq principaux chefs furent emmenés à Huê pour un jugement solennel. L’empereur se félicita alors de la capture du Père Marchand ; cela confirmait ses allégations.


Marchand fut arrêté en tant que criminel d’État, conduit à Huê le 18 octobre 1835 et soumis à des interrogatoires. On lui fit alors endurer le supplice des tenailles rougies au feu ; lui qui était venu comme prêtre !

Ne pouvant lui faire avouer qu’il avait aidé les rebelles, et ne trouvant aucun témoignage sérieux pour appuyer cette fausse accusation, les juges lui ordonnèrent de renoncer au catholicisme et de marcher sur la croix. Le jeune prêtre repoussa cette proposition et fut condamné au ‘supplice des cent plaies’. Il le subit avec un héroïque courage le 30 novembre 1835 à Tho-duc, près de Huê.

Après sa mort, son corps coupé en quatre fut jeté à la mer, et sa tête, après plusieurs jours d’exposition, fut broyée dans un mortier et réduite en une poussière que l’on jeta également à la mer. Rien ne devait rester de l’étranger qui s’était « révolté » contre l’empereur, et qui avait prêché une religion déclarée perverse et vouée à l’extermination par décret impérial. Et c’est ainsi que démarra la persécution totale à l’égard des chrétiens.

En ce qui concerne l’empereur, c’est son deuxième successeur qui verra se réaliser la prophétie de l’empereur Gia Long, père de Minh Mang : « Les persécutions occasionnent toujours des troubles dans l’État, attirent des calamités publiques, et souvent font perdre la couronne aux rois ».


Le Souverain Pontife Grégoire XVI le déclara Vénérable le 19 juin 1840, et Léon XIII, par le bref ‘Fortissimorum virorum’ du 7 mai 1900, le plaça au rang des Bienheureux. Les solennités de la Béatification furent célébrées à Saint-Pierre de Rome le 27 mai suivant.


Joseph Marchand

Prêtre, Martyr, Saint

(1803-1835)
Joseph Marchand naquit à Passavant, code 23560, dans le Doubs, en Franche-Comté, près de Besançon, le 17 août 1803. Ses parents étaient Augustin Marchand (1777-1853) et Jeanne-Marguerite Moine (1771-1856) Malgré une certaine opposition de son curé, Joseph fit ses études à l'école ecclésiastique d’Orsans puis au grand séminaire de Besançon. Enfin, en novembre ou décembre 1828, Joseph entra sous-diacre au Séminaire des Missions Étrangères de Paris. Il fut ordonné prêtre le 4 avril 1829, et le 12 mai suivant, il embarquait, à Nantes, à destination de la procure des missions de Macao; le voyage dura 5 mois… 
Ce long voyage, tellement ordinaire pour les missionnaires du XIXe siècle, fut cependant très douloureux pour Joseph. En effet, sur ce navire français l’équipage était si hostile aux missionnaires que l'on ne cessait de blasphémer et d'injurier Joseph Marchand. Cela alla même encore plus loin: un soir, un matelot osa se joindre aux voyageurs chrétiens pour prier avec eux. Il fut alors puni de vingt-cinq coups de corde, et menacé du double s’il recommençait. Arrivé à Manille, notre Joseph changea de navire et embarqua sur un vaisseau espagnol à destination de Macao où il arriva enfin le 19 octobre 1829. Il partit alors pour la Cochinchine pour rejoindre les Pères missionnaires de sa congrégation. 
Ici je dois faire une petite parenthèse: depuis son enfance, Joseph Marchand désirait devenir missionnaire, et encore jeune, il avait pris contact avec le séminaire des Missions Étrangères. Curieusement, son curé, le Père Jeune se montra hostile à un tel projet; il estimait que le jeune Joseph n'était doté que de dispositions médiocres. Encore plus curieusement, après son arrivée, fin novembre 1828, au Séminaire des Missions Étrangères, le Père Jeune l'encouragea vivement. 
Joseph Marchand apprit la langue annamite au collège de Lai-thieu, puis il commença sa vie apostolique par un long voyage dans les chrétientés des provinces de Mi-tho, Vinh-long, Chau-doc d'où il se rendit jusqu’à Phnom-penh, la capitale du Cambodge. Il revint ensuite à Lai-thieu, où il instruisit des élèves, et administra plusieurs chrétientés. De là le Procureur des missions l'envoya en Cochinchine, et le chargea du district qui comprenait la province du Binh-Thuan. Nous sommes au début de l'année 1833; le 6 janvier 1833, l'empereur Minh Mang avait proclamé la persécution générale contre les chrétiens au Cambodge. C'est alors que Joseph Marchand écrivit: "Ce royaume de Cochinchine, ce Cambodge qui s’étend toujours à mesure que l’on y avance, cet ancien Tsiampa peuplé d’habitants mystérieux qui semblent descendre des juifs, et toutes ces montagnes du Laos habitées de nombreux essaims de Moï, nous avons tout cela à défricher, et nous sommes en si petit nombre!"
En raison des persécutions, Joseph dut vivre caché jusqu'à ce qu'il fût capturé par des insurgés qui l'emmenèrent dans la citadelle de Saïgon qu'ils tenaient. Depuis 1975, Saïgon est devenue Hô-Chi-Minh-Ville. Là, le chef des rebelles voulut l’obliger à pousser les chrétiens à la révolte contre le persécuteur Minh-Mang. Joseph refusa absolument de se prêter à ce jeu. En conséquence, il resta dix-huit mois enfermé dans la citadelle, fortifiant quelques fidèles qui se trouvaient emprisonnés avec lui. 
Lorsque les troupes royales eurent repris Saïgon, le 8 septembre 1835, Joseph Marchand, fut cependant accusé d’avoir participé à la rébellion, et naturellement soumis à d'effroyables tortures. Conduit à Hué et incarcéré, on lui fit endurer le cruel supplice des tenailles rougies au feu. Ne pouvant lui faire avouer qu’il avait aidé les rebelles, et ne trouvant aucun témoignage sérieux pour appuyer cette fausse accusation, les juges lui ordonnèrent de renoncer au catholicisme et de marcher sur la croix. Le confesseur repoussa cette proposition avec horreur, et il fut condamné au cruel supplice des cent plaies. Il le subit avec un héroïque courage en novembre 1835, à Tho-Duc, situé près de Hué. Après sa mort, on découpa son corps en morceaux que l'on dispersa en mer, et l'on réduisit sa tête en poussière, car "rien ne devait rester de l’étranger qui s’était "révolté" contre l’empereur, (une calomnie) et qui avait prêché une religion déclarée perverse et vouée à l’extermination par décret impérial. C'était le 30 novembre 1835. Joseph Marchand avait 32 ans. Commença immédiatement  une persécution totale contre les chrétiens. 
Le pape Grégoire XVI déclara Joseph Marchand vénérable le 19 juin 1840. Léon XIII le béatifia le 7 mai 1900. Enfin, Joseph Marchand fut canonisé le 19 juin 1988 par le pape Jean-Paul II avec les 117 martyrs du Vietnam. Sa fête est le 30 novembre.
Paulette Leblanc

Saint Joseph Marchand

Missionnaire m.e.p. et martyr

Joseph Marchand naît à Passavant (Doubs) le 17 août 1803. Après avoir fait ses études à l'école ecclésiastique d'Orsans et au grand séminaire de Besançon, il entra sous-diacre au Séminaire des M.-E. le 25 décembre 1828.

Élevé au sacerdoce le 4 avril 1829, il partit le 24 du même mois pour la Cochinchine. Il apprit la langue annamite au collège de Lai-thieu, commença sa vie apostolique par un long voyage dans les chrétientés des provinces de Mi-tho, Vinh-long, Chau-doc, et remonta jusqu'à Phnom-penh, la capitale du Cambodge.

Revenu à Lai-thieu, il y instruisit quelques élèves, tout en administrant plusieurs chrétientés ; puis il fit un second voyage analogue au premier. On le chargea ensuite du district qui comprenait toute la province du Binh-thuan, d'où la persécution le chassa au commencement de l’année 1833.

Après s'être caché dans différentes localités de la Basse-Cochinchine, il se réfugia près de Mac-bac. Un chef des rebelles l'y découvrit et l'emmena avec lui à Cho-quan, puis l'interna dans la citadelle de Saïgon, et voulut l'obliger à pousser les chrétiens à la révolte contre le persécuteur Minh-mang. Joseph refusa absolument de se prêter à ce désir. Il resta dix-huit mois enfermé dans la citadelle, donnant ses soins à quelques fidèles qui se trouvaient près de lui.

Lorsque les troupes royales eurent pris Saïgon, le 8 septembre 1835, le père Joseph fut immédiatement arrêté et accusé d'avoir participé à la rébellion.

Conduit à Hué et incarcéré, on le soumit à la question et on lui fit endurer le cruel supplice des tenailles rougies au feu. Ne pouvant lui faire avouer qu'il avait aidé les rebelles, et ne trouvant aucun témoignage sérieux pour appuyer cette fausse accusation, les juges lui ordonnèrent de renoncer au catholicisme et de marcher sur la croix mais il repoussa cette proposition avec horreur.

Il fut condamné au cruel supplice des cent plaies. Il le subit avec un héroïque courage le 30 novembre 1835 à Tho-duc, près de Hué au Vietnam. Après sa mort, son corps coupé en quatre fut jeté à la mer, et sa tête, après plusieurs jours d'exposition, fut broyée dans un mortier et réduite en une poussière que l'on jeta également à la mer.

Joseph Marchand a été déclaré :

Vénérable, le 19 juin 1840, par le pape Grégoire XVI (Bartolomeo Cappellari, 1831-1846) ;

Bienheureux, le 27 mai 1900, par le pape Léon XIII, (Vincenzo Pecci, 1878-1903) ; 

Saint, le 19 juin 1988, par saint Jean-Paul II
(Karol Józef  Wojtyła, 1978-2005).

Source principale : saint-josephmarchand.fr (« Rév. x gpm »).

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Joseph Marchand M (AC)

Born at Passavant (diocese of Besançon), France; died 1835; beatified in 1900; canonized in 1988 as one of the Martyrs of Vietnam. Joseph completed his theological studies at the seminary of Paris Society of Foreign Missions, was ordained, and sent to Annam. He was arrested at Saigon where he died while the flesh was being torn from his body with red-hot tongs (Attwater 2, Benedictines). 


Saint Joseph Marchand

Profile

Seminarian in Orsan in 1821. Priest. Studied at the Paris Society of Foreign Missions. Missionary to Annam, Vietnam in 1830. In 1832 he was offered the position of head of the Foreign Mission Seminary in Paris, but declined to continue his work in the field. Transferred to the province of Binh-Thuean. In 1833 a royal decree ordered the arrest of all European missionaries. Father Joseph was arrested and imprisoned in Saigon for 18 months. He was caged, tortured, mutilated and finally murdered. One of the Martyrs of Vietnam.

Born

San Giuseppe Marchand Sacerdote e martire



Passavant, Francia, 17 agosto 1803 - Heu, Vietnam, 30 novembre 1835

Martirologio Romano: Presso Huê in Annamia, ora Viet Nam, san Giuseppe Marchand, sacerdote della Società per le Missioni Estere di Parigi e martire, che fu condannato al supplizio delle cento frustate sotto l’imperatore Minh Mang.

Nato a Passavant (dioc. di Besancon) il 17 ag. 1803 e compiuti gli studi nel seminario diocesano, passò, nel 1828, in quello delle Missioni Estere di Parigi. Ordinato sacerdote il 4 apr. dello stesso anno, il 12 magg. successivo partiva per l'Annam.

La sua prima attività si svolse soprattutto nella provincia di Binh-Tuan (Cambogia) in mezzo a più di settemila cristiani, distribuiti in venticinque villaggi. Il decreto di persecuzione del 1833 lo costrinse a riparare nella Cocincina meridionale, dove iniziò una vita randagia e nascosta, finché fu obbligato a nascondersi nel folto della foresta, nutrendosi di erbe. Scoperto dai soldati del ribelle Koi, dovette seguirli fin dentro la città di Saigon, dove costoro si asserragliarono per difendersi dalle truppe reali. L'assedio durò diciotto mesi, durante i quali il capo dei ribelli cercò, ma invano, di indurlo a scrivere alle varie cristianità per sollevarle contro il re. Caduta la città nel sett. 1835, il Marchand fu fatto prigioniero e accusato di aver partecipato alla ribellione. Vana riuscì ogni sua protesta; per cui, chiuso in una gabbia con altri cristiani, fu trascinato a Hué nella prigione Yo-Loang.

In alcuni interrogatori che seguirono, l'accusa fu rinnovata e confutata; perciò lo si volle indurre ad apostatare calpestando la croce; ma le risposte del martire furono sempre più decise, anche in mezzo alle terribili torture delle tenaglie infuocate. Il 30 nov., alle 5 del mattino, sette colpi di cannone invitarono gli abitanti ad assistere alla tortura delle cento piaghe, a cui il missionario, perdurando nel suo rifiuto di rinnegare la fede, era stato condannato. In mezzo ad insulti e ad accuse di infamia e di sortilegio, che provocavano degne risposte, ebbe inizio l'orribile supplizio in una successione paurosa di mutilazioni e lacerazioni fino a che, non reggendo ai tormenti, il martire spirò. Neanche il cadavere fu risparmiato, perché squartato, fu buttato in mare; anche la testa, che infitta a un'asta fu prima portata in giro, fu quindi frantumata e gettata in mare.

Beatificato da Leone XIII, il 27 magg. 1900, la sua festa ricorre al 30 novembre.

Autore:
Celestino Testore