dimanche 13 novembre 2016

Saint BRICE de TOURS, évêque et confesseur


Richard de Montbaston et collaborateurs. Saint Brice et saint Martin : 
Saint Brice rentre en lui-même et demande à saint Martin, 
qu'il avait couvert de sarcasmes, de lui accorder sa bénédiction.
Vies de saints.  XIVe siècle

Saint Brice

Évêque de Tours ( v. 444)

On dit qu'il fut recueilli et protégé par saint Martin, mais que Brice quitta le monastère "pour vivre avec de beaux chevaux dans ses écuries et de jolies esclaves dans sa maison." A la mort de saint Martin, il changea sa manière d'agir. Il lui succéda sur le siège épiscopal de Tours, donnant toute sa vie à l'Église durant quarante ans. Calomnié, accusé d'avoir rendu mère une de ses religieuses, il dut même aller se défendre devant le pape. Mais ses ouailles reconnurent l'innocence de sa vertu et le firent revenir pour qu'il soit à nouveau leur évêque. Ils le canonisèrent dès sa mort.


Liste des évêques de Tours: Saint Brice 400-447.

A lire aussi: Saint Brice, mort en 444, fut le successeur de saint Martin à l’évêché de Tours... "Les saints guérisseurs de Picardie" (Orroir, paroisse du Val de l'Escaut)

Un internaute nous signale que les lieux portant le nom de Saint-Brisson font référence à saint Brice.

À Tours, vers 444, saint Brice, évêque. Disciple de saint Martin, il succéda à son maître pendant quarante-sept ans, non sans subir de multiples travers et l’occupation de son siège par deux évêques successifs.


Martyrologe romain




Satue de Saint Brice à Schöppingen, Allemagne.


13 novembre. Saint Brice, archevêque de Tours. 444.
Pape : Saint Léon Ier le Grand
Rois des Francs Saliens : Clodion le Chevelu
Empereur romain d'Occident : Valentinien III.

" La variété des saints, aussi bien que leurs différents degrés, exaltent dans le silence l'Ouvrier de tant de sainteté ; les petits augmentent la grandeur des grands, et ils honorent tous ensemble la très-pure Marie, qui les surpasse glorieusement par son incomparable sainteté, et au bonheur de laquelle ils participent sous le rapport sous lequel ils l'ont imitée."
Vénérable Marie d'Agreda.
Dieu aime la variété. Il ne fait évidemment pas ses saints dans le même creuset. Chaque saint est unique, comme l'est le résultat de chaque nouvelle idée. Comme le dit la Liturgie : " Non est inventus similis illis ", " il n'en existe pas deux qui soient exactement semblables ". C'est notre manque d'imagination qui peint la même auréole à tous les saints.

Dieu aime la variété. Parfois, Il semble prendre plaisir à faire cohabiter deux saints dont les caractères sont si dissemblables qu'il nous semblerait impossible de les voir vivre ensemble. Sans aucun doute, Dieu veut leur apprendre l'humilité, en leur montrant que chacun d'entre eux ne représente qu'une infîme partie du mystère de la sainteté ; probablement Dieu veut-il aussi nous rassurer, en nous montrant qu'en matière de caractère il y a de très nombreuses demeures dans le Ciel.
Et c'est ainsi qu'en Touraine, dans la Gaule française du IVe siècle, Dieu suscita l'impeccable saint Martin de Tours (11 novembre), et à ses côtés, le difficile saint Brice. Contrairement à son maître, Brice était un clerc fier et d'un caractère bilieux et colérique.

Brice entra étant encore fort jeune au monastère que Martin avait fondé à Marmoutier, à la sortie de Tours. Au départ, il était un moine ordinaire quoique turbulent. A 18 ans, il devint diacre, et eut bientôt ses propres étables et esclaves.
Les ennemis de saint Martin lui reprochaient ce qu'ils considéraient comme une excessive pauvreté. Saint Martin était inquiet au sujet de la manière dont le jeune diacre se comportait, et il le réprimandait paternellement.

Brice se hérissait, et répliquait à son évêque de manière sarcastique. Comment un " barbare venu des sauvages plaines de Hongrie " lui apprendrait à lui, qui était né sur les rives de la Loire, la manière de se tenir ? Etait-ce à lui, qui avait reçu une bonne éducation, de recevoir des leçons d'un ancien légionnaire mal éduqué ?
Cependant, contrairement à la plupart des adultes, Martin écoutait calmement et répondait avec douceur. Il prédit même à Brice qu'un jour il deviendrait évêque, mais que son épiscopat ne serait pas pacifique. Les vicaires généraux et les chanoines de Tours, qui ne pouvaient pas supporter l'idée qu'un jour ils auraient à être dirigés par ce " soupe-au-lait ", pressaient Martin de l'admonester et de le reprendre durement.
Mais saint Martin répondit :
" Si le Christ a dû supporter Judas, alors moi, pourquoi ne pourrais-je pas supporter Brice ? "

Brice continua à mépriser Martin, mais malgré l'attitude de Brice, Martin le supportait avec patience, et pour finir, Brice se repentit avec grands remords, et supplia le pardon de Martin.
A la mort de saint Martin, Brice lui succéda comme évêque de Tours. 30 ans durant, Brice enseigna, baptisa, confirma, administra, et remplit toutes ses charges d'évêque.

Mais Brice n'oubliait pas que Martin lui avait prédit qu'il serait soumis aux épreuves et que son gouvernement n'irait pas sans tribulation. Chaque jour, 30 ans durant, Brice attendit l'accomplissement de la prophétie. C'était peu confortable, mais Dieu avait choisit cette voie pour affaiblir l'excessive suffisance de la jeunesse.
Un jour une rumeur courrut à travers les rues de Tours, comme quoi une lingère occupée au palais de l'évêque, avait eu un fils de lui. Quelle aubaine pour les commérages de la ville !

L'accusation était fausse, mais comment le prouver ?
Saint Brice se fit amener l'enfant, et d'une voix ferme, il dit :
" Je te somme, au Nom de Jésus-Christ, de dire, en présence de tous, si je suis l'homme qui t'a enfanté."
Ce à quoi le bébé répondit :
" Tu n'es pas mon père."
Une telle précocité sembla suspecte aux gens présents, et ils pensèrent qu'il devait y avoir malice (tout cela est rapporté par saint Grégoire de Tours). En tout cas, les fidèles de Brice étaient à ce point convaincus de l'adultère qu'ils expulsèrent leur évêque par la force.

Brice ne résista pas, mais il réalisa que la prophétie de Martin venait de s'accomplir. Vers 430, étant libre, il en profita pour faire un pélerinage à Rome, ce qui dura sept ans. Durant son exil, Brice eut l'occasion de se repentir de ses manières, et de changer complètement son style de vie. Sur son chemin de retour, il fonda plusieurs centres Chrétiens.

Les sept ans étant passés, Brice revint à Tours. A peine était-il en vue de la ville de Tours, une fièvre tua l'évêque qui avait été élu comme son successeur. Ne voulant pas manquer de politesse, Brice hâta son pas, et arriva à temps pour accomplir les rites funéraires. Puis il reprit son épiscopat pour le restant de sa vie et dirigea dans l'humilité, la sainteté et l'habilité.
A sa mort, il fut tenu pour saint, avec raison, vu son changement si radical de vie. Il fut enterré dans la même église que Saint Martin, car à présent que tous 2 étaient tenus pour saints, il n'y avait pas de raison qu'ils ne reposent point côte à côte. Dieu avait voulu que tous deux soient ensemble et servent comme fondations de l'Eglise de Tours. En additionnant la sérénité de Martin à la vigueur de Brice, l'harmonie fut assurée à cette ville où la Loire et le Vouvray se rencontrent.

Dans l'art, on représente saint Brice qui porte des charbons ardents dans ses vêtements. Parfois on le dépeint :
1. portant du feu dans sa main ;
2. avec un enfant dans ses bras ou près de lui ;
3. avec Saint Martin de Tours.





SAINT BRICE *


Brice, diacre de saint Martin, était jaloux de lui et souvent il l’accablait d'outrages. Un pauvre en effet étant venu demander Martin, Brice lui dit : « Si tu cherches ce radoteur, lève la tête, c'est celui qui regarde le ciel comme un insensé. » Le pauvre ayant reçu ce qu'il demandait de saint Martin,  le saint homme appela Brice et lui dit : « Je te semble donc un radoteur, Brice ? » Or, comme il avait honte d'avoir ainsi parlé et qu'il le niait, Martin lui dit : « Est-ce que mes oreilles n'étaient pas près de ta bouche quand tu disais cela tout haut? Je te dis en vérité que j'ai obtenu du Seigneur de t'avoir pour successeur dans l’épiscopat; mais sache que tu éprouveras alors bien des adversités. » En entendant cela, Brice se moquait en disant : « N'ai-je pas dit vrai, que c'était un radoteur? » Après la mort de Martin, Brice fut élu évêque, et depuis ce moment il se livra à la prière, et quoique encore orgueilleux, il était. toutefois chaste de corps. Or, la trentième année de son épiscopat, une femme qui portait l’habit d'une religieuse, et qui lavait ses vêtements, conçut et mit au monde un fils. Alors tout le peuple se rassembla avec des pierres, à la porte de Brice, en disant : « Par égard pour saint Martin, nous avons caché ta luxure; mais nous ne pouvons plus désormais baiser des mains polluées. » Brice nia vigoureusement le crime qu'on lui imputait. « Amenez-moi l’enfant », dit-il. Quand on lui eut amené cet enfant qui n'avait que trente jours, Brice lui dit : « Je t'adjure, par le fils de Dieu, de déclarer, en présence de tout le monde, si c'est moi qui t'ai engendré. » L'enfant répondit : «Ce n'est pas toi qui es mon père. » Le peuple pressa alors l’évêque de lui demander le nom de son père, et il répondit : « Ceci n'est pas mon affaire; j'ai fait ce qui  m’intéressai. » Alors le peuple attribua tout cela à la magie en disant : « Tu n'exerceras plus désormais sur nous le pouvoir sous le nom mensonger de pasteur. » Alors Brice, pour se justifier, porta, sous les yeux de tous, des charbons ardents jusqu'au tombeau de saint Martin, et quand il les eut jetés, il ne parut pas que son vêtement en eût été atteint, et il dit : « De même que ce vêtement, qui est le mien, -est resté intact, de même mon corps est pur de tout contact avec une femme.» Le peuple, qui n'était point encore convaincu, accabla saint Brice d'outrages et d'injures, et lui enleva sa dignité, afin que la parole de saint Martin s'accomplit. Brice vint alors en pleurant auprès du Pape, y resta sept ans, et effaça par sa pénitence toutes ses fautes envers saint Martin.

Le peuple mit Justinien à sa place, et l’envoya à Rome pour soutenir contre Brice ses droits à l’épiscopat. Mais il mourut en route, dans la ville de Verceil : alors tout, le peuple établit Arménius à sa place ! Sept ans après, Brice revint par l’autorité du pape, et reçut l’hospitalité à six milles de la ville. Or, cette nuit-là même, Arminius rendit l’âme. Brice, qui l’apprit par révélation, dit à ses gens de se lever pour aller en toute hâte avec lui inhumer l’évêque de Tours. Or, comme Brice entrait dans la ville par une porte, par l’autre on portait en terre, le corps d'Arminius. Quand il eut été enseveli, Brice prit son siège qu'il gouverna sept ans avec une conduite digne d'éloge. Il s'endormit en paix la 48° année de son épiscopat.

* Toute cette légende est prise de saint Grégoire de Tours, passim.

La Légende dorée de Jacques de Voragine nouvellement traduite en français avec introduction, notices, notes et recherches sur les sources par l'abbé J.-B. M. Roze, chanoine honoraire de la Cathédrale d'Amiens, Édouard Rouveyre, éditeur, 76, rue de Seine, 76, Paris mdcccci



Saint Brice, mort en 444, fur le successeur de saint Martin à l’évêché de Tours.

Brice, diacre de saint Martin, était jaloux de lui et souvent il l’accablait d’outrages. Un pauvre en effet étant venu demander Martin, Brice lui dit : « Si tu cherches ce radoteur, lève la tête, c’est celui qui regarde le ciel comme un insensé ». Le pauvre ayant reçu ce qu’il demandait de saint Martin, le saint homme appela Brice et lui dit : « Je te semble donc un radoteur, Brice ? ». Or, comme il avait honte d’avoir ainsi parlé et qu’il le niait, Martin lui dit : « Est-ce que mes oreilles n’étaient pas près de ta bouche quand tu disais cela tout haut ? Je te dis en vérité que j’ai obtenu du Seigneur de t’avoir pour successeur dans l’épiscopat ; mais sache que tu éprouveras alors bien des adversités. » En entendant cela, Brice se moquait en disant : « N’ai-je pas dit vrai, que c’était un radoteur ? ».

Après la mort de Martin, Brice fut élu évêque, et depuis ce moment, il se livra à la prière, et quoique encore orgueilleux, il était toutefois chaste de corps. Or, la trentième année de son épiscopat, une femme qui portait l’habit d’une religieuse, et qui lavait ses vêtements, conçut et mit au monde un fils. Alors tout le peuple se rassembla avec des pierres, à la porte de Brice, en disant : « Par égard pour saint Martin, nous avons caché ta luxure ; mais nous ne pouvons plus désormais baiser des mains polluées. » Brice nia vigoureusement le crime qu’on lui imputait. « Amenez-moi l’enfant », dit-il. Quand on lui eut amené cet enfant qui n’avait que trente jours, Brice lui dit : « Je t’adjure, par le fils de Dieu, de déclarer, en présence de tout le monde, si c’est moi qui t’ai engendré. » L’enfant répondit : « Ce n’est pas toi qui es mon père ». Le peuple pressa alors l’évêque de lui demander le nom de son père, et il répondit : « Ceci n’est pas mon affaire ; j’ai fait ce qui m’intéressait ». Alors le peuple attribua tout cela à la magie en disant : « Tu n’exerceras plus désormais sur nous le pouvoir sous le nom mensonger de pasteur ». Alors Brice, pour se justifier, porta, sous les yeux de tous, des charbons ardents jusqu’au tombeau de saint Martin, et quand il les eut jetés, il ne parut pas que son vêtement en eût été atteint, et il dit : « De même que ce vêtement, qui est le mien, est resté intact, de même mon corps est pur de tout contact avec une femme. » Le peuple, qui n’était point encore convaincu, accabla saint Brice d’outrages et d’injures, et lui enleva sa dignité, afin que la parole de saint Martin s’accomplît. Brice vint alors en pleurant auprès du Pape, y resta sept ans, et effaça par sa pénitence toutes ses fautes envers saint Martin.

Le peuple mit Justinien à sa place, et l’envoya à Rome pour soutenir contre Brice ses droits à l’épiscopat. Mais il mourut en route, dans la ville de Verceil : alors tout le peuple établit Arménius à sa place ! Sept ans après, Brice revint par l’autorité du pape, et reçut l’hospitalité à six milles de la ville. Or, cette nuit-là même, Arminius rendit l’âme. Brice, qui l’apprit par révélation, dit à ses gens de se lever pour aller en toute hâte avec lui inhumer l’évêque de Tours. Or, comme Brice entrait dans la ville par une porte, par l’autre on portait en terre le corps d’Arminius. Quand il eut été enseveli, Brice prit son siège qu’il gouverna sept ans avec une conduite digne d’éloges. Il s’endormit en paix la 48° année de son épiscopat.

Brice fut canonisé à sa mort et enterré auprès de son bienfaiteur. Mais, en 580, Grégoire de Tours fit transférer ses reliques à Clermont, en Auvergne.

Il est le patron des juges.

Saint Brice est fêté le 13 novembre.

ou encore, d’après JL Dubar :

BRICE

13 novembre

Ve siècle (mort en 444)

Motifs d’invocation :

maux de ventre ou pour calmer un chien furieux. Pour les blessures qui ne se referment pas.

Biographie :

Disciple de saint Martin de Tours et devenu prêtre, Brice (Briscio) quitta assez vite le monastère pour vivre de façon luxueuse et licencieuse. Il fut accusé d’avoir rendu mère une religieuse, mais il succéda pourtant à saint Martin et occupa l’évêché de Tours pendant une trentaine d’années (397-428). A Rome, où il séjourna durant sept ans, il convainquit le pape de son innocence et revint, pardonné, occuper son siège. Il avait tellement changé que, juste après sa mort, le peuple le proclama saint ! En 580, Grégoire de Tours transféra ses reliques à Clermont-Ferrand, en Auvergne.

Quelques lieux d’invocation :

Une église lui est dédiée à Tournai mais aussi à Ville-Pommeroeul, où le saint a une statue en chêne datant de la fin du XVème s, et où une scène de sa vie est représentée par un artiste du XVIIIème (tableau restauré en 1848). Eglise de Wez (tableau dans le jubé).

Prière :

Saint Brice est invoqué particulièrement pour les blessures qui ne se ferment pas.
Saint Brice est aussi appelé Bris. En récompense de sa vie humble et toute dévouée aux pauvres, Dieu le destina à exercer la haute fonction d’évêque de Tours.

Invocation

En mémoire de vos souffrances, Seigneur, et de vos peines, aidez-moi à supporter plus vaillamment mes propres souffrances. Je sais que mes blessures ne sont rien auprès de celles que vous endurâtes sur la croix ; mais je vous en supplie, par les mérites de saint Brice, faites que ces plaies se ferment, faites que la chair redevienne saine. Ainsi soit-il.
Saint Brice, qui avez reçu de Dieu le pouvoir de guérir les blessures rebelles, soulagez-nous, priez pour nous.

Oraison

Bon Jésus, chargé de votre croix, et conduit au lieu de votre supplice, comme un agneau à la boucherie, ayez pitié de moi, Seigneur, ayez pitié de moi. Ainsi soit-il.

Extrait de : "Les saints guérisseurs de Picardie", Jean-Luc Dubart, AB Editions, avec l’aimable autorisation de l’auteur.

SOURCE : http://www.paroisse-val-escaut.be/spip.php?article261

Saint Brice de Tours, du scandale à la sainteté

Par LECOEUR Xavier, le 10/11/2012 à 0h00

Disciple indocile de saint Martin de Tours, saint Brice (mort en 444) multiplia les incartades avant de devenir un saint homme. Cet évêque de Tours est fêté le 13 novembre.

Certains saints reviennent de loin ! Saint Brice de Tours, dont l'attitude et les propos restèrent longtemps fort éloignés des exigences évangéliques les plus élémentaires, en est un parfait exemple.

Abandonné dans son enfance, le jeune Brice avait été recueilli par saint Martin de Tours, qui l'avait nourri et éduqué au monastère de Marmoutier. Toutefois, malgré la bonté de son protecteur, le jeune homme se montrait méprisant, orgueilleux et indocile. Ces traits de caractère empirèrent avec les années. Devenu adulte, Brice, dominé par son esprit de jouissance, préféra renoncer à l'austérité monastique pour vivre dans le luxe. Ses écuries étaient pleines de chevaux et, dans sa vaste demeure, il se faisait servir par de nombreux esclaves des deux sexes.

Porté non seulement à la licence, mais aussi à l'ingratitude, le jeune diacre n'hésitait pas à agonir d'injures son ancien bienfaiteur : il le traitait de « vieux fou » en public et raillait ses « vaines superstitions, ses visions imaginaires et ses divagations ridicules » ! Saint Martin, bien que peiné et irrité, parvenait à contenir sa colère et lui pardonnait ses excès : « Si le Christ a supporté Judas, je puis bien, moi, supporter Brice », expliquait-il à ceux qui s'étonnaient de sa patience. Refusant de désespérer de son disciple rétif, persuadé que Dieu ramènerait au bercail la brebis égarée, l'évêque Martin espérait même que Brice lui succéderait sur le siège épiscopal de Tours.
Ce qui arriva effectivement en 397, à la mort de saint Martin. On suppose qu'à partir de ce moment Brice changea sa manière d'être et d'agir. Toutefois, quelques années plus tard, le scandale refit surface. On accusa Brice d'avoir rendu mère une religieuse qui s'occupait de sa lingerie ! Malgré ses dénégations, l'évêque fut déposé et chassé par ses fidèles. Il prit alors le chemin de Rome pour aller plaider sa cause auprès du pape. Brice fut déclaré innocent, mais il resta cependant absent de son diocèse durant sept années. Sans doute profita-t-il de cette longue période pour expier sa conduite passée…
Toujours est-il que, rentré à Tours et ayant repris possession de son évêché, il sut enfin se montrer à la hauteur des espoirs que saint Martin avait placés en lui. Il s'amenda tant et si bien qu'à sa mort il était considéré comme un saint homme. Comme quoi, nul n'est jamais perdu pour la sainteté !

Aller à sa rencontre
Un livre. Histoire des Francs, par Grégoire de Tours (Les Belles Lettres, 2005).  
LECOEUR Xavier





Statue de Saint Brice, Église de Chaumont-en-Vexin


Brice of Tours B (RM)

(also known as Brictio, Britius, Brixius)

Died 444. God loves variety. He doesn't mass-produce his saints. Every saint is unique, for each is the result of a new idea. As the liturgy says: Non est inventus similis illis--there are no two exactly alike. It is we with our lack of imagination, who paint the same haloes on all the saints.


God loves variety. And He has a remarkable sense of humor. Sometimes He seemingly takes mischievous pleasure in placing side by side two saints whose characters should make it impossible for them to get along together. No doubt God wants to teach them humility, by showing them that each represents only a small part of the mystery of saintliness; and perhaps God also wants to reassure us, by telling us that if there are many mansions in heaven, there are also many roads leading there.

And so it was in the 4th century in Touraine, France. God set the impeccable Saint Martin of Tours side- by-side with the insufferable Saint Brice. Unlike his master, Brice was a proud, ambitious, and, perhaps, even licentious cleric.

When still very young, Brice entered the monastery that Martin had founded at Marmoûtier, just outside Tours. At first he was just an ordinary, boisterous young monk, but soon he grew up. By the time he was 18, he had become a deacon and had his own stables and slaves.

Martin, whose enemies reproached him for his excessive poverty and for what Gaston Boissier has called his 'rather democratic' outlook, was worried about the way the young deacon was behaving and remonstrated him like a father.

Brice bristled and answered the bishop with biting sarcasm. How could a barbarian from the wilds of Hungary tell him, who had been born on the banks of the Loire, how to behave? Was he, who had been educated properly, to take instruction from an improperly educated old legionary? Anyone who has ever dealt with teenagers can imagine the encounter.

Unlike most adults, however, Martin listened calmly and replied gently. He even predicted that Brice would one day become bishop, but that his episcopate would not be a peaceful one. The vicars- general and the canons of Tours, who didn't relish the idea of one day being ruled by this spitfire, urged Martin to send him packing. But Martin replied, "If Christ put up with Judas, then surely I can put up with Brice."

Brice continued to hold Martin in contempt, but despite Brice's attitude Martin dealt patiently with him, and eventually Brice repented with great remorse and begged Martin's forgiveness.

When Martin died, Brice succeeded him in 397 as bishop of Tours-- not by tricks or intrigue but by the regular open vote of the people. For 30 years Brice taught, baptized, confirmed, administered, and fulfilled all his duties as bishop. Several times Brice was accused of laxness but nothing really extraordinary happened, none of those miracles or scandals that were as dear to the hearts of the chroniclers then as they are to journalists today.

Nevertheless, Brice slept badly; he couldn't forget that Martin had predicted that he would be put to the test, and with a man like Martin there wasn't the slightest hope that the prediction would prove false. It might be late coming, but come it would. And every day for 30 years Brice waited for the fulfillment of the prophecy. It was uncomfortable but God had chosen it as a way of deflating the excessive conceit of youth.

Then it happened. One morning the rumor ran through the streets of Tours that a seamstress belonging to the bishop's palace had borne him a son. What a windfall for the town's gossips!

The accusation was false, but how to prove it? Since blood tests for paternity hadn't been discovered, Brice had to find another way. He had the infant brought to him, and, in his most episcopal voice, said, "I admonish you in the name of Jesus Christ to say, in the presence of everybody, if I am the man who fathered you." To which the baby replied, "You are not my father."

Such precociousness seemed suspicious to those present, and they thought that there must be some trick (unless it is we who have been tricked by Saint Gregory of Tours, who recorded the story). At any rate Brice's people were so far from being convinced that they expelled their bishop by physical force.

Brice didn't resist, for he realized that Martin's prophecy was now being fulfilled. About 430, he used his free time to make a journey ad limina, which took him seven years. During his 'exile' Brice had an opportunity to repent of his ways and completely changed his lifestyle. On his way back home he founded several new Christian centers.

When the seven years had passed, Brice returned to Tours. Just as he was coming into sight of the town, a providential fever killed the bishop who had been elected his successor. Not wanting to be lacking in politeness, Brice quickened his step and arrived in time to perform the funeral rites for this most tactful of bishops. He then resumed the episcopate himself for the remaining years of his life and ruled with humility, holiness, and ability.

At his death he was held to be a saint, and rightly so, such was the change of his manners after his conversion in Rome. He was buried in the same church as Saint Martin, for now that they were both saints there was no reason why they shouldn't sleep side-by- side. God had destined them to be together and to serve as foundations for the church of Tours. By joining the serenity of Martin to the vigor of Brice, harmony was ensured for a town where the Loire and Vouvray meet (Attwater, Benedictines, Delaney, Encyclopedia).

In art Saint Brice carries hot coals in his vestments. Sometimes he is pictured as (1) carrying fire in his hand; (2) with a child in his arms or near him; or (3) with Saint Martin of Tours (because he was a disciple of Saint Martin) (Roeder).

Dear Lord, grant us a spirit that is not bound by our own ideas and preferences. Grant that we may be able to appreciate in others what we lack in ourselves. O Lord, grant that we may understand that every saint must be a unique praise of Your glory.


November 13

St. Brice, Bishop and Confessor

HE was a native of Tours, and a monk under St. Martin, whose patience he exercised by his sloth and pride. That saint foretold his remarkable conversion, and that he should be his successor in the see of Tours, which accordingly happened in 339. Upon slanders spread to his disadvantage he was expelled the city by the people, and lived many years an exile at Rome. By holy patience he triumphed over malice; and being restored to his see, governed it with great sanctity to his happy death, in 444. His name was held in particular veneration in France and England, and maintains its place in the Calendar of the English Protestants. See St. Gregory of Tours, Hist. l. 10, c. 31. Fortunatus, Bede, Ado, and Usuard, on the 13th of November.

Rev. Alban Butler (1711–73).  Volume XI: November. The Lives of the Saints.  1866

SOURCE : http://www.bartleby.com/210/11/135.html


Statua di San Brizio, Calimera

Saint Brice of Tours

Also known as
  • Briccius
  • Brictius
  • Britius
  • Brixius
Profile

An orphan rescued by Saint Martin of Tours, and raised by Martin‘s clerics. Though ostensibly a spiritual student of Saint Martin, Brice became so wild, wicked, proud, ungrateful, and disorderly that some thought him possessed by a demon! He became a priest, but was a vain, ambitious one with contempt for Martin. Many advised Martin to kick him out, but Saint Martin said that if Jesus could deal with Judas, he could deal with Brice.

On Martin‘s death in 397, Brice was designated to succeed him as bishop of Tours, France. However, the people of the diocese revolted, substituted a priest named Justinian, and Brice left town to avoid a stoning.

Justinan held the see for over 30 years, during which Brice came to his senses, and began to lead a pious and admirable life. Formal ecclesiastical investigations cleared him of wrong doing, and he had the support of Pope Saint Zosimus. When Justinian died c.430, Brice returned to Tours to claim his seat. The locals, however, remembered him and his past, and ran him out of town again, taking a priest names Armentius as bishop.

When Armentius died in 437, Brice returned to Tours again to claim his proper place, this time preceded by the news of having led a better life during his 40 years of exile. He was allowed to stay, governed his diocese until his death, and his conversion had been so true and obvious that even his parishioners immediately proclaimed him a saint.

SOURCE : http://catholicsaints.info/saint-brice-of-tours/



San Brizio di Tours Vescovo


m. 444

Nativo della Turenna, Brizio fu affidato a san Martino che lo portò con sé nel monastero di Marmoutier dove, completata l'educazione, emise i voti religiosi. Il suo carattere ribelle lo portò ad avversare il suo stesso maestro. Tuttavia nel 397 si trovò a succedergli sulla cattedra di Tours. Dopo trentatré anni di episcopato, uno scandalo ravvivò antichi malumori nei suoi confronti. Destituito, partì per Roma, lasciando il posto a Giustiniano e poi ad Armenzio, con la speranza di essere riabilitato dal papa. Rimase a Roma per sette anni e, riconosciuto finalmente innocente, tornò a Tours dove guidò la comunità locale ancora per sette anni. Edificò una modesta chiesa in onore di san Martino, nella quale depose il suo corpo, e cinque parrocchie nei villaggi di Clion, Brèches, Ruan, Rédoré, Chinon. Morì nel 444. (Avvenire)

Patronato: Calimera (LE)

Emblema: Bastone pastorale

Martirologio Romano: A Tours nella Gallia lugdunense, ora in Francia, san Brizio, vescovo, che, discepolo di san Martino, succedette al maestro e per quarantasette anni fece più volte fronte a varie avversità.

La Vita di Brizio fu scritta da s. Gregorio di Tours e reca ineorporato in aleuni manoscritti un capitolo dei Dialoghi di Sulpicio Severo nel quale B. viene chiamato col nome di Brictio, Brissone. Nativo della Turenna, Brizio fu affidato a s. Martino che lo portò con sé nel monastero di Marmoutier dove, completata l'educazione, pronunziò i voti. Ribelle per natura, pretendeva di mantenere schiavi e scuderia, finché, sdegnato per la muta disapprovazione dei monaci, tentò di vendicarsi osservando s. Martino per cercare di coglierlo in fallo. Ma la vita di questi era irreprensibile e Brizio, non potendo far nulla, io derideva pubblicamente. I monaci chiesero spesso a s. Martino di punirlo, ma il santo replicava ogni volta: "Se Cristo ha sopportato Giuda, non debbo io sopportare Brizio?". Secondo Gregorio di Tours, lo stesso Martino gli predisse l'episcopato. Brizio, infatti, gli succedette sulla cattedra di Tours nel 397 non senza opposizione da parte degli antichi con fratelli. Due lettere del pontefice Zosimo del settembre 417 attestano che Lazzaro, futuro vescovo di Aix, accusò Brizio in numerosi concili fino a quello di Torino del 401 nel quale, però, le accuse furono dimostrate faziose.
Dopo trentatré anni di episcopato, uno scandalo ravvivò gli antichi malumori. L'accusa era grave: trattava di un figlio che Brizio avrebbe avuto da una religiosa incaricata di governare il suo guardaroba. Il vescovo fu allora minacciato di lapidazione e, malgrado l'intervento di alcuni difensori, destituito. Partì per Roma, lasciando il posto a Giustiniano e poi ad Armenzio, con la speranza di essere riabilitato dal pontefice. Rimase a Roma per sette anni e, riconosciuto finalmente innocente, tornò a Tours dove governò un egual numero di anni.

Edificò una modesta chiesa in onore di s. Martino nella quale depose il suo corpo, e cinque parrocchie nei villaggi di Clion, Brèches, Ruan, Rédoré, Chinon.

Morì nel 444 e fu sepolto nella chiesa di S. Martino. Il suo culto era fiorente a Tours già pochi anni dopo la morte. La festa si celebra il 13 novembre giorno anniversario della depositio.
In tale data è ricordato nel Martirologio Geronimiano e nel Romano.

Autore: Gilbert Bataille