mercredi 24 septembre 2014

Bienheureuse ÉMILIE TAVERNIER-GAMELIN, religieuse et fondatrice


Bienheureuse Émilie Tavernier-Gamelin

Religieuse canadienne (+ 1851)

"Par le Pape Jean-Paul II, sa vertu héroïque fut promulguée le 23 décembre 1993 et, après la reconnaissance officielle d'un miracle attribué à son intercession, le 18 décembre 2000, le Souverain Pontife proclame sa béatification le 7 octobre 2001, la proposant au peuple de Dieu comme un modèle de sainteté, par une vie toute vouée au service de ses frères et sœurs les plus démunis de la société. Sa fête liturgique est fixée au 23 septembre, jour anniversaire de son décès en 1851."

Source site du Vatican.

Fêtée le 24 septembre au Canada.

Voir aussi sur le site internet du diocèse d'Edmundston (Canada).

À Montréal au Canada, l'an 1851, la bienheureuse Émilie Tavernier, religieuse. Après la mort de son mari et de ses enfants, elle se dévoua auprès des indigents et fonda la Congrégation des Sœurs de la Providence pour le service des orphelins, des vieillards et des aliénés.

Martyrologe romain

«Plus vous ferez mémoire de Mère Gamelin, plus vous vivrez de son esprit.

Vous trouverez toujours dans ce souvenir la source de charité qui unit les cœurs, la force qui produit le dévouement et le désir de pratiquer les vertus qui ont brillé en elle, surtout dans l'exercice de la charité.»

(Mgr Ignace Bourget, 4 septembre 1876)

SOURCE : https://nominis.cef.fr/contenus/saint/10125/Bienheureuse-%C3%89milie-Tavernier-Gamelin.html


Emilie Tavernier 

Emilie Tavernier est née à Montréal, au Canada, le 19 février 1800, de parents modestes, mais vertueux et travailleurs. Elle est la dernière des quinze enfants issus de l'union Tavernier-Maurice; ils partirent bientôt pour le ciel, mais ils laissèrent à leurs enfants une éducation chrétienne marquée par la présence de la Providence en leur vie.

A l'âge de 4 ans, Emilie fut confiée à une tante paternelle qui reconnut déjà en sa pupille une propension sensible pour les pauvres et les malheureux.

Chez son frère devenu veuf, elle se porte à son secours — elle a 18 ans — sans aucune rémunération, mais à la seule condition d'avoir une table toujours ouverte pour les mendiants qui se présentent, — table qu'elle nomme avec amour: «la Table du Roi».

En 1823, elle épouse Jean-Baptiste Gamelin, un pomiculteur de profession en qui elle a trouvé un ami des pauvres qui rejoint ses propres aspirations. Trois enfants naissent en leur foyer, mais il est assombri par le décès de ceux qu'elle accueille avec amour et dévouement, y compris celui de son époux, avec qui elle vivait heureuse et fidèle à l'engagement matrimonial qui était le leur.

Quoique confrontée à ces multiples épreuves, elle ne se replie pas sur sa souffrance, mais elle trouve en la Vierge des Douleurs le modèle qui orientera toute sa vie!

Sa prière et sa contemplation de la Vierge au pied de la croix lui ouvrent la voie à une charité toute compatissante pour tous ceux qui sont en proie à une souffrance, quelle qu'elle soit. Son époux, ses enfants, ce sont eux maintenant!

Un pauvre déficient intellectuel et sa vieille maman ouvrent la liste de ceux qui bénéficieront, non seulement des ressources que lui a léguées son époux, mais plus encore de son temps, de son dévouement, de son bien-être, de ses loisirs, de sa santé même. Sa maison devient la leur, et elle multipliera les refuges pour abriter leur indigence. Personnes âgées, orphelins, prisonniers, immigrés, sans-travail, sourds-muets, jeunes ou couples en difficultés, handicapés physiques ou intellectuels connaissent bien sa demeure qu'on appelle spontanément: «Maison de la Providence», parce qu'elle même est une «vraie providence».

A domicile, comme à la prison, auprès des malades comme des bien-portants, Emilie est accueillie parce qu'elle apporte réconfort et assistance. Elle est vraiment l'Evangile en action: «Ce que vous faites au plus petit d'entre les miens, c'est à moi que vous le faites».

Parentes et amies se groupent autour d'elle pour la seconder et l'aider; d'autres par ailleurs, s'expliqueront mal un tel dévouement jusqu'à dire: «Madame Gamelin n'avait pas assez de folles, d'autres s'ajoutent», en voyant s'ouvrir un nouveau refuge.

Quinze années durant, elle multipliera ses actes «héroïques» de dévouement, sous l'œil reconnaissant et approbateur de l'évêque Jean-Jacques Lartigue d'abord, puis du second évêque de Montréal, Mgr Ignace Bourget. Une existence si précieuse pour leurs ouailles ne pourrait disparaître, sans une relève assurée.

Lors d'un voyage à Paris, en 1841, l'évêque Bourget sollicite des Filles de Saint-Vincent de Paul, quelques recrues pour l'œuvre de Madame Gamelin, afin d'établir les bases d'une communauté religieuse. Sur leur réponse affirmative, Montréal verra se lever un nouvel édifice pour les accueillir. Mais, en dernière heure, les religieuses attendues ne viennent pas et la Providence a d'autres desseins.
L'œuvre de Madame Gamelin subsistera envers et malgré tout!

L'évêque Bourget en appellera à son propre diocèse et les recrues canadiennes seront dirigées chez Madame Gamelin qui les formera à l'œuvre de charité compatissante qu'elle assume avec tant de dévouement, à la mission de Providence qu'elle proclame en des actes qui parlent plus fort encore que des paroles.
En la Maison de la Providence, des Sœurs de la Providence naissent dans l'Eglise de Montréal, et Emilie Tavernier-Gamelin joindra le groupe des premières religieuses comme novice d'abord, puis comme leur mère et leur fondatrice. La première profession reli-gieuse eut lieu le 29 mars 1844.

Et les besoins des pauvres, des malades, des immigrés etc. ne cessent de grandir, dans une ville, dans une société, en voie de développement.

La Communauté naissante connaîtra ses heures sombres, quand des décès en temps d'épidémie viendront diminuer ses effectifs, quand l'évêque Bourget mettra en doute, sous l'influence d'une religieuse ombrageuse, la bonne volonté même de la supérieure, mais la fondatrice restera debout au pied de la croix, à l'exemple de la Vierge des Douleurs, son modèle depuis les heures pénibles de sa viduité. L'évêque Bourget reconnaîtra lui-même sa grandeur d'âme et sa générosité poussée jusqu'à l'héroïsme.

La nouvelle communauté grandira, elle aussi, pour répondre aux besoins de l'heure: les Sœurs de la Providence verront leur nombre se multiplier jusqu'à 50, au moment où la Fondatrice elle-même succombera, victime de l'épidémie du choléra, en 1851, huit ans seulement après le lancement de la communauté de la Providence. Ses filles recueilleront sur ses lèvres mourantes, l'ultime testament de leur mère: humilité, simplicité, charité, surtout charité.

Depuis ces modestes débuts, 6147 jeunes filles se sont engagées à la suite d'Emilie Tavernier-Gamelin; on les retrouve aujourd'hui au Canada, aux Etats-Unis, au Chili, en Argentine, en Haïti, au Cameroun, en Egypte, aux Philippines et au Salvador.

Par le Pape Jean-Paul II, sa vertu héroïque fut promulguée le 23 décembre 1993 et, après la reconnaissance officielle d'un miracle attribué à son intercession, le 18 décembre 2000, le Souverain Pontife proclame sa béatification le 7 octobre 2001, la proposant au peuple de Dieu comme un modèle de sainteté, par une vie toute vouée au service de ses frères et sœurs les plus démunis de la société. Sa fête liturgique est fixée au 23 septembre, jour anniversaire de son décès en 1851.



CHAPELLE PAPALE POUR LA BÉATIFICATION DE 7 SERVITEURS DE DIEU

HOMÉLIE DU PAPE JEAN PAUL II

Dimanche 7 octobre 2001


1. "Le juste vivra par sa fidélité" (Ha 2, 4):  c'est avec ces paroles pleines de confiance et d'espérance que le prophète Habaquq s'adresse au peuple d'Israël à un moment particulièrement tourmenté de son existence. Relues par l'Apôtre Paul à la lumière du mystère du Christ, ces mêmes paroles sont utilisées afin d'exprimer un principe universel:  c'est à travers la foi que l'homme s'ouvre au salut qui lui vient de Dieu.

Nous avons aujourd'hui la joie de contempler ce grand mystère de salut rendu actuel avec les nouveaux bienheureux. Ce sont eux les justes qui, en raison de leur foi, vivent aux côtés de Dieu pour l'éternité:  Ignazio Maloyan, Evêque et martyr; Nikolaus Gross, père de famille et martyr; Alfonso Maria Fusco, prêtre; Tommaso Maria Fusco, prêtre; Emilie Tavernier-Gamelin, religieuse; Eugenia Picco, vierge; Maria Euthymia Uffing, vierge.

Ces frères illustres, à présent élevés à la gloire des autels, ont su traduire leur indomptable foi dans le Christ en une extraordinaire expérience d'amour envers Dieu et de service envers leur prochain. 
Mgr Ignace Maloyan

2. Mgr Ignace Maloyan, mort martyr à l'âge de 46 ans, nous rappelle le combat spirituel de tout chrétien, dont la foi est exposée aux attaques du mal. C'est dans l'Eucharistie qu'il puisait, jour après jour, la force nécessaire pour accomplir avec générosité et passion son ministère de prêtre, se consacrant à la prédication, à la pastorale des sacrements et au service des plus pauvres. Tout au long de son existence, il a pleinement vécu la parole de saint Paul:  "Ce n'est pas un esprit de peur que Dieu nous a donné, mais un esprit de force, d'amour et de raison" (2 Tm 1, 14.7). Devant les dangers de la persécution, le bienheureux Ignace n'accepta aucun compromis, déclarant à ceux qui faisaient pression sur lui:  "A Dieu ne plaise que je renie Jésus mon Sauveur. Verser mon sang en faveur de ma foi est le plus vif désir de mon coeur!". Que son exemple éclaire aujourd'hui tous ceux qui veulent être de vrais témoins de l'Evangile, pour la gloire de Dieu et pour le salut de leurs frères!

Soeur Emilie Tavernier-Gamelin

3. Dans sa vie de mère de famille et de religieuse fondatrice des Soeurs de la Providence, Emilie Tavernier-Gamelin a été le modèle d'un courageux abandon à la Providence. Son attention aux personnes et aux situations la conduisit à inventer des formes nouvelles de charité. Elle avait un coeur ouvert à toute détresse, servant spécialement les pauvres et les petits, qu'elle désirait traiter comme des rois. Considérant qu'elle avait tout reçu du Seigneur, elle donnait sans compter. Tel était le secret de sa joie profonde, même dans l'adversité. Dans un esprit de totale confiance en Dieu et avec un sens aiguisé de l'obéissance, tel le "serviteur quelconque" de l'Evangile, elle accomplit son devoir d'état comme un commandement divin, voulant faire en tout la volonté du Seigneur. Que la nouvelle bienheureuse soit un modèle de contemplation et d'action pour les Soeurs de son Institut et pour les personnes qui travaillent avec elles!

Nikolaus Gross

4. Les deux nouveaux bienheureux allemands nous ramènent à une période sombre du XXème siècle. Tournons le regard vers le bienheureux Nikolaus Gross, journaliste et père de famille. Il comprit avec sagacité que l'idéologie national-socialiste ne pouvait pas s'accorder avec la foi chrétienne. Il prit courageusement la plume pour défendre la dignité des personnes. Nikolaus Gross aimait beaucoup sa femme et ses enfants. Toutefois, à aucun moment le lien qui l'unissait à sa famille ne lui fit abandonner le Christ et son Eglise. Il savait bien que "si aujourd'hui nous n'engageons pas notre vie, comment pourrons-nous ensuite prétendre nous trouver aux côtés de Dieu et de notre peuple".

C'est en raison de cette conviction qu'il fut conduit à l'échafaud, mais les portes du ciel s'ouvrirent à lui. Dans le bienheureux martyr Nikolaus Gross se réalisa ce qu'avait prédit le prophète:  "Le juste vivra par sa fidélité" (Ha 2, 4).

Soeur Euthymia Uffing

5. Soeur Euthymia a rendu un témoignage d'un tout autre genre. Cette soeur clémentine s'est consacrée au soin des malades, en particulier des prisonniers de guerre et des immigrés. Elle fut même appelée "Maman Euthymia". Après la guerre, elle dut s'occuper d'une blanchisserie au lieu de prendre soin des malades. Elle aurait certainement préféré servir les personnes plutôt que les machines. Malgré tout, elle demeura une soeur pleine de compassion, ayant un sourire amical et une bonne parole pour tous. Elle exprimait ainsi son désir:  "Le Seigneur doit m'utiliser comme un rayon de soleil qui illumine chaque jour". Elle vécut selon la devise suivante:  quoi que nous fassions, nous ne sommes toujours que "des serviteurs inutiles; nous avons fait ce que nous devions faire" (Lc 17, 10). Sa grandeur se trouve dans la foi dans les petites choses.

Dom Alfonso Maria Fusco

6. "Si vous aviez de la foi comme un grain de sénevé...", s'exclame Jésus en conversant avec ses disciples (Lc 17, 6).

Ce fut une foi ferme et authentique qui guida l'oeuvre et la vie du bienheureux dom Alfonso Maria Fusco, fondateur des Soeurs de Saint Jean-Baptiste. Dès sa jeunesse, le Seigneur avait placé dans son coeur le désir  passionné de consacrer sa vie au service des plus pauvres, en particulier des enfants et des jeunes, qu'il rencontrait en grand nombre dans sa ville natale d'Angri, en Campanie. C'est pour cette raison qu'il entreprit le chemin du sacerdoce et devint, dans un certain sens, "le Don Bosco du Sud". Dès le début, il souhaita engager dans son oeuvre plusieurs jeunes qui partageaient son idéal, en leur proposant comme devise les paroles de saint Jean Baptiste:  "Parate viam Domini", "Préparez le chemin du Seigneur" (Lc 3, 4). Confiants dans la divine Providence, le bienheureux Alfonso Maria et les Soeurs baptistines ont accompli une oeuvre bien supérieure à leurs propres attentes. D'une simple maison d'accueil est né un Institut, qui est aujourd'hui présent dans seize pays et dans quatre continents, aux côtés des "humbles" et des "derniers".

Dom Tommaso Maria Fusco

7. La singulière vitalité de la foi, attestée par l'Evangile d'aujourd'hui, apparaît également dans la vie et dans l'activité de dom Tommaso Maria Fusco, fondateur de l'Institut des Filles de la Charité du Très Précieux Sang. En vertu de la foi il sut vivre, dans le monde, la réalité du Royaume de Dieu d'une façon toute particulière. Parmi ses prières, l'une d'entre elles lui était particulièrement chère:  "Je crois en toi, mon Dieu; fais croître ma foi". Telle est précisément la requête que les Apôtres adressent à Jésus dans l'Evangile d'aujourd'hui (cf. Lc 17, 6). Le bienheureux Tommaso Maria avait en effet compris que la foi est avant tout un don, une grâce. Personne ne peut la conquérir ou la gagner tout seul. On peut seulement la demander, l'implorer d'En-haut. C'est pourquoi, illuminés par le précieux enseignement du nouveau bienheureux, ne nous lassons jamais d'invoquer le don de la foi, car "le juste vivra par sa fidélité" (Ha 2, 4).

Eugenia Picco

8. La synthèse vitale entre contemplation et action, assimilée à partir de la participation quotidienne à l'Eucharistie, fut le fondement de l'expérience spirituelle et de l'élan de charité d'Eugenia Picco. Au cours de sa vie, elle s'efforça toujours de se mettre à l'écoute de la voix du Seigneur, selon l'invitation de la liturgie dominicale d'aujourd'hui (cf. Refrain  du  Psaume responsorial), en ne se soustrayant jamais aux tâches que l'amour envers le prochain lui demandait. A Parme, elle s'occupa des personnes pauvres, répondant aux besoins des jeunes et des familles indigentes et assistant les victimes de la guerre qui, en cette période, ensanglantait l'Europe. Même face à la souffrance, avec les inévitables moments de difficulté et d'égarement que celle-ci comporte, la bienheureuse Eugenia Picco sut transformer l'expérience de la douleur en occasion de purification et de croissance intérieure. La nouvelle bienheureuse, nous apprend l'art d'écouter la voix du Seigneur, afin d'être des témoins crédibles de l'Evangile de la charité en cette première partie du millénaire.

La vocation à la sainteté

9. "Mirabilis Deus in sanctis suis!". Avec les Communautés dans lesquelles les nouveaux bienheureux ont vécu et pour lesquelles ils ont prodigué leurs meilleures énergies humaines et spirituelles, nous voulons rendre grâce à Dieu, "admirable dans ses saints". Dans le même temps, nous lui demandons, par leur intercession, de nous aider à répondre avec une ardeur renouvelée à la vocation universelle à la sainteté. 
Amen!

A l'issue de la Messe de béatification, et après la prière de l'Angelus, le Saint-Père a salué les pèlerins de langue française: 

Je vous salue, chers pèlerins venus de différents pays pour les béatifications de ce jour. Puissent ces nouvelles figures de sainteté, en particulier Mgr Maloyan et Soeur Emilie Gamelin, vous aider à devenir vous-mêmes des saints, dans la vie qui est la vôtre, en donnant un éloquent témoignage quotidien de votre amour pour le Christ et pour vos frères et soeurs, notamment les plus pauvres!




Bienheureuse Émilie Gamelin

Émilie Tavernier est née le 19 février 1800, à Montréal. Devenue orpheline de père et mère à 4 ans, elle fut adoptée par sa tante madame Perreault et son oncle. Elle vécut toute son enfance et son adolescence sur la rue Saint-Vincent à Montréal. 

À 23 ans, Émilie épouse Jean-Baptiste Gamelin, bourgeois et rentier âgé de 50 ans. Ses deux enfants meurent en bas âge et elle perd son époux en 1827. Son troisième enfant posthume succombe l’année suivante. Lui survivent un handicapé mental et sa mère que le couple avait hébergés. Plongée dans le deuil, elle trouve la consolation dans les œuvres de charité. 

Début d’une grande œuvre 

La jeune veuve vend une partie de ses immeubles pour subvenir aux besoins des pauvres en aumône et en œuvres de charité. Elle ouvre un premier refuge sur la rue Saint-Laurent, où elle accueille une quinzaine de sexagénaires. En 1831, elle en établit un second sur la rue Saint-Philippe. Puis, elle crée une Société de neuf dames patronnesses, connue par la suite sous le nom de Dames de Charité. 

Le choléra des années 1832 à 1834 leur amène de nombreuses infirmes. L’œuvre s’élargit lors de l’insurrection de 1837. Émilie s’empresse de visiter les nombreux détenus politiques pour les consoler. Le 18 septembre 1841, la législature accordait à l’Institut l’incorporation civile sous le titre « Corporation de l’Asile des femmes âgées et infirmes de Montréal ». 

Les Sœurs de la Providence 

Au cœur de leur engagement, sept jeunes filles demandent à se consacrer au service des pauvres et des infirmes. La prise d’habit eut lieu le 25 mars 1843. Une novice ayant quitté quatre mois plus tard, Émilie prend sa place. L’évêque, Mgr Bourget, lui demande, avant de l’admettre, de visiter les couvents de Saint-Vincent-de-Paul aux États-Unis pour y recueillir les constitutions et voir comment vit cette communauté. 

Elle fit ensuite sa profession le 29 mars 1844. On y fit lecture du document qui érigeait canoniquement l’Institution des Sœurs de Charité de la Providence. Le lendemain, Sœur Gamelin fut élue supérieure. 

L’œuvre de charité de la jeune communauté prend rapidement de l’ampleur un peu partout à Montréal, tant les besoins sont criants. Mère Gamelin ouvre des hospices, des maisons pour les malades mentaux, les sourdes-muettes, les orphelins, les prêtres âgés, les infirmes, et même des écoles. Les sœurs visitent aussi à domicile des pauvres et des malades, sans oublier les prisonniers. 
De plus, l’immigration irlandaise (1847-1848) amène à Montréal environ 6 000 personnes dont un grand nombre périrent du typhus. En 1849, le choléra sévit dans la ville, et avec l’approbation du maire, M. Raymond Fabre, la supérieure ouvre l’hôpital Saint-Camille durant quelques mois. 

Mère Gamelin meurt à l’Asile de la Providence, victime du choléra, à 51 ans, le 23 septembre 1851. 

Depuis mai 2000, une statue d’elle se trouve à la station de métro Berri-UQAM, située sur la place qui porte son nom, en hommage à sa grande œuvre de charité à Montréal. 

Émilie Gamelin a été béatifiée le 7 octobre 2001.

Liens intéressants :

Soeurs de la Providence / Musée Providence

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Bienheureuse ÉMILE TAVERNIER-GAMELIN

Fondatrice et première supérieure générale des Sœurs de la Charité de la Providence, à Montréal (Québec). Béatifiée par le pape Jean-Paul II le 7 octobre 2001.

"Figure dominante de la société québécoise, elle ouvre des maisons afin de donner asile aux vieillards et aux infirmes. L'oeuvre qu'elle dirigeait depuis 1830 fut transformée en institution religieuse. En 1843, la congrégation des Soeurs de la Providence était née. L'Institut a connu un développement remarquable au service des femmes âgées, des orphelines, des sourdes-muettes et des malades mentaux." ("Émilie Gamelin", Mouvement estrien pour le français)

"Elle avait un cœur ouvert à toute détresse, servant spécialement les pauvres et les petits, qu’elle désirait traiter comme des rois" (Jean-Paul II)

Biographie

1. Enfance et jeunesse

La famille était originaire d’Amiens, dans la Somme (Picardie). Julien Tavernier, le grand-père, vint au Canada avec le grade de sergent d’infanterie dans le régiment du chevalier de La Corne. Le 15 mai 1749, il épousait, à Montréal, Marie-Anne Girouard; et il périt, en juillet 1756, près de Champlain, dans une expédition dirigée contre les avant-postes anglais. Son fils, Antoine, époux de Josephte Maurice, eut six enfants, quatre garçons et deux filles, dont Émilie était la dernière.

Elle naquit, le 19 février 1800, au fief de la Providence, avenue Mont-Royal, et fut baptisée, le lendemain, à l’église Notre-Dame de Montréal sous les prénoms de Marie-Émilie-Eugénie. À l’âge de six ans, elle devint orpheline de père et de mère; celle-ci en mourant la confia à la tendresse de Mme Joseph Perrault, veuve, qui vivait dans l’aisance et qui ne tarda point à la placer au pensionnat des Sœurs de la Congrégation de Notre-Dame. À dix-huit ans, Émilie prit la direction de la maison de son frère Antoine, devenu veuf. Elle assistait à la messe chaque matin, visitait les pauvres aux heures libres que lui laissait le ménage. Son frère s’étant remarié, elle alla habiter avec une tante, jusqu’au jour où l’une de ses cousines de Québec l’appela auprès d’elle. Là, elle vit le monde de près. Ses lettres à Mme Nolan, fille aînée de la tante, témoignent de son bon sens, de son tact, de son aimable caractère : elle sut plaire dans la société. Le décès de Mme Perrault, en avril 1821, la ramena à Montréal, où elle pensa entrer au noviciat des Sœurs Grises.

2. Mariage

À l’âge de 23 ans, Émilie épousa Jean-Baptiste Gamelin, bourgeois et rentier de Montréal, âgé de 50 ans. Ayant donné naissance à deux enfants, morts en bas âge, elle perdit son époux, en octobre 1827. L’année suivante, elle vit succomber aussi son troisième enfant posthume.

Elle demanda alors aux œuvres de charité la consolation de ses douleurs. M. Gamelin, avant son mariage, avait recueilli un attardé mental nommé Dodais. « Prends soin de cet infortuné, dit-il en mourant, en souvenir de moi et de mon amour pour toi. » Elle le soigna comme son enfant jusqu’à sa mort. Agé de 30 ans, le pauvre innocent s’écria dans un moment de lueur intellectuelle : « Madame, je vous remercie de toutes vos bontés pour moi. Je vais mourir, je m’en vais au ciel et je prierai pour vous! » Puis, de sa main débile, montrant sa mère qui pleurait à son chevet, il ajouta pour la lui recommander : « C’est ma mère! ».

3. Débuts de l’œuvre

Pour subvenir aux aumônes et aux œuvres de charité, pour fonder un modeste refuge, la jeune veuve dut vendre une partie de ses immeubles. Le 4 mars 1828, elle ouvrit le Refuge de la rue Saint-Laurent, où elle accueillit une quinzaine de sexagénaires et une veuve de 102 ans. En 1831, elle en établit un second dans la rue Saint-Philippe. Puis elle créa une Société de neuf dames patronnesses, connu par la suite sous le nom de Dames de Charité. Le choléra des années 1832 et 1834 leur amena de nombreuses infirmes. M. Olivier Berthelet leur fit don d’une maison située sur la rue Sainte-Catherine, tandis qu’une demoiselle, Madeleine Durand, se donnait au service des hospitalisées. Le 3 mai 1836, 24 vieilles femmes occupèrent la Maison jaune, au coin de la rue Saint-Hubert, et la fondatrice rédigea un règlement de vie à sa communauté naissante.

L’insurrection de 1837 jeta en prison une foule de détenus politiques : Mme Gamelin s’empressa de les visiter et de les consoler. On l’appela « l’ange des prisonniers ». Dès lors, la visite des prisons est restée traditionnelle dans l’Institut de la Providence. En 1839, la fièvre typhoïde la conduisit au bord de la tombe; elle rapporta plus tard (1848) que, dans l’agonie, elle eut une apparition de la Vierge Marie, de son époux, de ses trois enfants et que, reprenant ses sens, elle dit : « Ne pleurez plus, je ne mourrai pas maintenant. » Le 13 décembre 1841, on célébra la première messe au Refuge et l’abbé Prince fut nommé chapelain. Le 2 février 1842, la fondatrice fit en secret le vœu de continence parfaite.

Le 18 septembre 1841, la législature accordait à l’Institut l’incorporation civile sous le titre « Corporation de l’Asile des femmes âgées et infirmes de Montréal ». La Corporation comprenait douze dames : Mme Gamelin, directrice, Mlle Durand, sous-directrice, Mme Nolan, trésorière, les dames P.-J. Lacroix, A. Cuvillier, A.-M. Delisle, E.-R. Fabre, D.-B. Viger, J. Perrault, S. Delorme, Mlle T. Berthelet. Le 6 novembre suivant, Mgr Bourget conféra à la Corporation l’érection canonique; puis, dans un voyage en France, il implora en vain pour l’œuvre au berceau le concours des Filles de Saint-Vincent de Paul.

4. La fondation

Sept jeunes filles sollicitèrent l’honneur de se consacrer au service des pauvres et des infirmes. Mgr Bourget les fit mettre en retraite. La prise d’habit eut lieu le 25 mars 1843; mais l’une des novices étant sortie en juillet, Mme Gamelin occupa sa place. L’évêque de Montréal voulut, avant de l’admettre, qu’elle visitât les couvents de Saint-Vincent de Paul aux Etats-Unis. Elle se rendit, au mois de septembre, à Boston, à New York, à Emmitsburg, et en rapporta une copie des Constitutions. Le 8 octobre 1843, elle prit l’habit et fit sa profession, le 29 mars 1844; pendant la cérémonie, on donna lecture du mandement qui érigeait canoniquement l’Institution des Sœurs de Charité de la Providence. Le lendemain, sœur Gamelin fut élue Supérieure, sœur Vincent-de-Paul assistante, sœur Thibodeau maîtresse des novices et sœur Caron dépositaire. En mai, on fonda l’œuvre des Orphelines et, en septembre, celle des Dames pensionnaires; la maison comptait déjà un personnel de 120 âmes. L’année suivante, l’affluence des pauvres et des infirmes nécessita l’agrandissement de l’Asile. On y ouvrit un Dépôt ou appartement où l’on distribue les secours aux miséreux du dehors. 

Au printemps de 1846, la Mère Gamelin installa deux sœurs à la ferme Saint-Isidore de la Longue-Pointe; le 15 mai, elle ouvrit un hospice à Laprairie de la Madeleine. L’immigration irlandaise (1847-1848) amena à Montréal environ 6000 infortunés qui périrent en grand nombre du typhus. On les accueillit dans les abris de la Pointe-Saint-Charles, où ils reçurent les soins des Sœurs de la Providence et des Religieuses de l’Hôtel-Dieu; les orphelins furent recueillis à l’hospice Saint-Jérôme-Émilien. En 1848, on inaugura, sous le patronage de sainte Blandine, l’Œuvre des Servantes sans place, qui ne vécut malheureusement que peu d’années. Puis, la supérieure se chargea de l’École Saint-Jacques, école gratuite en faveur des enfants pauvres du quartier. Le 15 août, était fondée la mission Sainte-Elisabeth de Joliette, dans le dessein d’instruire les jeunes filles, d’hospitaliser les vieillards et les orphelins, de visiter à domicile les pauvres et les malades. En 1849, le choléra sévit de nouveau en ville; d’accord avec le maire, M. Raymond Fabre, la supérieure ouvrit l’hôpital Saint-Camille, de juillet à septembre. Le 30 novembre, fut inauguré le Tiers-Ordre des Servites de Marie comme auxiliaires et qui se fusionna plus tard avec les Sœurs de l’Institut.

Au printemps de 1850, la fondatrice entreprit un second voyage d’information aux Etats-Unis. En février 1851, elle ouvrait à la Longue-Pointe l’institution des Sourdes-Muettes : ce fut le dernier fleuron de sa couronne. Le 23 septembre, après la visite officielle à ses établissements, elle succomba rapidement à une attaque de choléra et fut inhumée le lendemain.

source: Louis Le Jeune, article « Émilie Gamelin » de son Dictionnaire général de biographie, histoire, littérature, agriculture, commerce, industrie et des arts, sciences, moeurs, coutumes, institutions politiques et religieuses du Canada, Ottawa, Université d'Ottawa, 1931, vol. 1, p. 685-686 (ouvrage du domaine public)

Documentation

Dubuc, Jean-Guy. Mère Émilie Gamelin: La meilleure amie des pauvres, 1999 (pour enfants)

Mitri, A, O.M.I. Mère Gamelin et sa Cause de Béatification, Montreal, 1978, 16 p.
Mère Gamelin: une femme de compassion, 1984, 80 p.
Nadeau, Eugène, O.M.I. La femme au cœur attentif: Mère Gamelin, Montréal, Sœurs de la Providence, 1969
Robillard, Denise. Emilie Tavernier-Gamelin, Montréal, Éditions du Meridien, 1992

Textes anciens en ligne:

Tessier, Rose-de-Lima. Vie de Mere Gamelin, fondatrice et première supérieure des Soeurs de la charité de la Providence, (Montréal, E. Sénécal, 1900), 360 p. (Notre mémoire en ligne - mode image)

Bourassa, G. (Gustave). Madame Gamelin et les origines de Providence: lecture faite à la clôture du bazar annuel de l'Asile de la Providence, (Montréal, s.n., 1892), 78 p. (Notre mémoire en ligne - mode image)

Giroux, H. (Henri). Une héroïne du Canada: Madame Gamelin et ses oeuvres, (Montréal, s.n., 1885), 87 p. (Notre mémoire en ligne - mode image); on peut aussi télécharger le texte intégral de l'ouvrage en format PDF sur le site de la Bibliothèque nationale du Québec

Date de création : 2012-04-01 | Date de modification : 2013-04-12




TAVERNIER, ÉMILIE (Gamelin) (baptisée Marie-Émilie-Eugène ; elle signait Amélie Tavernier, mais elle s’est surtout fait connaître sous le nom d’Émilie Tavernier), fondatrice et première supérieure des Filles de la charité, servantes des pauvres, née le 19 février 1800 à Montréal, fille d’Antoine Tavernier, voiturier, et de Marie-Josephte Maurice ; décédée le 23 septembre 1851 dans la même ville.
Issue d’un père et d’une mère respectivement d’ascendance picarde et normande mais tous deux de souche montréalaise, Émilie Tavernier est la dernière d’une famille de 15 enfants, dont 6 seulement parviendront à l’âge adulte. En dépit de la situation économique précaire du Bas-Canada au début du xixe siècle, la famille Tavernier n’a pas trop à souffrir de la pauvreté. Durant son enfance et son adolescence, la jeune Émilie connaît cependant des deuils successifs et douloureux. Elle a moins de 4 ans quand sa mère meurt et n’aura que 14 ans à la mort de son père. Dans l’intervalle, elle voit aussi disparaître tour à tour cinq autres parents très chers. Avant de mourir, sa mère avait confié Émilie à sa belle-sœur, Marie-Anne Tavernier, épouse de Joseph Perrault, qui vivait dans une relative aisance. Mère de quatre enfants, dont les deux derniers, Agathe et Joseph, restaient encore à la maison, Mme Perrault aime sa nièce comme sa propre fille. Elle veille à l’éducation et à l’instruction d’Émilie. Puis elle l’envoie quelques années au pensionnat des sœurs de la Congrégation de Notre-Dame où elle fait des études qu’elle termine probablement vers 1815. Émilie retourne par la suite chez sa tante. En 1818, elle va s’occuper de son frère François qui vient de perdre sa femme. Lorsqu’elle revient dans son foyer d’adoption l’année suivante, sa tante, trop âgée et infirme, confie Émilie à sa fille Agathe, maintenant veuve de Maurice Nowlan, de 13 ans son aînée, qui deviendra sa confidente et pour ainsi dire sa troisième mère.
À l’âge de 19 ans, tout en prenant soin de sa tante, Émilie Tavernier fréquente la société. Elle prend un certain plaisir à la vie mondaine et se fait beaucoup d’amis. Sa compagnie est recherchée tant à Montréal qu’à Québec où elle fait deux séjours assez prolongés entre 1820 et 1822 pour aider l’une de ses cousines, Julie Perrault, épouse de Joseph Leblond. Elle entretient alors une correspondance avec sa cousine Agathe à qui elle confie dans une lettre datée du 18 juin 1822 qu’elle a « beaucoup de vocation [...] pour le couvent ». Elle ajoute dans cette même lettre : « les faros j’y renonce pour jamais et au monde aussi, je me fais religieuse vers l’automne ». Pourtant, à la surprise de son entourage, Émilie Tavernier contracte mariage le 4 juin 1823 avec Jean-Baptiste Gamelin, célibataire âgé de 50 ans, bourgeois respectable de Montréal demeurant dans l’élégant faubourg Saint-Antoine et vivant du commerce des pommes. Malgré la différence d’âge, l’union est heureuse, mais ne dure pas cinq ans, car Jean-Baptiste Gamelin meurt le 1er octobre 1827 ; deux des trois garçons nés de ce mariage étaient morts peu après leur naissance et le troisième survivra moins d’un an à son père. C’est dire qu’à 27 ans Émilie Gamelin se retrouve seule.
Veuve pourvue des biens lé-gués par son époux, en pleine jeunesse et en possession de tous ses charmes, Mme Gamelin pourrait très bien refaire sa vie. Les prétendants d’ailleurs ne manquent pas, mais un retournement s’accomplit chez elle. Profondément éprouvée par la perte de son mari et de ses enfants, elle commence à s’intéresser, sur les conseils de son confesseur, Jean-Baptiste Bréguier-Saint-Pierre, et de Mgr Jean-Jacques Lartigue*, auxiliaire de l’archevêque de Québec à Montréal, aux œuvres de charité afin de trouver un réconfort à sa douleur. Vers la fin de 1827, elle adhère à deux associations de secours mises sur pied par les sulpiciens, à savoir la Confrérie du bien public, ayant pour but de trouver du travail à un grand nombre de chômeurs, et l’Association des dames de la charité, fondée pour venir en aide aux victimes de la pauvreté et de la misère alors très répandues à Montréal. Les visites à domicile et la distribution d’aumônes – dons charitables et argent recueillis au cours de quêtes auprès des bien nantis – constituent les principales œuvres des Dames de la charité. L’année suivante, Mme Gamelin s’agrège également à la Confrérie de la Sainte-Famille dont le but est l’avancement spirituel de ses membres et la promotion de l’action apostolique. Au sein de ces divers organismes, Mme Gamelin fait preuve de dévouement et développe son sens de l’organisation. Elle prête aussi son concours pendant quelque temps à l’Institution charitable pour les filles repenties, établie par Agathe-Henriette Huguet-Latour, veuve de Duncan Cameron McDonell, en 1829. C’est probablement à cette époque qu’elle commence à se dépouiller des propriétés dont elle affecte le produit de la vente au soulagement des pauvres.
Au cours de ses visites à domicile, Mme Gamelin compatit à la détresse physique et morale des femmes âgées, malades ou infirmes, dépourvues de toutes ressources humaines et condamnées à mourir seules dans leur logis insalubre. Pour les secourir, elle ouvre le 4 mars 1830 un premier refuge au coin des rues Saint-Laurent et Sainte-Catherine dans un immeuble mis à sa disposition par le curé de la paroisse Notre-Dame de Montréal, Claude Fay. Le refuge devient bientôt étroit et, l’année suivante, elle loue un nouveau refuge, rue Saint-Philippe, dont elle prend la direction et où elle cohabite avec ses 15 premières pensionnaires. L’œuvre de la Providence commence alors à prendre forme. En 1832 et 1834, des épidémies de choléra frappent durement le Bas-Canada. Malgré sa peur de contracter cette maladie, Mme Gamelin visite régulièrement les cholériques et porte secours aux familles éplorées de Montréal. En 1836, le refuge de la rue Saint-Philippe est devenu à son tour trop étroit. Mme Gamelin s’adresse alors à Antoine-Olivier Berthelet*, riche homme d’affaires et philanthrope de Montréal. Le 14 mars, celui-ci fait don d’une maison située au coin des rues Sainte-Catherine et Lacroix (rue Saint-Hubert), près du futur siège de l’évêché. Le 13 mai, après plusieurs années de luttes religieuse et politique, la circonscription ecclésiastique de Montréal est érigée en diocèse et, le 8 septembre, Mgr Lartigue devient le premier titulaire de la dignité d’évêque de Montréal. À l’époque de la rébellion, Mme Gamelin obtient des autorités la permission de visiter les patriotes emprisonnés et condamnés à mort qu’elle met en contact avec leurs familles et dont elle aide à soulager les souffrances. Sunnenée, elle tombe gravement malade en mars 1838, atteinte de fièvre typhoïde. Elle parvient cependant à se rétablir et reprend son activité peu après.
En 1840, à la mort de Mgr Lartigue, Mgr Ignace Bourget* est promu évêque de Montréal. Cette même année marque aussi le début de l’époque du réveil religieux au Bas-Canada. Mgr Bourget projette la fondation d’une œuvre capable de répondre aux besoins des pauvres de Montréal. Il n’est pas question pour lui cependant de fonder une communauté religieuse pour s’en occuper. Le 3 mai, il se rend en Europe et notamment en France où il travaillera à faire venir quelques Filles de la charité de Saint-Vincent-de-Paul pour assurer la permanence de l’œuvre projetée. Durant son absence, l’Assemblée législative de la province du Canada reconnaît le 18 septembre 1841 l’existence légale du refuge de Mme Gamelin sous le nom d’Asile de Montréal pour les femmes âgées et infirmes. Peu après son retour, Mgr Bourget exprime le 16 octobre son intention de confier l’œuvre de Mme Gamelin aux Filles de la charité de Saint-Vincent-de-Paul ; le même jour, les dames de la corporation de l’asile, dont Mme Gamelin, décident d’acheter un terrain pour y bâtir une maison à laquelle elles donnent le nom d’asile de la Providence. Le 27 octobre, elles élisent Mme Gamelin directrice de la corporation et, le 6 novembre, sous l’impulsion de cette dernière sans doute, elles font l’achat d’un terrain borné par les rues Sainte-Catherine, Lacroix et Mignonne (boulevard de Maisonneuve), tout près du palais épiscopal. Le 20 décembre, elles décident de faire commencer sans délai la construction de l’édifice. L’asile de la Providence voit ainsi le jour. Le 16 février 1842, Mme Gamelin fait don de sa dernière propriété à la corporation de l’asile.
Le 8 novembre de cette année-là, Mgr Bourget apprend que les Filles de la charité de Saint-Vincent-de-Paul ne peuvent pas venir à Montréal. Il décide alors de fonder une communauté religieuse sur place et de confier à celle-ci la direction du nouvel asile. Le 25 mars 1843, sept jeunes filles répondent à son appel et, sous la direction du chanoine Jean-Charles Prince, futur coadjuteur de l’évêque de Montréal et premier évêque de Saint-Hyacinthe, elles commencent un noviciat. Mme Gamelin ne figure pas parmi les novices, mais Mgr Bourget, voulant l’associer à son projet, l’autorise à remplir la fonction de supérieure auprès de ces dernières. Le 8 juillet, l’une des novices se désiste et Mme Gamelin peut prendre sa place. Cependant, avant que celle-ci n’entre au noviciat, Mgr Bourget l’envoie aux États-Unis pour prendre des informations sur l’organisation des œuvres charitables et de la vie religieuse des Sisters of Charity, fondées par Elizabeth Ann Bayley Seton à Emmitsburg, dans le Maryland, en 1809. Elle rapporte une copie de la règle manuscrite de saint Vincent de Paul que l’évêque de Montréal voulait donner à sa nouvelle communauté canadienne. Peu après son retour, le 8 octobre, elle prend l’habit des novices. Le 29 mars 1844, Mgr Bourget donne au cours d’une cérémonie le statut canonique aux Filles de la charité, servantes des pauvres, connues par la suite sous le nom de Sœurs de la charité de la Providence (Sœurs de la Providence). Puis Mme Gamelin prononce avec les six autres novices les vœux de chasteté, de pauvreté, d’obéissance et celui de servir les pauvres, et reçoit le nom de mère Gamelin. Le lendemain, mère Gamelin est élue supérieure de l’institut des Sœurs de la charité de la Providence.
Sous la direction de mère Gamelin, le jeune institut se développe et ne tarde pas à mettre sur pied plusieurs nouvelles œuvres. En 1844, les Sœurs de la charité de la Providence accueillent des orphelines et des dames pensionnaires âgées. En 1845, elles ouvrent l’hospice Saint-Joseph, destiné à loger des prêtres âgés ou infirmes. La même année, elles ouvrent un bureau de placement pour les personnes qui cherchent du travail domestique et pour celles qui en offrent ; elles commencent aussi à s’occuper des malades mentaux. En 1846, elles ouvrent deux autres maisons, l’une à Longue-Pointe (Montréal) et l’autre à Laprairie (La Prairie). En 1847, mère Gamelin se porte au secours des victimes de l’épidémie de typhus et prend en charge l’hospice Saint-Jérôme-Emilien, destiné à hospitaliser les enfants des immigrés irlandais morts de cette maladie ; elle accepte également d’envoyer quelques religieuses enseigner à l’école Saint-Jacques qui manque alors de personnel. En 1849, mère Gamelin ouvre un lazaret pour venir en aide aux victimes de l’épidémie de choléra. L’œuvre des aliénés connaît à cette époque un essor considérable, et mère Gamelin soumet à Louis-Hippolyte La Fontaine*, procureur général du Bas-Canada, un projet qui aboutira à la création de l’asile de Longue-Pointe. La même année, les Sœurs de la charité de la Providence établissent un couvent à Sainte-Élisabeth, près de L’Industrie (Joliette). En 1850, mère Gamelin fonde un autre couvent à Sorel et fait un second voyage aux États-Unis où elle visite les établissements des Sisters of Charity et en particulier leurs asiles d’aliénés.
À son retour en 1851, mère Gamelin s’occupe de régler les affaires de l’asile de la Providence. Mais son extraordinaire activité charitable des dernières années a eu pour conséquence de miner sa santé. Cette année-là, une nouvelle épidémie de choléra sévit à Montréal. Celle-ci aura raison de la résistance physique amenuisée de mère Gamelin qui meurt en moins de 12 heures le 23 septembre. Le lendemain, mère Gamelin est inhumée dans le caveau de l’asile de la Providence. À sa mort, l’institut des Sœurs de la charité de la Providence compte 51 sœurs professes, 19 novices, 5 postulantes et 7 maisons où sont hébergés 110 femmes pauvres et âgées, certaines mentalement atteintes, 95 orphelins, 6 prêtres infirmes, 16 dames pensionnaires et 700 jeunes élèves.
Mère Gamelin a le mérite d’avoir été la première fondatrice canadienne-française d’une communauté religieuse au Bas-Canada depuis la Conquête. Par le dévouement qu’elle a manifesté envers les vieillards, les malades et les pauvres et par les œuvres qu’elle a fondées et qu’elle a contribué à mettre sur pied, elle y a définitivement ouvert les avenues de la charité aux générations futures dans la première moitié du xixe siècle.
ANQ-M, CE1-51, 20 févr. 1800, 4 juin 1823, 4 oct. 1827, 24 sept. 1851 ; CN1-134, 4 juin 1823.— Arch. des Sœurs de la charité de la Providence (Montréal), Fonds Émilie Gamelin, A3.1 ; A3.5 ; A3.7.— Canada, prov. du, Statuts, 1841, chap. 67.— Mélanges religieux, 30 sept. 1851.— F.-M. Bibaud, le Panthéon canadien (A. et V. Bibaud ; 1891), 102.— [Thérèse Frigon, dite] sœur Paul-du-Sauveur, « Essai de bio-bibliographie de la révérende mère Gamelin, fondatrice des Filles de la charité servantes des pauvres dites Sœurs de la Providence » (thèse de bibliothéconomie, univ. de Montréal, 1958), 1–22.— [L.-A. Huguet-Latour], Annuaire de Ville-Marie, origine, utilité et progrès des institutions catholiques de Montréal [...] (2 vol., Montréal, 1863–1882), 1 : 70–82.— Le Jeune, Dictionnaire, 1 : 685–686.— [J.-P.] Archambault, Sur les pas de Marthe et de Marie : congrégation de femmes au Canada français (Montréal, 1929), 93–99.— [M.-J.-L. Blanchard, dite mère Marie-Antoinette], l’Institut de la Providence : histoire des Filles de la charité servantes des pauvres, dites Sœurs de la Providence (6 vol., Montréal, 1925–1940), 1–2 ; 4 ; Notes historiques, 1799–1893, Sœurs de la Providence (Montréal, 1922), 61.— Gustave Bourassa, Madame Gamelin et les Origines de la Providence (Montréal, 1892), 15, 56–57.— M.-C. Daveluy, l’Orphelinat catholique de Montréal (18321932) (Montréal, 1933), 24–28, 314–316.— N.-E. Dionne, Serviteurs et Servantes de Dieu en Canada : quarante biographies (Québec, 1904), 212–219.— [M.-L. Duchaîne, dite sœur Jean-Baptiste], Biographies de la mère Gamelin et de ses six compagnes fondatrices de l’institut des Filles de charité servantes des pauvres, dites Sœurs de la Providence (Montréal, 1918), 11–56.— Henri Giroux, Une héroïne du Canada : madame Gamelin et ses couvres (Montréal, 1885), 14s., 17s., 21–23.— Maurice Hudon-Beaulieu, Mère Gamelin (Montréal, 1942), 6–27.— Angelo Mitri, Mère Gamelin et sa cause de béatification ([Montréal], 1978), 3–7.— Eugène Nadeau, la Femme au cœur attentif : mère Gamelin (Montréal, 1969).— Pouliot, Mgr Bourget et son temps, 2 : 86–109.— Irène Richer, Un cœur qui bat : itinéraire spirituel de mère Gamelin (Montréal, 1978), 30, 39, 69, 78.— [Rose-de-Lima Tessier, dite sœur Rose-de-Marie], Vie de mère Gamelin, fondatrice et première supérieure des Saurs de la charité de la Providence (Montréal, 1900), 7–10, 12–19, 24–25, 28, 30, 32, 91, 100, 102.— Léon Trépanier, On veut savoir (4 vol., Montréal, 1960–1962), 2 : 179–180.— É.-J.[-A.] Auclair, « le Centenaire des Sœurs de la Providence », la Voix nationale (Saint-Justin, Québec), 17 (1943) : 12–13.— Madeleine Durand, « Mère Gamelin et le service social », SCHÉC Rapport, 28 (1961) : 11–18.— É.-Z. Massicotte, « le Refuge des filles repenties à Montréal », BRH, 46 (1940) : 373–377.
SOURCE : http://agora.qc.ca/Dossiers/Emilie_Gamelin


Historic text about Émilie Gamelin at Place Émilie-Gamelin

Blessed Émilie Tavernier Gamelin


Also known as

  • Émilie Tavernier

Memorial

Profile

Daughter of Antoine Tavernier and Marie-Josephte Maurice, the youngest of 15 childrenOrphaned young, and raised by her aunts. Educated by the Sisters of the Congregation of Notre Dame at the Saint-Jean-Baptiste Street school. Felt drawn from an early age to work with the poor and disadvantaged; when her brother was widowed, the 18 year old Emilie went to help him on one condition – their table would always be open to the hungry who came to the door.

Married Jean-Baptiste Gamelin, a wealthy and pious apple farmer, on 4 June 1823Mother of three sons, all of whom died as childrenWidowed on 1 October 1827. Took Mary, Mother of Sorrows, as her guide for dealing with these losses, and during her time in prayer, she came to see all the poor and needy as her new family. She turned her home and inheritance into a shelter for the poor, for orphanedabandoned or runaway children, the mentally ill, homeless, handicapped, immigrants, and destitute of any form. People began to refer to her home as the House of Providence, and she was soon after to find other residences to help and become such Houses. She worked with prisoners, and cared for the sick, brought in her family and friends to help, and led by her example. For fifteen years she worked on her own, always submitting her ideas to her priest and bishop, and completely obedient to them.

In 1841Bishop Bourget asked the Daughters of Saint Vincent de Paul to send sisters to help Emilie; the congregation agreed, but last minute problems prevented the sisters from leaving Paris. Seeing no outside help available, the bishop then called upon the faithful in his diocese, and Canadian lay women soon presented themselves to help. From this group, under Emilie leadership and by her example, the Sisters of Providence were formed in Montreal. The congregation’s first vows were made on 29 March 1844 with Emilie as novicenun, foundress and Mother Superior.

The new community faced many early trials. There were always problems of funds and resoures, disease thinned their ranks, and internal dissent threatened to lose Emilie the support of her bishop. But the group survived. There were 50 sisters at the time of Emilie’s death, less than eight years after the group’s formation. Over 6,000 Sisters have joined the order over the years, today working in Canada, the United StatesChileArgentinaHaitiCamerooEgypt, the Philippines and El Salvador. At her beatification recognition, Pope John Paul II presented her as a model for all by her life dedicated to the most needy.

Born

Died

Venerated

Beatified

Readings

Humility, simplicity, charity, but above all charity. – Blessed Emilie’s dying words

The new Blessed is a model for the men and women of today. Blessed Emilie’s spiritual life gave her strength for her charitable mission; she emptied herself of all things and found the energy to comfort everyone. Taking her as your model, I encourage you to put yourselves at the service of the poor and of society’s most underprivileged who are God‘s beloved, to alleviate their sufferings and thus make their dignity shine out. – Pope John Paul II during the beatification ceremony for Blessed Emilie

MLA Citation

  • “Blessed Émilie Tavernier Gamelin“. CatholicSaints.Info. 14 November 2019. Web. 24 September 2020. <https://catholicsaints.info/blessed-emilie-tavernier-gamelin/>

SOURCE : https://catholicsaints.info/blessed-emilie-tavernier-gamelin/

Émilie Tavernier 

Émilie Tavernier was born in Montreal, Canada, the 19 of February 1800, of modest parents, who were hard working and virtuous. She is the last born of the 15 children of the marriage of Tavernier – Maurice. Both of her parents died young, but they left to their children a strong Christian education marked by the presence of Providence in their life.

From the age of four, Emilie's care was confided to a paternal aunt who early on recognized in the child a marked sensitivity towards the poor and unfortunate.

When her brother was widowed, Emilie who was 18 years old at the time went to help him out without any thought of remuneration, but with one condition, that they set a table that would always be available for the hungry people who came to the door. A table that she lovingly called: "The Table of the King".

In 1823, Émilie Tavernier married Jean-Baptiste Gamelin, an apple grower by profession, in whom she found a friend of the poor who equaled her own aspirations. Their home was blessed with three children, but the happiness was soon overshadowed by the deaths of these children who had been welcomed with such love and devotion.

During this same period, her husband, the one with whom she had lived so happily in faithfulness to the marriage vows that they had promised, died as well.

Though confronted with these numerous trials, Émilie did not turn in upon herself in sorrow, rather she found in Mary, Mother of Sorrows, the model that would orient her entire life!

Her personal prayer and the contemplation of the Blessed Mother at the foot of the cross awakened within her a sense of profound compassionate charity towards all those who are caught up in sorrow of any kind. These are the individuals who now become as it were, her husband and children.

A poor mentally handicapped child and his elderly mother were the first to benefit, not only from the resources left to her by her husband, but even more so by her time, her devotion, her well-being, her leisure and even her health. Emilie's home becomes their home, and the number of residences multiplies in order to receive the indigent. Elderly persons, orphans, prisoners, immigrants, unemployed people, deaf people, youth or couples in difficulty, people who are physically or mentally handicapped—all will come to know her home which they spontaneously call: "House of Providence" because she herself is a true providence.

At home or at the prison, with the sick or the well off, Emilie is welcomed because she brings comfort and help. She truly is the Gospel in action: "Whatsoever you do for the least of these little ones, so you do unto me".

Family and friends join in to support and help her. Others though, do not understand the work she is doing and in seeing her open yet another home they would say: "Mrs. Gamelin does not have enough sick people, she is gathering up even more".

During a period of fifteen years, she multiplied these "heroic acts of dedication", first under the watchful and grateful eyes of Bishop Jean-Jacques Lartigue, and then later under those of the second Bishop of Montreal, Bishop Ignace Bourget. Such valuable work for their flock cannot disappear without assuring its continuity somehow.

During a trip to Paris, in 1841 Bishop Bourget asks if the Daughters of Saint Vincent de Paul would send sisters for the work of Mrs. Gamelin, establishing thus the foundation of a religious community. Getting an affirmative response from the sisters, Montreal will see the construction of a new building, in order to receive them. But this was not to be, and at the last minute, they who were expected do not come and Providence unfolds other plans.

The work of Mrs. Gamelin will go on in spite of everything.

Bishop Bourget called upon the faithful of his own diocese and soon Canadian recruits were sent to Mrs. Gamelin. Emilie would form them in the work of compassionate charity that she carried out with such dedication, and in the mission of Providence that she proclaimed in acts that speak even louder than words.

So it is that, in the House of Providence, the Sisters of Providence are born in the Church of Montreal. Emilie Tavernier Gamelin will join this group of religious, first as a novice, and then as their Mother Superior and foundress. The first religious profession of vows took place on March 29, 1844.

And the needs of the poor, the sick, the immigrants and the elderly continued to grow in this city and society on its way to development.

The new religious community would know its difficult hours, however. This was especially so, when the deaths during the times of epidemics would decimate their numbers. Then Bishop Bourget will place in doubt, even the goodwill of Mother Gamelin, when he is influenced by the comments of an unhappy Sister. But the foundress will remain standing at the foot of the cross, following on the example of Our Mother of Sorrows, her model from the very first painful hours when she was widowed. Bishop Bourget himself will later acknowledge her greatness of spirit and her generosity carried to the point of heroism.

The new community will grow as well, in order to respond to the needs of the time. The Sisters of Providence had grown to fifty members, at the time when the foundress herself becomes ill and dies of cholera, in the epidemic of 1851. This is only eight years after the beginning of the Providence Community. The sisters will receive from her dying lips the words, "humility, simplicity, charity but above all charity" which is the last testament of Mother Gamelin.

From these modest beginnings, 6147 women will commit themselves over the years to the following of Emilie Tavernier Gamelin. Today the Sisters of Providence are found in Canada, the United States, Chile, Argentina, Haiti, Cameroon, Egypt, the Philippines and Salvador.

Pope John Paul II, on December 23, 1993, decreed that Emilie Tavernier Gamelin lived the virtues to an heroic degree and on December 18, 2000 gave official recognition to a miracle attributed to her intercession. The Holy Father will proclaim her among the blessed on October 7, 2001. Pope John Paul II presents Emilie Tavernier Gamelin to the people of God as a model of holiness, through a life completely dedicated to the service of the most needy persons in society. Her liturgical feast is set for September 23, which is the anniversary of her death in 1851.


SOURCE : http://www.vatican.va/news_services/liturgy/documents/ns_lit_doc_20011007_beat-tavernier_en.html


BEATIFICATION OF 7 SERVANTS OF GOD 

HOMILY OF JOHN PAUL II

Sunday 7 October 2001


1. "The just man shall live by faith" (Hb 2,4):  with these words full of confidence and hope the prophet Habakkuk spoke to the people of Israel at a particularly troubled moment of its history. Reread in the light of the mystery of Christ by the Apostle Paul, the Church can use the same words to express a universal principle:  it is by faith that man is open to the salvation that comes to him from God. 

Today we have the joy of contemplating this great mystery of salvation actualized in the new Blesseds. They are the just who by their faith live close to God in eternity:  Ignatius Maloyan, bishop and martyr; Nikolaus Gross, father of a family and martyr; Alfonso Maria Fusco, priest; Tommaso Maria Fusco, priest; Emilie Tavernier Gamelin, religious woman; Eugenia Picco, virgin; Maria Euthymia Üffing, virgin. These illustrious brothers and sisters, now elevated to the glory of the altars, knew how to translate their invincible faith in Christ into an extraordinary experience of love for God and service to their neighbour.

2. Archbishop Ignatius Maloyan, who died a martyr when he was 46, reminds us of every Christian's spiritual combat, whose faith is exposed to the attacks of evil. It is in the Eucharist that he drew, day by day, the force necessary to accomplish his priestly ministry with generosity and passion, dedicating himself to preaching, to a pastoral life connected with the celebration of the sacraments and to the service of the neediest. Throughout his existence, he fully lived the words of St Paul:  "God has not given us a spirit of fear but a spirit of courage, of love and self control" (II Tim 1,14. 7). Before the dangers of persecution, Bl. Ignatius did not accept any compromise, declaring to those who were putting pressure on him, "It does not please God that I should deny Jesus my Saviour. To shed my blood for my faith is the strongest desire of my heart". May his example enlighten all those who today wish to be witnesses of the Gospel for the glory of God and for the salvation of their neighbour.

3. In her life as mother of a family and religious foundress of the Sisters of Providence, Emilie Tavernier Gamelin was the model of a courageous abandonment to divine Providence. Her attention to persons and to situations led her to invent new forms of charity. She had a heart open to every kind of trouble, and she was especially the servant of the poor and the little ones, whom she wished to treat like kings. She remembered that she had received everything from the Lord and she wanted to give without counting the cost. This was the secret of her deep joy, even in adversity.

In a spirit of total confidence in God and with an acute sense of obedience, like the anonymous servant in the Gospel of today, she accomplished her duty which she considered a divine commandment, wishing above all to do the will of God in everything. May the new Blessed be a model of contemplation and action for the sisters of her institute and for the persons who work with them.

4. Both of the new Blesseds from Germany lead us into the dark time of the twentieth century. Let us focus on Bl. Nikolaus Gross, journalist and father of a family. With the clear insight that the Nazi ideology was incompatible with Christian faith, he courageously took up his pen to plead for the dignity of human beings. Nikolaus loved his wife and children very much. However, the inner bond with his own family never allowed him to pull back from confessing Christ and his Church. It was clear to him, "If we do not risk our life today, how then do we want to justify ourselves one day before God and our people?". For this conviction he submitted to being hanged so that heaven itself might be opened to him. In the Blessed Martyr Nikolaus Gross was accomplished what the prophet foretold "The just man will live on account of his faith" (Hb 1,4).

5. The Blessed Sr Euthymia offered another kind of witness. The Clemens Sister dedicated herself tirelessly to the care of the sick, particularly, of the prisoners of war and of foreign workers. For this reason she was nicknamed "Mamma Euthymia". After the war, she was put in charge of the laundry room rather than of the sick. She would have preferred to serve human beings rather than machines. However, she remained a dedicated sister who had a friendly smile and a kind word for everyone. She had a way of describing her mission:  "The Lord can use me like a ray of sun to brighten the day". This Sister lived the word of the Gospel:  whatever we do, we are only unworthy servants. We have only done our duty" (Lk 17,10). In her faith in small things lies her greatness.

6. "If you had faith like a mustard seed", Jesus exclaimed speaking with his disciples (Lk 17,6). It was a genuine and tenacious faith that guided the work and life of Bl. Alfonso Maria Fusco, founder of the Sisters of St John the Baptist. From when he was a young man, the Lord put into his heart the passionate desire to dedicate his life to the service of the neediest, especially of children and young people, who were plentiful in his native city of Angri in Campania. For this he undertook the path of the priesthood and, in a certain way, become the "Don Bosco of Southern Italy". From the beginning he wanted to involve in his work some young women who shared his ideal and he offered them the words of St John the Baptist, "Prepare the way of the Lord" (Lk 3,4). Trusting in divine Providence, Bl. Alfonso and the Sisters of John the Baptist set up a work that was superior to their own expectations. From a simple house for the welcome of the young, there arose a whole Congregation which today is present in 16 countries and on 4 continents working alongside those who are "little" ones and "last".

7. The outstanding vitality of faith, extolled in the Gospel for today, emerges in the life and activity of Tommaso Maria Fusco, founder of the Institute of the Daughters of Charity of the Precious Blood. By virtue of the faith he knew how to live in the world the reality of the Kingdom of God in a very special way. Among his aspirations, there was one which was his favourite:  "I believe in you, my God, increase my faith". It is this prayer that the Apostles direct to the Lord in the Gospel reading today (cf. Lk 17,6). Bl. Tommaso understood that faith is first of all a gift and a grace. No one can conquer it or obtain it by himself. One can only ask for it, implore it from on high. For that reason, enlightened by the teaching of the new Blessed, we never tire of asking the gift of faith, because "the just man will live by faith" (Hb 1,4).

8. The vital synthesis between contemplation and action, assimilated in the daily participation in the Eucharist, was the foundation of the spiritual experience and the burning charity of Bl. Eugenia Picco. In her life she made every effort to listen to the word of the Lord following the invitation of the Liturgy today (refrain for the responsorial psalm), never drawing back from the service which love of neighbour required. At Parma she took upon herself the poverty of the people responding to the needs of the young and of needy families and assisting the victims of the war that in this period made Europe suffer. Even in the face of suffering, with the inevitable moments of difficulty and bewilderment that it entails, Bl. Eugenia Picco knew how to transform the experience of suffering into an occasion of purification and inner growth. From Bl. Eugenia we can learn the art of listening to the voice of the Lord in order to be credible witnesses of the Gospel of charity in the opening years of the millennium.

9. "God is wonderful in his saints!". With the communities in which the Blessed lived and for which they spent their best human and spiritual energies, we want to thank God, who is "wonderful in his saints". At the same time, we ask Him through their intercession, to help us respond with renewed eagerness to the universal call to holiness. Amen.

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SOURCE : http://www.vatican.va/content/john-paul-ii/en/homilies/2001/documents/hf_jp-ii_hom_20011007_beatification.html


TAVERNIER, ÉMILIE (baptized Marie-Émilie-Eugène; she signed Amélie) (Gamelin), founder and first superior of the Daughters of Charity, Servants of the Poor; b. 19 Feb. 1800 in Montreal, daughter of Antoine Tavernier, a carrier, and Marie-Josephte Maurice; d. there 23 Sept. 1851.
Born of a father and mother, respectively of Picard and Norman ancestry, who were both Montrealers, Émilie Tavernier was the youngest of 15 children, only six of whom reached adulthood. Despite the precarious economic state of Lower Canada at the beginning of the 19th century, the Tavernier family was not impoverished. However, during her childhood and adolescence Émilie experienced a series of painful bereavements. She was not yet four when her mother died, and only 14 at the death of her father. In the intervening period she also suffered the loss of five more beloved relatives. Before her death Émilie’s mother had entrusted the girl to the care of her sister-in-law Marie-Anne Tavernier, the wife of Joseph Perrault, who was quite well off. Mme Perrault had four children, the youngest of whom, Agathe and Joseph, were still at home. She loved her niece as if she were her own daughter and saw to Émilie’s upbringing and education. Then for a couple of years she sent her to the boarding-school run by the Congregation of Notre-Dame, where she remained as a student probably until 1815. Émilie subsequently returned to her aunt’s house. In 1818 she went to look after her brother François, who had just lost his wife. When she came back to her adopted home the following year her aunt, who was now old and infirm, committed her to the care of her daughter Agathe; 13 years her senior and now the widow of Maurice Nowlan, Agathe became Émilie’s confidante and in effect her third mother.
By the age of 19, when she was taking care of her aunt, Émilie Tavernier was frequently to be seen at social gatherings. She rather enjoyed being in society and made many friends. Her company was sought after both in Montreal and in Quebec, where she stayed for two quite long periods between 1820 and 1822 to help one of her cousins, Julie Perrault, the wife of Joseph Leblond. She kept up a correspondence at that time with Agathe, to whom she confided on 18 June 1822 that she felt “a strong vocation . . . for the convent.” The letter went on, “I renounce for ever the young dandies and also the [vanities of this] world; I shall become a nun some time in the autumn.” However, to the surprise of her circle, on 4 June 1823 she married Jean-Baptiste Gamelin, a respectable Montreal bachelor of 50 who resided in the elegant faubourg Saint-Antoine and who made his living dealing in apples. Despite the difference in their ages, the marriage was a happy one, but it lasted less than five years for Gamelin died on 1 Oct. 1827; two of the couple’s three sons had died shortly after birth and the third survived his father by less than a year. Hence at the age of 27 Émilie Gamelin was again alone.
A widow with assets inherited from her husband, in the bloom of youth and in possession of all her charms, Mme Gamelin could easily have rebuilt her life. There was no dearth of suitors, but her feelings were changing. She was sorely tried by the death of her husband and children, and on the advice of her confessor, Jean-Baptiste Bréguier-Saint-Pierre, and of Bishop Jean-Jacques Lartigue*, auxiliary bishop in Montreal to the archbishop of Quebec, she began to take an interest in charitable works to assuage her grief. Towards the end of 1827 she joined two relief societies set up by the Sulpicians, the Confrérie du Bien Public, which sought work for a large number of unemployed, and the Association des Dames de la Charité, founded to help the victims of poverty and destitution then so numerous in Montreal. Home visits and the distribution of alms – charitable donations and money collected from those well off – constituted the main activities of the Dames de la Charité. The following year Mme Gamelin also joined the Confrérie de la Sainte-Famille, which aimed to foster the spiritual growth of its members and to encourage spreading the faith. Within these diverse bodies Mme Gamelin showed dedication and developed organizational skills. She also gave her assistance for a short period to the Charitable Institution for Female Penitents, which had been established in 1829 by Agathe-Henriette Huguet-Latour, the widow of Duncan Cameron McDonell. It was probably during this period that she began to divest herself of her properties, and to allocate the money from their sale to the relief of the poor under her care.
During her home visits Mme Gamelin was deeply touched by the physical and mental anguish suffered by frail or sick elderly women who had no one to support them and who faced a lonely death in unsanitary dwellings. To help them, on 4 March 1830 she opened a shelter at the corner of Rue Saint-Laurent and Rue Sainte-Catherine, in a building placed at her disposal by Claude Fay, the parish priest of Notre-Dame in Montreal. The dwelling soon proved too small, and the following year she rented a new one on Rue Saint-Philippe, which she managed and lived in with her first 15 boarders. The work of “providence” then began to take shape. In 1832 and 1834 cholera epidemics ravaged Lower Canada. Despite her fear of contracting the disease, Mme Gamelin regularly visited the cholera patients and succoured the sorrowing families of Montreal. By 1836 the home on Rue Saint-Philippe had in turn become too small. Mme Gamelin then appealed to Antoine-Olivier Berthelet*, a rich Montreal businessman and philanthropist. On 14 March Berthelet donated a house on the corner of Rue Sainte-Catherine and Rue Lacroix (Saint-Hubert), near the future episcopal palace. It was on 13 May, after several years of religious and political struggle, that the ecclesiastical district of Montreal was erected into a diocese, with Lartigue becoming its first bishop on 8 September. During the rebellion, Mme Gamelin obtained official permission to visit the imprisoned Patriotes who were under sentence of death; she put them in touch with their families and helped relieve their distress. Suffering from exhaustion, in March 1838 she fell seriously ill with typhoid fever, but she managed to recover and resumed her activity shortly afterwards.
On Lartigue’s death in 1840 Ignace Bourget* was appointed bishop of Montreal. That year also marked the beginning of a religious revival in Lower Canada. Bourget planned to set up a charitable undertaking capable of meeting the needs of the city’s poor. However, he had no intention of founding a religious community to handle it. He left for Europe on 3 May and went in particular to France, where he worked hard to persuade members of the Filles de la Charité de Saint-Vincent-de-Paul to come and put the planned endeavour on a permanent footing. During his absence the Legislative Assembly of the province of Canada on 18 Sept. 1841 incorporated Mme Gamelin’s old people’s shelter as the Montreal Asylum for Aged and Infirm Women. On 16 October, shortly after his return, Bishop Bourget affirmed his intention to entrust Mme Gamelin’s charitable undertaking to the Filles de la Charité de Saint-Vincent-de Paul; that very day the ladies who formed the corporation of the Montreal Asylum for Aged and Infirm Women, among them Mme Gamelin, decided to buy land and build a house which they called the Asile de la Providence. They elected Mme Gamelin head of the corporation on 27 October, and on 6 November, doubtless at her prompting, they purchased a property bounded by Rue Sainte-Catherine, Rue Lacroix, and Rue Mignonne (Boulevard de Maisonneuve), near the bishop’s palace. They decided on 20 December to begin construction at once. Thus the Asile de la Providence came into being. Mme Gamelin donated her last piece of property to its corporation on 16 Feb. 1842.
On 8 November Bourget learned that the Filles de la Charité de Saint-Vincent-de-Paul could not come to Montreal. He decided then and there to found a religious order and charge it with the responsibility of running the Asile de la Providence. On 25 March 1843 seven women responded to his call, and they started their noviciate under the direction of Jean-Charles Prince, a canon who in turn became coadjutor to the bishop of Montreal and first bishop of Saint-Hyacinthe. Mme Gamelin was not one of the novices, but Bourget was eager to associate her with his project and authorized her to serve as their superior. One of the novices withdrew on 8 July, and Mme Gamelin was free to take her place. However, before she entered upon her noviciate Bourget sent her to the United States to visit the Sisters of Charity, a community founded in 1809 by Elizabeth Ann Bayley Seton at Emmitsburg, Md, and gather information about the way they organized their good works and religious life. She brought back a handwritten copy of the rule of St Vincent de Paul which the bishop of Montreal wanted to give to his new Canadian community. On 8 October, shortly after returning, she took the novice’s habit. In a ceremony on 29 March 1844 Bourget conferred canonical status on the Daughters of Charity, Servants of the Poor, known later as the Sisters of Charity of Providence (Sisters of Providence). Then with the six other novices Mme Gamelin took the vows of chastity, poverty, and obedience, as well as a vow to serve the poor, and she received the name of Mother Gamelin. The next day she was elected superior of the new order.
Under Mother Gamelin’s leadership the young institute grew and soon launched several new charitable projects. The sisters took in orphan girls and elderly women boarders in 1844. In 1845 they opened the Hospice Saint-Joseph, to shelter elderly and infirm priests. That year they set up an employment office for those seeking and offering domestic work, and also began attending to the mentally ill. They opened two other homes in 1846, one at Longue-Pointe (Montreal) and the other at La Prairie. In 1847 Mother Gamelin aided victims of a typhus epidemic and assumed responsibility for the Hospice Saint-Jérôme-Émilien, a hospital for the children of Irish immigrants who had died of this illness; she also agreed to send some sisters to teach at the École Saint-Jacques, which was then short of staff. Two years later she opened a lazaret to assist those stricken by the cholera epidemic. At that time considerable progress was being made in the care of the insane, and she submitted to Louis-Hippolyte La Fontaine*, the attorney general of Lower Canada, a plan which led to the creation of an asylum at Longue-Pointe. The sisters established a convent at Sainte-Élisabeth, near L’Industrie (Joliette), also in 1849. The next year Mother Gamelin founded another at Sorel and made a second trip to the United States, where she visited the establishments of the Sisters of Charity, in particular their lunatic asylums.
When she returned in 1851 she gave her attention to putting matters in order at the Asile de la Providence. But her extraordinary involvement in charitable works during the preceding years had undermined her health. That year cholera again raged in Montreal. Her strength depleted, Mother Gamelin succumbed to it and died on 23 September after an illness of less than 12 hours. She was buried the following day in the vault of the Asile de la Providence. At the time of her death the Institute of the Sisters of Charity of Providence had 51 professed sisters, 19 novices, 5 postulants, and 7 homes which sheltered 110 poor and elderly women (some mentally afflicted), 95 orphans, 6 infirm priests, 16 female boarders, and 700 young pupils.
Mother Gamelin was the first French Canadian founder of a religious community in Lower Canada after the conquest. By her devotion to the elderly, sick, and needy, and through the charitable works she founded and helped establish, Mother Gamelin in the first half of the 19th century ensured that the gates of charity were opened for future generations.
ANQ-M, CE1-51, 20 févr. 1800, 4 juin 1823, 4 oct. 1827, 24 sept. 1851; CN1-134, 4 juin 1823. Arch. des Sœurs de la charité de la Providence (Montréal), Fonds Émilie Gamelin, A3.1, A3.5, A3.7. Can., Prov. of, Statutes, 1841, c.67. Mélanges religieux, 30 sept. 1851. F.-M. Bibaud, Le panthéon canadien (A. et V. Bibaud; 1891), 102. [Thérèse Frigon, dite] sœur Paul-du-Sauveur, “Essai de bio-bibliographie de la révérende mère Gamelin, fondatrice des Filles de la charité servantes des pauvres dites Sœurs de la Providence” (thèse de bibliothéconomie, univ. de Montréal, 1958), 1–22. [L.-A. Huguet-Latour], Annuaire de Ville-Marie, origine, utilité et progrès des institutions catholiques de Montréal . . . (2v., Montréal, 1863–82), 1: 70–82. Le Jeune, Dictionnaire, 1: 685–86. [J.-P.] Archambault, Sur les pas de Marthe et de Marie: congrégation de femmes au Canada français (Montréal, 1929), 93–99. [M.-J.-L. Blanchard, dite mère Marie-Antoinette], L’Institut de la Providence: histoire des Filles de la charité servantes des pauvres, dites Sœurs de la Providence (6v., Montréal, 1925–40), 1–2; 4; Notes historiques, 1799–1893, Sœurs de la Providence (Montréal, 1922), 61. Gustave Bourassa, Madame Gamelin et les origines de la Providence (Montréal, 1892), 15, 56–57. M.-C. Daveluy, L’orphelinat catholique de Montréal (1832–1932) (Montréal, 1933), 24–28, 314–16. N.-E. Dionne, Serviteurs et servantes de Dieu en Canada: quarante biographies (Québec, 1904), 212–19. [M.-L. Duchaîne, dite sœur Jean-Baptiste], Biographies de la mère Gamelin et de ses six compagnes fondatrices de l’institut des Filles de charité servantes des pauvres, dites Sœurs de la Providence (Montréal, 1918), 11–56. Henri Giroux, Une héroïne du Canada: madame Gamelin et ses œuvres (Montréal, 1885), 14–15, 17–18, 21–23. Maurice Hudon-Beaulieu, Mère Gamelin (Montréal, 1942), 6–27. Angelo Mitri, Mère Gamelin et sa cause de béatification ([Montréal], 1978), 3–7. Eugène Nadeau, La femme au cœur attentif: mère Gamelin (Montréal, 1969). Pouliot, Mgr Bourget et son temps, 2: 86–109. Irène Richer, Un cœur qui bat: itinéraire spirituel de mère Gamelin (Montréal, 1978), 30, 39, 69, 78. [Rose-de-Lima Tessier, dite sœur Rose-de-Marie], Vie de mère Gamelin, fondatrice et première supérieure des Sœurs de la charité de la Providence (Montréal, 1900), 7–10, 12–19, 24–25, 28, 30, 32, 91, 100, 102. Léon Trépanier, On veut savoir (4v., Montréal, 1960–62), 2: 179–80. É.-J.[-A. ] Auclair, “Le centenaire des Sœurs de la Providence,” La Voix nationale (Saint-Justin, Qué.), 17 (1943): 12–13. Madeleine Durand, “Mère Gamelin et le service social,” CCHA Rapport, 28 (1961): 11–18. É.-Z. Massicotte, “Le refuge des filles repenties à Montréal,” BRH, 46 (1940): 373–77.



Réjean Lord, Sculpture de Émilie Tavernier Gamelin, Basilique Notre-Dame de Montréal 


Émilie Tavernier 

Émilie Tavernier nacque a Montreal il 19 febbraio 1800 da genitori modesti ma virtuosi e lavoratori. Ella è l'ultima di una schiera di 15 figli nati dall'unione Tavernier-Maurice. I genitori partirono ben presto per il cielo lasciando però ai loro figli una educazione cristiana segnata dalla presenza della Provvidenza nella loro vita.

All'età di 4 anni, Émilie fu affidata alle cure di una zia paterna che riconobbe subito nella sua pupilla una sensibile e amorevole tendenza verso i poveri e i derelitti.

Così verso suo fratello rimasto vedovo, sente il dovere di andare ad aiutarlo — ella ha già 18 anni — e non chiede remunerazione, mette solo la condizione di poter avere sempre, una tavola preparata per i mendicanti che si presentassero, — tavola che essa con amore chiamò: «la Tavola del Re».

Nel 1823, Émilie sposa Jean-Baptiste Gamelin, di professione «coltivatore di mele». In lui ella aveva trovato un amico dei poveri, in pieno accordo con le sue aspirazioni. Émilie e suo marito ebbero tre figlioli ma la sua gioia fu offuscata dalla loro morte e da quella di suo marito con il quale viveva felice e fedele al loro impegno matrimoniale.

Anche se afflitta per le varie prove subite, essa non si ripiega su se stessa e la sua sofferenza, ma cerca e trova nella Vergine Addolorata, il modello sul quale orientare tutta la sua vita.

La sua preghiera e la contemplazione della Vergine Maria ai piedi della croce apre per lei la via alla pratica di una carità piena di compassione per tutti coloro che si trovano in preda alle sofferenze di ogni genere. Saranno queste persone ora a prendere il posto dei suoi figli e di suo marito.

Un povero handicappato mentale e la sua madre aprono la lista di coloro che saranno i suoi beneficiari non solo delle risorse lasciatele da suo marito ma anche del suo tempo, della sua dedizione, del suo benessere, del suo tempo libero e della sua stessa salute. La sua casa diventa la loro casa e cercherà di aumentare i locali per accogliere gli indigenti, le persone anziane, gli orfani, i prigionieri, gli immigrati, i senza lavoro, i sordomuti, i giovani o le coppie in difficoltà, gli handicappati fisici e intellettuali, tutti conoscono bene la sua dimora che spontaneamente chiamano: «Casa della Provvidenza», perché essa stessa Émilie è una «vera provvidenza».

A casa, come nelle prigioni, presso gli ammalati e anche dai sani, Émilie è accolta col sorriso perché porta conforto e assistenza. Essa è veramente il Vangelo in azione: «Ciò che voi farete al più piccolo del miei fratelli l'avrete fatto a me».

Parenti ed amici si stringono attorno a lei per assecondarla ed aiutarla; altri invece, vedendola aprire altre case, interpretano male la sua opera fino a dire: «La Signora Gamelin non ne aveva abbastanza di matti che se ne aggiungono altri!».

Durante un periodo di 15 anni, essa moltiplicherà i suoi atti di eroismo e di dedizione, sotto lo sguardo benevolo, riconoscente e compiaciuto del Vescovo Jean-Jacques Lartigue prima, e poi del secondo Vescovo di Montreal, Monsignore Ignace Bourget. Una esistenza così preziosa per le sue pecorelle non doveva sparire ma bensì assicurare la sua continuità.

In occasione di un viaggio a Parigi, Monsignore Bourget nel 1841 sollecita dei rinforzi tra le suore di San Vincenzo de' Paoli per l'opera della signora Émilie Gamelin e per mettere le basi di una nuova comunità religiosa. Alla risposta affermativa, Montreal vede sorgere un nuovo edificio per accoglierle. Ma all'ultimo momento le religiose attese non vengono e la Provvidenza prepara altri piani.

L'opera della Signora Émilie Gamelin continuerà a dispetto di tutto!

Il Vescovo Monsignore Bourget si rivolgerà alla propria diocesi e le giovani ragazze canadesi verranno inviate alla Signora Gamelin. Ella le formerà all'opera della carità compassionevole che lei vive con amore, devozione e sacrificio, e alla missione di Provvidenza, che essa proclama coi fatti, più eloquenti delle parole.

Nella Casa della Provvidenza, le suore della Provvidenza incominciano la loro opera nella Chiesa di Montreal, e Émilie Tavernier-Gamelin si unirà al gruppo delle prime religiose, prima come novizia, poi come Madre e Fondatrice. La prima professione religiosa ebbe luogo il 29 marzo 1844.

I bisogni dei poveri, degli ammalati, degli emigranti, ecc. non cessano di aumentare in una città e in una società in via di sviluppo.

La comunità nascente conoscerà delle ore oscure quando i morti in tempo di epidemie vedranno diminuire gli effettivi e quando il Vescovo Bourget metterà in dubbio, sotto l'influenza di una religiosa ombrosa e sospettosa, la buona volontà della superiora. Ma la Fondatrice resterà salda ai piedi della croce sull'esempio della Vergine Addolorata, suo modello sin dalle ore penose della sua vedovanza. Il Vescovo stesso riconoscerà la sua grandezza d'animo e la sua generosità spinte sino all'eroismo.

La nuova comunità si svilupperà per rispondere ai bisogni del momento. Le Suore della Provvidenza vedranno il loro numero crescere e moltiplicarsi sino a 50, e quando la Fondatrice stessa soccomberà, vittima della epidemia del colera del 1851, 8 anni soltanto dopo l'inizio della comunità della Provvidenza, le sue figlie raccoglieranno dalle sue labbra morenti, l'ultimo testamento della loro Madre: umiltà, semplicità, carità, soprattutto carità.

Dopo un tale modesto inizio, ben 6147 giovani ragazze si sono impegnate alla sequela di Émilie Tavernier-Gamelin. Oggi queste suore si trovano in Canadà, negli Stati Uniti, nel Cile, in Argentina, ad Haïti, nel Cameroun, in Egitto, nelle Filippine e a El Salvador.

Il Santo Padre Giovanni Paolo II promulgò il decreto sulle virtù eroiche il 23 dicembre 1993. Dopo il riconoscimento ufficiale di un miracolo attribuito alla sua intercessione, avvenuto il 18 dicembre 2000, il Sommo Pontefice la proclama beata il 7 ottobre 2001, proponendola al popolo di Dio come modello di santità per una vita spesa al servizio dei fratelli e sorelle più poveri della società, e fissa la sua festa liturgica al 23 settembre, giorno anniversario della  sua morte, avvenuta il 23 settembre 1851.

SOURCE : http://www.vatican.va/news_services/liturgy/documents/ns_lit_doc_20011007_beat-tavernier_it.html


CAPPELLA PAPALE PER LA BEATIFICAZIONE DI 7 SERVI DI DIO

OMELIA DEL SANTO PADRE

Domenica, 7 ottobre 2001

 

1. "Il giusto vivrà per la sua fede" (Ab 2, 4): con queste parole piene di fiducia e di speranza il profeta Abacuc si rivolge al popolo d'Israele in un momento particolarmente travagliato della sua storia. Rilette dall'apostolo Paolo alla luce del mistero di Cristo, queste stesse parole sono utilizzate per esprimere un principio universale: è con la fede che l'uomo si apre alla salvezza che gli viene da Dio.

Oggi abbiamo la gioia di contemplare questo grande mistero di salvezza attualizzato nei nuovi Beati. Sono essi i giusti che per la loro fede vivono accanto a Dio in eterno: Ignazio Maloyan, Vescovo e martire; Nikolaus Gross, padre di famiglia e martire; Alfonso Maria Fusco, presbitero; Tommaso Maria Fusco, presbitero; Émilie Tavernier Gamelin, religiosa; Eugenia Picco, vergine; Maria Euthymia Üffing, vergine.

Questi nostri illustri fratelli, ora elevati alla gloria degli altari, hanno saputo tradurre la loro indomita fede in Cristo in una straordinaria esperienza di amore verso Dio e di servizio verso il prossimo.

2. Monsignor Ignace Maloyan, morto martire all'età di 46 anni, ci ricorda la battaglia spirituale di ogni cristiano, la cui fede è esposta agli attacchi del male. È nell'Eucaristia che attingeva, giorno dopo giorno, la forza necessaria per compiere con generosità e passione il suo ministero di sacerdote, dedicando alla predicazione, alla pastorale dei sacramenti e al servizio dei più poveri.

Nel corso della sua esistenza visse pienamente le parole di san Paolo:  "Dio infatti non ci ha dato uno spirito di timidezza, ma di forza, di amore e di saggezza" (2 Tm 7). Di fronte ai pericoli della persecuzione, il Beato Ignace non accettò alcun compromesso, dichiarando a quanti facevano pressione su di lui:  "A Dio non piace che io rinneghi Gesù mio Salvatore. Versare il mio sangue a favore della mia fede è il più vivo desiderio del mio cuore!". Che il suo esempio illumini oggi tutti coloro che vogliono essere testimoni del Vangelo, per la gloria di Dio e per la salvezza dei fratelli!

3. Nella sua vita di madre di famiglia e di religiosa fondatrice delle Suore della Provvidenza, Émilie Tavernier Gamelin è stata il modello di un coraggioso abbandono alla Provvidenza. La sua attenzione per le persone e le situazioni la portò a inventare forme nuove di carità. Aveva un cuore aperto a ogni sofferenza, servendo soprattutto i poveri e i piccoli, che desiderava trattare come re.

Ritenendo di aver ricevuto tutto dal Signore, donava senza limiti. Tale era il segreto della sua gioia profonda, persino nelle avversità. In uno spirito di totale fiducia in Dio e con un senso acuto dell'obbedienza, come il "servo" del Vangelo, compì il suo dovere come un comandamento divino, volendo fare in tutto la volontà del Signore. Che la nuova Beata sia un modello di contemplazione e di azione per le Suore del suo Istituto e per le persone che lavorano con loro!

4. Entrambi i nuovi beati tedeschi ci riportano a un momento buio del XX secolo. Rivolgiamo lo sguardo al beato Nikolaus Gross, giornalista e padre di famiglia. Con acume comprese che l'ideologia nazionalsocialista non poteva accordarsi con la fede cristiana. Coraggiosamente prese la penna per difendere la dignità delle persone. Nikolaus Gross amò molto amato sua moglie e i suoi figli. Tuttavia, nemmeno per un momento il vincolo che lo univa alla famiglia fece sì che abbandonasse Cristo e la sua Chiesa. Egli sapeva bene che "Se oggi non impegniamo la nostra vita, come pretenderemo poi di stare al cospetto di Dio e del nostro popolo?".

Per questa sua convinzione fu condotto al patibolo, ma gli si spalancarono le porte del cielo. Nel beato martire Nikolaus Gross si realizza ciò che aveva predetto il profeta:  "Il giusto vivrà per la sua fede" (Ab, 2, 4).

5. Suor Euthymia ha recato una testimonianza di tutt'altro tipo. La suora clementina si è dedicata alla cura dei malati, in particolare dei prigionieri di guerra e degli immigrati. Fu detta anche "mamma Euthymia". Dopo la guerra dovette occuparsi di una lavanderia invece che della cura dei malati. Avrebbe certo preferito servire le persone piuttosto che le macchine. Ciononostante rimase una suora piena di empatia che aveva per tutti un sorriso amichevole e una buona parola. Esprimeva così il suo desiderio:  "Il Signore deve usarmi come un raggio di sole che illumina tutti i giorni". Visse secondo il motto:  qualunque cosa facciamo, siamo sempre solo "servi inutili. Abbiamo fatto quanto dovevamo fare" (Lc 17, 10). La sua grandezza sta nella fede nelle piccole cose.

6. "Se aveste fede quanto un granellino di senapa...", esclama Gesù conversando con i discepoli (Lc 17,6).

Fu una fede genuina e tenace a guidare la vita e l'opera del beato don Alfonso Maria Fusco, fondatore delle Suore di San Giovanni Battista. Da quando era ragazzo, il Signore gli aveva posto nel cuore il desiderio appassionato di dedicare la vita al servizio dei più poveri, specialmente dei bambini e dei giovani, che incontrava numerosi nella sua città natale di Angri, in Campania. Per questo intraprese il cammino del Sacerdozio e divenne, in un certo senso, "il Don Bosco del Sud".

Fin dall'inizio volle coinvolgere nella sua opera alcune giovani che ne condividevano l'ideale, proponendo loro come motto le parole di san Giovanni Battista: "Parate viam Domini", "Preparate la via del Signore" (Lc 3,4). Confidando nella divina Provvidenza, il beato Alfonso Maria e le Suore Battistine hanno realizzato un'opera ben superiore alle loro stesse aspettative. Da una semplice casa di accoglienza è sorto un Istituto che oggi è presente in sedici Paesi e quattro continenti, accanto ai "piccoli" e agli "ultimi".

7. La singolare vitalità della fede, attestata dal Vangelo odierno, emerge anche nella vita e nell'attività di don Tommaso Maria Fusco, fondatore dell'Istituto delle Figlie della Carità del Preziosissimo Sangue. In virtù della fede egli seppe vivere, nel mondo, la realtà del Regno di Dio in modo del tutto speciale. Tra le sue giaculatorie, una ve n'era a lui particolarmente cara: "Credo in te, mio Dio; aumenta la mia fede". E' proprio questa la domanda che gli Apostoli rivolgono a Gesù nel Vangelo di oggi (cfr Lc 17,6). Il beato Tommaso Maria aveva infatti capito che la fede è prima di tutto un dono, una grazia. Nessuno può conquistarla o guadagnarla da solo. Si può soltanto chiederla, implorarla dall'Alto. Perciò, illuminati dal prezioso insegnamento del nuovo Beato, non stanchiamoci mai di invocare il dono della fede, perché "il giusto vivrà per la sua fede" (Ab 1,4).

8. La sintesi vitale tra contemplazione e azione, assimilata a partire dalla quotidiana partecipazione all'Eucaristia, fu il fondamento dell'esperienza spirituale e dello slancio di carità di Eugenia Picco.

Nella sua vita si sforzò sempre di porsi in ascolto della voce del Signore, secondo l'invito dell'odierna liturgia domenicale (cfr Rit. al Sal. Resp.), mai sottraendosi ai servizi che l'amore verso il prossimo le richiedeva. A Parma ella si fece carico delle povertà della gente, rispondendo ai bisogni dei giovani e delle famiglie indigenti ed assistendo le vittime della guerra che in quel periodo insanguinava l'Europa. Anche di fronte alla sofferenza, con gli inevitabili momenti di difficoltà e di smarrimento che questa comporta, la beata Eugenia Picco seppe trasformare l'esperienza del dolore in occasione di purificazione e di crescita interiore. Dalla nuova Beata impariamo l'arte di ascoltare la voce del Signore, per essere testimoni credibili del Vangelo della carità in questo primo scorcio di millennio.

9. "Mirabilis Deus in sanctis suis!". Con le Comunità nelle quali i nuovi Beati hanno vissuto e per le quali hanno speso le loro migliori energie umane e spirituali, vogliamo ringraziare Dio, "mirabile nei suoi santi". Al tempo stesso, Gli chiediamo, per loro intercessione, di aiutarci a rispondere con rinnovato ardore all'universale vocazione alla santità.

Amen!

SOURCE : http://www.vatican.va/content/john-paul-ii/it/homilies/2001/documents/hf_jp-ii_hom_20011007_beatification.html

Beata Emilie Tavernier Gamelin

23 settembre

Montreal, 19 febbraio 1800 - 23 settembre 1851

Nasce a Montreal nel Canada, il 18 febbraio del 1800. All'età di 23 anni sposa un coltivatore di mele dal quale avrà tre figli. Ma Emilie vedrà morire tutti i componenti della famiglia. Anche se afflitta per le dure prove subite, non si ripiega su se stessa e sulla sofferenza, ma cerca e trova nella Vergine Addolorata e nella Croce il modello sul quale orientare tutta la vita. Decide di aprire il cuore e la dimora ai più bisognosi: la sua casa diventerà «La casa della Provvidenza». Nasce allora la famiglia religiosa delle suore della Provvidenza, che vedranno il loro numero crescere e moltiplicarsi. Fino a quando la stessa fondatrice morirà, vittima della epidemia del colera del 1851, soltanto otto anni dopo l'inizio della comunità della Provvidenza. Oggi le suore sono attive in Canada, negli Stati Uniti, nel Cile, in Argentina, ad Haiti, nel Camerun, in Egitto, nelle Filippine e a El Salvador. (Avvenire)

Martirologio Romano: A Montréal nel Québec in Canada, beata Maria Emilia Tavernier, religiosa, che, perduti il marito e i figli, si dedicò all’assistenza dei bisognosi e fondò la Congregazione delle Suore della Provvidenza al servizio degli orfani, degli anziani e dei malati di mente.

Emilie Tavernier nacque a Montreal il 19 febbraio 1800 da genitori modesti ma virtuosi e lavoratori. Ella è l'ultima di una schiera di 15 figli nati dall'unione Tavernier-Maurice. I genitori partirono ben presto per il cielo lasciando però ai loro figli una educazione cristiana segnata dalla presenza della Provvidenza nella loro vita.

All'età di 4 anni, Émilie fu affidata alle cure di una zia paterna che riconobbe subito nella sua pupilla una sensibile e amorevole tendenza verso i poveri e i derelitti.

Così verso suo fratello rimasto vedovo, sente il dovere di andare ad aiutarlo — ella ha già 18 anni — e non chiede remunerazione, mette solo la condizione di poter avere sempre, una tavola preparata per i mendicanti che si presentassero, — tavola che essa con amore chiamò: «la Tavola del Re».

Nel 1823, Émilie sposa Jean-Baptiste Gamelin, di professione «coltivatore di mele». In lui ella aveva trovato un amico dei poveri, in pieno accordo con le sue aspirazioni. Émilie e suo marito ebbero tre figlioli ma la sua gioia fu offuscata dalla loro morte e da quella di suo marito con il quale viveva felice e fedele al loro impegno matrimoniale.

Anche se afflitta per le varie prove subite, essa non si ripiega su se stessa e la sua sofferenza, ma cerca e trova nella Vergine Addolorata, il modello sul quale orientare tutta la sua vita.

La sua preghiera e la contemplazione della Vergine Maria ai piedi della croce apre per lei la via alla pratica di una carità piena di compassione per tutti coloro che si trovano in preda alle sofferenze di ogni genere. Saranno queste persone ora a prendere il posto dei suoi figli e di suo marito.

Un povero handicappato mentale e la sua madre aprono la lista di coloro che saranno i suoi beneficiari non solo delle risorse lasciatele da suo marito ma anche del suo tempo, della sua dedizione, del suo benessere, del suo tempo libero e della sua stessa salute. La sua casa diventa la loro casa e cercherà di aumentare i locali per accogliere gli indigenti, le persone anziane, gli orfani, i prigionieri, gli immigrati, i senza lavoro, i sordomuti, i giovani o le coppie in difficoltà, gli handicappati fisici e intellettuali, tutti conoscono bene la sua dimora che spontaneamente chiamano: «Casa della Provvidenza», perché essa stessa Émilie è una «vera provvidenza».

A casa, come nelle prigioni, presso gli ammalati e anche dai sani, Émilie è accolta col sorriso perché porta conforto e assistenza. Essa è veramente il Vangelo in azione: «Ciò che voi farete al più piccolo del miei fratelli l'avrete fatto a me».

Parenti ed amici si stringono attorno a lei per assecondarla ed aiutarla; altri invece, vedendola aprire altre case, interpretano male la sua opera fino a dire: «La Signora Gamelin non ne aveva abbastanza di matti che se ne aggiungono altri!».

Durante un periodo di 15 anni, essa moltiplicherà i suoi atti di eroismo e di dedizione, sotto lo sguardo benevolo, riconoscente e compiaciuto del Vescovo Jean-Jacques Lartigue prima, e poi del secondo Vescovo di Montreal, Monsignore Ignace Bourget. Una esistenza così preziosa per le sue pecorelle non doveva sparire ma bensì assicurare la sua continuità.

In occasione di un viaggio a Parigi, Monsignore Bourget nel 1841 sollecita dei rinforzi tra le suore di San Vincenzo de' Paoli per l'opera della signora Émilie Gamelin e per mettere le basi di una nuova comunità religiosa. Alla risposta affermativa, Montreal vede sorgere un nuovo edificio per accoglierle. Ma all'ultimo momento le religiose attese non vengono e la Provvidenza prepara altri piani.

L'opera della Signora Émilie Gamelin continuerà a dispetto di tutto!

Il Vescovo Monsignore Bourget si rivolgerà alla propria diocesi e le giovani ragazze canadesi verranno inviate alla Signora Gamelin. Ella le formerà all'opera della carità compassionevole che lei vive con amore, devozione e sacrificio, e alla missione di Provvidenza, che essa proclama coi fatti, più eloquenti delle parole.

Nella Casa della Provvidenza, le suore della Provvidenza incominciano la loro opera nella Chiesa di Montreal, e Émilie Tavernier-Gamelin si unirà al gruppo delle prime religiose, prima come novizia, poi come Madre e Fondatrice. La prima professione religiosa ebbe luogo il 29 marzo 1844.

I bisogni dei poveri, degli ammalati, degli emigranti, ecc. non cessano di aumentare in una città e in una società in via di sviluppo.

La comunità nascente conoscerà delle ore oscure quando i morti in tempo di epidemie vedranno diminuire gli effettivi e quando il Vescovo Bourget metterà in dubbio, sotto l'influenza di una religiosa ombrosa e sospettosa, la buona volontà della superiora. Ma la Fondatrice resterà salda ai piedi della croce sull'esempio della Vergine Addolorata, suo modello sin dalle ore penose della sua vedovanza. Il Vescovo stesso riconoscerà la sua grandezza d'animo e la sua generosità spinte sino all'eroismo.

La nuova comunità si svilupperà per rispondere ai bisogni del momento. Le Suore della Provvidenza vedranno il loro numero crescere e moltiplicarsi sino a 50, e quando la Fondatrice stessa soccomberà, vittima della epidemia del colera del 1851, 8 anni soltanto dopo l'inizio della comunità della Provvidenza, le sue figlie raccoglieranno dalle sue labbra morenti, l'ultimo testamento della loro Madre: umiltà, semplicità, carità, soprattutto carità.

Dopo un tale modesto inizio, ben 6147 giovani ragazze si sono impegnate alla sequela di Émilie Tavernier-Gamelin. Oggi queste suore si trovano in Canadà, negli Stati Uniti, nel Cile, in Argentina, ad Haïti, nel Cameroun, in Egitto, nelle Filippine e a El Salvador.

Il Santo Padre Giovanni Paolo II promulgò il decreto sulle virtù eroiche il 23 dicembre 1993. Dopo il riconoscimento ufficiale di un miracolo attribuito alla sua intercessione, avvenuto il 18 dicembre 2000, il Sommo Pontefice la proclama beata il 7 ottobre 2001, proponendola al popolo di Dio come modello di santità per una vita spesa al servizio dei fratelli e sorelle più poveri della società, e fissa la sua festa liturgica al 23 settembre, giorno anniversario della sua morte, avvenuta il 23 settembre 1851.

Fonte:

Santa Sede


SOURCE : http://www.santiebeati.it/Detailed/90339.html