lundi 19 janvier 2015

Saint MACAIRE le Grand (ou MACAIRE d'ÉGYPTE), abbé et fondateur


Saint Macaire le Grand, abbé

Originaire de Haute-Egypte où il semble être né au tout début du IVe siècle, il devint vers l’âge de trente ans membre d’une colonie monastique qui peuplait le désert de Scété à l’ouest du delta du Nil. Disciple de saint Antoine, remarqué pour sa sainteté précoce, on lui avait attribué le surnom de « jeune vieillard ». Ordonné prêtre à 40 ans, il possédait les charismes de guérison et de prophétie. Fermement opposé à l'hérésie arienne, il fut, vers 374, exilé dans une île du Nil par l'évêque Lucius d’Alexandrie. Il put cependant revenir au désert pour y finir ses jours, âgé de plus de quatre-vingt-dix ans. C'est pendant cette dernière période qu'Evagre le Pontique fut son disciple. Il mourut vers 390.

SOURCE : http://www.paroisse-saint-aygulf.fr/index.php/prieres-et-liturgie/saints-par-mois/icalrepeat.detail/2015/01/19/1545/-/saint-macaire-le-grand-abbe

Macarius Kloster, Wadi Natrun

Monastery of Saint Macarius the Great, Wadi Natrun


Saint Macaire d'Egypte

Fondateur de Scété (+ 390)

Macaire l'Ancien ou Macaire le Grand.

Prêtre et abbé du monastère de Scété en Égypte aux confins de la Libye. Ancien chamelier, il apprit à la suite de saint Antoine à mourir au monde et à lui-même et à vivre pour Dieu seul, et il enseignait à ses disciples à faire de même.

Il est fêté en Occident le 15 janvier. 

Les Églises d'Orient célèbrent également ce jour saint Macaire d'Alexandrie, saint Macaire de Kiev, saint Macaire de Novgorod.

Au martyrologe romain au 19 janvier, commémoraison de saint Macaire le Grand.

Martyrologe romain

SOURCE : http://nominis.cef.fr/contenus/saint/460/Saint-Macaire-d-Egypte.html

Macarius Kloster, Wadi Natrun

Monastery of Saint Macarius the Great, Wadi Natrun


Macaire le Grand.

La figure de Saint Macaire est très certainement composite. Son nom lui-même, Makavrioõ - Makarios -, est en fait un adjectif qui signifie "bienheureux". Le Macaire originel naquit en haute-Égypte, vers 300. Vers 330, il se fit moine, c'est-à-dire qu'il se retira, le premier, dans le désert de Scétis, à l'endroit appelé depuis Deir Abu Makar (34). Bientôt rejoint par d'autres hommes, il y vécut en ermite, entouré par les retraites des autres solitaires. C'est alors que, étonnés par sa sagesse et son intelligence, ses compagnons lui donnèrent le surnom de toV nevoõ ghraioõ - to néos gêraios -, "le jeune âgé". 

"Prophète et docteur", c'est-à-dire théologien et prêcheur, Macaire fut ordonné prêtre vers 340. Les moines se réunissaient autour de lui pour les liturgies et admiraient l'éloquence de ses homélies et de ses sermons. Fermement opposé à l'hérésie arienne, il fut, vers 374, exilé dans une île du Nil par l'évêque Lucius d'Alexandrie. Peu de temps après, il revint au désert pour y finir ses jours. C'est pendant cette dernière période qu'Évagre le Pontique fut son disciple. Il mourut vers 391. 

La littérature macarienne comporte au moins trois sources : 

- une lettre, "Aux amis de Dieu", sans doute authentiquement du premier Macaire; 

- les "Cent Cinquante Homélies spirituelles", réunies par Syméon le Métaphraste (35), que la critique moderne attribue souvent à un auteur de tendance messalienne, Syméon de Mésopotamie et nous nous y référerons comme au pseudo-Macaire; 

- le cycle copte de Macaire, avec le recueil des "Vertus de saint Macaire", appelé ici le Macaire copte. 

On voit ici l'importance d'une tradition orale inspirée par la figure du "Bienheureux".

Le texte ci-dessous rapporte très vraisemblablement la pensée de saint Macaire : 

"On demandait à l'abba (36) Macaire : Comment doit-on prier ? L'ancien répondit : Point n'est besoin de se perdre en paroles; il suffit d'étendre les mains et de dire « Seigneur, comme il Vous plaît et comme Vous savez, ayez pitié ». Si le combat vous presse, dites : « Seigneur, au secours ! ». Il sait ce qui vous convient et Il aura pitié de vous."

Citation des "Cent cinquante homélies spirituelles".

18. La persévérance dans la prière est le fondement de tout bon effort et la cime où s'accomplissent les oeuvres droites. C'est par elle, quand nous appelons Dieu à tendre une main secourable, que nous acquérons les autres vertus. C'est dans la prière en effet qu'est donné à ceux qui en sont jugés dignes de communier à l'énergie mystique et de rencontrer l'état de sainteté qui, par l'ineffable amour du Seigneur, tourne vers Dieu également l'intelligence elle-même. Il est dit : "Tu as donné la joie à mon coeur". Et le Seigneur lui-même : "Le Royaume de Dieu est au-dedans de vous". Que le Royaume de Dieu soit au dedans, qu'est-ce que cela peut signifier d'autre que ceci : la joie céleste de l'Esprit marque clairement de son empreinte les âmes qui en sont dignes ? Car les âmes qui, par la communion efficace de l'Esprit, sont dignes d'une telle grâce reçoivent les arrhes et les prémices de la réjouissance, de la joie, du bonheur que donne l'Esprit, et auquel ont part les saints dans la lumière éternelle au coeur du Royaume du Christ. C'est là, nous le savons, ce qu'a montré l'Apôtre divin. Il dit en effet : "Il nous console dans notre affliction, afin que par la consolation que nous mêmes recevons de Dieu, nous puissions consoler ceux qui sont dans la détresse". Mais également : "Mon coeur et ma chair crient de joie vers le Dieu vivant", et : "Comme de graisse et de moelle mon âme sera rassasiée". De même les versets qui s'accordent à ceux-ci veulent dire la même chose, et font allusion à la joie et à la consolation efficaces de l'Esprit. 

19. De même que l'oeuvre de la prière est plus grande que les autres, de même celui qui est épris d'amour pour elle doit se donner plus de peine et de souci afin de ne pas se faire voler à son insu par le vice. Car en ceux qui visent un plus grand bien, le malin attaque avec de plus grands efforts. Un tel homme aura ainsi besoin d'une grande vigilance et d'une grande sobriété pour porter davantage encore les fruits de l'amour et de l'humilité, de la simplicité et de la bonté, et enfin du discernement, en persévérant chaque jour dans la prière. Ces fruits lui rendront manifestes son propre progrès et sa propre croissance dans les choses de Dieu, et ils inviteront les autres à éprouver la même ferveur. 

20. L'Apôtre divin lui-même enseigne qu'il faut prier continuellement et persévérer dans la prière. Et le Seigneur l'a dit : "Combien plus Dieu fera-t-il justice à ceux qui l'appellent nuit et jour" et : "Veillez et priez". Il faut donc "toujours prier et ne pas se lasser". De même que celui qui persévère dans la prière a choisi une oeuvre plus fondamentale, de même il lui faut mener un grand combat et soutenir un effort continu, car à la persévérance dans la prière s'opposent les nombreux obstacles du vice : le sommeil, l'acédie, la pesanteur du corps, l'égarement des pensées, l'agitation de l'intelligence, le relâchement, et les autres oeuvres mauvaises. Puis viennent les afflictions, les soulèvements des esprits du mal eux-mêmes, qui nous combattent et nous résistent avec acharnement et empêchent d'approcher Dieu l'âme qui sans relâche le recherche en vérité. 

22. Si l'humilité et l'amour, la simplicité et la bonté, ne règlent pas le bon ordre de notre prière, une telle prière, qui serait plutôt l'apparence de la prière, ne peut guère nous aider. Et nous ne disons pas cela de la seule prière, mais de tout effort et de toute peine, de la virginité, du jeûne, de la veille, de la psalmodie, du service, de tout travail fait avec attention pour l'amour de la vertu. Si nous ne nous attachons pas à voir en nous-mêmes les fruits de l'amour, de la paix, de la joie, de la simplicité, de l'humilité, mais aussi de la douceur, de la candeur, de la foi telle qu'elle doit être, de la patience et de la bienveillance, les peines que nous nous donnons ne nous servent à rien. Car nous acceptons de supporter les peines pour profiter des fruits. Mais si l'on ne trouve pas en nous les fruits de l'amour, notre travail est tout à fait vain. De tels hommes ne diffèrent en rien des cinq vierges folles. Celles-ci n'avaient pas dès maintenant dans leur coeur l'huile spirituelle : l'énergie des vertus dont nous avons parlé, cette énergie que donne l'Esprit. Aussi furent-elles appelées folles et rejetées lamentablement hors du lieu des noces royales, sans recevoir en partage le fruit des peines de la virginité. En effet, quand on cultive la vigne, on prodigue à l'avance tous ses soins et toute sa peine dans l'espoir d'obtenir des fruits, mais si l'on n'a pas récolté de fruits, le travail s'avère aléatoire. De même si nous ne voyons pas en nous, grâce à l'énergie de l'Esprit, les fruits de l'amour, de la paix, de la joie et des autres vertus que l'Apôtre a énumérées, et si nous ne nous attachons pas à reconnaître cette grâce en toute certitude et par la perception spirituelle, l'effort de la virginité, de la prière, de la psalmodie, du jeûne et de la veille est manifestement vain. Car ces peines et ces efforts de l'âme et du corps doivent s'accomplir, nous l'avons dit, dans l'espérance des fruits spirituels. Porter les fruits des vertus est une jouissance spirituelle, accompagnée d'un plaisir incorruptible, que l'Esprit suscite secrètement dans !es coeurs fidèles et humbles. Qu'ainsi les peines et les efforts soient considérés pour ce qu'ils sont, comme des peines et des efforts, et que les fruits soient considérés comme des fruits. Mais si quelqu'un, par manque de connaissance, pense que son travail et son effort sont des fruits de l'Esprit, qu'il n'ignore pas qu'il se console et se trompe lui-même, et que dans son état il est privé des fruits réellement grands, les fruits de l'Esprit. 

24. Ceux qui ne peuvent pas encore - parce qu'ils sont des enfants s'adonner jusqu'au bout à l'oeuvre de la prière, doivent accepter de servi leurs frères avec piété, foi et crainte de Dieu. Car ils sont au service d'un commandement de Dieu et d'une oeuvre spirituelle. Mais qu'ils n'attendent pas des hommes un salaire, ou un honneur, et un remerciement. Qu'ils ne se permettent aucun murmure, ni orgueil, ni négligence, ni relâchement, à de ne pas souiller et corrompre une telle Couvre bonne, mais qu'ils s'efforcent cent bien plutôt de la rendre agréable à Dieu par la piété, la crainte et la joie. 

25. Le Seigneur est descendu parmi les hommes - ô la miséricorde divine à notre égard ! - avec tant d'amour et de bonté, cherchant à ne pas laisser d'oeuvre bonne sans aucun salaire, mais à mener tous les êtres des plus petites aux plus grandes vertus, pour ne priver personne de récompense, n'aurait-on donné qu'un verre d'eau fraîche. Car il a dit: "Quiconque donnera à boire un seul verre d'eau fraîche à l'un de ces petits, parce qu'il est Mon disciple, en vérité Je vous le dis, il ne perdra pas sa récompense". Et encore : "Dans la mesure où vous avez fait cela à l'un d'eux, c'est à Moi que vous l'avez fait". Seulement, qu'on fasse un tel geste pour l'amour de Dieu, et non pour une gloire humaine. Car il a ajouté : "parce qu'il est Mon disciple", c'est-à-dire : dans la crainte et l'amour du Christ. Blâmant en effet ceux qui poursuivent le bien ostensiblement, et donnant à sa parole la force d'une sentence ferme, le Seigneur en vient à dire : "En vérité Je vous le dis, ils ont reçu leur récompense".

(34) En arabe. Ce nom peut se traduire par "le lieu de Père Macaire". 

(35) Syméon le Métaphraste, en grec Sumevon metavfrastiõ - Syméon métaphrastis -, c'est-à-dire Syméon le traducteur, vécut à Constantinople, probablement entre 900 et 985. Lui-même hagiographe, son Mhvwlogion - Ménologion -- est une collection de dix volumes relatant les vies des premiers saints orientaux, arrangée dans l'ordre du jour de leur fêtes. Syméon n'était ni prêtre ni moine, mais appartenait à l'administration byzantine. 

(36) Le mot abba est la transcription du grec ecclésiastique - abbas -, lui-même issu, via l'araméen, de l'hébreu ba - ’av -. Il signifie "père", avec l'idée de supérieur monastique.

SOURCE : http://livres-mystiques.com/partieTEXTES/Philocalie/macaire.html

Aucun ne s’est perdu, sauf…

— Comment se fait-il qu’après avoir été visités par la grâce, certains viennent à tomber ? Satan n’est-il pas manifestement le plus faible ? Comment, là où il fait jour, peut-il y avoir la nuit ?

— Si la grâce t’abandonne à la malice, ce n’est pas qu’elle s’éteigne ou manque de force, mais c’est pour que ton libre arbitre et ta liberté soient mis à l’épreuve et montrent vers quoi ils tendent.

J’ai vu des hommes qui avaient reçu tous les charismes et étaient devenus participants de l’Esprit, et qui sont néanmoins tombés, parce qu’ils n’étaient pas parvenus à la charité parfaite. C’est ainsi qu’un homme distingué avait tout quitté, vendu ses biens, libéré ses esclaves ; il était prudent et avisé. Il était réputé pour la sainteté de sa vie. Mais, entretemps, il conçut une haute opinion de lui-même, devint orgueilleux, et finit par tomber dans la débauche et une multitude de vices. Tu peux constater comment, avant d’avoir atteint le degré de la charité, on peut tomber.

St Macaire l’Égyptien

Saint Macaire l’Égyptien († v. 390) fut un disciple de saint Antoine et le fondateur de la vie monastique dans le désert de Scété. / Homélie spirituelle 27, 9-16, trad. P. Deseille, Bellefontaine, 1984, Spiritualité orientale 40, p. 263-267.

SOURCE : https://fr.aleteia.org/daily-prayer/mercredi-24-mai-2/meditation-de-ce-jour-1/

Saint Macarius the Elder, or Macarius the Egyptian (circa 300-390 CE), was a disciple of Antony and founded a monastic community that settled in the Nitrian and Scetic deserts. The community had thousands of members by the time of Macarius's death.


Saint Macaire d’Égypte

 19 janvier 2022 

Fondateur de la colonie érémitique de Scété en Égypte, au IVe siècle, disciple de saint Antoine et inspiration majeure de la spiritualité monastique dans tous les siècles suivants, saint Macaire nous reste présent surtout par une série d’homélies spirituelles qui sont autant de chefs-d’œuvre. Il y présente la dignité de l’âme appelée à la divinisation par la grâce du Saint-Esprit, grâce déjà présente au baptême, mais pleinement agissante lorsque l’homme choisit de se laisser saisir entièrement par elle. Au terme de la lutte pour se laisser transfigurer par l’Esprit, Macaire chante la joie de l’union avec le Christ, l’émerveillement qui saisit l’âme, le retour à une spontanéité toute divine pour le bien.

Un père du désert, et du monachisme de tous les temps

Saint Macaire d’Égypte, ou Macaire le Grand, né en Haute-Égypte au début du IVe siècle, ressentit très jeune l’appel à une vie consacrée dans le célibat, et résista au projet de mariage que sa famille avait formé pour lui. Il quitta vers 30 ans son métier de transporteur de nitre, pour aller mener la vie monastique au désert, sous la direction de saint Antoine. Il y fonda Scété, l’une des trois grandes colonies monastiques égyptiennes, à dominante anachorétique, mais structurée par une forme minimale de vie communautaire. Exilé un temps pour s’être opposé à l’hérésie arienne, il put revenir finir ses jours au désert, où il mourut vers 391.

Parmi ses nombreux disciples, il faut citer Évagre le Pontique. Mais son rayonnement spirituel a été immense, bien au-delà du lien direct entre maître et disciple, si bien qu’il reste avec Evagre la principale source d’inspiration du monachisme ancien, et encore aujourd’hui du monachisme oriental. Citons, parmi les auteurs chez qui son influence est la plus tangible : Isaïe de Scété, qui fut son tachygraphe ; Jean et Barsanuphe de Gaza, et leur disciple Dorothée, très marqués par la tradition scétiote ; Isaac le Syrien, Maxime le Confesseur, Joseph Hazzaya, Jean de Dalyatha, Syméon le Nouveau Théologien, et chez les orthodoxes : Grégoire Palamas, Nil Sorsky, Séraphim de Sarov, Théophane le Reclus. Mais on trouve trace de Macaire également dans le piétisme protestant et le méthodisme, et dans la Compagnie de Jésus, où il était l’une des lectures conseillées aux novices.

Les Homélies spirituelles sont-elles bien de saint Macaire ?

On possède un corpus de 86 homélies de saint Macaire, qui forment le plus gros de son œuvre écrite. Jusqu’aux années 1920, la paternité de ces textes ne lui était pas contestée. On a depuis fait observer la parenté incontestable de certains passages des Homélies avec la doctrine messalienne, hérésie qui niait l’utilité du baptême et faisait consister toute la vie chrétienne dans l’expérience spirituelle. On trouve effectivement des idées très proches dans les Homélies, mais elles semblent plutôt une réponse à ces thèses, d’autant que Macaire y met en garde contre les excès : considérer que le péché prive l’âme entièrement de sa liberté, nier l’utilité du baptême, donner de l’importance aux grâces mystiques extraordinaires.

On pourrait donc penser que c’est un groupe illuministe messalien qui s’est livré dans un second temps à la composition d’un florilège d’extraits issu du corpus macarien original ; ces extraits, tirés de leur contexte, leur aurait servi ensuite à justifier leurs propres erreurs, et seraient tombés explicitement sous la condamnation de la hiérarchie ecclésiale de l’époque, d’où la présence de citations de Macaire dans les condamnations. Nous pouvons de toute façon conserver à saint Macaire le patronage spirituel de ces homélies, dont la doctrine très riche déborde largement les erreurs en question, et concorde bien avec ce qu’on sait de la vie de Macaire et de la tradition monastique égyptienne.

Doctrine spirituelle de saint Macaire

Divinisés par le Saint-Esprit

Les homélies de saint Macaire affirment fortement la vocation divine de l’homme : il est appelé à la divinisation, ce qui sera le moteur de tout son itinéraire spirituel. L’âme humaine, en effet, a été créée à l’image de Dieu, et jamais le mal ne pourra détruire complètement cette image. Cette divinisation de l’homme est finalement l’extension à chaque croyant de l’union de la divinité et de l’humanité accomplie dans l’Incarnation du Verbe : en lui les deux natures divine et humaine sont « mélangées » dans une union parfaite, qui laisse toutefois subsister pleinement la distinction des natures.

Cette participation plénière à la divinité, vers laquelle tout homme tend spontanément du fait de sa nature, suppose malgré tout de recevoir en soi un élément étranger à la nature humaine : le Saint-Esprit. En effet le mal lui-même, en prenant possession de l’âme à l’occasion du péché, est un élément étranger à la nature humaine créé bonne, et qui vient l’obscurcir et la rendre incapable de la communion avec Dieu ; cela s’est produit lors du péché originel, et se produit à nouveau lors de chaque acte mauvais que nous commettons. L’homme n’est finalement complet que s’il reçoit en lui un don qui est plus qu’humain, celui du Saint-Esprit.

Ainsi la grâce du baptême n’atteint son développement normal que si l’âme en vient à être mue de manière habituelle par l’Esprit Saint, qui restitue en elle une spontanéité toute divine pour le bien. Mais cette aisance spirituelle retrouvée est un point d’arrivée, au terme d’un long combat, non pour produire par nous-mêmes notre salut, mais pour l’accueillir comme une grâce issue de la seule mort du Christ. C’est le Christ, en effet, qui par son Incarnation a franchi l’abîme qui séparait depuis le péché la créature de son créateur ; en lui le premier la nature humaine a accueilli l’Esprit Saint, au bénéfice de tous. L’Esprit Saint va donc nous configurer au Christ, faire de nous d’autres christs.

Par la désobéissance du premier homme, nous avons reçu en nous un élément étranger à notre nature, la malice des passions ; passée en habitude et en prédisposition invétérée, elle est devenue comme notre nature ; par un autre élément étranger à notre nature, le don de l’Esprit céleste, elle doit être refoulée à son tour, pour que la pureté originelle soit rétablie. Et si nos supplications ardentes, nos demandes, notre confiance, notre prière et notre aversion du monde ne nous font pas recevoir maintenant la charité de l’Esprit céleste, si notre nature souillée par la malice ne s’attache pas à la charité, qui est le Seigneur, et n’est pas sanctifiée par cet Esprit de charité, si nous ne persévérons pas inébranlablement, jusqu’au terme, dans tous ses commandements, en ayant fait une complète volte-face, nous ne pourrons pas obtenir le Royaume céleste. […]

Le Dieu infini et incompréhensible, dans sa douce bonté, s’est rapetissé lui-même, a revêtu les membres de ce corps et l’a enveloppé, en descendant de son inaccessible gloire. Par mansuétude et par amour pour les hommes, il se métamorphose, se corporéifie, se mélange aux âmes saintes qui lui sont agréables et fidèles, il les enveloppe et devient avec elles « un Esprit », selon le mot de Paul (I Co 6, 17). Il devient, pour ainsi parler, une âme pour l’âme, et une substance pour la substance, afin que l’âme puisse vivre dans la divinité, avoir le sentiment de la vie immortelle et participer à la gloire incorruptible, si du moins elle en est digne et si elle est agréable à Dieu.

Homélie 4

De la lutte à la plénitude

Dépouillé de son vêtement de gloire, l’homme depuis le péché est resté comme nu, incapable de faire face au mal. Il expérimente en lui la présence des passions (attraits pour telle ou telle forme de mal), que son consentement éventuel va renforcer. Il peut au contraire choisir de lutter : en effet sa liberté lui reste contre le mal, et Macaire insiste beaucoup sur la libre coopération que nous devons apporter à la grâce.

Il n’est pas vrai, comme certains l’affirment, inspirés par de fausses doctrines, que l’homme est mort une fois pour toutes et complètement incapable de rien faire de bien. En effet, même si un petit enfant ne peut rien faire de lui-même et est incapable d’aller vers sa mère sur ses propres jambes, du moins il se roule, crie et pleure en cherchant sa mère. Et la mère a compassion de lui et se réjouit de voir le tout-petit la chercher avec effort et en poussant des cris ; et puisque le petit enfant est incapable d’aller vers elle, c’est la mère elle-même qui, à cause du grand désir qu’il a d’elle et prisonnière de son amour pour l’enfant, le soulève dans ses bras, le cajole et le nourrit avec une grande tendresse. C’est là ce que le Dieu ami des hommes fait lui aussi à l’égard de l’âme qui vient à lui et le désire avec ardeur.

Homélie 46

Ainsi l’itinéraire spirituel commence par une phase de combat, où la grâce est encore peu perceptible à l’homme. Dieu le permet ainsi pour éprouver sa persévérance et lui apprendre qu’il ne peut rien par lui-même. L’arme principale de la lutte est la garde des pensées, ou combat invisible contre les pensées mauvaises, qui procèdent d’un cœur non purifié ; il y faut de l’attention, mais avant tout de la contrition, qui appelle irrésistiblement l’Esprit Saint. Même si l’action de ce dernier n’est encore que peu sensible au lutteur, elle est déjà bien réelle, et va l’acheminer peu à peu vers la deuxième phase.

Dès qu’un homme, ayant entendu la parole de Dieu, entreprend la lutte, rejette toutes les affaires de cette vie, les liens du monde, tous les plaisirs charnels, les renie et s’en libère, et s’il se tient avec persévérance devant le Seigneur, lui consacrant tout son temps, il sera en mesure de découvrir qu’une autre lutte existe dans le cœur, une autre bataille, secrète, et une nouvelle guerre, contre les pensées suggérées par les esprits de malice, et qu’un autre combat l’attend. Et ainsi, s’il tient bon et invoque le Seigneur avec une foi inébranlable et une grande patience, attendant son secours, il pourra obtenir de lui la délivrance des liens, des lacets, des clôtures et des ténèbres des esprits de malice, et qui sont les opérations des passions cachées.

Cette guerre ne peut disparaître que par la grâce et la puissance de Dieu. Par lui-même, personne n’a la force de se libérer des pensées adverses et trompeuses, des passions invisibles et des artifices du Malin. Car, aussi longtemps qu’un homme est retenu dans les choses visibles de ce monde, entouré des diverses chaînes de la terre, entraîné par les passions mauvaises, il ne sait même pas qu’il y a un autre combat, une autre lutte, une autre guerre au-dedans de lui-même. C’est en effet quand un homme se lève pour combattre et se libérer de tous les liens visibles de ce monde, des affaires matérielles et des plaisirs charnels, et qu’il commence à se tenir avec persévérance devant le Seigneur en se vidant lui-même de ce monde, qu’il peut connaître le combat intérieur des passions qui se lève en lui, la guerre intérieure et les pensées mauvaises.

Homélie 21

Seul obtiendra et possédera son âme et la charité de l’Esprit céleste, celui qui se rend étranger à toutes les choses de ce siècle, pour se livrer à la recherche de l’amour du Christ, et dont l’intellect se tient hors de tout souci matériel et de toute distraction terrestre, en sorte qu’il puisse être tout entier occupé de son unique but, menant tout cela à bien grâce à tous les commandements, en sorte que tous ses soucis et toues ses préoccupations, toutes les distractions et les tracas de son âme, aient rapport à la recherche de l’essence immatérielle, au souci d’orner l’âme en pratiquant les commandements relatifs aux vertus, en recevant la céleste beauté de l’Esprit, en participant à la pureté et à la sanctification du Christ. Ainsi, ayant renoncé à tout, retranché tous les obstacles terrestres et matériels, se tenant éloigné de tout amour charnel et même de tout attachement aux parents et aux proches, l’homme ne doit plus permettre à son intellect d’être occupé ou distrait par quoi que ce soit d’autre, comme le pouvoir, la gloire, les honneurs, les amitiés charnelles de ce monde, ou les autres préoccupations terrestres. Au contraire, son intellect doit prendre complètement sur lui le souci et la tribulation que lui imposera la recherche de l’essence immatérielle de l’âme, et supporter sans défaillance d’attendre et de guetter la venue de l’Esprit, comme le dit le Seigneur : « Par votre patience, vous posséderez vos âmes. » Et encore : « Cherchez le royaume de Dieu, et le reste vous sera donné par surcroît. »

Celui qui combat de la sorte et reste constamment attentif à lui-même, soit dans la prière, soit dans l’obéissance, soit dans toutes les autres actions qu’il accomplit selon Dieu, pourra ainsi échapper aux ténèbres des puissances mauvaises. Car l’intellect qui ne cesse jamais d’être en quête de lui-même et de rechercher le Seigneur, peut posséder sa propre âme, que les passions mettaient en péril, en se réduisant constamment lui-même en captivité, avec violence et ardeur, à l’égard du seigneur, et en adhérant à lui seul, suivant le mot de l’Écriture : « Nous faisons toute pensée captive pour l’amener à obéir au Christ. » Ainsi, grâce à ce combat, à ce désir et à cette recherche, l’intellect deviendra digne d’être uni avec le Seigneur en un seul Esprit, l’Esprit du don et de la grâce du Christ, lequel repose alors dans le réceptacle de l’âme, rendue propre à toute œuvre bonne, et qui n’attriste plus l’Esprit du Seigneur par ses volontés propres, par les inquiétudes de ce monde, par le désir de la gloire, par l’esprit de domination, par l’attachement à ses idées, par les plaisirs charnels, par les relations et les rapports avec des hommes mauvais.

C’est chose agréable en effet qu’une âme qui se consacre tout entière au Seigneur, qui ne s’attache étroitement qu’à lui, qui jamais n’oublie de marcher dans ses commandements, qui honore comme il convient l’Esprit du Christ qui la visite souvent et la couvre de son ombre. Elle est alors jugée digne de lui être unie en un seul Esprit et un même mélange, comme le dit l’apôtre : « Celui qui adhère au Seigneur devient un seul Esprit avec lui. »

Homélie 9

C’est alors que l’homme obtient de goûter la plénitude de l’Esprit ; ce qui restait caché lui devient manifeste.  Macaire utilise les termes de certitude, sentiment, goût, expérience, puissance, pour décrire cette prise de conscience de l’énergie de l’Esprit Saint à l’œuvre. Il développe aussi le thème de la blessure d’amour, appelé à être repris tout au long de l’histoire de la spiritualité, et qu’il tient lui-même d’Origène. Tout s’apaise alors : le cœur tend spontanément vers la prière, vers l’action vertueuse ; il est dans la joie, libéré des pensées mauvaises qui l’assaillaient sans cesse. C’est déjà un avant-goût de la béatitude du ciel, où le corps à son tour revêtira la gloire de l’Esprit, par la résurrection.

L’âme qui a été parfaitement illuminée par l’ineffable beauté de la gloire lumineuse de la face du Christ, qui est entrée en communion avec le Saint-Esprit, qui a été jugée digne de devenir la demeure et le trône de Dieu, cette âme devient tout entière œil, tout entière lumière, tout entière visage, tout entière gloire, tout entière esprit. C’est ainsi que le Christ l’apprête, la porte et la conduit, la soutient et la dirige, la dispose et l’orne de beauté spirituelle. […] Si donc tu es devenu un trône de Dieu, si le céleste conducteur te dirige, si ton âme est devenue tout œil spirituel et toute lumière, si tu t’es nourri de ces aliments spirituels et désaltéré avec l’eau vive, si tu as revêtu les vêtements de la lumière ineffable, si ton homme intérieur s’est établi dans l’expérience et la certitude de tout cela, alors tu vis vraiment la vie éternelle, et dès maintenant ton âme repose en Dieu. Voici que tu as obtenu et reçu tout cela de lui en vérité, pour que tu vives de la vraie vie.

Homélie 1

Si les hommes charnels désirent à ce point la gloire d’un roi terrestre, combien plus ceux en qui s’est infiltrée la rosée de l’Esprit de vie, de l’Esprit de la Divinité, et dont elle a blessé le cœur d’un amour divin envers le Roi céleste, le Christ, sont-il attachés à cette beauté, à cette gloire ineffable, à cette majesté incorruptible et à cette richesse inconcevable du Roi éternel et véritable, le Christ, dont le désir et l’attrait les a captivés. Ils sont entièrement et totalement tendus vers lui, et ils désirent obtenir ces biens ineffables qu’ils voient par l’Esprit Saint et pour lesquels ils méprisent tout ce qu’il y a sur la terre en fait de beauté, de majesté, de gloire, d’honneur et de richesses royales et princières. En effet, ils ont été blessés par la divine beauté, et la vie céleste et immortelle s’est infiltrée dans leur âme. C’est pourquoi ils aspirent à cet amour pour le Roi céleste, et ils n’ont que lui devant les yeux, avec un grand désir. C’est ainsi qu’ils se libèrent de tout amour du monde et rompent tout lien terrestre, afin d’être capables de ne posséder constamment que ce seul désir dans leur cœur et de n’y rien mélanger d’autre. […]

Quand Dieu créa Adam, il ne le pourvut pas d’ailes corporelles comme les oiseaux, mais il tient en réserve pour lui les ailes du Saint-Esprit, c’est-à-dire les ailes qu’il lui donnera lors de la résurrection, pour qu’elles le soulèvent et l’emportent où le veut l’Esprit. Ces ailes, les âmes des saints les possèdent dès maintenant pour s’envoler par l’intellect vers des pensées célestes. Car les chrétiens ont un autre monde que les autres, une autre table, un autre vêtement, un autre plaisir, une autre communion, une autre manière de penser. C’est pour cela qu’ils surpassent tous les hommes. La capacité de tout cela, ils ont été jugés dignes de la recevoir de l’Esprit, dès maintenant, au-dedans de leurs âmes. C’est pourquoi, à la résurrection, leurs corps seront jugés dignes de posséder ces biens éternels de l’Esprit et d’être mêlés à cette gloire, dont leurs âmes ont reçu dès maintenant l’expérience.

Homélie 5

Dès que l’âme est parvenue à la perfection spirituelle, dès qu’elle a été parfaitement purifiée de toutes les passions, unie par une communion ineffable et mêlée à l’Esprit Paraclet, jugée digne de devenir esprit, mélangée à l’Esprit, alors elle devient toute lumière, tout œil, tout esprit, toute joie, toute suavité, toute allégresse, toute charité, toute compassion, toute bonté et toute douceur. Telle la pierre qui, dans l’abîme de la mer, est entourée d’eau de toute part, ces âmes sont mêlées de toutes les manières à l’Esprit Saint et rendues semblables au Christ ; elles possèdent constamment en elles les vertus de la puissance de l’Esprit, et elles sont intérieurement et extérieurement irréprochables, immaculées et pures.

Homélie 17

L’âme qui est vraiment amie de Dieu et du Christ, eût-elle fait dix mille actes de justice, se considère comme n’ayant rien fait, à cause de son insatiable désir de Dieu. Même si elle avait épuisé son corps par les jeûnes et les veilles, elle se comporterait comme si elle n’avait pas encore commencé à peiner pour les vertus. Malgré les divers dons de l’Esprit, les révélations et les mystères célestes qu’elle a été jugée digne de recevoir, elle a conscience de n’avoir absolument rien fait, à cause de son amour sans limite et insatiable pour le Seigneur. Mais tout au long du jour, affamée et assoiffée, tant elle a de foi et d’amour, persévérant dans la prière, elle reste insatiable à l’égard des mystères de la grâce et de la possession de toute vertu. Elle est blessée de l’amour passionné de l’Esprit céleste, qui éveille continuellement en elle, par la grâce, une brûlante aspiration envers l’Époux céleste, aspiration qui lui fait désirer d’être jugée digne d’obtenir en plénitude la communion mystérieuse et ineffable avec lui, dans la sanctification de l’Esprit. Le visage de l’âme est dévoilé, et elle fixe les yeux sur l’Époux céleste, face à face, dans une lumière spirituelle et inexprimable. Elle se mélange à lui dans une pleine certitude ; configurée à sa mort, elle attend sans cesse avec un grand désir de mourir pour le Christ et espère avec certitude de recevoir de l’Esprit une parfaite délivrance du péché et des ténèbres des passions. Alors, purifiée par l’Esprit, devenue sainte d’âme et de corps, elle est jugée digne de devenir un vase pur, capable de contenir le parfum céleste et d’accueillir le vrai Roi, le Christ lui-même. Et alors, elle est rendue digne de la vie éternelle, étant devenue dès cette vie une demeure pure pour l’Esprit Saint.

Cependant, une âme ne peut parvenir à une telle mesure en une seule fois, ni sans épreuve. C’est à travers beaucoup de travaux, de combats, de temps et de zèle, d’épreuves et de tentations diverses, que se réalise sa croissance spirituelle et son progrès jusqu’à la mesure parfaite de l’impassibilité. Si elle résiste avec décision et courage à chaque tentation que le Malin lui suscite, elle sera jugée digne de grands honneurs, des dons spirituels et des richesses célestes ; elle deviendra alors une héritière du Royaume céleste, dans le Christ Jésus notre Seigneur, à qui appartiennent l’honneur et la puissance à jamais. Amen.

Homélie 10

SOURCE : http://moniales-ermites.org/index.php/2020/03/27/saint-macaire-degypte/

Església de Sant Macari de Rubió, Anoia.


Prière de Saint Macaire d'Égypte

aux Saints Anges

Voici la Prière « Ange saint qui veilles sur ma pauvre âme ne me quitte pas » de Saint Macaire le Grand d'Égypte (vers 300-390), Prêtre et Abbé du Monastère de Scété en Égypte aux confins de la Libye.

La Prière de Saint Macaire d'Égypte « Ange saint qui veilles sur ma pauvre âme ne me quitte pas » :

« Ange saint, qui veilles sur ma pauvre âme et sur ma misérable vie, ne me quitte pas je suis pécheur, et ne m'abandonne pas à cause de mes souillures. Ne laisse pas approcher les esprits mauvais, dirige-moi en exerçant ton pouvoir sur mon corps périssable. Prends ma main blessée et impuissante, conduis-moi sur le chemin du salut. Oui, saint ange de Dieu, qui veilles sur mon âme et sur mon corps, pardonne-moi tout ce qui a pu t'offenser au cours de ma vie et toutes mes fautes d'aujourd'hui. Protège-moi dans la nuit qui s'approche et garde-moi des embûches et des attaques de l'Ennemi, pour que je n'offense point Dieu par un péché. Intercède pour moi, auprès du Seigneur, afin qu'il m'affermisse dans sa crainte, et qu'il fasse de moi un serviteur digne de sa sainteté. Amen. »

Saint Macaire d'Égypte (vers 300-390)


Voir également de Saint Macaire d'Égypte :

La Prière du Matin « À Toi, Seigneur plein d'Amour » de Saint Macaire d'Égypte

La Prière du Soir « Pardonnez-moi les fautes que j’ai commises en ce jour » de Saint Macaire le Grand d'Égypte

La Prière de Saint Macaire d'Égypte « Ange saint qui veilles sur ma pauvre âme ne me quitte pas »

La Prière de Saint Macaire d'Égypte « Dieu qui es venu à la fin des temps pour nous sauver, aie pitié de moi »

La Prière de Saint Macaire d'Égypte « À ceux qui ont été dignes de devenir fils de Dieu »

L’Homélie sur la Prière de Saint Macaire d'Égypte « Ô Dieu qui nous apprend à prier dans la Vérité »

La longueur des Prières selon Saint Macaire d'Égypte « Seigneur, comme Tu le veux, et comme Tu le sais, accorde-moi Ta miséricorde »

La persévérance dans la Prière selon Saint Macaire d'Égypte « Toujours prier et ne pas se lasser »

SOURCE : https://site-catholique.fr/index.php?post/Priere-de-Saint-Macaire-d-Egypte-a-l-Ange

Chiesa parrocchiale dei SS.Biagio e Macario con casa parrocchiale

Chiesa parrocchiale dei SS.Biagio e Macario con casa parrocchiale


Apophtegmes sur abba Macaire le Grand traduits du copte

Macaire copte
1.

Abba Macaire parla une fois de lui-même, disant : "Lorsque j'étais jeune homme, je demeurais comme un moine en Egypte. On me prit et on m'ordonna prêtre pour le village, et, comme je ne voulais pas prendre sur moi une telle responsabilité, je m'enfuis en un autre lieu. Un homme craignant Dieu vint à moi, il prit mon travail manuel, il me servit. Il arriva que, par suite d'une tentation, une jeune fille du village devint enceinte, et lorsqu'on lui demanda : "Qui t'a fait cela ?", elle répondit : "C'est l'ermite." Et lorsqu'ils furent sortis (du village), ils me saisirent, ils m'emmenèrent au village ; on me suspendit au cou des casseroles pleines de suie avec des cordelettes, on me fit faire le tour du village et l'on me frappait en chaque rue, disant : "Ce moine a violé notre fille." Peu s'en fallut qu'ils ne me frappassent jusqu'à la mort. Un vieillard étant venu, il leur dit : "Jusqu'à quand tuez- vous le moine ?" Celui qui me servait marchait derrière moi avec honte. On lui faisait une foule de reproches, en disant : "Voici l'ermite dont tu rendais témoignage ! Et qu'a-t-il fait ?"

Et ses parents disaient : "Nous ne le lâcherons pas jusqu'à ce qu'il ait donné caution pour la nourrir." Je parlai à celui qui me servait : il se porta garant pour moi ; et, lorsque je fus arrivé à ma cellule, les corbeilles que j'avais, je les lui donnai en disant : "Vends-les, donne-les à ma femme, afin qu'elle mange." Et je me disais en moi-même : "Macaire, voici que tu as pris femme ; il faut que tu travailles un peu plus, afin que tu la nourrisses." Et je travaillais nuit et jour, lui envoyant ce que je gagnais. Mais lorsque pour la malheureuse arriva le temps d'enfanter, lorsqu'elle eut longtemps les douleurs, elle n'enfanta pas. On lui dit : "Qu'est-ce que cela signifie ?" Elle dit : "J'en connais la cause, car j'ai fait violence à l'ermite, je l'ai calomnié faussement ; ce n'est pas son œuvre, mais tel jeune homme m'a mise enceinte." Et lorsque celui qui me servait fut venu à moi en se réjouissant, il me dit : "La jeune fille n'a pu enfanter avant d'avoir avoué en disant : "Ce n'est pas l'œuvre de l'ermite ; mais j'ai menti à son sujet." Voici que tout le village veut venir avec gloire pour te faire repentante." Et moi, lorsque j'eus entendu cela, afin que les hommes ne me fassent pas souffrir, je me levai, je m'enfuis, je vins ici à Scété. Tel est le commencement de l'œuvre pure pour laquelle je suis venu ici."

Macaire copte 2.

Quelques vieillards interrogèrent abba Macaire l'Égyptien, disant : "Que tu manges, ou que tu jeûnes, ton corps se dessèche." Le vieillard leur dit : "L'arbre dont on jette en pure perte les branches au feu, le feu le dévore sans cesse ; ainsi, si l'homme purifie son cœur dans la crainte de Dieu, la crainte de Dieu dévore ses os."

Macaire copte 3.

Abba Paphnouti, le disciple d'abba Macaire, dit : "Le vieillard a dit : "Lorsque j'étais enfant, je gardai des vaches avec quelques autres garçons ; ils allèrent pour cueillir des concombres, et l'un d'eux étant tombé derrière eux, je le pris et je le mangeai. Lorsque je m'en souviens, maintenant encore, je pleure."


Macaire copte 4.

Abba Poemen fit une foule de métanies à abba Macaire, en disant : "Dis-moi une parole." Et, lorsque le vieillard lui répondit, il lui dit : "Ce que tu cherches est passé maintenant parmi les moines."

Macaire copte 5.

On rapporte d'abba Macaire l'Égyptien que, s'il se rencontrait avec des frères qui mangeaient, il s'était imposé cette règle que, s'il y avait du vin, en remplacement d'une coupe, il passait un jour sans boire d'eau. Mais eux, les frères, à cause du repos, ils lui donnaient du vin ; le vieillard le recevait avec joie, afin de se mortifier lui seul. Mais son disciple, qui savait la chose, leur dit : "Pour Dieu, ne lui donnez pas de vin ; ne lui suffit-il pas de se châtier dans sa cellule ?" Et lorsque les frères surent la chose, ils ne lui en donnèrent plus.

Macaire copte 6.

Un jour qu'Abba Macaire se rendait de l'oued à sa cellule, portant des palmes, le diable le rencontra sur le chemin avec une faux, il cherchait à la lever et ne pouvait pas. Il lui dit : "ta violence ! Macaire, je ne peux rien contre toi, voici ce que tu fais, je le fais aussi : tu jeûnes, et moi je ne mange pas du tout ; tu veilles, et moi, je ne dors pas du tout ; il n'y a qu'une chose par laquelle tu l'emportes sur moi." Abba Macaire lui dit : "Qu'est-ce ?" Il lui dit : "C'est ton humilité. A cause de ton humilité, je ne peux rien contre toi." Et lorsqu'il eut étendu ses mains, le diable disparut.

Macaire copte 7.

On rapporte d'abba Macaire qu'ayant entendu dire de lui qu'il faisait de grandes vertus et des grâces de guérison par Notre- Seigneur Jésus le Christ, Agathonicus, l'éparque d'Antioche, lui envoya sa fille en laquelle était un esprit impur, afin qu'il priât sur elle. Et, par la grâce de Dieu qui était en lui, lorsqu'il eut prié sur elle, elle fut guérie sur-le-champ et il l'envoya en paix vers ses parents. Lorsque son père et sa mère eurent vu la guérison que le Christ avait faite avec leur fille par les prières et les oraisons du saint vieillard abba Macaire, ils rendirent gloire à Notre-Seigneur Jésus le Christ.

Macaire copte 8.

Abba Pidjimi dit : "Le disciple d'abba Macaire me fit ce récit, disant : "Le vieillard m'a dit une fois : Comme j'étais assis en ma demeure à Scété, deux jeunes garçons étrangers vinrent à moi ; l'un avait de la barbe, l'autre que quelques poils au menton. Et ils vinrent me trouver, disant : Où est la cellule d'abba Macaire ? Je leur dis : Que lui voulez-vous ? Ils me dirent : Ayant entendu parler de ses œuvres et de Scété, nous sommes venus pour le voir. Je leur dis : C'est moi. Eux me firent une métanie, disant : Nous désirons habiter ici.

Et moi, les voyant délicats et comme sortant des richesses, je leur dis : Vous ne pouvez pas rester en ce lieu. Le grand dit : Si nous ne pouvons pas rester en ce lieu, nous irons ailleurs. Je dis à ma pensée : Pourquoi les repousserais-je, au risque de les scandaliser ? Je leur dis : Venez, faites-vous une cellule, si vous pouvez. Ils dirent : Montre-nous seulement et nous la ferons. Je leur donnai une pioche, une bêche et un sac de pains avec du sel, je leur indiquai le rocher de la carrière desséchée et je leur dis : Taillez-vous ici une cellule, apportez- vous du bois de l'oued, couvrez-la et habitez-y. Je pensais qu'à cause de la fatigue, ils s'enfuiraient aussitôt. Es me demandèrent : A quoi travaille-t-on ici ? Je leur dis : Au tressage. Et prenant des palmes de l'oued, je leur montrai le commencement du tressage et la manière de tresser des corbeilles. Je leur dis : Faites des corbeilles, donnez-les aux gardiens et ils vous apporteront du pain. Puis je m'en allai. Eux, ils firent avec patience tout ce que je leur avais ordonné et ils ne vinrent pas me trouver de trois ans. Et moi, je luttais dans ma pensée, disant :

Que font-ils qu'ils ne sont pas venus me voir pour me questionner à propos de leurs pensées ? Ceux qui sont au loin viennent à moi ; eux, ils ne viennent pas et ils ne vont pas ailleurs, si ce n'est à l'église, pour recevoir l'offrande, en gardant le silence ! Et je priai Dieu, je jeûnai une semaine, afin qu'il m'apprit leur oeuvre. Et, lorsque je me fus levé, j'allai vers eux pour voir comment ils habitaient. Et, lorsque j'eus frappé, ils m'ouvrirent, ils m'embrassèrent en silence, et, après avoir prié, nous nous assîmes ; le grand fit un signe au jeune, il sortit et le grand était assis, gardant le silence, travaillant au tressage : il ne dit pas un mot. Et lorsqu'on eut frappé la neuvième heure, le jeune entra ; et, lorsqu'il lui eut fait signe, le jeune fit cuire quelque chose ; et, lorsque le grand lui eut fait signe de nouveau, le jeune installa une toile et trois pains et il se tint debout silencieux. Et moi, je leur dis : Levez-vous, mangeons. Et nous nous levâmes, nous mangeâmes ; ils apportèrent aussi la cruche, nous bûmes. Lorsque ce fut le soir, ils dirent : Tu t'en iras ? Je dis : Non, mais je dormirai ici. Et ils me donnèrent une natte à l'écart, et eux s'étendirent à un autre endroit. Je les vis placer à terre leurs ceintures et leurs étoles qu'ils avaient ôtées. Comme je priai Dieu de me révéler leur œuvre, le toit s'ouvrit, il y eut une grande lumière comme en plein jour, mais eux, ils ne voyaient pas la lumière. Quand ils pensèrent que je dormais, le grand secoua le jeune. Ils se levèrent et ayant remis leurs ceintures, ils levèrent leurs mains au ciel. Et tandis que je les voyais ; eux ne me voyaient pas. Et je vis des démons qui venaient sur le plus jeune, volant, comme des mouches : les unes venaient sur ses yeux et sur sa bouche ; et je vis un ange du Seigneur qui avait une épée de feu en sa main et qui faisait le tour pour chasser les démons, car ils n'osaient pas approcher du grand. Lorsque le matin allait paraître, ils se couchèrent de nouveau.

Et moi, je fis comme si je m'éveillais ; eux, de même. Et le grand dit cette seule parole : Veux-tu que nous disions les douze psaumes ? Et je leur dis : Oui. Et le plus jeune dit cinq psaumes par six versets avec un alléluia, et, a chaque verset, une flamme de feu sortait de sa bouche et montait au ciel. Moi, je récitai quelques psaumes par cœur et, lorsque je sortis, je dis : Priez pour moi. Quant à eux, ils firent une métanie en silence. Et je sus que le grand était un parfait tandis que l'ennemi combattait encore le plus jeune.

Et ensuite de cela, lorsque quelques jours se furent écoulés, le grand s'endormit, puis le plus jeunes trois jours plus tard."

Et si quelques vieillards allaient trouver abba Macaire, il les conduisait à leur cellule, disant : "Venez, voyez le martyrium des petits étrangers."

Macaire copte 9.

On rapporte d'abba Macaire l'Egyptien que, montant un jour de Scété la montagne de Pernoudj, lorsqu'il fut proche du lieu, il dit à son disciple : "Pars un peu devant." Et, lorsque le disciple eut pris de l'avance, il croisa un Grec : c'était un prêtre [païen] de Padalas, qui portait un grand fagot de bois pour le feu et qui courait. Alors, le frère le héla, lui criant : "Hé, toi, démon, où cours-tu ?" Le prêtre s'étant retourné, rejoignit le frère et le frappa jusqu'à le laisser à demi mort ; puis, ayant repris son bois, se remit à courir. Un peu plus loin, il croisa abba Macaire qui lui dit : "Courage, courage, ô toi qui aimes à te faire souffrir ! " Le prêtre, étonné, le rejoignit et lui dit : "Qu'as-tu vu de bien en moi que tu m'ais salué avec honneur ?" Le vieillard lui dit : "J'ai vu que tu souffrais ; ne sais-tu pas que tu souffres en vain ?" II lui dit : "Moi aussi, j'ai réfléchi sur le salut et j'ai su que toi, tu appartiens à un grand Dieu ; mais j'ai aussi rencontré un autre moine méchant qui m'a insulté, et je l'ai frappé à mort." Et le vieillard sut que c'était son disciple. Et le prêtre se prosternant dit : "Je ne te laisserai pas partir avant que tu ne m'aies fait moine." Et ils poursuivirent leur route jusqu'au lieu où se trouvait le frère, et ils le conduisirent à l'église de la montagne. Lorsque les frères virent le prêtre païen, ils furent étonnés. Ils le baptisèrent, ils le firent moine et une foule de Grecs devinrent chrétiens à cause de lui.

Abba Macaire dit : "La parole mauvaise, elle fait que les autres qui sont bons deviennent mauvais ; de même la parole bonne, elle fait que les autres qui sont mauvais deviennent bons."

Note : Guillaumont divise cet apophtegme en deux. Je le conserve comme un seul, la finale concluant l'épisode

Macaire copte 10.

Il alla aussi une fois de Scété à Térénouti, il entra dans un tombeau et il y dormit. Il y avait lu de vieux corps d'Hellènes morts ; et, lorsqu'il en eut pris un, il le mit sous sa tête en guise d'oreiller, afin qu'il se reposât un peu.

Mais eux, les démons, lorsqu'ils eurent vu son cœur courageux comme celui d'un lion, ils lui portèrent envie pour l'effrayer ; ils appelèrent un nom comme les femmes, disant : "Une telle, viens aux bains avec nous." Et un autre démon, en dessous de moi, leur répondit comme d'entre les morts : "Il y a un étranger sur moi, je ne puis aller." Mais le vieillard ne s'effraya pas ; avec fermeté, il le frappa, disant : "Lève-toi, va dans les ténèbres, si tu le peux." Et lorsque les démons eurent entendu cela, ils s'écrièrent d'une grande voix, disant : "Tu nous as vaincus !" et ils s'en allèrent honteux.

Macaire copte 11.

Un frère alla trouver abba Macaire le grand, il lui dit : "Mon père, dis-moi une parole, comment je sauverai mon âme !" Le vieillard lui dit : "Va dans un tombeau, injurie les morts et jette-leur des pierres." Le frère, étant allé, dit des injures, puis en étant reparti, il informa le vieillard. Le vieillard lui dit : "Ils ne t'ont rien dit ?" Il dit : "Non."

Le vieillard dit : "Va demain, glorifie-les, disant : Vous êtes des apôtres, des saints, des justes." Et il vint vers le vieillard, disant : "Je les ai glorifiés." Le vieillard lui dit : "Ils ne l'ont rien dit?" — Il lui dit: "Non."

Le vieillard lui dit : "Tu vois combien tu les as injuriés, et ils n'ont rien dit ; combien tu les as glorifiés, et ils ne t'ont rien répondu : ainsi toi de même, si tu désires être sauvé, va, fais le mort ; ne considère ni les injures des hommes, ni leurs honneurs, comme les morts ; tu peux te sauver."

Macaire copte 12.

On dit de lui que, si un frère allait vers lui avec crainte, comme vers un saint et un grand vieillard, il ne lui disait rien ; mais si quelqu'un des frères lui disait en l'injuriant : "Mon père, n'étais-tu pas un chamelier, volant de ce que tu transportais pour le vendre ? Les gardes ne t'ont-ils pas frappé ?" Si quelqu'un lui parlait en ces termes, il lui répondait avec joie sur ce qu'il lui avait demandé.

Macaire copte 13.

Abba Sisoès dit : "Lorsque j'étais à Scété avec abba Macaire, nous sommes montés avec lui en l'Egypte pour moissonner : nous étions sept. Voici qu'une veuve glanait derrière nous et ne cessait de pleurer. Le vieillard appela le maître du champ, il lui dit : "Qu'est-il arrivé à cette vieille femme pour qu'elle pleure continuellement ?" Il lui dit : "Il y avait un dépôt confié à son mari, il est mort subitement et ne lui a pas dit où il l'avait placé, et le possesseur du dépôt veut l'emmener esclave avec ses enfants." Le vieillard lui dit : "Dis-lui qu'elle nous rejoigne à l'endroit où nous nous reposerons pendant la grosse chaleur." Lorsqu'elle fut venue, le vieillard lui dit : "Pourquoi pleures-tu sans cesse ?" Elle lui dit : "Mon mari a reçu un dépôt de quelqu'un et ne m'a pas dit où il l'avait placé." Le vieillard lui dit : "Viens, montre-moi où tu as placé le corps." Et il prit ses frères avec lui, il sortit avec elle. Lorsqu'ils furent arrivés à l'endroit, le vieillard lui dit : "Va dans ta maison." Et lorsqu'ils eurent prié, le vieillard appela le mort, disant : "Un tel, où as-tu mis le dépôt d'autrui ?" Et lui, il répondit, il dit : "Il est en ma maison, en dessous du pied du lit." Le vieillard lui dit : "Endors-toi donc jusqu'au jour de la résurrection." Et lorsque les frères eurent vu, ils tombèrent de crainte à ses pieds. Le vieillard leur dit : "Ce n'est pas à cause de moi que cela est arrivé, je ne suis rien ; mais à cause de cette veuve et des orphelins, Dieu a fait cette chose ; car c'est une grande chose, que Dieu désire l'âme sans péché." Et lorsqu'ils furent sortis, ils informèrent la veuve, disant : "Le dépôt est à tel endroit." Et lorsqu'elle l'eut pris, elle le donna à son propriétaire, et elle rendit la liberté à ses fils ; et ceux qui entendirent parler de cela rendirent gloire à Dieu."

Macaire copte 14.

Abba Macaire, en quittant l'église qui était à Scété, disait aux frères : "Frères, fuyez." Un vieillard lui dit : "Où fuirons-nous, surtout en ce désert ?" Et il mit son doigt sur sa bouche, en disant : "La fuite," c'est le silence".

Macaire copte 15.

Abba Paphnouti, le disciple d'abba Macaire, dit : "Je priai le vieillard, en disant : Mon père, dis-moi une parole. Il me dit : Ne fais rien de mal, ne juge personne, tu seras sauvé."

Macaire copte 16.

Abba Moïse dit à abba Macaire : "Je désire vivre seul, les frères m'en empêchent." Abba Macaire lui dit : "Je vois ta nature douce et que tu ne peux pas mettre un frère à la porte ; si tu désires véritablement être seul, écoute-moi, va dans la montagne et tu seras seul." Et lorsqu'il eut fait ainsi, il fut tranquille.

Macaire copte 17.

Abba Macaire dit : "Si tu châties quelqu'un sous l'impulsion de la colère, tu as accompli une œuvre de passion ; aussi tu n'as sauvé personne et tu t'es perdu toi-même."

Macaire copte 18.

Il dit aussi : "Vraiment, celui qui soupire vers la compagnie des hommes s'est retiré de la compagnie de Dieu, car il est écrit : Malheur à vous, quand même tous les hommes vous diraient : C'est bien."

Macaire copte 19.

Il dit aussi : "Je pense que si vous agissez selon les plaisirs des hommes, eux-mêmes ils accuseront votre manque de piété, mais, si vous avez envie de la justice, quand même ils souffrent un peu, cependant la conscience ne les rendra pas aveugles à ce qui est selon Dieu."

Macaire copte 20.

J'ai appris que les vieillards de la montagne de Pernoudj envoyèrent une fois des frères vers abba Macaire de Scété, le priant et disant : "Afin que tout le peuple n'aille pas vers toi, nous te prions de venir vers nous, afin que nous te voyions avant que tu t'en ailles vers le Seigneur." Lorsqu'il fut allé à la montagne, le peuple entier se réunit à lui ; les vieillards le priaient, disant : "Dis une parole aux frères !" Mais lui, après avoir pleuré, il disait : "Pleurons sur nous, frères ! Que nos yeux fassent couler des larmes avant que nous allions au lieu où nos larmes brûleront notre corps." Et, lorsqu'ils eurent tous pleuré, ils se jetèrent sur leur visage, disant : "Prie sur nous, notre père."

Macaire copte 21.

J'ai appris que abba Macaire l'Égyptien alla une fois de Scété à la montagne de Pernoudj pour l'offrande d'abba Pambo ; les vieillards lui dirent : "Dis une parole aux frères, notre père !"

Lui, il dit : "Je ne suis pas encore devenu moine, mais j'ai vu des moines. Car, comme j'étais assis une fois dans la cellule à Scété, ma pensée me dit : Va dans le désert et sache ce que tu y verras.

Et je restai cinq ans avec ma pensée, disant : Peut-être vient-elle des démons. Et comme la pensée perdurait, j'entrai dans le désert, j'y trouvai un lac avec une île en son milieu, et les animaux du désert venaient y boire. Et je vis deux hommes nus au milieu d'eux. Je me mis à trembler, pensant que c'étaient des esprits. Mais eux, lorsqu'ils virent que je craignais, ils me parlèrent, disant : "Ne crains pas ; nous aussi, nous sommes des hommes." Et je dis : "Vous, d'où êtes-vous venus ? pourquoi êtes- vous venus en ce désert ?" Ils me dirent : "Nous sommes d'un même monastère ; nous avons passé un accord et nous sommes venus ici voici quarante ans." L'un était un Égyptien, l'autre un Libyen. Ils m'interrogèrent aussi, disant : "Comment est le monde ? L'eau vient-elle en son temps ? Y a-t-il dans le monde abondance ?" Je leur dis : "Par la grâce de Dieu et vos prières."

Je les interrogeai : "Comment puis-je être moine ?" Ils me répondirent : "Si quelqu'un ne renonce pas à toute œuvre du monde, il ne peut pas être moine." Je leur dis : "Moi, je suis faible, je ne peux pas faire comme vous." Eux, ils me diront : "Si tu ne peux pas faire comme nous, demeure en ta cellule et pleure tes péchés." Je les interrogeai : "Pendant l'hiver, ne gelez-vous pas, et pendant l'été, vos corps ne brûlent-ils pas ?" Eux, ils me dirent : "Dieu nous a traités ainsi ; ni en hiver nous ne gelons, ni en été nous ne brûlons."

C'est pourquoi je vous ai dit : Jusqu'ici je ne suis pas encore devenu moine, mais j'ai vu des moines. Pardonnez-moi, ô mes frères."

Macaire copte 22.

On rapporte d'abba Macaire qu'il fut "Dieu sur terre", selon ce qui est écrit ; car comme Dieu a couvert le monde, ainsi abba Macaire couvrit les défauts qu'il vit comme ceux qu'il ne vit pas ; ceux dont il entendit parler, comme ceux dont il n'entendit pas parler.

Macaire copte 23.

Quelques vieillards interrogèrent abba Macaire, en disant : "Comment faut-il prier ?" Il leur dit : "h 1 ne faut pas dire des foules de paroles, mais tendre les mains vers Dieu et dire : Seigneur, comme tu veux, comme il te plait, guide-moi. S'il y a une calamité, dis : Seigneur, secours-moi ; et Celui qui sait ce qui est bon aura pitié de nous selon ses miséricordes et son amour pour les hommes."

Macaire copte 24.

Abba Sisoès rapporte au sujet d'abba Macaire : "Un frère alla une fois vers lui, il vit la vertu de Dieu qui marchait avec lui. Le vieillard dit en lui-même : "Les larmes que l'homme verse sur ses péchés surpassent de nombreuses vertus !" Et il dit au frère : "Crois-moi, si tu savais qui est avec toi, tu ne craindrais absolument rien au monde."

Macaire copte 25.

Abba Macaire et abba Pambo marchant une fois dans la montagne, abba Pambo prit les mains d'abba Macaire, il les baisa, disant : "Il y a une force qui viendra de ces mains." Abba Macaire lui dit : "Tais-toi, mon fils Pambo, de peur que ta parole n'apporte le silence."

Macaire copte 26.

On rapporte d'abba Macaire le grand qu'il demeura une fois dans un monastère. Alors que chaque frère donnait une natte chaque jour, lui n'en donnait qu'une tous les trois jours. Et, lorsque les frères le virent, ils dirent au pape [1] : "Si ce frère étranger ne donne pas sa natte chaque jour, nous ne le laisserons pas demeurer avec nous." Et lorsque le pape alla à sa cellule dans l'intention de lui dire cela, il s'arrêta en dehors de la cellule, il entendit qu'à chaque coup de pied que Macaire donnait, il se tenait debout pour prier et faisait trois métanies. Et aussitôt le pape retourna, disant : "Apportez-moi une natte d'abba Macaire." Lorsqu'on la lui eut apportée, il la prit, il la lança dans le four du boulanger alors qu'on le chauffait ; puis il resta, une grande heure jusqu'au moment où l'on devait éteindre le four : il vit la natte qui était dans le feu sans avoir brûlé, et le pape dit aux frères : "Le travail des mains sans les pratiques [de la prière] n'est rien."

Note 1 : "le pape" : le supérieur, l'abbé ou higoumène

Macaire copte 27.

On rapporte d'un frère qu'il tomba une fois dans une tentation à Scété. Il alla voir abba Macaire l'Alexandrin pour lui parler de la tentation. Aussi le vieillard lui donna comme ascèse de rester dans sa cellule sans en sortir pendant quelque temps afin qu'il fît pénitence. Mais lorsque le frère fut parti, il devint troublé à cause de la tentation et se sentant en danger, il n'obéit pas à la consigne que lui avait donné abba Macaire l'Alexandrin. En effet, lorsqu'il fut comme pris entre deux combats, il se leva et alla à l'endroit d'abba Macaire l'Égyptien qu'il informa de la transgression où il se trouvait à cause des ordres d'abba Macaire l'Alexandrin qu'il n'accomplissait pas. Et le vieillard persuada son cœur, il l'encouragea beaucoup, disant : "Va, mon fils, ce que tu peux, fais-le ; tiens-toi prêt pour ne jamais commettre ce péché, et c'est là ta pénitence." Et le frère lui dit : "Que ferai-je, car je suis troublé me sentant lié par la consigne d'abba Macaire ?" Le vieillard lui dit : "Celui qui est lié par cette consigne, ce n'est pas toi, mais abba Macaire." Lorsque abba Macaire l'Alexandrin eut appris que le vieillard avait dit au frère : "C'est abba Macaire qui est lié par cette consigne" il se leva, il s'enfuit dans l'oued, résolu d'y rester sans rencontrer personne jusqu'à ce qu'il ait lui-même exécuté l'ordre durant le temps qu'il avait indiqué au frère ; et il resta une multitude de jours dans l'oued jusqu'à ce que son corps soit gonflé, couvert de piqûres de moustiques. Abba Macaire l'Égyptien apprit que le vieillard s'était enfui dans l'oued à cause de cette parole. Il se leva pour se rendre dans l'oued et chercha jusqu'à ce qu'il l'ait trouvé. Lorsqu'il le vit, il lui dit : "Bon vieillard, j'ai dit ceci pour encourager le frère ; mais toi, l'ayant entendu comme une bonne vierge, tu as fui dans la chambre intérieure ; lève-toi donc, mon frère, retourne à ta cellule."

Mais l'Alexandrin lui répondit : "Pardonne-moi, mais j'agis selon la parole sortie de ta bouche, car elle est parvenue jusqu'à moi ; et je ne quitterai pas ce lieu jusqu'à ce que j'ai accomplis le nombre des jours que j'ai donné au frère." Lorsqu'il vit qu'il le supportait avec fermeté, Macaire l'Egyptien persuada son cœur, disant : "Ne fais pas comme cela, mais lève-toi, viens avec moi et je t'enseignerai ce qu'il faut faire." Lorsque son coeur eut été ainsi persuadé, il se leva, il sortit avec lui, il parla avec lui selon sa coutume, h lui dit : "Va, passe cette année mangeant une fois la semaine." Ce n'était pas un ordre qu'il lui donnait ; mais depuis que la parole eut été donnée, ce fut le régime de vie d'abba Macaire l'Alexandrin : il mangea une fois par semaine.

Macaire copte 28.

Abba Macaire dit : "Celui qui remplit son cœur de pain et d'eau donne à l'instant même les clefs de sa maison aux voleurs"

Macaire copte 29.

[Après avoir visité Abba Macaire, en repartant un frère] (1) l'entendit pleurer à haute voix en disant : "Jésus, Jésus, puisque tes oreilles ne se lassent pas, lorsque je crie en haut vers toi jour et nuit, afin que tu aies pitié de moi, que tu me fasses miséricorde pour mes péchés, moi aussi, je ne me fatiguerai pas de le prier."


Note 1 : Amélineau semble considérer ce texte comme faisant partie du précédent. J'ai du lui ajouter un
préambule entre crochets.

Macaire copte 30.

On rapporte d'abba Macaire le grand que, marchant une fois dans la montagne, il vit une tète de mort gisant dans la montagne ; il la remua et elle lui parla.
Le vieillard lui dit : "Qui es-tu ainsi, toi qui me parles ?"

Le crâne lui dit : "Moi, je suis un Grec du temps des païens ; on m'a permis de te parler."

Le vieillard lui dit : "Et moi, qui suis-je ?"

Le crâne lui dit : "Toi, tu es abba Macaire le pneumatophore."

Le vieillard lui dit : "Es-tu dans le repos ou dans la souffrance ?"

Le crâne lui dit : "Je suis dans les tourments."

Le vieillard lui dit : "De quelle sorte est ton tourment ?"

Le crâne lui dit : "Autant, le ciel est élevé au-dessus de la terre, de même aussi il y a un fleuve de feu qui bouillonne au-dessus de nos têtes et en dessous de nous, élevant ses flots sous nos pieds ; nous nous tenons au milieu, sans que notre visage ne voie d'autre visage, mais nos dos sont unis l'un à l'autre. Au moment où l'on fait quelque grande prière pour nous, un peu de soulagement nous est donné."
Le vieillard lui dit : "Quel soulagement ?"

Le crâne lui dit : "Pendant un clin d'œil, nous nous voyons le visage les uns des autres." Lorsque le vieillard eut entendu cela, il cria, il pleura, disant : "Puisque c'est là le repos du tourment, malheur à la femme qui s'unit à l'homme pour enfanter des enfants ! Il vaudrait mieux qu'on ne les mit pas au monde."
Le vieillard lui dit : "Y a-t-il un châtiment pire que le tien ?"

Le crâne lui dit : "Oui, car le feu qui est en dessous de nous, ce feu est plus noir et plus impitoyable que le notre."

Le vieillard lui dit : "Y a-t-il des hommes dans ce feu ?"

Le crâne lui dit : "Oui, il y en a quelques-uns." Le crâne recommença de parler, disant : "Nous, comme nous ne connaissions pas Dieu, on nous a jetés dans ce tourment ; mais ceux qui le connaissaient et l'ont abandonné, ils ont été jetés au-dessous de nous."

Macaire copte 31.

On rapporte d'abba Macaire le grand qu'il passa trois ans dans un tombeau où il y avait un mort ; et, lorsque après trois ans, il voulut sortir du tombeau, le mort se tint près de la porte, disant : "Je ne te laisserai pas aller, mon père !" Le vieillard lui dit : "Pourquoi ?" le mort lui dit : "Avant ton arrivée en ce tombeau, j'étais en de grandes souffrances et douleurs ; mais lorsque tu es venu et as habité ici ; à cause de toi. on m'a donné repos. Je crains donc que, si je te laisse aller, on ne m'y rejette une autre fois." Pendant que le mort se tenait près de la porte, une voix se fit entendre, disant : "Laisse aller l'homme de Dieu ; car, si l'on n'avait pas trouvé en toi un peu de justice qui te fasse prendre en pitié, Dieu n'aurait pas mis au cœur de son serviteur de passer ces trois années dans ce tombeau, afin que la pitié te soit accordée à cause de lui."

Macaire copte 32.

On rapporte d'abba Macaire qu'il se trouva une fois dans l'oued cueillant des palmes ; et, lorsqu'il eut fini de les cueillir, lorsqu'il les eut réunies pour les attacher ensemble, un démon s'approcha de lui sous l'aspect d'un moine furieux et en colère qui lui dit : "Macaire, n'attache pas ces palmes ensemble avant de m'en avoir donné ma part." Le vieillard lui dit : "Viens, emporte ce que tu veux." Et le démon lui dit : "Partage-les ; donne-m'en une partie et prends l'autre pour toi." Et le vieillard les partagea : il en fit une part plus grosse que l'autre et il dit au démon : "Prends des deux celle que tu voudras." Et le démon lui dit : "Non ; toi, tu as eu la peine de cueillir, prends d'abord du côté que tu voudras." Le vieillard prit la plus petite partie, et aussitôt le démon s'écria : "0 violence ÎMacaire, j'en ai vaincu un grand nombre, mais toi, tu m'as vaincu." Et le vieillard lui dit : "Qui es-tu donc ?" Et le démon lui dit :"Je suis le démon de la convoitise des richesses." Et lorsque le vieillard eut fait une prière, le démon disparut.

Macaire copte 33.

On rapporte encore à son sujet que abba Macaire priant une fois dans sa cellule, une voix se fit entendre, disant : "Macaire, tu n'es pas encore arrivé à la mesure de deux femmes qui sont en tel village." Lorsque le vieillard se fut levé au matin, il prit son bâton de palmier, il commença de marcher jusqu'à ce qu'il fût arrivé au village. Un ange marchait avec lui, le guidant vers la maison. Lorsqu'il eut frappe à la porte, elles lui ouvrirent. Lorsqu'elles surent que c'était abba Macaire, elles firent une métanie puis le reçurent avec joie. Le vieillard leur dit : "C'est à cause de vous que j'ai enduré la fatigue de ce chemin, puisque je suis venu du désert ici : dites-moi quelle est votre œuvre." Mais elles, voulant cacher ce qu'elles faisaient, elles lui dirent : "Pourquoi veux-tu connaître nos misérables œuvres ?" Ayant fait une métanie, il leur dit : "Ne me cachez rien ; car c'est Dieu qui m'a envoyé." Saisies de crainte, elles lui répondirent : "Pardonne-nous, notre frère ; quoique nous ne soyons pas de la même famille, nous vivons comme deux sœurs. Voici quinze ans aujourd'hui que nous sommes dans cette maison, et nous ne nous souvenons pas avoir eu une dispute entre-nous, ou que l'une ait dit une parole inutile à l'autre ; mais nous sommes en paix en tout temps et d'une seule pensée. Nous avons même pensé à quitter nos maris pour vivre comme des moniales, mais quoique nous ayons demandé une foule de fois à nos maris, nous n'avons pas réussi à les persuader de nous laisser partir. Comme ce projet ne nous fut pas permis, nous avons pris entre nous et devant Dieu la résolution que pas une parole mondaine ne serait prononcée par notre bouche jusqu'à notre mort, mais que toujours nous penserions à Dieu et à ses saints, que nous nous occuperions sans cesse des prières, des jeûnes et des miséricordes." Lorsque abba Macaire eut entendu cela, il dit : "En vérité, ce que Dieu cherche, ce n'est pas le nom de "moine" ou de "laïc" ; de "vierge" ou de "femme mariée", mais c'est un choix droit et à tous il donne son Esprit-Saint." Et, lorsque le vieillard eut trouvé profit, il retourna à sa cellule en frappant dans ses mains, disant : "Je n'ai encore jamais fait la paix avec un frère comme ces femmes."

Macaire copte 34.

On rapporte d'abba Macaire le grand qu'il habitait dans le désert intérieur, absolument seul, menant une vie d'ermite. Plus loin se trouvait un autre désert où habitaient des frères. Une fois, le vieillard regardait le chemin. Il vit Satan qui venait sous l'aspect d'un voyageur. Il semblait revêtu d'une toile de lin percée de trous, et à chaque trou était suspendue un flacon. Macaire lui dit : "Que fais-tu de ces flacons ?" Et il lui dit : "Ce sont des aliments que je porte aux frères." Abba Macaire lui dit : "Quoi, tout cela ?" Le diable répondit : "Si cette chose ne plait pas à l'un, je lui en donne une autre, et si l'autre ne lui fait pas plaisir, je lui en donne encore une autre ; il faut donc que l'une d'elles lui plaise." Et lorsqu'il eut dit cela, il s'en alla. Le vieillard s'assit, prêtant attention au chemin jusqu'à ce que le démon s'en retourne. Lorsque le vieillard le vit il lui dit : "Ça va bien ?" Il lui dit : "Ça ne va pas bien !" Abba Macaire lui dit : "Pourquoi ?" Lui, il lui dit : "Les frères ont été sauvages pour moi et personne ne m'a accueilli." Abba Macaire prit la parole, il dit : "N'avais-tu aucun ami ?" Il lui répondit, il dit : "J'ai un ami qui est là-bas et il m'obéit : s'il me voit, il tourne comme un petit animal." Le vieillard lui dit : "Et quel est son nom ?" Lui, il dit : "Théopemptos est son nom." Et lorsqu'il eut dit cela, il s'en alla.

Abba Macaire se leva, il marcha vers l'intérieur du désert ; et, lorsque les frères l'apprirent, ils prirent des palmes, ils marchèrent au-devant de lui. En outre, chaque frère s'était préparé, pensant que Macaire se reposerait près de lui, en sa maison. Mais le vieillard, lorsqu'il eut salué, dit : "Le frère nommé Théopemptos est-il dans cette montagne ?" Et, lorsqu'il l'eut trouvé, il alla vers sa cellule. Théopemptos le reçut avec joie et allégresse. Le vieillard commença à converser avec lui et il lui dit : "Les nouvelles de tes pensées, mon fils ?" Mais lui, il lui dit : "Prie pour moi, ça va." Le vieillard lui dit : "Est-ce que tes pensées te combattent ?" Lui, il dit : "Jusqu'à présent, ça va" car il avait honte de le dire. Le vieillard lui dit : "Jusqu'à présent, moi qui suis chargé d'années, je pratique l'ascèse et chacun m'honore ; et pourtant, moi qui suis un vieillard, l'esprit de fornication me fait souffrir." Théopemptos prenant la parole, lui dit : "Crois-moi, mon père, moi aussi." Mais le vieillard, lui donnant occasion de parler, dit d'autres pensées qui le combattaient, jusqu'à ce qu'il avouât. Ensuite le vieillard lui dit : "Comment jeûnes-tu ?" Et il dit : "Jusqu'à la neuvième heure." Le vieillard dit : "Jeûne jusqu'au soir et pratique l'ascèse, récite par cœur l'Évangile et le reste des Écritures, et, si une pensée vient, ne regarde pas en bas, mais regarde en haut en tout temps et Dieu te secourra." Et lorsque le vieillard eut donné l'instruction au frère, il s'en alla dans son désert.

Et, comme le vieillard regardait le chemin, il vit encore ce démon et lui dit : "Où vas-tu ?"
Lui, il lui dit : "Je veux donner souvenir aux frères."

Et lorsqu'il retourna, le saint lui dit : "Quelles sont les nouvelles des frères ?"

Et il lui dit : "Mauvaises."

Et le vieillard lui dit : "Pourquoi ?"

Et lui, il lui dit : "Ils ont tous été sauvages pour moi, et le plus grand malheur, c'est que cet ami aussi que j'avais, qui m'obéissait, je ne sais pas comment il a changé ; car, lui aussi, il ne se laisse plus persuader par moi, mais il est devenu sauvage plus qu'eux tous, et j'ai résolu de ne plus revenir ici e longtemps."

Et, après avoir dit cela, il quitta le vieillard et s'en alla ; et le vieillard entra dans sa cellule.

Pour la gloire du Père, du Fils et du Saint-Esprit jusqu'au siècle de tous les siècles. Amen.

"Seigneur, aie pitié de ton serviteur qui a copié ces paroles"

SOURCE : https://coptipedia.com/index.php/livre-1-les-temoins-de-la-foi/miracles-et-temoignages/552-apophtegmes-sur-saint-macaire-le-grand.html


L’Oratorio di S. Macario, Piazza Mirri, 2, 40026 Imola BO, Italie


Saint Macaire le Grand, dit l’Égyptien (19 janvier)

Le chamelier

Né (300) dans le delta du Nil, il fut d’abord chamelier. Sur l’appel de Dieu, il se retira seul dans une cellule de son village, Jijbêr, pour y vaquer à la vie ascétique et à la prière. Il était si détaché des biens de ce monde que, lorsqu’un voleur tenta de lui dérober le peu d’objets qu’il avait dans sa cellule, il l’aida à les charger sur son chameau. Jour et nuit, assis dans sa cellule, occupé à tresser des feuilles de palmier, il s’affligeait (cf. Matt. 5, 5) au souvenir de ses péchés, l’esprit transporté au ciel.

L’expérience

Il disait, non de longues prières, mais tout le temps : « Seigneur, comme Tu le veux et Tu le sais, miséricorde ! » Quelqu’un lui demanda un jour comment progresser dans la voie du Salut. Le saint l’envoya au cimetière injurier les morts puis leur adresser des éloges, et il lui dit à son retour : « Vois-tu, les cadavres n’ont rien répondu. De même, toi aussi, si tu veux être sauvé, deviens comme mort, comptant pour rien le mépris des hommes ou leurs louanges ». Il fut bientôt connu dans toute l’Égypte, et les visiteurs affluèrent au désert de Scété : il les accueillait avec joie et simplicité, sans juger personne, prodiguant à chacun parole d’édification ou prière. On l’appelait un « dieu terrestre », car, comme Dieu protège le monde par sa providence, Abba Macaire cachait les fautes qu’il voyait comme ne les voyant pas et couvrait tous les hommes de son amour. Il rencontra saint Antoine le Grand (17 janvier) qui fit de lui un de ses disciples et héritiers spirituels, comme ses deux homonymes : Macaire d’Alexandrie et Macaire de Pispir.

Les écrits

On attribue à saint Macaire le Grand des homélies spirituelles (« Spiritualité orientale » n°40, Bellefontaine, 1984) : il y évoque dans un style d’une grande beauté les effets de la grâce incréée de Dieu en nous. Adhérons au Seigneur par la foi et consacrons-nous à lui en renonçant à nous-mêmes, dit-il ; forçons notre nature rebelle dans la pratique de tous les saints commandements évangéliques, et soyons assidus à la prière. Voyant notre bonne volonté, le Christ nous donnera la force d’accomplir sa volonté, ou plutôt Il l’accomplira lui-même en nous par l’énergie du saint Esprit. Progressant ainsi de vertu en vertu et de gloire en gloire vers la plénitude, notre esprit sera intimement mêlé au feu de l’Esprit saint, il deviendra « tout œil, tout lumière », et acquerra les propriétés de Dieu, signe de la déification. Pour saint Macaire le seul but de la vie chrétienne est de faire l’expérience du saint Esprit, par une « belle transfiguration » qui nous donnera une « sensibilité spirituelle », et nous pourrons « goûter » la présence de Dieu à chaque instant de notre vie.

(d’après Le Synaxaire, Vies des saints de l’Église orthodoxe, II, Thessalonique, 1988)

SOURCE : http://www.sagesse-orthodoxe.fr/jaimerais-savoir/foi-et-tradition-orthodoxe/foi-de-leglise/saint-macaire-le-grand-dit-l%E2%80%99egyptien-19-janvier

Древности Российского государства (Antiquities of Russian country), 1846—1853. Т.1. Иллюстратор — Солнцев, Фёдор Григорьевич

Образ святых Макариев Египетского и Александрийского

Antiquités de l'État russe, 1846-1853. T.1. Illustrateur — Solntsev, Fedor Grigorievitch

Image des saints Macaire d'Égypte et d'Alexandrie


Saint Macarius of Egypt

Also known as

Macarius the Elder

Macarius the Great

Macarius the Thébaïde

Makarios the…

Memorial

15 January

16 January on some calendars

19 January on some calendars

Profile

Shepherd in the desert region of Skete. Falsley accused of assaulting a woman, but was acquitted. Hermit. Spiritual student of Saint Anthony the Abbot. Founder of a monastic community in Skete. Ordained at age 40. His sanctity drew followers, and his desert community numbered thousands at his death. Fought Arianism, and was exiled for it. Several Libyan desert monasteries still bear the name Macarius.

Born

c.300 at Upper Egypt

Died

390 of natural causes

Canonized

Pre-Congregation

Representation

old hermit with long, white hair wearing a girdle of leaves with two lions near him

hermit expelling the devil with a cross

with Saint Onuphrius the Great and Saint Peter of Athos

Additional Information

Book of Saints, by the Monks of Ramsgate

Lives of the Saints, by Father Alban Butler

Lives of the Saints, by Sabine Baring-Gould

Roman Martyrology1914 edition

Saints of the Day, by Katherine Rabenstein

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Readings

Lord, be merciful now that my life is approaching its end, and the evening awaits me. There is not enough time for me to cleanse myself of my sins, for they are so many. Heal me while I am still on earth, and I shall be truly healthy. In your mercy, move me to repent so that I shall not be ashamed when I meet you in heaven. – Saint Macarius of Egypt

MLA Citation

“Saint Macarius of Egypt“. CatholicSaints.Info. 22 September 2021. Web. 19 January 2022. <https://catholicsaints.info/saint-macarius-of-egypt/>

SOURCE : https://catholicsaints.info/saint-macarius-of-egypt/

Book of Saints – Macarius the Elder

Article

(Saint) (January 15) (4th century) An Egyptian Saint, born about A.D. 300, who in his youth retired to a solitary hut, where he combined assiduous prayer and the practice of austerities with the tending of sheep and the plaiting of baskets. Soon, to escape public notice, he fled to the Desert of Scete, where he was promoted to the priesthood and passed the remaining sixty years of his life. His chief duty was to celebrate daily the Divine Mysteries and otherwise minister to the spiritual needs of the several thousand members of this monastic colony. His gift of working miracles extended to the raising of the dead to life; and his attachment to the Orthodox Faith led to the dispersion, exile, and martyrdom of his monks. Saint Macarins and other survivors were recalled from banishment by the Emperor Valens, who feared a popular uprising on their account. Saint Macarius died A.D. 390.

MLA Citation

Monks of Ramsgate. “Macarius the Elder”. Book of Saints1921. CatholicSaints.Info. 11 November 2014. Web. 19 January 2022. <https://catholicsaints.info/book-of-saints-macarius-the-elder/>

SOURCE : https://catholicsaints.info/book-of-saints-macarius-the-elder/

Fresco on the west wall of the nave in Trinity Chapel in Lublin. The anchronites: SS Pachomius, Anthony the Hermit, Macarius of Egypt, Sabas of Cappadocia, Spirydon of Thremithus and Daniel the Stylite.


St. Macarius the Elder, of Egypt

From the original authors of the lives of the fathers of the deserts, in Rosweide, d’Andilly, Bollandus, 15 Jan. Tillemont, T. 8. p. 576, collated with a very ancient manuscript of the lives of the Fathers, published by Rosweide, &c. in the hands of Mr. Martin, of Palgrave, in Suffolk.

A.D. 390.

ST. MACARIUS the Elder, was born in Upper Egypt, about the year 300, and brought up in the country in tending cattle. In his childhood, in company with some others, he once stole a few figs, and eat one of them: but from his conversion to his death, he never ceased to weep bitterly for this sin. 1 By a powerful call of divine grace, he retired from the world in his youth, and dwelling in a little cell in a village, made mats, in continual prayer and great austerities. A wicked woman falsely accused him of having defloured her; for which supposed crime he was dragged through the streets, beaten, and insulted, as a base hypocrite, under the garb of a monk. He suffered all with patience, and sent the woman what he earned by his work, saying to himself: “Well, Macarius! having now another to provide for, thou must work the harder.” But God discovered his innocency; for the woman falling in labour, lay in extreme anguish, and could not be delivered till she had named the true father of her child. The people converted their rage into the greatest admiration of the humility and patience of the saint. 2 To shun the esteem of men, he fled into the vast hideous desert of Scété, 3 being then about thirty years of age. In this solitude he lived sixty years, and became the spiritual parent of innumerable holy persons, who put themselves under his direction, and were governed by the rules he prescribed them; but all dwelt in separate hermitages. St. Macarius admitted only one disciple with him, to entertain strangers. He was compelled by an Egyptian bishop to receive the order of priesthood, about the year 340, the fortieth of his age, that he might celebrate the divine mysteries for the convenience of this holy colony. When the desert became better peopled, there were four churches built in it, which were served by so many priests. The austerities of St. Macarius were excessive; he usually eat but once a week. Evagrius, his disciple, once asked him leave to drink a little water, under a parching thirst; but Macarius bade him to content himself with reposing a little in the shade, saying: “For these twenty years, I have never once eat, drank, or slept, as much as nature required.” 4 His face was very pale, and his body weak and parched up. To deny his own will, he did not refuse to drink a little wine when others desired him; but then he would punish himself for this indulgence, by abstaining two or three days from all manner of drink; and it was for this reason, that his disciple desired strangers never to tender unto him a drop of wine. 5 He delivered his instructions in few words, and principally inculcated silence, humility, mortification, retirement, and continual prayer, especially the last, to all sorts of people. He used to say, “In prayer, you need not use many or lofty words. You can often repeat with a sincere heart, Lord, show me mercy as thou knowest best. Or, assist me, O God.” 6 He was much delighted with this ejaculation of perfect resignation and love: “O Lord, have mercy on me, as thou pleasest, and knowest best in thy goodness!” 7 His mildness and patience were invincible, and occasioned the conversion of an heathen priest, and many others. 8 The devil told him one day, “I can surpass thee in watching, fasting, and many other things; but humility conquers and disarms me.” 9 A young man applying to St. Macarius for spiritual advice, he directed him to go to a burying-place, and upbraid the dead; and after to go and flatter them. When he came back, the saint asked him, what answer the dead had made: “None at all,” said the other, “either to reproaches or praises.” “Then,” replied Macarius, “go, and learn neither to be moved with injuries nor flatteries. If you die to the world and to yourself, you will begin to live to Christ.” He said to another: “Receive, from the hand of God, poverty as cheerfully as riches, hunger and want as plenty, and you will conquer the devil, and subdue all your passions.” 10 A certain monk complained to him, that in solitude, he was always tempted to break his fast, whereas in the monastery, he could fast the whole week cheerfully. “Vain-glory is the reason,” replied the saint, “fasting pleases, when men see you; but seems intolerable when that passion is not gratified.” 11 One came to consult him who was molested with temptations to impurity: the saint examining into the source, found it to be sloth, and advised him never to eat before sunset, to meditate fervently at his work, and to labour vigorously, without sloth, the whole day. The other faithfully complied, and was freed from his enemy. God revealed to St. Macarius, that he had not attained the perfection of two married women, who lived in a certain town: he made them a visit, and learned the means by which they sanctified themselves. They were extremely careful never to speak any idle or rash words; they lived in the constant practice of humility, patience, meekness, charity, resignation, mortification of their own will, and conformity to the humours of their husbands and others, where the divine law did not interpose: in a spirit of recollection they sanctified all their actions by ardent ejaculations, by which they strove to praise God, and most fervently to consecrate to the divine glory all the powers of their soul and body. 12

A subtle heretic of the sect of the Hieracites, called so from Hierax, who in the reign of Dioclesian denied the resurrection of the dead, had, by his sophisms, caused some to stagger in their faith. St. Macarius, to confirm them in the truth, raised a dead man to life, as Socrates, Sozomen, Palladius, and Rufinus relate. Cassian says, that he only made a dead corpse to speak for that purpose; then bade it rest till the resurrection. Lucius, the Arian usurper of the see of Alexandria, who had expelled Peter, the successor of Saint Athanasius, in 376 sent troops into the desert to disperse the zealous monks several of whom sealed their faith with their blood: the chiefs, namely, the two Macariuses, Isidore, Pambo, and some others, by the authority of the Emperor Valens, were banished into a little isle of Egypt, surrounded with great marshes. The inhabitants, who were Pagans, were all converted to the faith by the confessors. 13 The public indignation of the whole empire, obliged Lucius to suffer them to return to their cells. Our saint, knowing that his end drew near made a visit to the monks of Nitria, and exhorted them to compunction and tears so pathetically, that they all fell weeping at his feet. “Let us weep, brethren,” said he, “and let our eyes pour forth floods of tears before we go hence, lest we fall into that place where tears will only increase the flames in which we shall burn.” 14 He went to receive the reward of his labours in the year 390, and of his age the ninetieth, having spent sixty years in the desert of Scété. 15

He seems to have been the first anchoret who inhabited this vast wilderness; and this Cassian affirms. 16 Some style him a disciple of St. Antony; but that quality rather suits St. Macarius of Alexandria; for, by the history of our saint’s life, it appears that he could not have lived under the direction of St. Antony before he retired into the desert of Scété. But he afterwards paid a visit, if not several, to that holy patriarch of monks, whose dwelling was fifteen days’ journey distant. 17 This glorious saint is honoured in the Roman Martyrology on the 15th of January; in the Greek Menæa on the 19th. An ancient monastic rule, and an epistle addressed to monks, written in sentences, like the book of Proverbs, are ascribed to St. Macarius. Tillemont thinks them more probably the works of St. Macarius of Alexandria, who had under his inspection at Nitria five thousand monks. 18 Gennadius 19 says, that St. Macarius wrote nothing but this letter. This may be understood of St. Macarius of Alexandria, though one who wrote in Gaul might not have seen all the works of an author, whose country was so remote, and language different. Fifty spiritual homilies are ascribed, in the first edition, and in some manuscripts, to St. Macarius of Egypt; yet F. Possin 20 thinks they rather belong to Macarius of Pispir, who attended St. Antony at his death, and seems to have been some years older than the two great Macariuses, though some have thought him the same with the Alexandrian. 21

Note 1. Bolland. 15 Jan. p. 1011. s. 39. Cotel. Mon. Gr. T. 1. p. 546. [back]

Note 2. Cotel. ib. p. 525. Rosweide, Vit. Patr. l. 3. c. 99. l. 5. c. 15. s. 25. p. 623. [back]

Note 3. Mount Nitria was above forty miles from Alexandria, towards the South-West. The desert of Scété lay eighty miles beyond Nitria, and was rather in Lybia than in Egypt. It was of vast extent, and there were no roads thereabouts, so that men were guided only by the stars in travelling in those parts. See Tillemont on St. Amon and this Macarius. [back]

Note 4. Socrates, l. 4. c. 23. [back]

Note 5. Rosweide, Vit. Patr. l. 3. s. 3. p. 505. l. 5. c. 4. s. 26. p. 569. [back]

Note 6. Rosweide, l. 3. c. 20. l. 5. c. 12. Cotel. p. 537. [back]

Note 7. Domine, sicut scis et vis, miserere mei. [back]

Note 8. Rosweide, l. 3. c. 127. Cotel. T. 1. p. 547. [back]

Note 9. Rosweide, l. 5. c. 15. [back]

Note 10. Rosweide, l. 7. c. 38. Cotel. T. 1. p. 537. Rosweide, ib. s. 9. [back]

Note 11. Cassian. Collat. 5. c. 32. [back]

Note 12. Rosweide, l. 3. c. 97. l. 6. c. 3. s. 17. p. 657. [back]

Note 13. Theodoret, l. 4, c. 18, 19. Socr. l. 4, c. 22. Sozom. l. 6, c. 19, 20. Rufin. l. 2, c. 3. S. Hier. in Chrom. Oros. l. 7, c. 33. Pallad. Lausiac, c. 117. [back]

Note 14. Rosw. Vit. Patr. l. 5. c. 3. s. 9. Cotel. Mon. Gr. p. 545. [back]

Note 15. Pallad. Lausiac. c. 19. [back]

Note 16. Cassian. Collat. 15. c. 13. Tillem. Note 3. p. 806. [back]

Note 17. Rosw. Vit. Patr. l. 5. c. 7. s. 9. Cotel. Apothegm. Patr. 530. Tillem. art. 4. p. 581, and Note 4. p. 806. [back]

Note 18. See Tillem. Note 3. p. 806. [back]

Note 19. Gennad. Cat. c. 10. [back]

Note 20. Possin. Ascet. pr. p. 17. [back]

Note 21. Du Pin allows these fifty homilies to be undoubtedly very ancient: in which judgment others agree, and the discourses themselves bear evident marks. Du Pin and Tillemont leave them to St. Macarius of Egypt; and his claim to them is very well supported by the learned English translator, who published them with an introduction, at London, in 1721, in octavo. The censure of Ceillier upon them seems too severe. Certain passages, which seem to favour Pelagianism, ought to be explained by others, which clearly condemn that heresy; or it must be granted that they have suffered some alteration. The composition is not very methodical, these homilies being addressed to monks, in answer to particular queries. The author exceedingly extols the peace and sweetness which a soul, crucified to the world, enjoys with the consolations of the Holy Ghost, who resides in her. But he says, that the very angels deplore, as much as their state will permit, those unhappy souls which taste not these heavenly delights, as men weep over a dear friend, who lies sick in his agony, and receives all nourishment from their hands. (St. Macar. hom. 1 & 15.) Prayer, without which no one can be free from sin, is a duty which he strongly inculcates, (Hom. 2.) with perfect concord, by which we love, and are inclined to condescend to indifferent things, and to judge well of all men, so as to say, when we see one pray, that he prays for us; if he read, that he reads for us, and for the divine honour; if he rest or work, that he is employed for the advancement of the common good. (Hom. 3.) The practice of keeping ourselves constantly in the divine presence, he calls a principal duty; by which we learn to triumph over our enemies, and refer to the divine honour all we do: “for this one thing is necessary, that whether we work, read, or pray, we always entertain this life and treasure in our souls; having God constantly in our thoughts, and the Holy Ghost in our breasts.” (Hom. 3.) A continual watchfulness, and strict guard upon all our senses, and in all our actions, is necessary, especially against vanity, concupiscence, and gluttony; without which, failings will be multiplied: pure and faithful souls God makes his chaste spouses: they always think on him, and place all their desires on him; but those who love the earth are earthly in their thoughts and affections, their corrupt inclinations gain such a mastery, that they seem natural to them. Vigilance is absolutely necessary to remove this insinuating enemy; and purity of conscience begets prudence, which can never be found under the tyrrany of the passions, and which is the eye that guides the soul through the craggy paths of this life. Pure souls are raised by divine grace to dwell with God on earth by holy contemplation, and are fitted for eternal bliss; (Hom. 4.) true Christians differ in their desires and actions from other men. The wicked burn with lawless passions, and are disturbed with anxious desires and vain wishes, hunt after, and think of, nothing but earthly pleasures; but the true Christian enjoys an uninterrupted tranquillity of mind and joy, even amidst crosses, and rejoices in sufferings and temptations, hope and divine grace sweetening their severest trials. The love of God with which they burn, makes them rejoice in all they suffer for his sake, and by his appointment. It is their most ardent desire to behold God in his glory, and to be themselves transformed into him. (2 Cor. iii.) Even now the sweetness with which God overwhelms them, renders them already, in some measure, partakers of his glory, which will be completed in them in heaven. (Hom. 5.) In prayer we must be freed from all anxious care, trouble of mind, and all foreign thoughts; and must cry out to God with our whole hearts in tranquility and silence; for God descends only in peace and repose, not amidst tumult and clamours. (Hom. 6.) A soul astonished to see God, who is crowned with infinite glory, visits her with so much sweetness, absorbed in him, sovereignly despises all earthly things, and cries out to him in strains of admiration at his condescension and goodness. (Hom. 7.) When a person, endowed with the gift of supernatural prayer, falls on his knees to pray, his heart is straight filled with the divine sweetness, and his soul exults in God as a spouse with her beloved. This joy in one hour of prayer in the silence of the night, makes a soul forget all the labours of the day; being wrapt in God, she expatiates in the depth of his immensity, and is raised above all the toys of this world to heavenly joys, which no tongue can express. Then she cries out, “Oh! that my soul could now ascend with my prayer on high, to be for evermore united with God!” But this grace is not always equal; and this light is sometimes stronger, and this ardour is sometimes more vehement, sometimes more gentle; sometimes the soul seems to herself to behold a cross shining with a dazzling brightness, wherewith her interior man is penetrated. Sometimes in a rapture she seems clothed with glory, in some measure as Christ appeared in his transfiguration. At other times overwhelmed with a divine light, and drowned in the ocean of divine sweetness, she scarcely remains herself, and becomes a stranger and, as it were, foolish to this world, through the excess of heavenly sweetness, and relish of divine mysteries. A perfect state of contemplation is granted to no one in this life; yet when we go to pray, after making the sign of the cross, often grace so overwhelms the heart, and the whole man, filling every power with perfect tranquillity, that the soul, through excess of overflowing joy, becomes like a little child, which knows no evil, condemns no man, but loves all the world. At other times she seems as a child of God, to confide in him as in her father, to penetrate the heavenly mansions which are opened to her, and to discover mysteries which no man can express. (Hom. 8.) These interior delights can only be purchased by many trials; for a soul must be dead to the world, and burn with a vehement love of God alone, so that no creature can separate her from him, and she dedicates herself and all her actions to him, without reserve. (Hom. 9.) For this a most profound humility, cheerfulness, and courage are necessary; sloth, tepidity, and sadness being incompatible with spiritual progress. (Hom. 10.) The Holy Ghost is a violent fire in our breasts, which makes us always active, and spurs us on continually to aspire more and more vehemently towards God. (Hom. 11.) The mark of a true Christian is, that he studies to conceal from the eyes of men all the good he receives from God. Those who taste how sweet God is, and know no satiety in his love, in proportion as they advance in contemplation, the more perfectly they see their own wants and nothingness: and always cry out, “I am most unworthy that this sun sheds its beams upon me.” (Hom. 15.) In the following homilies, the author delivers many excellent maxims on humility and prayer, and tells us, that a certain monk, after having been favoured with a wonderful rapture and many great graces, fell by pride into several grievous sins. (Hom. 17.) A certain rich nobleman gave his estate to the poor, and set his slaves at liberty; yet afterwards fell into pride, and many enormous crimes. Another, who in the persecution had suffered torments with great constancy for the faith, afterwards, intoxicated with self-conceit, gave great scandal by his disorders. He mentions one who had formerly lived a long time with him in the desert, prayed often with him, and was favoured with an extraordinary gift of compunction, and a miraculous power of curing many sick persons, was delighted with glory, and applause of men, and drawn into the sink of vice. (Hom. 27.) To preserve the unction of the Holy Ghost, a person must live in constant fear, humility and compunction. (Hom. 17.) Without Christ and his grace we can do nothing; but by the Holy Ghost dwelling in her, a soul becomes all light, all spirit, all joy, all love, all compassion. Unless a person be animated by divine grace, and replenished with all virtues, the best instructions and exhortations in their mouths produce very little good. (Hom. 18.) The servant of God never bears in mind the good works he has done, but after all his labours sees how much is wanting to him, and how much he falls short of his duty, and of the perfection of virtue, and says every day to himself, that now he ought to begin, and that to-morrow perhaps God will call him to himself, and deliver him from his labours and dangers. (Hom. 26.) The absolute necessity of divine grace he teaches in many places; also the fundamental article of original sin. (Hom. 48. pag. 101. t. 4. Bibl. Patr. Colon, an. 1618.) which the Pelagians denied. [back]

Rev. Alban Butler (1711–73).  Volume I: January. The Lives of the Saints.  1866.

SOURCE : https://www.bartleby.com/210/1/162.html

Baring-Gould’s Lives of the Saints – Saint Macarius of Egypt, Abbot

Article

(A.D. 391)

[Not to be confounded with Saint Macarius of Alexandria (January 2nd). This Macarius is commemorated by the Greeks on January 19th; by the Roman later Martyrology on January 15th, but in earlier ones on the same day as the other Macarius, January 2nd. Authorities for his life are Palladius, in his History Lausiaca, a thoroughly trustworthy contemporary, Ruffinus, Sozomen, Socrates, Cassian, etc.]

Saint Macarius the Elder was born in Upper Egypt, about the year 300, and was brought up in the country to attend cattle. In his childhood, in company with some others, he stole some figs and ate one of them; but from his conversion to his death, he never ceased bewailing this offence. By a powerful call of divine grace, he was led to desert the world in his youth, and to take up his abode in a little cell made of mats. A wicked woman falsely accused him of having deflowered her; for which supposed crime he was dragged through the streets, beaten and insulted, as a base hypocrite under the garb of a monk. He suffered all with patience, and sent the woman what he earned by his work, saying to himself, “Well, Macarius, having now another to provide for, you must work all the harder.” But the woman, in the anguish of her travail, confessed that she had maligned him, and told the real name of her seducer. Then the people regarded him as a Saint, whom lately they would have slain. To shun the esteem of men he fled into the desert of Scete, being then about thirty years of age. In this solitude he lived sixty years, and became the spiritual father of innumerable holy persons, who put themselves under his direction, and were governed by the rules he prescribed them; but all dwelt in separate hermitages. Saint Macarius admitted only one disciple with him to entertain strangers.

He was compelled by an Egyptian bishop to receive the order of priesthood, about the year 340, the fortieth of his age, that he might celebrate the Divine Mysteries for the convenience of his holy colony. When the desert became better peopled, there were four: churches built in it, served by as many priests. The austerities of Saint Macarius were very severe. He usually ate but once a week. Evagrius, his disciple, once asked him leave to drink a little water, under a parching thirst: but Macarius bade him be satisfied with reposing a little in the shade, saying, “For these twenty years I have never eaten, drunk, nor slept as much as nature demanded.” To deny his own will, he did not refuse to drink a little wine, when others desired him; but he would punish himself for this indulgence by abstaining two or three days from all manner of drink; and it was for this reason that his disciples desired strangers never to tender him a drop of wine. He delivered his instructions in few words, and principally inculcated silence, humility, mortification and continual prayer, to all sorts of people. He used to say, “In prayer you need not use many or grand words. You can always repeat. Lord, show me mercy as Thou knowest best; or, Assist me, O Lord!”

His mildness and patience were invincible, and occasioned the conversion of a heathen priest. A young man applying to Saint Macarius for spiritual advice, he directed him to go to a burying place and upbraid the dead; and after that to go and flatter them. “Well,” said Macarius, when the young man returned, “How did the dead receive thy abuse of them.”

“They answered not a word,” he replied.

“And how did they behave when flattered?”

“They took no notice of that either.”

“Go,” said Macarius, “and do thou likewise.”

A monk complained to Macarius that he could fast in the monastery, but not in solitude. “Ah!” said the abbot, “thou likest to have people see that thou art fasting. Beware of vainglory.”

God revealed to Macarius that two women in the nearest city excelled him in virtue, in spite of all his fasting, and tears, and prayer. He took his staff, and left the desert, and went in quest of them, and lo! they were two homely married women, of whom no one talked, but who were extremely careful not to say spiteful things of their neighbours, who had not the smallest idea that they were saints, and who laboured night and day to make home pleasant to their husbands and children.

Lucius, the Arian usurper of the see of Alexandria, who had expelled Peter, the successor of Saint Athanasius, in 376, sent troops into the deserts, to disperse the zealous monks, several of whom sealed their faith with their blood. The chiefs, the two Macarii, Isidore, Pambo, and others, were banished, by the authority of the Emperor Valens, to a little isle of Egypt, in the midst of stagnant marshes. The inhabitants, who were pagans, were all converted to the faith by these confessors. The public indignation obliged Lucius to suffer them to return to their cells.

The Church of God flashes forth some peculiar type of sanctity at one time, and then another. It is like a rain-drop in the sun, blazing now crimson, now green, now yellow, now blue. As there is need, God calls up an army of Saints, exactly adapted to meet the difficulties of the times, to uphold the truth, and form, as it were, a prop to stay up his tottering Church. Now it is the martyrs, who by their constancy conquer the infidels, now it is these hermits of the Syrian and Egyptian deserts, against whose orthodoxy Arianism breaks and crumbles to powder. Humanly speaking, these hermits saved the doctrine of the Godhead of Christ from being denied, and disappearing from the creed of the Church. An age like the present, so like the condition of the Roman world in its highest civilization, when pleasure and self-mil are the sole things sought, and when Arianism is in power in high places, and the learned and polished, admitting the excellency of Christianity in general, allow to Christ only the place of a founder of a school of religious thought – such an age as this seems one meet for the revival of the hermit life as a witness for the truth, and a protest against luxury. This, and this only, as far as we can judge, will meet the great want of the day; it is not preaching that will recover the multitude lapsed into religious indifference; it must be the example of men, believing with such a fiery faith, that they sacrifice everything the world holds precious, for the sake of the truth that Jesus Christ, the ever-lasting God, came in the Flesh.

Nothing in the wonderful history of the hermits of Egypt is so incredible as their number. But the most weighty authorities agree in establishing it. It was a kind of emigration of towns to the desert, of civilization to simplicity, of noise to silence, of corruption to innocence. The current once begun, floods of men, of women, and of children threw themselves into it, and flowed thither during a century, with resistless force. Let us quote some figures. Pachomius, who died at fifty-six, reckoned three thousand monks under his rule; his monasteries of Tabenna soon included seven thousand, and Saint Jerome affirms that as many as fifty thousand were present at the annual gathering of the general congregation of monasteries which followed his rule.

There were five thousand on the mountain of Nitria alone. Nothing was more frequent than to see two hundred, three hundred, or five hundred monks under the same abbot. Near Arsinoe (now Suez), the abbot Serapion governed ten thousand, who, in the harvest time, spread themselves over the country to cut the com, and thus gained the means of living and giving alms. It has even been asserted that there were as many monks in the deserts of Egypt as inhabitants in the towns. The towns themselves were, so to speak, inundated by them, since in 356, a traveller found in the single town of Oxyrynchus (Abou Girge) upon the Nile, ten thousand monks and twenty thousand virgins consecrated to God. The immense majority of these religious were cenobites, that is to say, they lived in the same enclosure, and were united by common rule and practice under an elected head, whom they everywhere called abbot, from the Syriac word abba, which means father. The cenobitical life superseded rapidly, and almost completely, the life of solitaries. Scarcely any man became a solitary until after having been a cenobite, and in order to meditate upon God during the last years of his life. Custom has, therefore, given the title of monks to cenobites alone.

Ambitious at once of reducing to subjection their rebellious flesh, and of penetrating the secrets of the celestial light, these cenobites united the active with the contemplative life. The various and incessant labours which filled up their days are known. In the great frescoes of the cemetery of Pisa, they appear in their coarse black or brown dresses, a cowl upon their shoulders, occupied in digging up the soil, in cutting down trees, in fishing in the Nile, in milking the goats, in gathering the dates which served them for food, in plaiting the mats on which they were to die. Others are absorbed in reading or meditating on the Holy Scriptures. Thus a Saint has said that the cells united in the desert were like a hive of bees. There each had in his hands the wax of labour, and in his mouth the honey of psalms and prayers. The days were divided between prayer and work. The work was divided between field labour and the exercise of various trades. There were among these monks entire colonies of weavers, of carpenters, of curriers, of tailors, and of fullers. All the rules of the patriarchs of the desert made labour obligatory, and the example of their holy lives gave authority to the rule. When Macarius of Egypt came to visit the great Antony, they immediately set to work on their mats together, conferring thus upon things important to souls; and Antony was so edified by the zeal of the priest, that he kissed his hands, saying, “What virtues proceed from these hands!”

Each monastery was then a great school of labour; it was also, at the same time, a great school of charity. The monks practised charity not only among themselves, and with regard to the poor inhabitants of the neighbouring countries, but especially in the case of travellers whom the necessities of commerce called to the banks of the Nile, and of the numerous pilgrims, whom their increasing fame drew to the desert. A more generous hospitality had never been exercised, nor had the universal mercy, introduced by Christianity into the world, blossomed anywhere to such an extent. A thousand incidents in their history reveal the most tender solicitude for the miseries of the poor. The Xenodochium – that is, the asylum for the poor and strangers – formed from that time a necessary appendix to every monastery. The most ingenious combinations, and the most gracious inspirations of charity are to be found in this history. A certain monastery served as an hospital for sick children; another was transformed by its founder into an hospital for lepers and cripples. “Behold,” said he, in shewing to the ladies of Alexandria the upper floor which was reserved for women, “behold my jacinths.” Then conducting them to the floor below, were the men were placed, “See my emeralds.”

They were hard only upon themselves. Under a burning sky, in a climate which has always seemed the cause, or the excuse of vice, in a country given up at all times to every kind of luxury and depravity, there were thousands of men who, during two centuries, interdicted themselves from the very shadow of a sensual gratification, and made of the most rigorous mortification a rule as universal as a second nature.

It was their rule also to cultivate the mind by the study of sacred literature. The rule of Saint Pachomius made the reading of divers portions of the Bible a strict obligation. All the monks, besides, were required to be able to read and write. To qualify themselves for reading the Scriptures was the first duty imposed upon the novices.

When, towards evening, at the hour of vespers, after a day of stifling heat, all work ceased, and from the midst of the sands, from the depths of caverns, from pagan temples cleared of their idols, and from all the vast tombs of a people dead, now occupied by these men dead to the world, the cry of a living people rose to heaven; when everywhere, and all at once, the air vibrated with hymns, prayers, and the pious and solemn, tender and joyous songs of these champions of the soul and conquerors of the desert, who celebrated, in the language of David, the praises of the living God, the thanksgivings of the freed soul, and the homage of vanquished passions, – then the traveller, the pilgrim, and especially the new convert stood still, lost in emotion, and transported with the sounds of that sublime concert, cried aloud, “Behold, this is Paradise.”

“Go,” said the most eloquent doctor of the Church at that period; “go to the Thebaid; you mil find there a solitude still more beautiful than Paradise, a thousand choirs of angels under human form, nations of martyrs, armies of virgins, the diabolical tyrant chained, and Christ triumphant and glorified.”

MLA Citation

Sabine Baring-Gould. “Saint Macarius of Egypt, Abbot”. Lives of the Saints1897. CatholicSaints.Info. 14 January 2014. Web. 19 January 2022. <https://catholicsaints.info/baring-goulds-lives-of-the-saints-saint-macarius-of-egypt-abbot/>

SOURCE : https://catholicsaints.info/baring-goulds-lives-of-the-saints-saint-macarius-of-egypt-abbot/

Saint Macarius of Egypt and the Cherub. Venerable Saint Macarius (ca. 300- d. 391, Scetes, Egypt) is one of the most prominent desert Fathers of the Church, known also as Macarius the Great.


Macarius the Elder of Alexandria, Hermit (RM)

(also known as Makarios the Great)

Born in Upper Egypt c. 300; died 390.

"Receive from the hand of God poverty as cheerfully as riches, hunger and want as plenty, and you will conquer the devil and subdue all your passions." --Saint Macarius.

Saint Macarius was a cattle herder in his youth but early became a hermit who was known for his great austerities. In his childhood he stole a few figs and ate one of them, and from his conversion to his death he never ceased to weep bitterly for this sin. He retired to a solitary hut, where he combined assiduous prayer with the tending of sheep and the plaiting of baskets. He was accused of assaulting a woman but proved his innocence and became somewhat of a hero for his patience and humility during the ordeal. He even provided for her with his paltry earnings. She went into labor and could not be delivered until she named the true father of her child. To escape the adulation of those whose rage was turned to admiration, he retired to the desert of Skete (Scetis) when he was 30.

Macarius knew and followed the teachings of Saint Antony. Like Antony, Macarius attracted many others, because of his spiritual wisdom, who became anchorites under his rule. The bishop compelled him to receive ordination to the priesthood about 340, so that he could say daily Mass for the several thousand members of the monastic colony.

Macarius's austerities, like those of so many of the desert fathers, were excessive. He generally ate but once a week. To deny his own will, he did not refuse a little wine when others desired him to drink, but then he would punish himself by abstaining several days from drinking anything, even under the intense sun of the desert.

During his lifetime, he was highly esteemed in monastic circles, and his counsel was sought out by such as Saint Evagrius. He delivered his instructions in few words and generally stressed silence, humility, mortification, retirement, and continual prayer. He taught, "In prayer you need not use many or lofty words. You can often repeat with a sincere heart, Lord, show me mercy as You know best! or, Assist me, O God!"

The devil told him once, "I can surpass you in watching, fasting, and many other things, but humility conquers and disarms me!"

Like so many who practice extreme austerity, God humbled Macarius by showing him that he had not attained the perfection of two married women in the nearby town. In visiting them he learned that they sanctified themselves by carefully guarding their tongues and living in the constant practice of humility, patience, meekness, charity, resignation, mortification of their own will, and conformity to the moods of the husbands and family, where God's law didn't contradict. In a spirit of recollection, they sanctified all their actions by ardent ejaculations praising God, and most fervently consecrating their entire beings to the divine glory.

A young man seeking spiritual direction from Macarius was told to go to the cemetery and upbraid the dead. Then to return and flatter them. Of course, he reported to Macarius that they were unmoved by either injuries or praise. Macarius then told him, "The go, and learn neither to be moved with injuries or flatteries. If you die to the world and to yourself, you will begin to live in Christ."

In order to counter the Hieracite heresy denying the Resurrection, Macarius raised a dead man to life.

He was exiled for a time on a small island in the Nile with Macarius the Younger, Isidore, and other monks when the Arian Lucius of Alexandria tried to drive out the desert monks. Later, Macarius was allowed to return. During their exile, they converted all the inhabitants of the island. He died after living in Skete for 60 years and is believed to have been the first hermit to live there.

It appears that Macarius may have experienced a stigmatization similar to that of Saint Francis of Assisi 900 years later. A considerable number of writings have been attributed to him, most probably erroneously. Various anecdotes about Macarius can be found in the Apothegmata Patrum and in the Lausiac History, but not all of this is necessarily historically true (Attwater, Benedictines, Delaney, Encyclopedia, Farmer, Husenbeth).

In art Saint Macarius is portrayed as an old hermit with long, white hair wearing a girdle of leaves with two lions near him (he could be confused with Saint Onuphrius). At times he may be shown dispelling the devil with a cross (Roeder). This anonymous Russian icon shows Macarius with Saints Onuphrius the Great and Peter of Athos, and this Coptic icon portrays Macarius alone.

From an early Coptic text, we have the colorful story of Saint Macarius and the grateful hyena (which I have paraphrased).

One day a hyena came to the door of Macarius's cell with her whelp in her mouth. She knocked on his door with her head. Macarius came out thinking one of his brother monks had come to visit. Seeing the hyena, he mused, "What does she want here?"

The hyena filled her mouth with the whelp, and weeping, held it out to the old man. The old man took the animal in his steady hands and examined it for the problem. Then he saw that it was blind in both eyes. He took it, groaned, spat on its face, signed it upon the eyes with his finger and immediately the whelp saw, went to its mother, and began to suckle. The animals then made their way into the marsh.

Once annually the Libyans bring their sheep to the marsh of Skete to eat the shoushet, as the herdsmen of Pernouj bring their oxen. The day following the cure, the hyena came to the old man with a sheepskin in her mouth, thick with wool and freshly killed. Once again she struck the door with her head. When Macarius saw it was the hyena with a sheepskin over her head, he asked, "Where have you been? Where did you find this, if you have not eaten a sheep? As that which you've brought me comes of violence, I will not take it."

The hyena struck her head upon the ground. She bent her paws. And on her knees she prayed him, as if she had been a man, to take it. He said to her, "I have but now told you that I will not take it, unless you make me this promise: I will not vex the poor by eating their sheep."

She made many movements of her head, up and down, as if she were promising him. Again he repeated it to her, "Unless you promise me, saying, 'I will not kill a creature alive'; from today you will eat your prey when it is dead. If you are distressed, seeking and finding none, come here, and I will give you bread. From this hour, do hurt to no creature."

And the hyena bowed her head to the ground, and dropped to her knees, bending her paws, moving her head up and down, looking at his face as if she were promising him. And the old man perceived in his heart that it was the purpose of God Who gives understanding to the beasts for a reproach to us, and he gave glory to God, Who lives for ever, for the soul has honor. He said, "I give glory to You, O God, Who was with Daniel in the lion's den, Who gave understanding to beasts. Also You have given understanding to this hyena and have not forgotten me: but You have made me perceive that it is Your ordering."

And the old man took the skin from the hyena, and she went away. From time to time she would come to seek the old man; if she had not been able to find food, she would come to him and he would throw her a loaf. She did this many times. And the old man slept on the skin until he died. "And I have seen it with my own eyes" (Amelineau).

SOURCE : HTTP://WWW.SAINTPATRICKDC.ORG/SS/0115.SHTML

Onuphrius, Macarius of Egypt, and Peter of Athos


San Macario il Grande Abate di Scete

19 gennaio

Alto Egitto, 300 c. - 390

La biografia di san Macario il grande viene spesso confusa con quella del suo omonimo san Macario Alessandrino, anch'egli monaco a Scete e suo contemporaneo. Ambedue insieme a Isidoro furono inizialmente discepoli di sant'Antonio abate. Macario il grande nasce intorno al 300. Giovanissimo diventa cammelliere, occupato nel trasporto del salnitro; nel 329-30. Tra il 330 e il 340 incontra sant'Antonio abate e vive a lungo con lui. Viene ordinato prete quando è già conosciuto come «padre spirituale» di quell'area di deserto. Dal 356 al 384 si avvicendano nel monastero tre gruppi di discepoli che costituiranno la colonia monastica di Scite. Tra il 373 e il 375 Macario viene esiliato insieme al suo omonimo Macario l'Alessandrino in un'isola del Nilo per ordine di Lucio, il vescovo ariano di Alessandria. La sua grande notorietà si deve soprattutto all'importanza che rivestì il monastero di Abu Macario nella storia del monachesimo egiziano. (Avvenire)

Martirologio Romano: Commemorazione di san Macario Magno, sacerdote e abate del monastero di Scete in Egitto, che, morto al mondo e a se stesso, viveva solo per Dio, come insegnava anche ai suoi monaci. 

La vita narrata di Macario il Grande oppure detto anche l’Egiziano si confonde nella grande bibliografia esistente con quella del suo omonimo s. Macario Alessandrino, anch’egli monaco a Scete e suo contemporaneo, la cui ricorrenza religiosa è posta invece al 2 gennaio. 

Ambedue insieme a Isidoro furono inizialmente discepoli di s. Antonio abate, è troppo complesso citare le numerose fonti che ci hanno fatto pervenire qualche notizia, prenderemo l’ultima che riassume un po’ tutte le altre, scritta e proposta da J.-Cl. Guy in “Les Apophtegmes des Pères du desert, série alphabétique” 1966. 

Circa il 300 nasce Macario che diventa poi cammelliere occupato nel trasporto del salnitro; nel 329-30 circa si ritira in una cella vicino ad un villaggio egiziano, rifiuta di divenire prete e va in un altro villaggio dove è soggetto a calunnia; riparte per stabilirsi a Scete; 330-40 visita e permanenza presso s. Antonio abate; 339-40 viene ordinato prete, già si afferma come ‘padre spirituale’ di quel deserto. 

Dal 356 al 384 si avvicendano nel monastero tre gruppi di discepoli che costituiranno la colonia monastica di Scite, di alcuni si sa il nome: Sisoe, Isaia, Aio, Mosé, Pafnuzio, Zaccaria, Teodoro di Ferme. 

Nel 373-75 viene esiliato insieme al suo omonimo Macario l’Alessandrino in un’ isola del Nilo per ordine di Lucio (vescovo ariano di Alessandria). 

Al di là dei meriti personali, della concomitanza d’azione con l’altro Macario, la grande diffusione bibliografica è dovuta soprattutto all’importanza che rivestì il suo monastero (Abu Macario) nell’influsso intellettuale e nella storia del monachesimo egiziano. 

La sua festa liturgica era fissata in giorni diversi secondo i numerosi sinassari bizantini e martirologi, ma in Occidente fu Adone che per primo l’introdusse al 15 gennaio “In Aegypto beati Macharii abbatis, discipuli beati Antonii”, questa formula e giorno furono mantenuti da Cesare Baronio nel Martirologio Romano.

Autore: Antonio Borrelli

SOURCE : http://www.santiebeati.it/dettaglio/37975

Chiesa di San Macario (VA) con la piazzetta antistante


† 390  Macarius de Egyptenaar

Macarius de Egyptenaar Sr (ook de Grote, de Oudere of de Thebaïde), Egypte; kluizenaar; † 390.

Feest 15 & 16 & 19 (&Macarius Jr: oosterse kerk) & 21 (Byzantijnse liturgie) januari & 9 maart (Alexandrië: terugkeer uit ballingschap).

Macarius moet geboren zijn rond 300 in Opper-Egypte. Als jongeman trok hij zich terug om zich aan gebed en de meest gestrenge verstervingen te wijden. Toen hij te veel opviel, voegde hij zich bij de beroemde monnikenkolonie diep in de woestijn. Zestig jaar lang diende hij daar God en zijn meer dan duizend medemonniken die elk hun eigen schamele hutje bewoonden. Hij deed talloze wonderen en wekte zelfs doden tot leven.

Op een dag - zo wordt van hem verteld - kwam Macarius terug bij zijn hut na een lang verblijf buitenshuis. Juist op dat moment was een rover bezig zijn hut leeg te halen en al zijn spulletjes op een kameel te laden. Hij probeerde zijn eigendommen niet te beschermen; integendeel, hij gaf blijk van zijn rigoureuze onthechting door de dief juist te helpen alsof hij zijn handlanger was. Toen de man dan ook dacht dat hij alles had, wilde hij de kameel laten vertrekken. Maar het dier weigerde, er was geen beweging in te krijgen. Toen ontdekte de heilige monnik dat er nog een houtblok in zijn hut was achtergebleven, en hij riep: "Hier, broeder, dit is waarschijnlijk waar je lastdier nog op wachtte!" En hij zette het ding op de rug van de kameel die zich prompt verhief en op weg ging.

Macarius bood de dief aan hem een eind gezelschap te houden en de weg te wijzen in de woestijn. Hij vertelde hem dat hijzelf de eigenaar was van de spullen: "Met niks komen wij ter wereld, en met niks zullen wij er ook weer uit weg gaan. Het was God die mij deze schamele spulletjes ooit gaf. Hij heeft ze ook weer van me weggenomen. Zo heeft Hij het blijkbaar gewild. Dat zijn wil moge geschieden!"

Ondersteboven van wat hij zojuist had gehoord en meegemaakt begon die rover al enigszins tot inkeer te komen, toen plotseling zijn kameel ging liggen en geen stap meer wenste te verzetten, hoe zijn meester hem ook stokslagen toediende. Op dat moment kwam de dief volledig tot inzicht, hij kreeg spijt over zijn daad, wierp zich aan de voeten van de heilige monnik, smeekte hem om vergiffenis en gaf hem alle geroofde spullen weer terug.
[Brg.1987p:49]

Omdat hij niet mee ging in de ketterse richting van het arianisme, kostte dat een aantal van zijn monniken het leven.

Hijzelf werd met een grote groep in ballingschap gestuurd door de ariaanse keizer Valens (368-378). Maar deze zag zich genoodzaakt ze terug te halen, omdat het volk veel te veel op de geestelijken was gesteld.

Zijn leven werd opgetekend door Palladius van Helenopolis († vóór 431) in diens 'Historia Lausiaca' ('Geschiedenis van de monnikenkringen').

Afgebeeld

Hij wordt vaak afgebeeld als geheel gehuld in zijn eigen haren. Om hem te onderscheiden van zijn naamgenoot uit Alexandrië († 395; feest 2 januari) wordt hij ook wel 'de Grote' of 'de Oudere' genoemd.

Bronnen
[000»Bavo; Adr.19--; Bei.1983; Brg.1987p:49; Col.1725nr:9; Cowie:36; EnF.1984; Ere.1654p:134.149; Frm.1996; Ha1.1838p:10.85.88; Kib.1990; LAu.1979; Lin.1999; M&T.1969; Mül.1860; Rge.1941; Rge.1989; Rgf.1991; Rld.1963; RR1.1640»01.02; S&S.1989; Scr.1981; SHC.1985»01.19; Theunissen:11; Dries van den Akker s.j./2010.02.25]

© A. van den Akker s.j.

SOURCE : http://heiligen-3s.nl/heiligen/01/15/01-15-0390-macarius.php

Saint Macarius the Elder, or Macarius the Egyptian (circa 300-390 CE), was a disciple of Antony and founded a monastic community that settled in the Nitrian and Scetic deserts. The community had thousands of members by the time of Macarius's death.


Den hellige Makarios den Eldre (av Egypt) (~300-390)

Minnedag: 15. januar

Den hellige Makarios (lat: Macarius) av Egypt kalles også den Store eller den Eldre, for å skjelne ham fra den hellige Makarios den Yngre. Han ble født ca 300 i Øvre Egypt. I sin ungdom var han gjeter, men han trakk seg tidlig tilbake til en eneboerhytte, hvor han kombinerte iherdig bønn med gjeting av sauer og fletting av kurver. I barndommen stjal han noen få fikener og spiste en av dem, og fra sin omvendelse til sin død sluttet han aldri å gråte bittert over denne synden.

For å slippe unna oppmerksomhet flyttet han rundt 330 til ørkenen ved Wadi Natrun (Sketis), hvor han feilaktig ble anklaget for å ha forført en kvinne og gjort henne gravid. Men han ble renvasket og ble litt av en helt for sin tålmodighet og ydmykhet under denne prøvelsen, og han sørget til og med for henne med sine ynkelige inntekter. Mellom 330 og 340 besøkte han den hellige Antonius den Store (Abbeden) i den tebanske ørken, som underviste ham. Han kan godt ha vært den Antonios' disippel Makarios som gravla den store abbeden på et hemmelig sted.

Ca 340 påla biskopen ham å bli presteviet for å kunne tjene de andre eneboerne i ørkenen, og hans viktigste plikt var å feire eukaristien for flere tusen medlemmer av den monastiske kolonien. Han var høyt aktet i monastiske kretser, og hans råd ble satt stor pris på, ikke minst av den hellige Evagrius, som er mer berømt i våre dager. Han ga sine instruksjoner i få ord, og vanligvis understreket han taushet, ydmykhet, botsøvelser, tilbaketrekking og kontinuerlig bønn. Han sa: «I bønn trenger dere ikke bruke mange eller høytsvevende ord. Dere kan ofte gjenta med et oppriktig hjerte: `Herre, vær meg nådig slik du vet best!' eller `Hjelp meg, o Gud!'»

Makarios tilbrakte de resterende seksti år av sitt lange liv i ørkenen ved Wadi Natrun (Sketis). Hans askese var svært streng, i likhet med så mange av ørkenfedrene. Vanligvis spiste han bare en gang hver uke. Det sies at han i tjue år «ikke en eneste gang spiste, drakk eller sov så mye som naturen krever». For å fornekte sin egen vilje avslo han ikke litt vin når andre bød ham, men etterpå pleide han å straffe seg selv ved å avstå fra all drikke i flere dager, selv under den brennende ørkensolen. Djevelen sa en gang til ham: «Jeg kan overgå deg i å våke, faste og mange andre ting, men ydmykhet beseirer og avvæpner meg!»

I likhet med så mange andre som praktiserer ekstrem askese, ydmyket Gud Makarios ved å vise ham at han ikke hadde oppnådd samme grad av perfeksjon som to gifte kvinner i en nærliggende by. Ved å besøke dem lærte han at de helliget seg ved omhyggelig å vokte sine tunger og leve i konstant praktisering av ydmykhet, tålmodighet, godtroenhet, nestekjærlighet, resignasjon, bøying av egen vilje og underordne seg humøret til ektemenn og familier, når det ikke var i strid med Guds lov.

En ung mann som søkte Makarios' åndelige veiledning, ble bedt om å gå til kirkegården og skjelle ut de døde. Deretter skulle han vende tilbake og smigre dem. Selvfølgelig meldte han til Makarios at de ikke lot seg bevege av verken utskjelling eller lovprisning. Makarios sa da til ham: «Gå da av sted og lær å ikke påvirkes verken av fornærmelser eller smiger. Hvis du dør for verden og deg selv, vil du begynne å leve i Kristus». For å imøtegå noen kjettere som benektet oppstandelsen, skal Makarios ha vekket en mann opp fra de døde.

Under de arianske forfølgelsene under keiser Valens (364-78) var han mellom 373 og 375 forvist til en liten øy i Nilen på grunn av sin ubøyelige ortodoksi av den arianske patriark Lucius av Alexandria, den hellige Athanasius' etterfølger. I sitt eksil var han sammen med Makarios den Yngre og andre munker, og de to sluttet et nært vennskap. Under eksilet omvendte de alle innbyggerne på øya. Etter 375 kunne han vende tilbake.

Fra en tidlig koptisk tekst kommer denne fargerike fortellingen om Makarios og den takknemlige hyenen:

En dag kom en hyene til døren til Makarios' celle med en av valpene sine i munnen. Den banket på døren med hodet. Makarios kom ut og trodde en av hans medbrødre hadde kommet for å besøke ham. Da han så hyenen, undret han: «Hva ønsker den her?» Hyenen holdt valpen i munnen, gråt og holdt den frem til den gamle mannen. Han tok hyeneungen i sine faste hender og undersøkte hva som var problemet. Da så han at valpen var blind på begge øynene. Han spyttet den i ansiktet og salvet begge øynene med fingeren, og straks fikk valpen synet tilbake og gikk til sin mor, der den begynte å die. Deretter dro dyrene tilbake ut i sumpene.

En gang i året bringer libyerne sine sauer til sumpene i Sketis for å spise shoushet, mens gjeterne fra Pernouj bringer sine okser. Dagen etter helbredelsen av valpen kom hyenen til Makarios med et saueskinn i munnen, tykt av ull og nylig drept. Nok en gang banket den på døren med hodet. Da Makarios så det var hyenen med et saueskinn over hodet. spurte han: «Hvor har du vært? Hvor fant du denne, hvis du ikke har spist sauen? Da det du har brakt til meg er et resultat av vold, vil jeg ikke ha det».

Hyenen la da hodet på bakken og bøyde beina, og på sine knær, som om den hadde vært et menneske, ba den ham om å ta skinnet. Han sa da til hyenen: «Men jeg har akkurat sagt til deg at jeg ikke vil ha det, hvis du da ikke lover meg dette: Jeg vil ikke skade de fattige ved å spise deres sauer». Da beveget hyenen hodet kraftig opp og ned, som om den lovet eremitten dette. Igjen gjentok han til den: «Hvis du ikke lover meg dette og sier: `Jeg vil ikke drepe et levende dyr'. Fra i dag skal du spise ditt bytte når det er dødt. Hvis du er i nød, leter og ikke finner noe mat, kom hit, så skal jeg gi deg brød. Fra nå av skal du ikke skade noe dyr».

Da bøyde hyenen hodet til jorden, falt på kne og bøyde potene, beveget hodet opp og ned og så ham i ansiktet som om hun lovet ham det. Og den gamle mannen kjente i sitt hjerte at dette var Guds vilje, og han priste Gud som var med Daniel i løvehulen og ga dyrene forstand, at han nå hadde gitt denne hyenen forstand og latt ham selv forstå at dette var Guds vilje». Deretter tok han imot skinnet fra hyenen, som gikk bort. Fra tid til annen oppsøkte den eremitten. Hvis den ikke hadde funnet mat, kom den til ham, og han kastet et brød til henne. Dette gjorde den mange ganger. Og den gamle mannen sov på saueskinnet til sin død.

Makarios regnes som den første eremitten i ørkenen i Sketis. Det synes som om han kan ha opplevd stigmatisering i likhet med den hellige Frans av Assisi 900 år senere. Han døde i 390 under en besøksreise til munkekoloniene i den nitriske ørken ved Kairo. Hans minnedag er 15. januar, mens østkirkene feirer ham den 19. januar sammen med Makarios den Yngre. Han nevnes i den koptiske messens «anafora» og hans navn står i Martyrologium Romanum. Flere klostre i den libyske ørken bærer fortsatt navnet St. Makarios.

Mange anekdoter om ham finnes i Apothegmata Patrum og i Palladius' historie om det tidlige munkevesenet, «Historia Lausiaca», men det er ingen grunn til å tro at alle er autentiske. Palladius, som senere ble biskop av Helenopolis, var en tid disippel av Makarios den Yngre'. Det har for øvrig vært mye sammenblanding mellom Makarios den Eldre og den Yngre. Et betydelig antall skrifter, inkludert mange prekener, har blitt tilskrevet Makarios den Eldre - de fleste trolig feilaktig.

I kunsten fremstilles Makarios som en gammel eneboer med langt, hvitt hår og kledd i en drakt av blader, knelende i en hule. I venstre hånd holder han en bok, mens han i høyre hånd har et kors. Demoner truer ham og foran ham ligger en hodeskalle. Han har ofte en eremittstav (Makariosstav). Han kan være omgitt av to løver, noe som gjør at han blandes sammen med den hellige Onofrios.

Kilder: Attwater/John, Attwater/Cumming, Farmer, Butler (I), Benedictines, Bunson, Delaney, Schauber/Schindler, Melchers, Gorys, KIR, CE, CSO, Patron Saints SQPN, Ecole - Kompilasjon og oversettelse: p. Per Einar Odden - Sist oppdatert: 2001-02-16 23:08

SOURCE : http://www.katolsk.no/biografier/historisk/makar_de

Voir aussi : http://www.theologica.fr/!_Pg_Patristique_Theologiens&OrdresMonastiques_1/ALBOCICADE%20%20Les%20cigales%20Eloquentes/Macaire-le-grand-pdf.pdf