dimanche 11 janvier 2015

Saint PALAMON, anachorète

Nicolas de Fer, (1646-1720), L'Ancienne Thebaide, ou, la Carta generale des lieux habitez par les Ss. peres des deserts : dressez sur celle des Religieux de la Trappe, Paris : I. F. Bernard, 1738.


Saint Palémon

Anachorète en Égypte (4ème s.)

Palamon ou Palamos ou Palémon.

Il fut l'un des premiers ermites au désert de la Haute Égypte où il s'était retiré durant les persécutions de Dioclétien.  

Ermite dans la Thébaïde égyptienne, il initia saint Pacôme à la vie monastique et lui en donna les principes fondamentaux: veiller et prier dans le jeûne et la solitude, ce qui sera désormais la règle de vie des Pères du Désert.

Père au désert en Égypte, il rencontra saint Pacôme qui partagea plusieurs fois ses combats spirituels dans les jeûnes, les veilles, le travail manuel et la prière incessante.

Il forma de nombreux disciples.

Il mourut à Tabenne vers 325.

Il est aussi honoré le 11 janvier et 12 août en certains lieux.

"Saint Palémon s'était retiré dans un désert de la Thébaïde où il vivait seul lorsque Saint Pacôme vint le prier de le recevoir auprès de lui..."

Les Vies des SS. Pères des déserts et des saintes solitaires - Page 37

À Tabenne en Thébaïde, au IVe siècle, saint Palémon, anachorète, entièrement donné à la prière et à des austérités continues. Il fut le maître de saint Pacôme.

Martyrologe romain

SOURCE : http://nominis.cef.fr/contenus/saint/5361/Saint-Palemon.html

Saint Palamon

Fête le 11 janvier

Saint Palamon fut ermite dans la Thébaïde égyptienne.

Il initia saint Pacôme à la vie monastique et lui en donna les principes fondamentaux : veiller et prier dans le jeûne et la solitude, ce qui sera désormais la règle de vie des Pères du Désert.

Après avoir rudement éprouvé Pacôme, Palamon le revêtit de l’habit monastique et lui enseigna à veiller comme il le faisait lui-même, la moitié de la nuit, et souvent la nuit entière, en récitant des passages de l’Ecriture Sainte, à jeûner tous les jours jusqu’au soir en été, et à ne manger en hiver qu’un jour sur deux ou trois, sans jamais consommer ni huile, ni vin, ni mets cuits. Leur Office liturgique consistait en cinquante groupes de Psaumes conclus par une prière pendant la nuit, et soixante pendant la journée, sans compter le perpétuel souvenir de Dieu qu’ils entretenaient dans leur esprit et dans leur coeur, selon la recommandation de l’Apôtre (I Thess. 5:17).

Saint Palamon mourut en 330. (D’après les sites Nominis et Calendrier de l’Eglise Orthodoxe)

SOURCE : http://www.belissor.net/spip.php?article1043

SAINT PALÉMON ET SAINT PACÔME, INSTITUTEUR DE L’ORDRE DE TABERNE, EN HAUTE THÉBAÏDE.

Bien que saint Pacôme n’ait pas été le premier qui ait établi sa demeure dans la haute Thébaïde, on doit le considérer comme le père des solitaires qui sanctifièrent ce désert par leurs vertus. Il y trouva Palémon, déjà fort ancien dans la vie érémitique, et ce fut sous lui qu’il en apprit les exercices et les devoirs. Il eut ensuite tant de disciples, qu’on le considère à juste titre comme le fondateur de l’ordre monastique dans ce pays. Nous ne séparons pas ce grand saint de saint Palémon, son père spirituel.

On ignore en quels lieux saint Pacôme prit naissance ; on sait seulement qu’il naquit dans la haute Thébaïde, au-dessus de la fameuse ville de Thèbes, qui donna son nom à cette province. Ses parents étaient païens et l’élevèrent dans les superstitions de l’idolâtrie ; mais il parut dès son enfance, par des signes non équivoques et miraculeux, qu’il en serait un jour le grand ennemi. Outre que son estomac ne pouvait retenir le vin offert aux idoles, un jour qu’on le mena à un temple où l’on allait offrir des sacrifices, sa présence rendit muet le démon qui parlait ordinairement par la bouche de l’idole.

Lorsqu’il eut environ vingt ans, il fut enrôlé de force et mis sur un vaisseau qui le conduisit à une ville dont les habitants étaient chrétiens.

Pacôme fut touché de la charité que ces gens montrèrent pour lui et pour ses compagnons, et il s’informa de leur religion. On lui dit qu’ils croyaient en Jésus-Christ, Fils unique de Dieu, par qui ils espéraient d’être récompensés dans une autre vie du bien qu’ils auraient fait en celle-ci à leur prochain. Dieu agit dans son âme par sa grâce tandis qu’on lui tenait ce discours, et dès qu’il fut seul, il adressa une fervente prière au Seigneur, en lui promettant, s’il devenait libre, d’employer toute sa vie à accomplir sa sainte volonté et à exercer la charité envers le prochain.

Il s’embarqua le lendemain avec les autres ; mais le souvenir de la promesse qu’il avait faite à Dieu le préserva des désordres auxquels ses compagnons s’abandonnaient.

La guerre finie et les troupes licenciées, il revint en haute Thébaïde et se rendit à l’église du bourg de Chénobosque, où il se fit instruire dans la religion chrétienne, et fut ensuite régénéré dans les eaux du baptême. La nuit d’après, il eut un songe mystérieux durant lequel il lui sembla qu’on répandait sur lui une rosée céleste, laquelle ayant coulé dans sa main droite, s’y était changée en miel, et de là avait arrosé la terre ; et il entendit une voix qui lui dit : « Fais attention, Pacôme, à ce que tu vois, et comprends par ce signe ce que la grâce de Jésus-Christ veut faire dans ton âme et dans celles des autres par ton ministère. »

Cette vision alluma dans son cœur un si ardent amour pour Dieu, qu’il ne pensa plus qu’à se retirer dans la solitude, où il pût vaquer uniquement à son service. Pour cet effet, il alla trouver un saint anachorète, nommé Palémon, qui demeurait dans le fond du désert ; il frappa hardiment à la porte de sa cellule.

Le vénérable ermite ne reçut pas sans difficulté ce nouveau disciple ; mais enfin, reconnaissant la fermeté de sa résolution, il le revêtit de l’habit monastique et le prit sous sa conduite. Ils s’exerçaient donc ensemble dans la prière, la psalmodie et les autres pratiques de leur état. Leurs occupations manuelles étaient de faire des cilices, et ils ne s’épargnaient pas dans le travail, pour avoir le moyen d’assister les pauvres.

Palémon exigeait surtout de Pacôme qu’il s’accoutumât aux veilles, et s’il s’apercevait que le sommeil le pressait durant l’office de la nuit, il le menait à la montagne, et lui faisait transporter du sable d’un lieu à un autre, en lui disant : « Veillez, Pacôme, de peur que le démon ne vous tente et ne vous dérobe le fruit de vos travaux. » C’était encore assez leur usage d’étendre les bras en forme de croix lorsqu’ils priaient.

Leur nourriture était du pain et du sel pilé, à quoi ils ajoutaient, quoique fort rarement, quelques herbes sans huile et sans vinaigre. Ils y mêlaient même quelquefois de la cendre, pour mieux mortifier leur goût.

Pacôme, extrêmement attentif à suivre et à mettre à profit les leçons de son père spirituel, s’avançait dans l’humilité et dans les autres vertus religieuses ; il était si ardente à se mortifier, qu’allant ordinairement nu-pieds pour ramasser du bois dans un désert couvert de ronces, il souffrait courageusement les piqûres des épines, au souvenir des clous dont Jésus-Christ avait été percé sur la croix. C’était principalement dans ce désert qu’il s’arrêtait avec le plus de complaisance, par la facilité qu’il y trouvait à vaquer à l’oraison et à s’entretenir familièrement avec Dieu, loin du commerce des créatures et dans le profond silence de la solitude.

Le Seigneur, qui le destinait au ministère du salut des âmes, lui manifesta sa volonté un jour qu’il s’était enfoncé plus avant dans la solitude. C’était dans un désert appelé Tabenne, que plusieurs placent dans une grande île du Nil, non loin de la ville de Syène, mais que nous croyons être plus bas, sur le bord du Nil, dans le diocèse de Tentyre. Tandis qu’il priait avec ardeur, il entendit une voix qui lui dit : « Fixe ici ta demeure, et y bâtis un monastère, parce que plusieurs y viendront pour embrasser la vie religieuse, et tu les conduiras suivant la règle que je te montrerai. » En même temps il vit un ange qui lui présenta une table d’airain sur laquelle était tracée la forme de vie qu’il devait faire observer à ceux qui se rangeraient sous sa conduite.

Suivant les diverses traductions de la Vie du saint, cette règle commandait de permettre à chacun, suivant ses forces, de boire et de manger, à condition qu’ils travailleraient à proportion de ce qu’ils mangeraient. Les religieux devaient se construire des cellules et demeurer trois dans chacune ; ils devaient porter un manteau blanc de poil de chèvre, qu’ils ne quittaient jamais, ni en mangeant ni en dormant, excepté lorsqu’ils approchaient de la sainte communion.

Il était aussi ordonné de diviser tous les solitaires en vingt-quatre troupes, selon le nombre des vingt-quatre lettres grecques ; et le caractère de chacun était désigné par la lettre sous laquelle il était rangé, sans que personne y pût rien comprendre que ceux qui avaient l’intelligence de ce que cela signifiait. L’ange dit aussi à Pacôme que l’on ferait douze oraisons durant le jour, autant le soir et autant la nuit.

Pacôme avait trop de confiance en son père spirituel, saint Palémon, pour lui cacher cette révélation. Ils allèrent ensemble à Tabenne, et y construisirent un petit logement. Revenu à sa demeure ordinaire, Palémon ressentit une maladie de laquelle il ne tarda pas à mourir dans les sentiments de pénitence les plus édifiants.

Après avoir servi son maître pendant ses souffrances dernières et lui avoir rendu les devoirs de la sépulture, Pacôme retourna à Tabenne, et Dieu le consola de la perte qu’il avait faite, par l’arrivée de Jean, son frère aîné, qui vint se joindre à lui, sur ce qu’il avait ouï dire de la vie parfaite qu’il menait. La joie fut égale de part et d’autre, car Pacôme n’avait vu aucun de ses proches depuis son baptême, et ils travaillèrent de concert à leur perfection. L’esprit de mortification portait Pacôme à ne se rassasier jamais, pas même de pain ; et, ce qui est beaucoup plus austère, il ne se couchait pas lorsqu’il voulait dormir, mais il s’asseyait au milieu de sa cellule, sans s’appuyer d’aucun côté : ce qu’il pratiqua pendant l’espace de quinze ans.

Cependant Pacôme, se souvenant de la promesse que Dieu lui avait faite de lui adresser des solitaires en ce lieu, pensa tout de bon à agrandir son monastère. Son frère, qui ne connaissait pas la révélation qu’il avait eue, blâmait ce dessein, comme une entreprise présomptueuse ; mais Pacôme souffrait ce reproche en silence. Il poursuivit donc ce bâtiment, non sans obstacles de la part des démons, qui ne cessèrent de lui tendre des piéges, et renouvelèrent contre lui la guerre qu’ils avaient si cruellement déclarée au grand saint Antoine. Dieu le permit ainsi, non-seulement pour éprouver sa foi, mais afin que l’expérience de la tentation le rendît plus propre à montrer aux autres comment il fallait la combattre.

Le temps marqué par la Providence pour l’établissement de son ordre étant arrivé, le Seigneur le lui fit connaître par un esprit céleste qui lui apparut dans une île du Nil, proche de Tabenne. Ne pouvant plus douter de l’ordre de Dieu, il commença à recevoir ceux qui se présentèrent pour embrasser la vie religieuse, et, après s’être assuré du consentement de leurs parents et les avoir suffisamment éprouvés, il les revêtait de l’habit monastique.

Les premiers qui se rangèrent sous sa discipline furent Psentaèse, Sur et Psoïs ; après eux vinrent Pécuse, Corneille, Paul, un autre Pacôme et Jean. Théodore vint quelque temps après ceux-ci ; Paphnuce, Thitoès et Pétrone furent aussi de ses principaux disciples.

Tant qu’ils furent en petit nombre, il se chargea de tout le soin du monastère : il préparait ce qui était nécessaire au réfectoire, semait et cultivait les herbes du jardin, assistait nuit et jour les malades, se rendait le serviteur de tous, et ne leur laissait que la douce consolation de vaquer aux exercices spirituels. Ses disciples ne pouvaient assez admirer tant de vertus, et ils s’exhortaient mutuellement à persévérer dans l’observation des règles qu’il leur imposait et qui étaient très-propres à les faire avancer dans la perfection.

Mais dès ces premiers temps sa charité ne se borna pas à ses disciples, elle s’étendit aussi sur les gens des environs ; car, s’étant aperçu que les bergers étaient privés d’entendre la parole de Dieu et de participer aux sacrements, il en conféra avec Sérapion, évêque de Tentyre, et parvint à construire, de concert avec lui, une église où l’on assemblait ces pauvres gens le samedi et le dimanche. Il y alla régulièrement avec quelques religieux, et il parlait avec tant de sagesse, que les plus stupides comprenaient tout ce qu’il disait ; et il touchait si vivement ceux qui l’entendaient, qu’un grand nombre d’idolâtres embrassèrent la foi chrétienne.

Le nombre de ses disciples augmenta bientôt jusqu’à cent, et s’accrut ensuite si considérablement, que, son monastère étant trop étroit, il fut obligé d’en fonder d’autres. Il bâtit le premier dans un lieu désert appelé Prou, Bau ou Baum. Ce monastère, quoique le second, devint dans la suite le plus grand et comme le chef de l’ordre, bien que le nom général de la congrégation se prît de celui de Tabenne.

Quelque temps après, un vieillard, nommé Éponyme, abbé d’un monastère appelé de Chénobosque, vint prier notre saint d’unir cette abbaye à son ordre ; d’autres solitaires, qui formaient une communauté à Mouchose, suivirent cet exemple et lui donnèrent une quatrième maison.

Il en fonda dans la suite cinq autres, outre celui des religieuses ; et l’on ne peut se figurer la sagesse, le zèle, la charité et l’application avec lesquels il gouvernait cette multitude. Aussi voyait-on la plupart de ses disciples faire de merveilleux progrès. Lorsqu’il éprouvait le chagrin de rencontrer quelques esprits indociles ou difficiles, il montrait une douceur et une condescendance sans exemple, et recourait à l’oraison, qui était, dans toutes les difficultés, sa ressource ordinaire.

Comme l’obéissance est le plus ferme soutien de la religion et la sûreté des âmes religieuses, Pacôme ne recommandait rien tant à ses frères que cette vertu, et ne souffrait guère qu’on y manquât impunément. Son désintéressement était tel, que, dans un temps de famine, où l’on trouvait difficilement du blé en Égypte, comme il avait donné cent pièces d’or au procureur pour aller en acheter, celui-ci en obtint, en considération du saint, le double de ce qu’il devait en avoir. Pacôme ne voulut pas qu’il entrât un grain de ce blé dans le monastère ; il obligea le frère à le vendre au prix qu’il lui coûtait, et l’envoya en acheter pour cent pièces au prix qu’il coûtait à tout le monde.

Ce dégagement des choses de la terre était fondé sur la confiance où il était que la Providence prendrait un soin tout particulier de ses religieux tant qu’ils seraient fidèles à son service ; aussi éprouva-t-il, même par des miracles, que son espérance était bien fondée.

Son zèle pour le maintien de l’observance et la perfection de ses religieux ne lui donnait point de relâche. Outre les fréquentes visites de ses monastères, il visitait souvent les religieux en particulier dans leur cellule, pour voir ce qu’ils y faisaient ou quels étaient leurs besoins. Ce fut dans une de ces visites que Dieu lui accorda le don des langues, pour lui permettre d’entretenir un homme de qualité, venu de Rome, qui s’était retiré parmi ses religieux, et qui ne parlait que le latin et le grec.

Il fut exact à faire ses visites tant qu’il en eut la force, et dans les derniers temps de sa vie il envoyait Théodore à sa place. Il était toujours prêt à marcher et à agir dès qu’il s’agissait de la consolation de ses religieux. Bien loin de se regarder comme leur supérieur, il se considérait comme étant destiné par Dieu à les servir. Aussi ne voulait-il pas qu’on eût pour lui les égards qu’on n’aurait pas eus pour le dernier des frères, et il ne souffrait jamais qu’on le servît sans qu’il s’en dédommageât en rendant à son tour quelques services aux autres. On peut encore regarder comme une preuve de son humilité cette patience admirable qu’il montrait en toute rencontre, et qui ne se démentait jamais. Ses instructions sur l’humilité n’étaient que des épanchements de l’amour qu’il avait pour cette vertu ; et, comme il en donnait d’excellents exemples dans toutes les occasions, il n’en laissait aussi échapper aucune de la recommander à ses religieux.

Quoique le rang qu’il tenait parmi ses religieux en qualité d’instituteur eût pu lui servir de prétexte pour aspirer aux ordres, sans que les autres eussent été en droit de faire de même, il n’y voulut jamais acquiescer. Sachant que Sérapion, évêque de Tentyre, avait parlé de lui à saint Athanase, patriarche d’Alexandrie, pour l’ordonner prêtre et le déclarer supérieur général de toutes les solitudes de son diocèse, lorsque ce saint patriarche fit la visite de toutes les églises de la haute Thébaïde, Pacôme eut l’adresse de se cacher au milieu de ses religieux, qui étaient fort nombreux ; en sorte qu’on ne put le distinguer de ses frères.

Le don de discernement dont Dieu l’avait doué sur ses religieux lui faisait bientôt juger de quel esprit leur venaient les inspirations ou les désirs qu’ils avaient, et s’ils étaient véritablement de Dieu ou de l’ange des ténèbres. Il ne leur donnait la-dessus que des conseils pleins de sagesse et qu’ils pouvaient suivre en toute sûreté.

Ainsi Pacôme était devenu comme le père commun de tous les solitaires, qui croyaient avoir droit de s’adresser à lui dans leurs besoins spirituels, soit qu’ils fussent de son ordre, soit qu’ils vécussent sous d’autres règles. Les abbés des différents monastères recouraient aussi à lui dans les cas difficiles, comme à un homme qui recevait du Ciel des lumières extraordinaires.

Tant de sagesse dans cet excellent supérieur ne pouvait que faire fleurir toutes les vertus monastiques parmi ses religieux ; aussi pouvait-on regarder l’ordre de Tabenne comme un prodige que Dieu avait opéré pour le salut des âmes, et comme un modèle à proposer à tous ceux qui voulaient rassembler des hommes pour les conduire à la perfection la plus éminente. Un édifice de sainteté si solidement établi et si bien cimenté par les travaux du saint, aurait dû, ce me semble, se soutenir jusqu’à la fin des siècles ; mais la faiblesse de l’homme est extrême, et dans la suite des temps Tabenne devint une triste preuve de la fragilité humaine. Cette révolution future ne fut pas ignorée du saint ; Dieu lui en donna pleine connaissance dans une vision qui le plongea dans une profonde douleur. Dieu daigna le consoler par une nouvelle vision, dans laquelle Notre-Seigneur Jésus-Christ lui promit que, nonobstant la corruption des temps qu’il lui faisait prévoir, il lui conserverait toujours une sainte postérité de religieux qui se soutiendraient dans la piété malgré l’exemple des méchants, ce qui s’est vérifié dans l’état cénobitique en général, dont saint Pacôme peut être regardé à juste titre comme le père.

Toutefois le Seigneur voulut, vers la fin de ses jours, consommer sa vertu par l’humiliation, et permit qu’il eût une fâcheuse traverse à souffrir au sujet de ces mêmes grâces qui lui avaient concilié l’estime et la vénération de tant de peuples. Comme on en parlait souvent dans le monde avec admiration, quelques personnes malintentionnées en prirent occasion de murmurer contre lui, révoquant en doute ces grâces et ces dons merveilleux dont Dieu le favori sait, et voulant faire croire qu’il était trompé ou qu’il trompait les autres. Cela fut cause qu’on l’appela comme en jugement dans une assemblée d’évêques et de moines qui se tint à Latople, où il se rendit avec quelques-uns de ses religieux. Il s’y tint dans un modeste silence jusqu’à ce qu’on l’interrogeât ; on le fit avec beaucoup de sévérité et fort peu de ménagement pour son excellent mérite, quoique tous les évêques fussent orthodoxes, et que deux d’entre eux, Philon et Morbe, eussent été ses disciples. Mais quand il lui fut permis de répondre, il le fit de manière à faire admirer son humilité, sa sagesse et l’excellence de sa grâce. Cela n’empêcha pas qu’un homme du monde qui se trouvait présent, aveuglé par ses préventions et poussé par le malin esprit, ne se jetât sur lui l’épée à la main ; et il lui eût ôté la vie si ceux qui étaient présents ne l’eussent retenu. Après cela, le saint se retira avec ses religieux qui l’avaient accompagné, et s’en alla à son monastère de Pachnum, qui était dans le territoire de Latople.

Cependant, le carême étant passé, une maladie contagieuse se répandit dans ses monastères, où en peu de temps elle emporta plus de cent religieux, dont plusieurs étaient des principaux de l’ordre, comme Sur, Corneille, Paphnuce et beaucoup d’autres d’un grand mérite. Pacôme fut lui-même atteint du mal, et souffrit extrêmement pendant quarante jours ; mais, bien que son corps fût entièrement abattu par l’ardeur brûlante de la fièvre qui le consumait, il montrait tant de gaieté, que l’on pouvait aisément juger par là de la paix et de la pureté de son âme.

Deux jours avant sa mort, il fit appeler les supérieurs et les principaux de tous les monastères, et leur adressa ses dernières exhortations en les engageant à lui choisir un successeur ; mais ils s’en remirent tous au jugement du saint, qui leur dit que, puisqu’ils voulaient s’en rapporter à lui, il estimait que Pétrone était celui qui convenait le mieux, si toutefois il n’était pas mort ; car on avait appris qu’il avait le mal contagieux au monastère de Tismen, situé près de la ville de Panes. Tous acquiescèrent de bon cœur à ce choix, persuadés qu’ils ne pouvaient se tromper en suivant l’avis de leur bienheureux père.

Il signala encore les derniers moments de sa vie par un acte de vertu qui montrait que son amour pour la mortification et l’observance régulière ne se ralentit jamais en lui jusqu’au trépas. Comme son corps était absolument épuisé de forces, il se trouvait accablé sous le poids de la couverture dont il avait usé jusqu’alors, et pria par charité un des frères qui étaient auprès de lui d’en aller chercher une plus légère. Celui-ci courut aussitôt à l’économe, qui lui en remit une des plus propres et des plus commodes ; mais quand le saint la vit si différente de la première, il n’en voulut point, disant qu’il n’était pas juste qu’il eût rien de plus ni de meilleur que les autres frères.

Enfin, après avoir recommandé par trois fois à son cher disciple Théodore, qu’il prévoyait devoir gouverner l’ordre par la suite, de n’abandonner jamais le soin de ceux d’entre les frères qu’il verrait trop négligents, mais de les exhorter et de les encourager à vivre selon la sainteté de leur état ; s’étant muni du signe de la croix, et voyant avec un excès de joie un ange de lumière qui venait à lui, il rendit son âme à Dieu, le 9 mai de l’année 348, qui était la cinquante-septième de son âge et la trente-cinquième depuis sa retraite.

On enterra son corps le lendemain sur la montagne voisine du monastère, d’où son disciple Théodore, aidé de quelques frères, le transporta secrètement dans un autre lieu, croyant qu’il l’avait ainsi ordonné.

le R. P. Michel-Ange Marin, Vies choisies des Pères des déserts d’Orient, Ad Mame et Cie, 1861 (Nouvelle édition, p. 55-66).

SOURCE : https://fr.wikisource.org/wiki/Vies_choisies_des_P%C3%A8res_des_d%C3%A9serts_d%E2%80%99Orient/5

Saint Palaemon of Thebaid

Also known as

Palamon

Palemon

Palemone

Memorial

25 January

Profile

During the persecutions of Diocletian, he sought refuge in the deserts of Upper Egypt, and became one of the earliest Egyptian desert hermits. Friend and spiritual director of Saint Pachomius of Tabenna. Worked to develop the spiritual lives of other desert hermits by bringing them together; this was part of the foundation of Christian monasticism.

Died

325 at Tabennisi, Egypt

Canonized

Pre-Congregation

Representation

old hermit carding fleece

with Saint Pachomius of Tabenna

Additional Information

Book of Saints, by the Monks of Ramsgate

Roman Martyrology1914 edition

Saints of the Day, by Katherine Rabenstein

books

Our Sunday Visitor’s Encyclopedia of Saints

other sites in english

Catholic Online

fonti in italiano

Santi e Beati

websites in nederlandse

Heiligen 3s

MLA Citation

“Saint Palaemon of Thebaid“. CatholicSaints.Info. 28 September 2021. Web. 4 April 2023. <https://catholicsaints.info/saint-palaemon/>

SOURCE : https://catholicsaints.info/saint-palaemon/

Book of Saints – Palaemon

Article

(SaintAbbot (January 11) (4th century) One of the earliest of the Egyptian hermits. He took refuge in Upper Egypt during the persecution under Diocletian, and there passed a long life in the practices of austerity and in the study of Holy Scripture. He died in the arms of Saint Pachomius, the best beloved of his disciples, A.D. 325.

MLA Citation

Monks of Ramsgate. “Palaemon”. Book of Saints1921. CatholicSaints.Info. 27 May 2016. Web. 4 April 2023. <https://catholicsaints.info/book-of-saints-palaemon/>

SOURCE : https://catholicsaints.info/book-of-saints-palaemon/

St. Palaemon

Feastday: January 11

Death: 325

An Egyptian hermit who is best known for serving as mentor to St. Pachomius. With Pachomius, he labored to organize the hermits of the Egyptian desert into cenobitic communities, thereby laying the groundwork for the subsequent development of monasticism. Palaemon died at Tabennisi, the vast monastic center that sheltered the early Desert Fathers.

SOURCE : https://www.catholic.org/saints/saint.php?saint_id=5196

Saints of the Day – Palaemon, Abbot

Article

(also known as Palemon)

Died at Tabennisi, Egypt, in 325. As an aged hermit, who earlier had sought refuge in the deserts of Upper Egypt from the Diocletian persecution and became one of the earliest Egyptian hermits, Palaemon one day received a visit from a young man, Pachomius, who had recently been released from military service. On enquiring his business, Palaemon learned that he had come to be his follower and pupil, desiring to leave the world and become an anchorite. Palaemon refused his request because he thought the young man would find such a life too severe. “I eat nothing but bread and salt,” he said, “I never taste wine, and I watch half the night.”

Pachomius answered, “I believe in Jesus Christ my Lord, who will give me strength and patience to assist you in your prayers and to follow your holy conversation.” After this brave answer, the old hermit admitted him as his pupil and friend. “Let us make a compact,” he said, “that we part not, the one from the other, till God break our unison.”

And they never did break the union. Palaemon and Pachomius worked together to organize the hermits on cenobitical lines. Eventually, Palaemon followed Pachomius to Tabennisi, where the elderly saint died (Benedictines, Gill).

In art, Saint Palaemon is depicted as an old hermit carding fleece; sometimes he is shown with his disciple Saint Pachomius (Roeder).

MLA Citation

Katherine I Rabenstein. Saints of the Day1998. CatholicSaints.Info. 15 May 2020. Web. 4 April 2023. <https://catholicsaints.info/saints-of-the-day-palaemon-abbot/>

SOURCE : https://catholicsaints.info/saints-of-the-day-palaemon-abbot/

San Palemone Anacoreta in Tebaide

25 gennaio

IV sec.

Martirologio Romano: A Tabennési nella Tebaide in Egitto, san Palamóne, anacoreta, dedito alla preghiera e a continue penitenze, e maestro di san Pacomio.

Se il nome di Palamone (Palemone) non è caduto nell’oblio, si deve alla celebrità raggiunta dal suo discepolo Pacomio il Grande. La Vita di questi narra, infatti, che Pacomio, spinto dal desiderio di condurre vita monastica, si recò a bussare alla porta di Palamone per mettersi alla sua scuola. Come capita in casi simili, egli fu accolto freddamente, ma si trattava della prima prova alla quale il maestro sottoponeva il suo eventuale discepolo.

Palamone descrive a Pacomio la severità della sua ascesi: per nutrimento si contenta di un po’ di pane e sale; trascorre la metà della notte in preghiera e meditazione, talvolta prolunga la sua veglia per l’intera nottata.

Nulla di tutto ciò, però, respinge Pacomio, animato da grande zelo e fiducioso nell’aiuto del Signore; per cui Palamone gli dà l’abito monastico e uniti si dedicano all’ascesi, alla preghiera e al lavoro manuale. Il monaco come gli altri cristiani deve mettere a profitto il consiglio dell’apostolo Paolo e pensare non solo alla propria sussistenza ma anche a quella dei diseredati.

Durante le veglie notturne, Palamone, quando si accorgeva che il sonno Io assaliva, usciva con il suo discepolo ed entrambi si mettevano a trasportare sabbia da un luogo all’altro, resistendo così a ciò che essi consideravano una tentazione; quindi potevano continuare le loro preghiere senza pericolo di assopirsi.

Palamone rifiutava ogni deviazione dal suo regime frugale e un giorno di Pasqua non volle toccare una pietanza preparata da Pacomio per segnare il giorno festivo, costituita da qualche erba con un poco d’olio.

Dopo che Pacomio ebbe la rivelazione della fondazione monastica che doveva stabilire a Tabennesi, pregò il maestro di accompagnarlo e questi accettò. Dopo qualche tempo, Palamone propose al discepolo di stringere fra loro un patto per il quale non si sarebbero più separati fino alla morte d’uno dei due. E così fecero.

Ma le forze di Palamone cominciavano a declinare ed il suo corpo si indeboliva in tutte le membra. Egli, in realtà, aveva preso l’abitudine di astenersi dal bere se mangiava e di non mangiare se beveva. Dopo aver ceduto per qualche tempo alle istanze dei suoi discepoli che l’obbligavano a nutrirsi un poco più sostanziosamente, il vegliardo tornò ben presto alle sue abitudini. Egli giustificava la sua ascesi dicendo che i martiri avevano dovuto subire fino alla fine i tormenti sopportati per la fede di Cristo e che quindi lui poteva ben sopportare le piccole miserie che gli erano mandate.

Pacomio non abbandonava mai il suo maestro e quando Palamone, giunto alla fine dei suoi giorni, rese l’ultimo respiro, fu lui a dargli sepoltura.

La tradizione scritta non ha tramandato alcun insegnamento di Palamone e le collezioni degli Apophthegmata Patrum non hanno conservato alcun suo detto. Nella Vita di Pacomio, si ritrova ancora una volta il nome di Palamone quando il suo discepolo, diventato a sua volta capo d’altri monaci, fa riferimento all’insegnamento dell'antico maestro a proposito dei diversi modi di organizzare la preghiera notturna alternandola con il riposo.

Il Sinassario Alessandrino di Michele, vescovo di Atrib e Malig, commemora Palamone al 30 tùbah (= 25 gennaio) giorno considerato come quello della sua morte. Ancora oggi, in tale data, i copti celebrano un mùlid (nascita, il dies natalis dei latini) solenne nel monastero che porta il suo nome: Dayr anbà Bàlàmùn. Noto anche come monastero di san Mercurio (Dayr abù s-sayfavn), esso si trova sulla strada che va da ’Asiyut a Luksor ai margini del villaggio di Qars as-Sayàd. Sebbene nella tradizione locale questo monastero sia dedicato al maestro di Pacomio, la notizia del Sinassario al 30 tùbah non fa alcuna menzione del celebre discepolo.

In essa si dice che Palamone era un monaco della «montagna orientale», precisazione piuttosto vaga che non permette di situare il luogo del suo ritiro. Il racconto è quasi tutto dedicato alla confessione che Palamone fa ad un altro eremita di nome Talasone (Tàlàsùn) o Latsùn, narrando le macchinazioni ordite dal demonio per farlo peccare contro la purezza. I dettagli fomiti circa l’ascesi del vegliardo non si allontanano dalle generalizzazioni abituali, ma divengono più particolareggiate quando riferiscono che Palamone aveva il dono di ammansire gli animali, che rompeva il suo perpetuo digiuno solo il sabato e la domenica mangiando la metà di un pane che regolarmente gli portava un corvo. Egli era inoltre dotato di una folta capigliatura che lo ammantava completamente, compensando l’assenza di vestiti. Si tratta come si vede di caratteristiche che non sono peculiari di Palamone e fanno immediatamente pensare ad altri asceti quali sant'Onofrio. Non è del resto impossibile che la vita di questo santo abbia influenzato la tradizione relativa a Palamone, tanto più che certi mss. del Sinassario Alessandrino commemorano. Nell’ambito della Vita di Latsùn, quest’ultimo il 16 ba’ùnah (10 giugno), giorno in cui è tradizionalmente venerato Onofrio (abù Nafer). Nella notizia dedicata a Pacomio il 14 basans (= 9 maggio), tuttavia, si dice che egli fu discepolo di Palamone (Bàlàmùn).

Prima di concludere con la tradizione egiziana, ricordiamo ancora che in una delle sale della tomba di Ramsete IV a Tebe, in seguito trasformata in luogo di culto cristiano, si trova il nome di Palamone dopo quello di Pacomio in un elenco sette celebri anacoreti egiziani.

La traduzione geez del Sinassario Alessan drino ha conservato la notizia di Palamone al 17 sane che corrisponde al 17 ba’ùnah (11 giugno).

In qualche meneo bizantino si trova la menzione di Palamone al 12 agosto con un semplice distico che non fornisce assolutamente alcuna informazione circa la sua identità, e non permette di sanare la divergenza di opinioni tra coloro che protendono per il maestro di Pacomio e coloro che non vedono alcuna ragione che motivi tale interpretazione.

In Occidente la memoria di Palamone è rimasta assente dai martirologi storici fino a C. Baronio che lo inserì nel Martirologio Romano alla data arbitraria dell’11 gennaio con il breve elogio: «In Thebaide sancti Palaemonis abbatis, magistri sancti Pachomii».

Autore: Joseph-Marie Sauget

SOURCE : https://www.santiebeati.it/dettaglio/38660

Palaemon (ook Palamon, Palemon, Palémon) van de Thebaïs; Egypte; abt; † 325.

Feest 11 januari & 11 juni & 12 augustus & 25 oktober & 8 december.

Hij was één van de eersten die zich terugtrok in de woestijn om helemaal alleen voor God te leven. Dat was ten tijde van de christenvervolgingen onder keizer Diocletianus (284-305). Zo werd hij de leermeester van Pachomius de Grote († 347; feest 14 mei), de latere grondlegger en regelgever van de kloostergemeenschappen. In de levensbeschrijving van Sint Pachomius wordt verteld hoe de ontmoeting tussen beiden tot stand kwam en hoe Palaemon met zijn leerling omging.

'De vrome keizer Constantijn († 337; feest 21 mei) slaagde erin met Gods hulp zijn vijand te verslaan. Terstond kondigde hij in heel de wereld een dekreet af om alle opgeroepenen uit de dienst te ontslaan. Eenmaal vrij ging iedereen weer vol vreugde naar huis. Ook de jonge Pachomius trok naar het zuiden, totdat hij Sjeneset bereikte, een verlaten dorp, verschroeid door de grote hitte. [...]. Hij ging er een tempeltje [ergens op de oever van de Nijl] binnen en bad. Gods Geest kwam over hem en sprak: "Strijd en houd hier uw verblijf." Dat beviel hem; hij vestigde zich op die plaats en verzorgde er enige groenten en palmbomen om voedsel te hebben voor zichzelf en voor een of andere arme uit het dorp, en ook voor het geval dat een reiziger op de weg of per boot langs kwam. Hij had inderdaad de gewoonte met een groot aantal om te gaan, zodat velen zelfs hun woonplaats verlieten om in dat dorp te komen wonen, vanwege de manier waarop hij hun moed insprak.'
[Naar 'Het Leven van Sint Pachomius...' (66)]

'Na daar drie jaar verbleven te hebben bemerkte hij, dat hij zeer veel volk rond zich verzameld had, en dat hij er hinder van kreeg. Zij lieten hem inderdaad nooit een ogenblik met rust. Van toen af zocht hij monnik te worden en het leven van een kluizenaar te leiden. Terwijl hij erover nadacht vandaar weg te trekken, hoorde hij spreken van een ouderling-asceet, Palamon geheten. Dit was een groot monnik die buiten het dorp woonde en tot toonbeeld en vader voor velen uit zijn omgeving was geworden. Pachomius stond nu zijn verblijf af aan een andere ouderling-monnik, opdat deze zou zorgen voor de groenten en de palmbomen met het oog op de nood van de armen.

Zelf vertrok hij vandaar en ging aankloppen bij de heilige monnik apa (= 'vader') Palamon († ca 325; feest 11 januari). Deze gluurde door zijn kijkgat en zei kortweg:

"Wat klop je bij mij aan?"

Hij sprak nogal bruusk.

Pachomius antwoordde: "Vader, ik wens, als u het goed vindt, monnik te worden bij u."

Palamon sprak:

"Wat je zoekt is geen kleinigheid; velen zijn reeds gekomen om hetzelfde te doen, maar konden het niet volhouden. Integendeel, beschaamd zijn die weer weggegaan, omdat zij zich geen moeite getroostten voor de deugd. Toch beveelt de Schrift ons dit op vele plaatsen; zij spoort ons aan ons af te matten in vasten, nachtwaken en veel gebed, teneinde onze verlossing te bereiken. Ga dus maar heen, terug naar huis en hou het bij wat je hebt. Zo zul je eervol zijn in Gods oog. Ofwel, onderzoek jezelf heel nauwkeurig om te achterhalen wat je aankunt; kom dan terug; dan zijn wij bereid om in de mate van onze zwakheid je zwoegen te delen totdat je jezelf kent. Hoe dan ook, we gaan je eerst het monniksleven uitleggen; daarna ga je weg om jezelf te onderzoeken, of je al dan niet dit leven aankunt.
Welnu, de regel van het monniksleven die onze voorgangers ons hebben geleerd, is de volgende:

. Te allen tijde waken wij de helft van de nacht - soms zelfs van de avond tot aan de morgen toe -, terwijl we Gods woord reciteren, en met draad, haar of palmboomvezels allerlei handwerk verrichten; zowel om te voorkomen dat de slaap ons lastig valt, als ook om ons het nodige voedsel te verschaffen.

. Wat wij meer hebben dan voor onszelf nodig is, geven wij aan de armen volgens het woord van de Apostel: "Wij moeten altijd de arme gedenken" (Galaten 02,10). Met olie bereide spijzen, wijn en gekookt eten zijn onder ons te enen male onbekend.

. Te allen tijde vasten wij tot de avond, tijdens de zomer elke dag, tijdens de winter om de twee of drie dagen.

. Wat de gebeden betreft is er deze regeling: zestig gebeden overdag en vijftig gedurende de nacht, de schietgebeden niet meegerekend, die we doen om geen leugenaars te zijn, want ons is bevolen "zonder ophouden te bidden" (1 Thessalonicenzen 05,17); en: "dat hij die te lijden heeft, moet bidden" (Jakobus 05,13). Onze Heer Jezus Christus maant ook zijn volgelingen: "Bidt, opdat ge niet in bekoring komt" (Matteus 26,41); het gebed is immers de moeder van alle deugden.

Nu heb ik je de wet van het monniksleven uitgelegd; ga en onderzoek jezelf nauwkeurig. Indien je in staat bent te doen wat ik je geleerd heb, en je je niet laat afschrikken of terugdeinst, dan zullen wij ons mateloos met je verheugen." [...]

Pachomius antwoordde hem:

"Reeds in alles heb ik mijn ziel beproefd; én met Gods hulp én door uw heilige gebeden ben ik vol vertrouwen dat uw hart gerust zal zijn omtrent mij."

De grijsaard antwoordde hem:

"Goed dan."

En terstond ontving hij hem met vreugde en gedurende vele dagen hield hij hem bij zich om te beproeven.

Pachomius was van de avond tot de morgen in gebed verzonken, zei de gebeden en werkte intussen met zijn handen, om te onderzoeken hoeveel slaap hij nodig had en om na te gaan hoe lang hij het kon uithouden zonder onwel te worden. Toen de avond viel, namen zij hun sober maal. De ouderling sprak tot Pachomius:

"Maak het riet nat, het latwerk en ook de vezels, en wel zoveel dat we er genoeg aan hebben om de hele nacht te waken, want op zaterdagnacht waken wij van de avond tot de morgen." (zie ook: handenarbied)
Pachomius deed in alle nederigheid wat zijn vader apa Palamon hem bevolen had. Kort na zonsondergang stonden zij op en, onafgebroken wakend, aanbaden en loofden zij God, zonder hun handwerk te onderbreken. Als de slaap hen overmande, veranderden zij van werk, om de druk van de slaap te verdrijven. Wanneer zij merkten dat de slaap hen toch overmeesterde, stonden zij op, gingen de berg op buiten hun verblijf, en droegen het zand dat daar lag, in korven van de ene plaats naar de andere, aldus hun lichaam afmattend om maar wakker te blijven voor het gebed tot God. Als de ouderling de jongeman van slaap zag omvallen, moedigde hij hem aan en zei:

"Wees waakzaam, Pachomius, om te voorkomen dat de satan je bekoort, want velen zijn gevallen door toe te geven aan de kwellende druk van de slaap."

Toen de ouderling zag, dat Pachomius tot aan het uur van de gebedsdienst weerstand bood, was hij vol blijdschap om zijn gehoorzaamheid en zijn voortgang, en prees er zichzelf gelukkig om wegens zijn heil.'

['Het Leven van Sint Pachomius...' (68/71)]

Na een lang verstorven en heilig leven stierf hij in de armen van zijn liefste leerling en navolger, de H. Pachomius.

Palaimon van Egypte

'Bericht van boven' KRO Radio 5 zondag 11 januari 2009

Wat komt u bij mij aankloppen, luisteraar? U zoekt bij mij wijsheid of advies? Ik zeg u: u hebt bij mij niets te zoeken. Ga naar een ander: ik heb u niets te vertellen. Laat mij met rust. Wat zegt u? Wilt u een geneesmiddel tegen angst voor ongeluk of tegenspoed? Bent u daarom helemaal naar hier gekomen? Diep in de Egyptische woestijn? Waar wij, woestijnmonniken, ons in de eenzaamheid hebben teruggetrokken om God te dienen door tegen de boze geesten in onze persoon te vechten? U komt uit een heel andere wereld. Vraag het aan uw eigen geestelijke leiders. Wat zij zeggen, is voor u immers vaak al onbegrijpelijk genoeg. U komt juist naar mij, omdat u meent dat ik in de eenzaamheid onschatbare wijsheid heb opgedaan? Als ik u vertel wat ik u te zeggen heb, zult u mij voor gek verklaren.

Ik zal u vertellen hoe wij hier leven. Dan ben ik benieuwd of u nog zo nieuwsgierig bent naar mijn antwoord op uw vragen. Ik heb u gewaarschuwd. Welnu dan:

Te allen tijde waken wij de helft van de nacht - soms zelfs van de avond tot aan de morgen toe -, terwijl we Gods woord reciteren, en met draad, haar of palmboomvezels allerlei handwerk verrichten; zowel om te voorkomen dat wij door slaap overmand worden, als ook om in ons schamel levensonderhoud te voorzien.

Wat wij meer hebben dan voor onszelf nodig is, geven wij aan de armen volgens het woord van de apostel Paulus: 'Wij moeten altijd de arme gedenken' (Galaten 02,10). Met olie bereide spijzen, wijn en gekookt eten zijn onder ons te enen male onbekend.

Te allen tijde vasten wij tot de avond, tijdens de zomer elke dag, tijdens de winter om de twee of drie dagen.

Wat de gebeden betreft is er deze regeling: zestig gebeden overdag en vijftig gedurende de nacht, de schietgebeden niet meegerekend. Die doen we om geen leugenaars te zijn, want ons is bevolen 'zonder ophouden te bidden' (1 Thessalonicenzen 05,17); en de apostel Jakobus zegt: 'Dat hij die te lijden heeft, moet bidden' (Jakobus 05,13). Onze Heer Jezus Christus maant ook zijn volgelingen: 'Bidt, opdat ge niet in bekoring komt' (Matteus 26,41); het gebed is immers de moeder van alle deugden.

Waarom wij zulke overdreven doen? Kijk, nu begint u de goede vragen te stellen. Zie het als oefeningen in geloven. Die overdreven dingen herinneren ons eraan dat het definitieve geluk er nog lang niet is. Daar zijn we naar onderweg. We gaan niet voor minder. We wensen ons leven in de tussentijd niet op surrogaat te bouwen. Kijk naar jullie eigen kredietcrisis. Dat wist je toch allang dat menselijke afspraken en verzekeringen onbetrouwbaar zijn. Dat is geen oordeel, maar een nuchtere constatering. Leef daar dan ook niet naar! Leef van geloof, van hoop, van uitzien naar... Daar hebt u mijn antwoord op uw vraag. Bid, en houd u bezig met het enige dat belangrijk is in het leven: God. En doe alles wat daar niets mee te maken heeft, weg. Alles: uw luxe, uw status, uw zogenaamde rechten, uw voze reclames: alle dingen die het leven zo gemakkelijk maken: en vooral doe uw slimme redeneringen weg om onder dit alles uit te komen. Bid en leer God weer een prominente plaats te geven in uw leven. Het beste zou het zijn als u zich inderdaad, net als wij, in de woestijn terugtrok. Want in die wereld waarin u leeft, zijn alle dingen die van Goden geloof afleiden elke dag om u heen. Dat maakt het allemaal nog moeilijker.

Ik heb u gewaarschuwd. U wilde toch weten hoe je de angst voor ongeluk de baas kon worden? Was dan niet hierheen gekomen om het mij te vragen. Ach ja, ik heet Palaimon; in lang vervlogen tijden vierde men op deze dag, 11 januari, mijn gedachtenis. Die is niet voor niets in vergetelheid geraakt. Ik zit er niet mee. Ik sta erom bekend de meeste mensen die mij hier komen bezoeken af te poeieren. Denk eerst nog maar eens na of u wel op mijn advies zit te wachten...

Bronnen
[107/8kol:109; 122; 127; 140; 141; 149/2p:256; Dries van den Akker s.j./2007.12.21]

© A. van den Akker s.j.

SOURCE : http://heiligen-3s.nl/heiligen/01/11/01-11-0325-palaemon.php

Voir aussihttps://www.johnsanidopoulos.com/2017/08/holy-abba-palamon-spiritual-father-of.html

https://www.cambridge.org/core/books/monastic-landscape-of-late-antique-egypt/telling-stories-about-the-egyptian-monastic-landscape/C139FB0BBDC922D9C4F6CE1CBFC19CEC