MESSE
ET CANONISATION DES BIENHEUREUX JEAN
XXIII ET JEAN-PAUL
II
HOMÉLIE DU PAPE FRANÇOIS
Place Saint-Pierre
IIe Dimanche après Pâques (ou de la Divine
Miséricorde), 27 avril 2014
Au centre de ce dimanche qui conclut l’Octave de
Pâques, et que saint Jean Paul II a voulu dédier à la Divine Miséricorde, il y
a les plaies glorieuses de Jésus ressuscité.
Il les montre dès la première fois qu’il apparaît aux
Apôtres, le soir même du jour qui suit le sabbat, le jour de la résurrection.
Mais ce soir là, nous l’avons entendu, Thomas n’est pas là ; et quand les
autres lui disent qu’ils ont vu le Seigneur, il répond que s’il ne voyait pas
et ne touchait pas les blessures, il ne croirait pas. Huit jours après, Jésus
apparut de nouveau au Cénacle, parmi les disciples, Thomas aussi était là ; il
s’adresse à lui et l’invite à toucher ses plaies. Et alors cet homme sincère,
cet homme habitué à vérifier en personne, s’agenouille devant Jésus et lui dit
« Mon Seigneur et mon Dieu » (Jn 20,28).
Les plaies de Jésus sont un scandale pour la foi, mais
elles sont aussi la vérification de la foi. C’est pourquoi dans le corps du
Christ ressuscité les plaies ne disparaissent pas, elles demeurent, parce
qu’elles sont le signe permanent de l’amour de Dieu pour nous, et elles sont
indispensables pour croire en Dieu. Non pour croire que Dieu existe, mais pour
croire que Dieu est amour, miséricorde, fidélité. Saint Pierre, reprenant
Isaïe, écrit aux chrétiens : « Par ses plaies vous avez été guéris » (1P 2,24
; Cf. Is 53,5).
Saint Jean
XXIII et saintJean
Paul II ont eu le courage de regarder les plaies de Jésus, de toucher
ses mains blessées et son côté transpercé. Ils n’ont pas eu honte de la chair
du Christ, ils ne se sont pas scandalisés de lui, de sa croix ; ils n’ont pas
eu honte de la chair du frère (Cf. Is 58,7), parce qu’en toute
personne souffrante ils voyaient Jésus. Ils ont été deux hommes courageux,
remplis de la liberté et du courage (parresia) du Saint Esprit, et ils ont
rendu témoignage à l’Église et au monde de la bonté de Dieu, de sa miséricorde.
Il ont été des prêtres, des évêques, des papes du
XXème siècle. Ils en ont connu les tragédies, mais n’en ont pas été écrasés. En
eux, Dieu était plus fort ; plus forte était la foi en Jésus Christ rédempteur
de l’homme et Seigneur de l’histoire ; plus forte était en eux la miséricorde
de Dieu manifestée par les cinq plaies ; plus forte était la proximité
maternelle de Marie.
En ces deux hommes, contemplatifs des plaies du Christ
et témoins de sa miséricorde, demeurait une « vivante espérance », avec une «
joie indicible et glorieuse» (1P 1,3.8). L’espérance et la joie que le
Christ ressuscité donne à ses disciples, et dont rien ni personne ne peut les
priver. L’espérance et la joie pascales, passées à travers le creuset du
dépouillement, du fait de se vider de tout, de la proximité avec les pécheurs
jusqu’à l’extrême, jusqu’à l’écœurement pour l’amertume de ce calice. Ce sont
l’espérance et la joie que les deux saints Papes ont reçues en don du Seigneur
ressuscité, qui à leur tour les ont données au peuple de Dieu, recevant en
retour une éternelle reconnaissance.
Cette espérance et cette joie se respiraient dans la
première communauté des croyants, à Jérusalem, dont parlent les Actes des
Apôtres (Cf. 2, 42-47), que nous avons entendus en seconde lecture. C’est une
communauté dans laquelle se vit l’essentiel de l’Évangile, c'est-à-dire
l’amour, la miséricorde, dans la simplicité et la fraternité.
C’est l’image de l’Église que le Concile Vatican II a
eu devant lui. Jean
XXIII etJean
Paul II ont collaboré avec le Saint Esprit pour restaurer et
actualiser l’Église selon sa physionomie d’origine, la physionomie que lui ont
donnée les saints au cours des siècles. N’oublions pas que ce sont, justement,
les saints qui vont de l’avant et font grandir l’Église. Dans la convocation du
Concile, saint Jean XXIII a montré une délicate docilité à l’Esprit Saint, il
s’est laissé conduire et a été pour l’Église un pasteur, un guide-guidé, guidé
par l’Esprit. Cela a été le grand service qu’il a rendu à l’Église. C’est
pourquoi j’aime penser à lui comme le Pape de la docilité à l’Esprit Saint.
Dans ce service du Peuple de Dieu, saint Jean Paul II
a été le Pape de la famille. Lui-même a dit un jour qu’il aurait voulu qu’on se
souvienne de lui comme du Pape de la famille. Cela me plaît de le souligner
alors que nous vivons un chemin synodal sur la famille et avec les familles, un
chemin que, du Ciel, certainement, il accompagne et soutient.
Que ces deux nouveaux saints Pasteurs du Peuple de
Dieu intercèdent pour l’Église, afin que, durant ces deux années de chemin
synodal, elle soit docile au Saint Esprit dans son service pastoral de la
famille. Qu’ils nous apprennent à ne pas nous scandaliser des plaies du Christ,
et à entrer dans le mystère de la miséricorde divine qui toujours espère,
toujours pardonne, parce qu’elle aime toujours.
© Copyright - Libreria Editrice Vaticana
SOURCE : http://w2.vatican.va/content/francesco/fr/homilies/2014/documents/papa-francesco_20140427_omelia-canonizzazioni.html
HOMÉLIE
DU PAPE BENOÎT XVI
Parvis de la basilique
Saint-Pierre
Dimanche 1er mai 2011
Chers frères et sœurs!
Il y a six ans désormais, nous nous trouvions sur cette place pour célébrer les
funérailles du Pape Jean-Paul II. La douleur causée par sa mort était profonde,
mais supérieur était le sentiment qu’une immense grâce enveloppait Rome et le
monde entier: la grâce qui était en quelque sorte le fruit de toute la vie de
mon aimé Prédécesseur et, en particulier, de son témoignage dans la souffrance.
Ce jour-là, nous sentions déjà flotter le parfum de sa sainteté, et le Peuple
de Dieu a manifesté de nombreuses manières sa vénération pour lui. C’est
pourquoi j’ai voulu, tout en respectant la réglementation en vigueur de
l’Église, que sa cause de béatification puisse avancer avec une certaine
célérité. Et voici que le jour tant attendu est arrivé! Il est vite arrivé, car
il en a plu ainsi au Seigneur: Jean-Paul II est bienheureux!
Je désire adresser mes cordiales salutations à vous tous qui, pour cette
heureuse circonstance, êtes venus si nombreux à Rome de toutes les régions du
monde, Messieurs les Cardinaux, Patriarches des Églises Orientales Catholiques,
Confrères dans l’Épiscopat et dans le sacerdoce, Délégations officielles,
Ambassadeurs et Autorités, personnes consacrées et fidèles laïcs, ainsi
qu’à tous ceux qui nous sont unis à travers la radio et la télévision.
Ce dimanche est le deuxième dimanche de Pâques, que le bienheureux Jean-Paul
II a dédié à la Divine Miséricorde. C’est pourquoi ce jour a été choisi
pour la célébration d’aujourd’hui, car, par un dessein providentiel, mon
prédécesseur a rendu l’esprit justement la veille au soir de cette fête.
Aujourd’hui, de plus, c’est le premier jour du mois de mai, le mois de Marie,
et c’est aussi la mémoire de saint Joseph travailleur. Ces éléments contribuent
à enrichir notre prière et ils nous aident, nous qui sommes encore pèlerins
dans le temps et dans l’espace, tandis qu’au Ciel, la fête parmi les Anges et
les Saints est bien différente! Toutefois unique est Dieu, et unique est le
Christ Seigneur qui, comme un pont, relie la terre et le Ciel, et nous, en ce
moment, nous nous sentons plus que jamais proches, presque participants de la
Liturgie céleste.
«Heureux ceux qui n’ont pas vu et qui ont cru.» (Jn 20,29). Dans
l’Évangile d’aujourd’hui, Jésus prononce cette béatitude : la béatitude de la
foi. Elle nous frappe de façon particulière parce que nous sommes justement
réunis pour célébrer une béatification, et plus encore parce qu’aujourd’hui a
été proclamé bienheureux un Pape, un Successeur de Pierre, appelé à confirmer
ses frères dans la foi. Jean-Paul II est bienheureux pour sa foi, forte et
généreuse, apostolique. Et, tout de suite, nous vient à l’esprit cette autre
béatitude : «Tu es heureux, Simon fils de Jonas, car cette révélation t’est
venue, non de la chair et du sang, mais de mon Père qui est dans les cieux» (Mt
16, 17). Qu’a donc révélé le Père céleste à Simon? Que Jésus est le Christ, le
Fils du Dieu vivant. Grâce à cette foi, Simon devient «Pierre», le rocher sur
lequel Jésus peut bâtir son Église. La béatitude éternelle de Jean-Paul II,
qu’aujourd’hui l’Église a la joie de proclamer, réside entièrement dans ces
paroles du Christ: «Tu es heureux, Simon» et «Heureux ceux qui n’ont pas vu et
qui ont cru.». La béatitude de la foi, que Jean-Paul II aussi a reçue en don de
Dieu le Père, pour l’édification de l’Église du Christ.
Cependant notre pensée va à une autre béatitude qui, dans l’Évangile,
précède toutes les autres. C’est celle de la Vierge Marie, la Mère du
Rédempteur. C’est à elle, qui vient à peine de concevoir Jésus dans son sein,
que Sainte Élisabeth dit: «Bienheureuse celle qui a cru en l’accomplissement de
ce qui lui a été dit de la part du Seigneur!» (Lc 1, 45). La béatitude
de la foi a son modèle en Marie et nous sommes tous heureux que la
béatification de Jean-Paul II advienne le premier jour du mois marial, sous le
regard maternel de Celle qui, par sa foi, soutient la foi des Apôtres et
soutient sans cesse la foi de leurs successeurs, spécialement de ceux qui sont
appelés à siéger sur la chaire de Pierre. Marie n’apparaît pas dans les récits
de la résurrection du Christ, mais sa présence est comme cachée partout: elle est
la Mère, à qui Jésus a confié chacun des disciples et la communauté tout
entière. En particulier, nous notons que la présence effective et maternelle de
Marie est signalée par saint Jean et par saint Luc dans des contextes qui
précèdent ceux de l’Évangile d’aujourd’hui et de la première Lecture: dans le
récit de la mort de Jésus, où Marie apparaît au pied de la croix (Jn 19,
25); et au début des Actes des Apôtres, qui la montrent au milieu des
disciples réunis en prière au Cénacle (Ac 1, 14).
La deuxième Lecture d’aujourd’hui nous parle aussi de la foi, et c’est
justement saint Pierre qui écrit, plein d’enthousiasme spirituel, indiquant aux
nouveaux baptisés les raisons de leur espérance et de leur joie. J’aime
observer que dans ce passage, au début de sa Première Lettre, Pierre
n’emploie pas le mode exhortatif, mais indicatif pour s’exprimer; il écrit en
effet: «Vous en tressaillez de joie», et il ajoute: «Sans l’avoir vu vous l’aimez;
sans le voir encore, mais en croyant, vous tressaillez d’une joie indicible
et pleine de gloire, sûrs d’obtenir l’objet de votre foi: le
salut des âmes.» (1 P 1, 6. 8-9). Tout est à l’indicatif, parce qu’existe une
nouvelle réalité, engendrée par la résurrection du Christ, une réalité
accessible à la foi. «C’est là l’œuvre du Seigneur – dit le Psaume (118, 23) –
ce fut une merveille à nos yeux», les yeux de la foi.
Chers frères et sœurs, aujourd’hui, resplendit à nos yeux, dans la pleine
lumière spirituelle du Christ Ressuscité, la figure aimée et vénérée de
Jean-Paul II. Aujourd’hui, son nom s’ajoute à la foule des saints et
bienheureux qu’il a proclamés durant les presque 27 ans de son pontificat,
rappelant avec force la vocation universelle à la dimension élevée de la vie
chrétienne, à la sainteté, comme l’affirme la Constitution conciliaire Lumen
gentium sur l’Église. Tous les membres du Peuple de Dieu – évêques,
prêtres, diacres, fidèles laïcs, religieux, religieuses –, nous sommes en
marche vers la patrie céleste, où nous a précédé la Vierge Marie, associée de
manière particulière et parfaite au mystère du Christ et de l’Église. Karol
Wojtyła, d’abord comme Évêque Auxiliaire puis comme Archevêque de Cracovie, a
participé au Concile Vatican II et il savait bien que consacrer à Marie le
dernier chapitre du Document sur l’Église signifiait placer la Mère du
Rédempteur comme image et modèle de sainteté pour chaque chrétien et pour
l’Église entière. Cette vision théologique est celle que le bienheureux
Jean-Paul II a découverte quand il était jeune et qu’il a ensuite conservée et approfondie
toute sa vie. C’est une vision qui est synthétisée dans l’icône biblique du
Christ sur la croix ayant auprès de lui Marie, sa mère. Icône qui se trouve
dans l’Évangile de Jean (19, 25-27) et qui est résumée dans les armoiries
épiscopales puis papales de Karol Wojtyła: une croix d’or, un «M» en bas à
droite, et la devise «Totus tuus», qui correspond à la célèbre
expression de saint Louis Marie Grignion de Montfort, en laquelle Karol Wojtyła
a trouvé un principe fondamental pour sa vie: «Totus tuus ego sum et omnia
mea tua sunt. Accipio Te in mea omnia. Praebe mihi cor tuum, Maria – Je
suis tout à toi et tout ce que j’ai est à toi. Sois mon guide en tout.
Donnes-moi ton cœur, O Marie» (Traité de la vraie dévotion à Marie, nn.
233 et 266).
Dans son Testament, le nouveau bienheureux écrivait: «Lorsque, le jour du 16
octobre 1978, le conclave des Cardinaux choisit Jean-Paul II, le Primat de la
Pologne, le Card. Stefan Wyszyński, me dit: "Le devoir du nouveau Pape
sera d’introduire l’Église dans le Troisième Millénaire". Et il
ajoutait: «Je désire encore une fois exprimer ma gratitude à l’Esprit Saint
pour le grand don du Concile Vatican II, envers lequel je me sens débiteur avec
l’Église tout entière – et surtout avec l’épiscopat tout entier –. Je suis convaincu
qu’il sera encore donné aux nouvelles générations de puiser pendant longtemps
aux richesses que ce Concile du XXème siècle nous a offertes. En
tant qu’évêque qui a participé à l’événement conciliaire du premier au dernier
jour, je désire confier ce grand patrimoine à tous ceux qui sont et qui seront
appelés à le réaliser à l’avenir. Pour ma part, je rends grâce au Pasteur
éternel qui m’a permis de servir cette très grande cause au cours de toutes les
années de mon pontificat». Et quelle est cette «cause»? Celle-là même que
Jean-Paul II a formulée au cours de sa première Messe solennelle sur la place
Saint-Pierre, par ces paroles mémorables: «N’ayez pas peur! Ouvrez, ouvrez
toutes grandes les portes au Christ!». Ce que le Pape nouvellement élu demandait
à tous, il l’a fait lui-même le premier: il a ouvert au Christ la société, la
culture, les systèmes politiques et économiques, en inversant avec une force de
géant – force qui lui venait de Dieu – une tendance qui pouvait sembler
irréversible. Par son témoignage de foi, d’amour et de courage apostolique,
accompagné d’une grande charge humaine, ce fils exemplaire de la nation
polonaise a aidé les chrétiens du monde entier à ne pas avoir peur de se dire
chrétiens, d’appartenir à l’Église, de parler de l’Évangile. En un mot: il nous
a aidés à ne pas avoir peur de la vérité, car la vérité est garantie de
liberté. De façon plus synthétique encore: il nous a redonné la force de croire
au Christ, car le Christ est Redemptor hominis, le Rédempteur de
l’homme: thème de sa première Encyclique et fil conducteur de toutes les
autres.
Karol Wojtyła est monté sur le siège de Pierre, apportant avec lui sa
profonde réflexion sur la confrontation, centrée sur l’homme, entre le marxisme
et le christianisme. Son message a été celui-ci: l’homme est le chemin de
l’Église, et Christ est le chemin de l’homme. Par ce message, qui est le grand
héritage du Concile Vatican II et de son «timonier», le Serviteur de Dieu le
Pape Paul VI, Jean-Paul II a conduit le Peuple de Dieu pour qu’il franchisse le
seuil du Troisième Millénaire, qu’il a pu appeler, précisément grâce au Christ,
le «seuil de l’espérance». Oui, à travers le long chemin de préparation au
Grand Jubilé, il a donné au Christianisme une orientation renouvelée vers
l’avenir, l’avenir de Dieu, transcendant quant à l’histoire, mais qui, quoi
qu’il en soit, a une influence sur l’histoire. Cette charge d’espérance qui
avait été cédée en quelque sorte au marxisme et à l’idéologie du progrès, il
l’a légitimement revendiquée pour le Christianisme, en lui restituant la
physionomie authentique de l’espérance, à vivre dans l’histoire avec un esprit
d’«avent», dans une existence personnelle et communautaire orientée vers le
Christ, plénitude de l’homme et accomplissement de ses attentes de justice et
de paix.
Je voudrais enfin rendre grâce à Dieu pour l’expérience personnelle qu’il
m’a accordée, en collaborant pendant une longue période avec le bienheureux
Pape Jean-Paul II. Auparavant, j’avais déjà eu la possibilité de le connaître
et de l’estimer, mais à partir de 1982, quand il m’a appelé à Rome comme Préfet
de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi, j’ai pu lui être proche et
vénérer toujours plus sa personne pendant 23 ans. Mon service a été soutenu par
sa profondeur spirituelle, par la richesse de ses intuitions. L’exemple de sa
prière m’a toujours frappé et édifié: il s’immergeait dans la rencontre avec
Dieu, même au milieu des multiples obligations de son ministère. Et puis son
témoignage dans la souffrance: le Seigneur l’a dépouillé petit à petit de tout,
mais il est resté toujours un «rocher», comme le Christ l’a voulu. Sa profonde
humilité, enracinée dans son union intime au Christ, lui a permis de continuer
à guider l’Église et à donner au monde un message encore plus éloquent
précisément au moment où les forces physiques lui venaient à manquer. Il a
réalisé ainsi, de manière extraordinaire, la vocation de tout prêtre et évêque:
ne plus faire qu’un avec ce Jésus, qu’il reçoit et offre chaque jour dans
l’Église.
Bienheureux es-tu, bien aimé Pape Jean-Paul II, parce que tu as
cru ! Continue – nous t’en prions – de soutenir du Ciel la foi du Peuple
de Dieu. Tant de fois tu nous as béni sur cette place du Palais Apostolique.
Aujourd'hui, nous te prions : Saint Père bénis nous. Amen.
©
Copyright 2011 - Libreria Editrice Vaticana
La mémoire
liturgique du bienheureux Jean-Paul II sera le 22 octobre
Le 12 avril
2011 - E. S. M. - La Congrégation pour le culte divin et la discipline des
sacrements a émané le décret fixant au 22 octobre, date de l'inauguration de
son pontificat, la mémoire liturgique du bienheureux Jean-Paul II, inscrite au
calendrier diocésain de Rome et de la Pologne. Du jour de la béatification au
1er mai 2012 il sera possible de célébrer une messe d'action de grâce en des
lieux et jours fixés par les évêques diocésains. En fonction de circonstances
locales et d'exigences pastorales particulières, il sera aussi possible de
célébrer une messe en l'honneur du bienheureux, un dimanche de l'année
liturgique pris entre les nº 10 et 13 des jours liturgiques.
Pour les congrégations religieuses, les mêmes dispositions sont à déterminer
par les supérieurs. Pour les calendriers particuliers, la demande d'inscription
de la mémoire facultative du bienheureux Jean-Paul II devra être soumise au
niveau national par la Conférence épiscopale à ce dicastère, par l'évêque pour
son diocèse et par le supérieur général pour sa congrégation. Le choix du
bienheureux comme titulaire d'une église requiert l'autorisation du
Saint-Siège, sauf lorsqu'il est déjà inscrit au calendrier local ou particulier.
Dédicace et qualité de la fête dépendent de la Congrégation pour le culte
divin.
L'Osservatore Romano a enfin publié le texte de la collecte qui sera
utilisée pour la messe en honneur du pape Jean-Paul II :
"Dieu, riche en miséricorde, tu as appelé le bienheureux Pape Jean-Paul II
à guider ton Eglise répandue dans le monde entier ; forts de son enseignement,
accorde-nous d'ouvrir nos cœurs avec confiance à la grâce salvifique du Christ,
unique Rédempteur de l'homme. Lui qui règne avec toi et le Saint Esprit,
maintenant et pour les siècles des siècles".
Sa Sainteté Jean-Paul II
Biographie en bref
[Mis à jour: 30.06.2005]
|
Karol Józef Wojtyła, devenu Jean-Paul II à son
élection au Siège apostolique d'octobre 1978, est né le 18 mai 1920 à
Wadowice, petite ville située à 50 km de Cracovie. Il est le plus jeune des
trois enfants de Karol Wojtyła et d'Emilie Kaczorowska. Sa mère mourut en
1929. Son frère aîné Edmund, qui fut médecin, est décédé en 1932, leur père,
ancien Sous-officier, en 1941. Leur sœur Olga était décédée avant sa
naissance.
Il fut baptisé le 20 juin 1920, dans l'Eglise paroissiale de Wadowice, par le
prêtre François Zak, fit sa Première Communion à 9 ans et reçut la
Confirmation à 18 ans. Conclues ses études secondaires près l'Ecole Marcin
Wadowita de Wadowice, il s'inscrit en 1938 à l'Université Jagellon de
Cracovie et à un cours de théâtre.
L'Université ayant été fermée en 1939 par l'occupant nazi, le jeune Karol dût
travailler sur un chantier de l'usine chimique Solvay afin de gagner sa vie
et d'échapper à la déportation en Allemagne.
A compter de 1942, ressentant sa vocation au sacerdoce, il suivit les cours
de formation du Séminaire clandestin de Cracovie. Il fut à la même époque
l'un des promoteurs du Théâtre Rapsodique, lui aussi clandestin.
Après la Seconde Guerre Mondiale, il poursuivit ses études près le Grand
Séminaire de Cracovie à peine réouvert, mais également à la Faculté de
théologie de l'Université Jagellon, jusqu'à son ordination sacerdotale
survenue à Cracovie le 1er novembre 1946 des mains du Cardinal Adam Stefan
Sapieha.
Il fut ensuite envoyé à Rome par le Cardinal Sapieha et poursuivit ses études
doctorales sous la direction du Dominicain français, le P.Garrigou-Lagrange.
Il soutint en 1948 sa thèse en théologie consacrée à la Foi dans l'oeuvre de
saint Jean-de-la-Croix (Doctrina de fide apud Sanctum Ioannem a Cruce).
Durant ce séjour romain, il occupa son temps libre pour exercer son ministère
pastoral auprès des émigrés polonais de France, de Belgique et des Pays-Bas.
Il rentra en 1948 en Pologne pour être vicaire en diverses paroisses de
Cracovie et Aumônier des étudiants jusqu'en 1951 lorsqu'il reprit ses études
philosophiques et théologiques. En 1953, il soutint près l'Université
catholique de Lublin une thèse intitulée "Mise en valeur de la
possibilité de fonder une éthique catholique sur la base du système éthique
de Max Scheler". Il accéda ensuite à l'enseignement professoral de la
théologie morale et d'éthique sociale au Grand Séminaire de Cracovie et à la
Faculté de théologie de Lublin.
Le 4 juillet 1958, Pie XII le nomma Evêque titulaire de Ombi et auxiliaire de
Cracovie et, le 28 septembre suivant, il reçut la consécration épiscopale des
mains de l'Archevêque Eugeniusz Baziak, en la cathédrale du Wawel (Cracovie).
Le 13 janvier 1964, il fut nommé Archevêque de Cracovie par Paul VI qui, le
26 juin 1967, l'éleva au cardinalat, du titre de S.Cesareo in Palatio, une
diaconie élevée au rang presbytéral pro illa vice.
Après avoir participé au Concile Vatican II (1962-1965), où il offrit
notamment une importante contribution à l'élaboration de la constitution
Gaudium et spes, le Cardinal Wojtyła prit part à toutes les assemblées du
Synode des Evêques.
Au cours du second Conclave de 1978, il fut élu Pape par les Cardinaux le 16
octobre et prit le nom de Jean-Paul II. Le 22 octobre, Jour du Seigneur, il
entamait solennellement son ministère pétrinien de 263º successeur de
l'Apôtre Pierre. Son pontificat de près de 27 années allait être l'un des
plus longs de l'histoire de l'Eglise.
Jean-Paul II a exercé le ministère pétrinien avec un inlassable esprit
missionnaire, prodiguant toutes ses énergies poussé par la sollicitude
pastorale envers toutes les Eglises et par la charité ouverte à l'humanité
tout entière. En 26 années de pontificat, le Pape Jean-Paul II a accompli 104
voyages apostoliques hors d'Italie et 146 visites dans ce pays. Comme Evêque
de Rome, il a visité 317 des 333 paroisses de son diocèse.
Plus qu'aucun de ses prédécesseurs, il a rencontré le Peuple de Dieu et les
Responsables des nations: aux 1166 audiences générales du mercredi ont
participé plus de 17.600.000 pèlerins, sans compter toutes les autres
audiences spéciales et les cérémonies religieuses [plus de 8 millions de
pèlerins seulement au cours du Grand Jubilé de l’An 2000]; outre les millions
de fidèles qu’il a rencontrés au cours de ses visites pastorales en Italie et
dans le monde. Nombreuses sont les personnalités gouvernementales reçues en
audience: il suffit de rappeler les 38 visites officielles et les 738
audiences ou rencontres de chefs d’Etat, ainsi que les 246 audiences et
rencontres de premiers ministres.
Son amour pour les jeunes l'a poussé à lancer en 1985 les Journées mondiales
de la Jeunesse, et les 19 JMJ de son pontificat ont rassemblé des millions de
jeunes dans diverses parties du monde. D'autre part, son attention à la
famille s'est exprimée par la tenue de Rencontres mondiales des Familles
entreprises à son initiative en 1994.
Il a promu avec succès le dialogue avec les juifs et avec les représentants
des autres religions, les invitant parfois à des rencontres de prière pour la
paix, en particulier à Assise.
Sous sa direction l'Eglise s'est approchée du troisième millénaire et a
célébré le grand Jubilé de l'An 2000, selon les orientations indiquées dans
la Lettre apostolique Tertio Millennio adveniente. Celle-ci s'est ensuite
ouverte à la nouvelle époque, en recevant ses indications dans la Lettre
apostolique Novo Millennio ineunte, dans laquelle il montrait aux fidèles le
chemin de l'avenir.
Avec l'Année de la Rédemption, l'Année mariale et l'Année de l'Eucharistie il
a promu le renouveau spirituel de l'Eglise.
Il a donné une impulsion extraordinaire aux canonisations et aux
béatifications, pour montrer d'innombrables exemples de la sainteté
d'aujourd'hui, qui soient un encouragement pour les hommes de notre temps.
Jean-Paul II a procédé à 147 cérémonies de béatification (1338 Bienheureux)
et à 51 de canonisation (482 Saints). Il a proclamé Docteur de l'Eglise
sainte Thérèse de l'Enfant-Jésus.
Il a considérablement élargi le Collège des Cardinaux, en a créant 231 en 9
Consistoires, plus 1 in pectore, dont le nom n'a jamais été révélé. Il a
également présidé 6 réunions plénières du Sacré Collège.
Jean-Paul II a présidé 15 Synodes des Evêques: 6 Assemblées ordinaires (1980,
1983, 1987, 1990, 1994 et 2001), 1 générale extraordinaire (1985), 8
spéciales (1980, 1991, 1994, 1995, 1997, 1998 [2] et 1999).
Au nombre de ses documents majeurs, on compte 14 encycliques, 15 exhortations
apostoliques, 11 constitutions apostoliques et 45 lettres apostoliques.
Il a promulgué le Catéchisme de l'Eglise catholique, à la lumière de la
Tradition, interprétée avec autorité par le Concile Vatican II. Il a
également réformé le Codes de droit canonique latin et oriental, a créé de
nouvelles institutions et réorganisé la Curie romaine.
A titre privé, en tant que Docteur, a également publié cinq livres:
"Entrer dans l'espérance" (octobre 1994); "Don et Mystère: en
ce 50 anniversaire de mon ordination sacerdotale" (novembre 1996);
“Triptyque romain”- Méditations poétiques (mars 2003); “Levez-vous et
allons!” (mai 2004) et “Mémoire et Identité” (février 2005).
Jean-Paul II est décédé au Vatican le 2 avril 2005 à 21 h 37', tandis qu'on
entrait déjà dans le Jour du Seigneur, Octave de Pâques et Dimanche de la
Divine Miséricorde.
Les funérailles de Jean-Paul II se sont déroulées le 8 avril 2005, alors que
depuis son décès plus de trois millions de fidèles étaient venus à Rome
saluer sa dépouille, attendant jusqu'à 24 heures avant d'entrer dans la
Basilique St. Pierre.
Le 28 avril, le nouveau Pape Benoît XVI a accordé la dispense des 5 années
après la mort pour l'ouverture de la Cause en béatification-canonisation de
Jean-Paul II. La procédure canonique a été ouverte le 28 juin suivant par le
Cardinal Camillo Ruini, Vicaire général pour le diocèse de Rome.
|
|
Les
racines de Karol Wojtyla : un pape marqué par les drames du 20e siècle
Karol Wojtyla nait à Wadowice le 18 mai 1920, second fils
d’un père militaire et d’une mère institutrice. Deux ans plus tôt, la Pologne
recouvrait l’indépendance politique perdue à la fin du 18e siècle.
Karol Wojtyla a été marqué dans sa
jeunesse par la disparition de tous ses proches. Il est âgé de 9 ans quand sa
mère décède. Quelques années plus tard, son frère aîné meurt prématurément.
Puis le père meurt en 1941. Ces épreuves familiales ont pris place dans un
contexte historique difficile. Karol Wojtyla a partagé le sort d’une Pologne
particulièrement atteinte par les drames du 20e siècle. En 1939, la Pologne
perd à nouveau son autonomie avec sa partition entre l’Allemagne nazie et
l’URSS. Après la guerre, elle connaîtra le totalitarisme communiste jusqu’en
1989.
Le pape Jean-Paul II visitera la
Pologne communiste dès le début de son pontificat en 1979, puis de nouveau en
1983 et en 1987. Les rassemblements populaires suscités par ses visites, son
soutien explicite au syndicat Solidarnosc, auront joué un rôle décisif dans la
chute du pouvoir communiste en Pologne (1989), premier acte de la débâcle du
bloc de l’est. L’action polonaise de Jean-Paul II aura été une des
illustrations d’un pontificat marqué par les droits de l’homme et la
propagation des conflits armés. En 1979, dès sa première encyclique,
Jean-Paul II déclarait : « La paix se réduit au respect des droits
inviolables de l’homme […], tandis que la guerre naît de la violation de ces
droits et entraîne encore de plus graves violations de ceux-ci ».
L’un des derniers combats de
Jean-Paul II aura été son opposition au déclenchement de la guerre en Irak par
les États-Unis. Le 13 janvier 2003, devant le corps diplomatique accrédité
auprès du Saint-Siège,
il déclarait : « Non à la guerre ! Elle n’est jamais une
fatalité. Elle est toujours une défaite de l’humanité« .
L’expérience ouvrière dans la Pologne
occupée : la préoccupation sociale du pontificat
Avant d’entrer au séminaire, Karol
Wojtyla a suivi des études de lettres, à l’université Jagellon de Cracovie. Le
travail obligatoire imposé par l’occupant nazi interrompra ses études. A partir
de la rentrée de 1940 et pendant presque 4 ans, Karol Wojtyla travaillera comme
ouvrier dans une carrière de pierre d’abord, puis dans une usine chimique.
Jean-Paul II gardera de cette expérience une grande préoccupation pour les
problèmes sociaux. En 1979, lors de son voyage au Mexique, il déclarait aux
ouvriers de Monterrey : « Je n’oublie pas les années
difficiles de la guerre mondiale où j’ai moi-même fait directement l’expérience
d’un travail physique comme le vôtre […]. Je sais parfaitement combien il est
nécessaire que le travail ne soit pas source d’aliénation et de frustration,
mais qu’il corresponde à la dignité supérieure de l’homme« .
Dans l’encyclique Centesimus annus (1991) Jean-Paul II met
également en garde contre une forme radicale de capitalisme : « La solution marxiste a échoué, mais des phénomènes de marginalisation et
d’exploitation demeurent dans le monde, spécialement dans le Tiers-monde, de
même que des phénomènes d’aliénation humaine, spécialement dans les pays les
plus avancés […]. Il y a même un risque de voir se répandre une idéologie
radicale de type capitaliste qui refuse jusqu’à leur prise en considération,
admettant a priori que toute tentative d’y faire face directement est vouée à
l’insuccès, et qui, par principe, en attend la solution du libre développement
des forces du marché.«
De la résistance par la culture au Conseil
pontifical pour la culture
Le jeune ouvrier n’a pas renoncé aux activités
culturelles. Il intègre une troupe théâtrale d’avant-garde qui déploiera ses
activités dans la clandestinité. Karol Wojtyla écrira plusieurs compositions
poétiques et théâtrales dont certaines, comme la pièce La boutique de
l’orfèvre, ont eu par la suite un écho en dehors des frontières polonaises. La
création littéraire n’aura pas été délaissée par Jean-Paul II : il sera le
premier pape à publier un recueil de poésies (Triptyque romain, en 2003).
L’occupant nazi comme plus tard le
pouvoir communiste cherchera à briser les racines culturelles de l’identité
polonaise. Les activités estudiantines et théâtrales de Karol Wojtyla
constitueront une forme de résistance à l’oppression idéologique et politique.
Devenu le pape Jean-Paul II, il déclarera le 2 juin 1980, à l’UNESCO à Paris :
« Je suis fils d’une Nation qui a vécu les plus grandes
expériences de l’histoire, que ses voisins ont condamnée à mort à plusieurs
reprises, mais qui a survécu et qui est restée elle-même. Elle a conservé son
identité, […] non en s’appuyant sur les ressources de la force physique, mais
uniquement en s’appuyant sur sa culture. »
Cette histoire personnelle
rencontrait la conviction du concile Vatican II. Celui-ci faisait de la culture l’enjeu essentiel d’une
rencontre entre l’Église et les hommes. Jean-Paul II aura donc fait de la
culture un axe majeur de son pontificat. En 1982, il crée le Conseil pontifical
pour la culture, et en 1993, il lui intègre le Conseil pontifical pour le
dialogue avec les non-croyants (créé par Paul VI en 1965). La création de ce
nouveau dicastère,
présidé depuis le début par le cardinal
français Paul Poupard, recevait la mission de promouvoir la rencontre entre les
cultures et l’Évangile. Là encore, aux yeux du Pape, un caractère de résistance
était attaché à cette mission. En décembre 2000, Jean-Paul II déclarait : « Une culture qui refuse de se référer à Dieu perd son âme en même temps
que son orientation, devenant une culture de mort. » (Message pour la
34e Journée mondiale de la Paix).
Sacerdoce
et vie intellectuelle : un pontificat face aux défis de la foi
Karol Wojtyla entre en 1942 au séminaire de Cracovie. Du
fait de l’occupation nazie le séminaire était réduit à la clandestinité. Karol
Wojtyla a donc conservé son emploi d’ouvrier pendant les deux premières années
de séminaire.
Le 1er novembre 1946, l’archevêque
de Cracovie, Mgr Sapieha (que Pie XII venait tout juste de créer cardinal)
ordonne prêtre Karol Wojtyla, et l’envoie poursuivre ses études à Rome, à
l’université pontificale de l’Angelicum. À Rome, le père Wojtyla sera hébergé
au séminaire belge, ce qui lui vaudra de conserver une grande aisance en
français. Après avoir soutenu sa thèse en juin 1948 sur le mystique espagnol
saint Jean de la Croix, il sera rappelé à Cracovie début 49, pour y exercer une
activité pastorale. En 1953, il soutiendra une thèse sur le philosophe allemand
Max Scheler, à l’université polonaise Jagellon, fermée l’année suivante par le
pouvoir communiste. Professeur vacataire à l’université de Lublin en 1954, il
devient titulaire de la chaire d’éthique en 1957.
Le pape Jean-Paul II écrira une encyclique sur les fondements de la théologie
morale (Veritatis splendor, en 1993), et une autre sur les rapports entre foi
et raison (Fides et ratio, en 1998).
Les occupations intellectuelles du
père Wojtyla ne l’ont pas empêché de développer une activité pastorale.
Celle-ci s’est orientée en direction des jeunes. Jean-Paul II aura conservé, sa
vie durant, une réelle proximité avec les jeunes qui s’exprimera de façon
particulièrement forte à travers les Journées Mondiales de la Jeunesse ou
« JMJ » (dont Paris en 1997, Rome
en 2000 et Toronto en 2002). Ce contact privilégié avec
la jeunesse aura comporté une double note de confiance et d’exigence. Aux
participants des « JMJ » de Rome, Jean-Paul II déclarait : « Il ne vous sera peut-être pas demandé de verser votre sang, mais de
garder la fidélité au Christ, oui certainement ! […] En l’an 2000, est-il
difficile de croire ? Oui, c’est difficile ! On ne peut pas le nier. C’est
difficile, mais avec l’aide de la grâce c’est possible. »
Évêque au moment du concile : un pontificat
marqué par Vatican II
Le père Wojtyla est ordonné évêque auxiliaire de Cracovie
le 28 septembre 1958. Comme tout évêque catholique, il est convoqué au concile
Vatican II, ouvert par le pape Jean XXIII le 11 octobre 1962, et clôturé par le
pape Paul VI le 7 décembre 1965. Mgr Wojtyla sera invité à apporter sa
contribution personnelle au Concile, en étant impliqué dans le travail de
rédaction de la constitution pastorale Gaudium et spes.
C’est pendant le Concile, le 13
janvier 1964, que Paul VI nomme Mgr Wojtyla archevêque de Cracovie. Le nouvel
archevêque prendra ses fonctions le 8 mars 1964. C’est encore de Paul VI que
Mgr Wojtyla recevra le cardinalat, le 28 juin 1967. Du 7 au 13 mars 1976, Paul
VI invitera le cardinal Wojtyla à prêcher les exercices de carême de la Curie romaine. Paul VI meurt le 6 août 1978. Mgr Wojtyla est
cardinal électeur et prend part au conclave : Jean-Paul Ier est élu le 26 août
1978. Celui-ci meurt un mois plus tard, le 28 septembre 1978. Le cardinal Karol
Wojtyla est élu pape le 16 octobre 1978.
Le pape Jean-Paul II se fixera comme
objectif la mise en œuvre du concile Vatican II. Le lendemain de son élection,
il déclarait : « Nous voulons tout d’abord souligner
l’importance permanente du IIe Concile oecuménique du Vatican, et ceci signifie
pour nous l’engagement formel de l’appliquer soigneusement. » C’est
dans cette perspective que Jean-Paul II réformera le droit de l’Église
catholique par la promulgation du nouveau Code de droit canonique, en 1983. Il
aura encore voulu offrir un exposé des fondamentaux de la foi catholique, par
la publication du Catéchisme de l’Église catholique en 1992. C’est encore
l’héritage du concile qui explique l’attachement de Jean-Paul II à l’effort
œcuménique. L’encyclique Ut unum sint de 1995, ouvrant aux communautés
chrétiennes non catholiques la discussion sur les modalités d’exercice du ministère
pontifical, en sera l’un des signes marquants. Les efforts de rapprochement
avec le judaïsme et le dialogue
interreligieux seront aussi des aspects du pontificat à situer dans la
perspective du Concile. À l’égard du judaïsme, Jean-Paul II posera des gestes
hautement symboliques, dont l’objectif sera de favoriser le rapprochement avec
l’Église catholique1. À cette fin, Jean-Paul II a conduit un
« examen de conscience » au sujet des fautes commises à l’encontre
des juifs au cours de l’histoire de l’Église2. En outre,
Jean-Paul II aura donné une visibilité au dialogue interreligieux par exemple à
travers sa rencontre avec des jeunes musulmans au grand stade de Casablanca, en
1985, sa visite à la mosquée des Omeyyades à Damas, le 6 mai 2001, et encore
les deux rencontres de prière interreligieuse à Assise, en 1986 et en 2002.
Tous ces actes procédaient de la conviction du pape Jean-Paul II que le
déploiement de l’héritage conciliaire était la manière adéquate de faire entrer
l’Église catholique dans le 3e millénaire.
1 Pour mémoire : première visite d’un pape
dans une synagogue avec la visite de Jean-Paul II à la grande synagogue de
Rome, le 13 avril 1986, au cours de laquelle Jean-Paul II qualifie les juifs de
« frères aînés des chrétiens ; établissement de relations diplomatiques
entre le Saint-Siège et Israël à partir du 15 juin 1994 ; discours à Yad Vashem
(mémorial de la Shoah, à Jérusalem) le 23 mars 2000 ; prière du pape au Mur
occidental du Temple de Jérusalem, le 26 mars 2000.
2 Démarche de repentance du 12 mars
2000, au cours de laquelle le pape a demandé pardon pour les fautes de
l’Eglise, notamment à l’égard du « peuple de l’Alliance et des
bénédictions ».
L’anthropologie chrétienne dans l’enseignement
de Jean Paul II
Prof. Graham Rose,
Johannesburg:
Introduction
Suivant en cela l’enseignement du Pape, qui a toujours mis l’accent
sur la personne concrète, nous allons commencer par saluer la personne, Karol
Wojtyla. Je rends hommage à sa famille, à sa foi et à sa Pologne bien-aimée,
qui l’ont façonné. À l’occasion du cinquantième anniversaire de son ordination
sacerdotale en 1996, il a rappelé qu’il a eu l’occasion de connaître
" pour ainsi dire, de l’intérieur " tant le nazisme que le
communisme (1). Ce fut certainement pour lui une expérience formatrice. À
propos des diverses influences intellectuelles qui ont contribué à former la
pensée anthropologique du Pape, un commentateur décrit " son
immersion en Thomas d’Aquin, son recours à la méthode phénoménologique pour
saisir et décrire la richesse des expériences spirituelles, sa perspective
personnaliste sur l’épanouissement humain, et son attention théologique centrée
sur l’Incarnation, considérée comme la clé de la nature et de la destinée de
l’homme " (2). Nous rendons hommage à ces sources et aux penseurs qui
les ont inspirées. Ils ont porté des fruits abondants dans la philosophie de
Jean Paul II.
I Son attention théologique centrée sur l’Incarnation
Dans la phrase introductive de sa toute première encyclique, Redemptor hominis, le Pape nous indique ce qui est au cœur de toute
sa pensée, à savoir " le Rédempteur de l’homme, Jésus-Christ, centre
du cosmos et de l’histoire ". Près de trente ans plus tard, dans Fides et ratio – après avoir qualifié le premier chapitre de Gaudium et spes de " condensé d’anthropologie biblique,
source d’inspiration aussi pour la philosophie " – il ajoute qu’il
" constitue un des points de référence constants de mon
enseignement " (FR 60). Ce " texte magnifique ",
comme il l’a appelé, affirme dans son essence que " l’homme ne
s’éclaire vraiment que dans le mystère du Verbe Incarné ". C’est le
Christ qui " révèle pleinement l’homme à lui-même ". (GS
22 ; RH 9)
Nous trouvons ici les bases d’une anthropologie profondément
chrétienne, que le Pape développera dans Fides et ratio :
" La Révélation fait entrer dans notre histoire une vérité
universelle et ultime " (FR14).
II " L’homme ", oui, mais
chaque homme, chaque personne
Dans Redemptor hominis, le Pape nous dit que le Christ
incarné est entré " d’une manière unique et absolument singulière,
dans le mystère de l’homme, et qui est entré dans son ‘cœur’ " (RH8).
Plus loin, il souligne qu’il ne se réfère pas à l’homme de manière abstraite,
mais à l’homme " réel ", " concret " et
" historique ". C’est donc à chaque homme que
nous avons affaire ici. Cette affirmation très claire nous donne un aperçu du
personnalisme qui informe à la fois sa philosophie et son anthropologie.
Le Pape cite deux penseurs juifs – Martin Buber et Emmanuel Levinas –
qui, s’appuyant sur la tradition personnaliste de l’Ancien Testament, ont
marqué sa pensée dans le passé (3). Pour certains, sa philosophie est
" située dans la grande tradition du personnalisme chrétien qui s’est
développée dans notre pays, en grande partie sous l’influence des catholiques
français " (4).
Toujours à propos de l’accent mis sur la personne humaine, le Pape a
souvent abordé le thème de la subjectivité en philosophie au cours des derniers
siècles. Pour lui, cela a permis à de nombreux penseurs d’arriver à une vision
plus adéquate de l’homme comme personne (5). Toutefois, dans sa conception de
la personne humaine, il distingue très nettement entre subjectivité et
subjectivisme, en rejetant bien entendu ce dernier.
III Le but transcendant de la personne
humaine
Dans Fides et ratio, le Pape affirme que la vérité de
la Révélation chrétienne nous permet de nous débarrasser des conditionnements
de la " mentalité immanentiste ". Pour lui,
" l’homme et la femme sont toujours appelé à diriger leurs pas vers
une vérité qui les transcende " (FR15). La transcendance de la
personne humaine consiste donc dans le fait que Dieu est notre but, et celui de
toutes les créatures (RH10). En Christ et par lui, nous sommes appelés et
habilités à partager le mystère divin de la vie trinitaire. La philosophie
contemporaine, pour sa part, a échoué à prendre en compte cette dimension
transcendante de l’homme.
En considération de la nature transcendante de la fin
ultime de notre voyage humain, face à laquelle tout le reste est relatif, la
vie sur terre est décrite comme " avant-dernière " dans Evangelium vitae (EV2). De la nature transcendante de la personne
humaine découle sa dignité, et c’est ce que nous allons maintenant examiner.
IV La dignité de la personne humaine
Dans Redemptor hominis, le Pape nous dit que par le
fait qu’en Christ " la nature humaine a été assumée, non
absorbée ", elle s’en trouve élevée, en nous aussi, à une
" dignité sans égale " (RH8). Il se fonde sur Gaudium
et spes, qui avait affirmé la " dignité éminente de
l’homme " (GS 91). C’est pourquoi il insiste, dans Evangelium
vitae, sur la " grandeur et le prix de la vie humaine, même dans
sa phase temporelle ", qui demeure " une réalité
sacrée " (EV2).
C’est de cette grande vérité que découlent les droits humains. Pour
le Pape, cela a été, depuis le début, une conséquence immédiate et évidente,
souvenir de son expérience de et sa réponse à la suppression des droits humains
sous les régimes totalitaires. On en trouve un exemple dans sa défense du droit
d’association des travailleurs durant la crise de Solidarnosc au début des
années 1980 dans sa patrie. La dignité de l’homme et la défense des droits
humains représentent pour lui le critère central de l’authenticité du développement
humain, comme il l’affirme dans Sollicitudo rei socialis (SRS
33). Les différents systèmes politiques sont évalués en fonction de leur
capacité de réduire l’exploitation de l’homme (6).
L’une des grandes vérités qui découlent de la dignité de l’homme et
la confirme est la faculté qu’il a de raisonner. Ce point est au centre de
l’encyclique Fides et ratio. Le Pape regrette que le manque de
confiance dans la capacité de connaissance de l’homme soit très répandu (FR 5).
Cette faculté est libérée par la Révélation (FR 20), et les conséquences du
péché sont effacées par l’Incarnation. Il existe aussi une connaissance propre
à la foi. Même si la philosophie et la théologie ont des origines et des buts
différents, leur unité fondamentale doit être rétablie (FR 45-48). En ce sens,
le Pape appelle à une philosophie capable de " s’assurer de la
capacité de l’homme de parvenir à la connaissance de la vérité, une
connaissance qui parvient à la vérité objective… " (FR 82). Son
anthropologie chrétienne est un exemple d’une telle philosophie.
V Devenir chaque jour plus humain :
liberté, vérité et amour
Dans son livre qui a pour sous-titre Karol Wojtyla’s Existential
Personalism (7), Andrew Woznicki souligne la contribution du Pape au
développement du thomisme. Le Pape, dit-il, " accepte dans sa la
totalité la métaphysique de la personne telle que l’a développée l’Aquinate…
tout en donnant davantage d’importance à l’expérience qu’à
l’essence ". Sa perspective est plus dynamique, plus active :
" Le sujet de l’homme est vu comme une personne en acte "
(8). De ce fait, la personne est conçue non pas comme " une entité
toute faite (mais comme) une créature qui doit devenir elle-même "
(9).
Dans ce cheminement, la voie est bien tracée : elle est
christocentrique. Nous devons simplement " entrer dans le
Christ " (RH 10). Il me semble que nous avons ici une conception
authentiquement paulinienne, comme mouvement vers et dans le
Christ (10).
Dans le cadre de cet exposé, je me limiterai à quelques réflexions
faites par le Pape dans son encyclique Veritatis splendor (11).
Pour lui, la question du rapport entre liberté et vérité est fondamentale (VS
84). À maintes reprises, il insiste sur le fait que la liberté doit être au
service du bien véritable de la personne. Même la liberté de conscience
" n’est jamais une liberté affranchie ‘de’ la vérité, mais elle est
toujours et seulement ‘dans’ la vérité " (SV 64). Il déplore que
" ce lien essentiel entre vérité-bien-liberté a été perdu en grande
partie par la culture contemporaine " (VS 84).
Comme le fit le Christ en Jean 8,32 : " la vérité vous
libèrera ", il affirme le lien essentiel entre liberté et vérité et
nous oriente vers une trinité fondée sur l’amour. Le Christ nous révèle que
" la liberté s’accomplit dans l’amour, c’est-à-dire dans le don de
soi " (VS 87). On retrouve ici l’écho de la pensée d’Édith Stein, et
en particulier de son sens de l’empathie mûri dans la prière, qui l’a poussée à
donner sa vie en sacrifice pour son peuple. Ce qu’elle a dit dans son étude Scientia crucis, elle l’a mis en pratique par sa mort. Elle a ainsi
participé à la Vérité du Christ selon laquelle la liberté est atteinte dans le
don de soi par amour.
Dans ce cheminement, nous devenons plus humains et nous grandissons
en Christ, le Bien absolu (VS6). Cette croissance n’est pas uniquement
individuelle, mais se répand dans et par les autres, se traduisant par un
développement de la société humaine. C’est pourquoi nous allons maintenant
parler de la vertu de solidarité.
VI La solidarité
Dans ce processus de maturation, le sujet comme personne devient, le
dit le Pape, " plus responsable, plus ouvert aux autres "
(RH 15) ; la " perfection de l’homme… consiste dans un rapport
vivant de donation et de fidélité envers l’autre " (FR 32). Le
développement humain découle de la " valeur positive et
morale de la conscience croissante de l’interdépendance entre
les hommes et les nations " (SRS 38).
S’élevant contre l’individualisme insidieux qui a cours aujourd’hui,
le Pape appelle à un engagement de solidarité et de charité, qui commence dans
la famille (CA49). La relation authentique et responsable entre l’homme et la
femme, en particulier dans la famille, est une expression privilégiée de la
solidarité (12). Dans nombre de discours, et en particulier dans Familiaris
consortio, le Pape met en valeur le rôle de la famille, conçue comme une
" communion de personnes ". C’est là l’une des convictions
anthropologiques les plus profondes et les plus fondamentales du Pape (13). Une
autre expression importante de la solidarité se trouve dans l’action en faveur
de la justice sociale et de l’amour, et l’intégration dans la société des
pauvres, des nécessiteux et des faibles (RH15). Nous trouvons ici le corps de
la doctrine sociale de l’Église, à laquelle le Pape a contribué de façon si
grande et si riche. Pour ne citer qu’un exemple, on peut rappeler la priorité
donnée à la personne dans son encyclique sur le travail Laborem
exercens. Une autre expression de la solidarité se trouve dans
l’enseignement du Pape sur l’État et la culture, tel qu’il est présenté au
chapitre cinq de Centesimus annus. Il y dénonce le
totalitarisme, qui prend racine dans la négation de la transcendance de la personne
humaine (CA44). Au contraire, la vraie démocratie et la vraie culture
encourageront à la fois la promotion véritable de l’individu et celle de la
" subjectivité " de la société (CA 45, 50-1).
Dans Sollicitudo rei socialis le Pape définit la
vertu de solidarité comme étant " la détermination ferme et
persévérante de travailler pour le bien commun " (SRS 38). Dans
l’exercice de cette vertu, nous arrivons à " voir l’‘autre’ –
personne, peuple ou nation – non comme un instrument quelconque… mais comme notre
‘semblable’, une ‘aide’ " (SRS 39). Enfin, cette vertu favorise la
communion, qui est le Corps du Christ, la vie dans le Dieu Un et Trine.
VII Du phénomène au fondement : la
réhabilitation de la métaphysique
Il a été dit que l’anthropologie du Pape est " expliquée
métaphysiquement et décrite phénoménologiquement " (14), et qu’il a
critiqué la phénoménologie de Max Scheler précisément à cause de son défaut de
métaphysique. Le phénomène a besoin d’être fondé.
C’est le grand appel lancé par Fides et Ratio :
la recherche de l’être a été abandonnée (FR 5) ; la raison n’a plus le
courage de sonder les réalités humaines ultimes ; nous semblons incapables
d’aller " au-delà du particulier et du concret ", de
" démontrer l’universalité des contenus de la foi " (FR
69).
D’où l’appel urgent du Pape en faveur d’une philosophie qui ait une
" portée authentiquement métaphysique " (FR 83). Une fois
encore nous revenons à l’importance centrale de la personne chrétienne dans
l’anthropologie de Jean Paul II (15). " C’est par excellence la
personne qui atteint l’être et, par conséquent, mène une réflexion
métaphysique " (FR 83).
VIII L’Église
À toutes les étapes de ce bref exposé sur l’anthropologie chrétienne
de Jean Paul II, on retrouve une référence forte et récurrente à la
responsabilité de l’Église, dont le rôle est précisément d’affirmer la vérité
sur l’homme, une vérité qui ne peut être mise pleinement en lumière que par le
mystère du Verbe Incarné (GS 22).
Le Pape a intitulé le dernier chapitre de Centesimus annus :
" L’homme est la route de l’Église ". Ce faisant, il
revient à son point de départ. Après avoir affirmé que " l’Église ne
peut pas abandonner l’homme ", il cite cette phrase de Redemptor
hominis : " cet homme est la première route que l’Église
doit parcourir en accomplissant sa mission […], route tracée par le Christ
lui-même, route qui, de façon immuable, passe par le mystère de l’Incarnation
et de la Rédemption " (CA 53 qui cite RH 14).
Ayant ainsi décrit la route de l’Église, on peut dire : c’est
la route de Jean Paul II. La route du Bon Pasteur est la vraie route de son
troupeau. Son anthropologie est authentiquement chrétienne : à la fois
mystique et très pratique. Elle est entièrement mise au service de la vérité de
la personne humaine (Totus tuus !) et de la société, pour
nous rendre pleinement libre dans le Christ, en participant à la vie du Dieu Un
et Trine.
Comme l’a dit le Pape lui-même – et nous lui laisserons le dernier
mot – " l’anthropologie chrétienne est donc en réalité un chapitre de
la théologie " (CA 55).
Notes
1. Jean Paul II, Ma vocation, don et mystère, Bayard,
1996.
2. Thomas McGovern,
The Christian Anthropology of John-Paul II – déchargé sur
Internet. Il cite ici Juan Louis Lorda, Antropologia del
Concilio Vaticano II a Juan Pablo II, Madrid, 1996, p. 112
3. Cité par McGovern, op.cit. Jean Paul II, Entrez dans
l’espérance, Plon, 1994.
4. Kenneth Schmitz, At the Center of the Human Drama: the
Philosophical Anthropology of Karol Wojtyla/ Pope John-Paul II, Catholic
University Press, pp 35-36 cité par Mark et Louise Zwick dans leur article sur
l’Internet, Witness to Hope : la biographie de Jean Paul II
par George Weigel y est contestée.
5. Dans son essai Subjectivity & the Irreducible in Man cité dans John F. Crosby,
The Selfhood of the Human Person, Catholic University of America Press,
Washington DC, 1996, p 82.
6. Jean Paul II, Discours aux Nations Unies, cité par
Donal Door, L’option préférentielle pour les pauvres.
7. Andrew N
Woznicki, A Christian Humanism, Karol Wojtyla’s Existential
Personalism, Mariel Publications, New Britain, Ct 06053, 1980.
8. Ibid., p. 17
9. Ibid., p. 30.
10. S’inspirant également de la conception de saint Paul ; on
peut y trouver des similitudes avec la pensée de Teilhard de Chardin.
11. Un exposé plus complet devrait aborder également l’ouvrage du
Pape Amour et Responsabilité et les notes de sa retraite de 1996
à Paul VI, Signes de contradiction.
12. Je reconnais qu’une analyse des affirmations du Pape sur les
femmes serait nécessaire ici, y compris Mulieris Dignitatis et
ses lettres et discours aux femmes.
13. McGovern, op.cit.
14. Woznicki, op.cit., p 59 ; voir aussi p. 28.
15. Crosby, op.cit., p 82. L’auteur se réfère au danger chez
Aristote que l’accent mis sur la cosmologie ne finisse par réduire l’homme au
monde… et ce faisant, ne rende pas justice à l’homme.
Il nuovo pontefice
Giovanni Paolo II si affaccia alla loggia dopo l'elezione
HOMILY OF POPE FRANCIS
St. Peter's Square
Second Sunday of Easter (Divine Mercy Sunday), 27
April 2014
At the heart of this Sunday, which concludes the
Octave of Easter and which Saint John Paul II wished to dedicate to Divine
Mercy, are the glorious wounds of the risen Jesus.
He had already shown those wounds when he first
appeared to the Apostles on the very evening of that day following the Sabbath,
the day of the resurrection. But, as we have heard, Thomas was not
there that evening, and when the others told him that they had seen the Lord,
he replied that unless he himself saw and touched those wounds, he would not
believe. A week later, Jesus appeared once more to the disciples gathered in
the Upper Room. Thomas was also present; Jesus turned to him and told him to
touch his wounds. Whereupon that man, so straightforward and accustomed to
testing everything personally, knelt before Jesus with the words: “My Lord and
my God!” (Jn 20:28).
The wounds of Jesus are a scandal, a stumbling
block for faith, yet they are also the test of faith. That is why on the
body of the risen Christ the wounds never pass away: they remain, for those
wounds are the enduring sign of God’s love for us. They are essential for
believing in God. Not for believing that God exists, but for believing
that God is love, mercy and faithfulness. Saint Peter, quoting Isaiah,
writes to Christians: “by his wounds you have been healed” (1 Pet 2:24,
cf. Is 53:5).
Saint John
XXIII and Saint John
Paul II were not afraid to look upon the wounds of Jesus, to touch his
torn hands and his pierced side. They were not ashamed of the flesh of Christ,
they were not scandalized by him, by his cross; they did not despise the flesh
of their brother (cf. Is 58:7), because they saw Jesus in every
person who suffers and struggles. These were two men of courage, filled with
the parrhesia of the Holy Spirit, and they bore witness before the
Church and the world to God’s goodness and mercy.
They were priests, and bishops and popes of the
twentieth century. They lived through the tragic events of that century, but
they were not overwhelmed by them. For them, God was more powerful; faith was
more powerful – faith in Jesus Christ the Redeemer of man and the Lord of
history; the mercy of God, shown by those five wounds, was more powerful; and
more powerful too was the closeness of Mary our Mother.
In these two men, who looked upon the wounds of Christ
and bore witness to his mercy, there dwelt a living hope and an indescribable
and glorious joy (1 Pet 1:3,8). The hope and the joy which the risen
Christ bestows on his disciples, the hope and the joy which nothing and no one
can take from them. The hope and joy of Easter, forged in the crucible of
self-denial, self-emptying, utter identification with sinners, even to the
point of disgust at the bitterness of that chalice. Such were the hope and the
joy which these two holy popes had received as a gift from the risen Lord and
which they in turn bestowed in abundance upon the People of God, meriting our
eternal gratitude.
This hope and this joy were palpable in the earliest
community of believers, in Jerusalem, as we have heard in the Acts of the
Apostles (cf. 2:42-47). It was a community which lived the heart of the
Gospel, love and mercy, in simplicity and fraternity.
This is also the image of the Church which the Second
Vatican Council set before us. John
XXIII and John
Paul II cooperated with the Holy Spirit in renewing and updating
the Church in keeping with her pristine features, those features which the
saints have given her throughout the centuries. Let us not forget that it is
the saints who give direction and growth to the Church. In convening the
Council, Saint John XXIII showed an exquisite openness to the Holy Spirit.
He let himself be led and he was for the Church a pastor, a servant-leader,
guided by the Holy Spirit. This was his great service to the Church; for this
reason I like to think of him as the the pope of openness to the Holy
Spirit.
In his own service to the People of God, Saint John
Paul II was the pope of the family. He himself once said that he wanted to
be remembered as the pope of the family. I am particularly happy to point this
out as we are in the process of journeying with families towards the Synod
on the family. It is surely a journey which, from his place in heaven, he
guides and sustains.
May these two new saints and shepherds of God’s people
intercede for the Church, so that during this two-year journey toward the Synod
she may be open to the Holy Spirit in pastoral service to the family. May both
of them teach us not to be scandalized by the wounds of Christ and to enter
ever more deeply into the mystery of divine mercy, which always hopes and
always forgives, because it always loves.
© Copyright - Libreria Editrice Vaticana
SOURCE : http://w2.vatican.va/content/francesco/en/homilies/2014/documents/papa-francesco_20140427_omelia-canonizzazioni.html
ON THE OCCASION OF THE
HOMILY OF HIS
HOLINESS BENEDICT XVI
Saint Peter's Square
Divine Mercy Sunday, 1 May 2011
Dear Brothers and
Sisters,
Six years ago we gathered
in this Square to celebrate the
funeral of Pope John Paul II. Our grief at his loss was deep, but even greater was our sense of an
immense grace which embraced Rome and the whole world: a grace which was in
some way the fruit of my beloved predecessor’s entire life, and especially of
his witness in suffering. Even then we perceived the fragrance of his sanctity,
and in any number of ways God’s People showed their veneration for him. For
this reason, with all due respect for the Church’s canonical norms, I wanted
his cause of beatification to move forward with reasonable haste. And now the
longed-for day has come; it came quickly because this is what was pleasing to
the Lord: John
Paul II is blessed!
I would like to offer a
cordial greeting to all of you who on this happy occasion have come in such
great numbers to Rome from all over the world – cardinals, patriarchs of the
Eastern Catholic Churches, brother bishops and priests, official delegations,
ambassadors and civil authorities, consecrated men and women and lay faithful,
and I extend that greeting to all those who join us by radio and television.
Today is the
Second Sunday of Easter, which Blessed John Paul II entitled Divine Mercy
Sunday. The date
was chosen for today’s celebration because, in God’s providence, my predecessor
died on the vigil of this feast. Today is also the first day of May, Mary’s
month, and the liturgical memorial of Saint Joseph the Worker. All these
elements serve to enrich our prayer, they help us in our pilgrimage through
time and space; but in heaven a very different celebration is taking place
among the angels and saints! Even so, God is but one, and one too is Christ the
Lord, who like a bridge joins earth to heaven. At this moment we feel closer
than ever, sharing as it were in the liturgy of heaven.
“Blessed are those who have
not seen and yet have come to believe” (Jn 20:29). In today’s Gospel
Jesus proclaims this beatitude: the beatitude of faith. For us, it is
particularly striking because we are gathered to celebrate a beatification, but
even more so because today the one proclaimed blessed is a Pope, a Successor of
Peter, one who was called to confirm his brethren in the faith. John Paul II is
blessed because of his faith, a strong, generous and apostolic faith. We think
at once of another beatitude: “Blessed are you, Simon, son of Jonah! For flesh
and blood has not revealed this to you, but my Father in heaven” (Mt 16:17).
What did our heavenly Father reveal to Simon? That Jesus is the Christ, the Son
of the living God. Because of this faith, Simon becomes Peter, the rock on
which Jesus can build his Church. The eternal beatitude of John Paul II, which
today the Church rejoices to proclaim, is wholly contained in these sayings of
Jesus: “Blessed are you, Simon” and “Blessed are those who have not seen and
yet have come to believe!” It is the beatitude of faith, which John Paul II
also received as a gift from God the Father for the building up of Christ’s
Church.
Our thoughts turn to yet
another beatitude, one which appears in the Gospel before all others. It is the
beatitude of the Virgin Mary, the Mother of the Redeemer. Mary, who had just
conceived Jesus, was told by Saint Elizabeth: “Blessed is she who believed that
there would be a fulfilment of what was spoken to her by the Lord” (Lk 1:45).
The beatitude of faith has its model in Mary, and all of us rejoice that the
beatification of John Paul II takes place on this first day of the month of
Mary, beneath the maternal gaze of the one who by her faith sustained the faith
of the Apostles and constantly sustains the faith of their successors,
especially those called to occupy the Chair of Peter. Mary does not appear in
the accounts of Christ’s resurrection, yet hers is, as it were, a continual,
hidden presence: she is the Mother to whom Jesus entrusted each of his disciples
and the entire community. In particular we can see how Saint John and Saint
Luke record the powerful, maternal presence of Mary in the passages preceding
those read in today’s Gospel and first reading. In the account of Jesus’ death,
Mary appears at the foot of the cross (Jn 19:25), and at the beginning
of the Acts of the Apostles she is seen in the midst of the disciples gathered
in prayer in the Upper Room (Acts 1:14).
Today’s second reading also
speaks to us of faith. Saint Peter himself, filled with spiritual enthusiasm,
points out to the newly-baptized the reason for their hope and their joy. I
like to think how in this passage, at the beginning of his First Letter, Peter
does not use language of exhortation; instead, he states a fact. He writes:
“you rejoice”, and he adds: “you love him; and even though you do
not see him now, you believe in him and rejoice with an
indescribable and glorious joy, for you are receiving the outcome of
your faith, the salvation of your souls” (1 Pet 1:6, 8-9). All these
verbs are in the indicative, because a new reality has come about in Christ’s
resurrection, a reality to which faith opens the door. “This is the Lord’s
doing”, says the Psalm (118:23), and “it is marvelous in our eyes”, the eyes of
faith.
Dear brothers and sisters,
today our eyes behold, in the full spiritual light of the risen Christ, the
beloved and revered figure of John Paul II. Today his name is added to the host
of those whom he proclaimed saints and blesseds during the almost twenty-seven
years of his pontificate, thereby forcefully emphasizing the universal vocation
to the heights of the Christian life, to holiness, taught by the conciliar
Constitution on the Church Lumen
Gentium. All of
us, as members of the people of God – bishops, priests, deacons, laity, men and
women religious – are making our pilgrim way to the heavenly homeland where the
Virgin Mary has preceded us, associated as she was in a unique and perfect way
to the mystery of Christ and the Church. Karol Wojtyła took part in the Second
Vatican Council,
first as an auxiliary Bishop and then as Archbishop of Kraków. He was fully
aware that the Council’s decision to devote the last chapter of its
Constitution on the Church to Mary meant that the Mother of the Redeemer is
held up as an image and model of holiness for every Christian and for the
entire Church. This was the theological vision which Blessed John Paul II
discovered as a young man and subsequently maintained and deepened throughout
his life. A vision which is expressed in the scriptural image of the crucified
Christ with Mary, his Mother, at his side. This icon from the Gospel of John
(19:25-27) was taken up in the episcopal and later the papal coat-of-arms of
Karol Wojtyła: a golden cross with the letter “M” on the lower right and the
motto “Totus tuus”, drawn from the well-known words of Saint Louis Marie
Grignion de Montfort in which Karol Wojtyła found a guiding light for his life:
“Totus tuus ego sum et omnia mea tua sunt. Accipio te in mea omnia. Praebe
mihi cor tuum, Maria – I belong entirely to you, and all that I have is
yours. I take you for my all. O Mary, give me your heart” (Treatise on True
Devotion to the Blessed Virgin, 266).
In his
Testament, the new
Blessed wrote: “When, on 16 October 1978, the Conclave of Cardinals chose John
Paul II, the Primate of Poland, Cardinal Stefan Wyszyński, said to me: ‘The
task of the new Pope will be to lead the Church into the Third Millennium’”.
And the Pope added: “I would like once again to express my gratitude to the
Holy Spirit for the great gift of the Second Vatican Council, to which,
together with the whole Church – and especially with the whole episcopate – I
feel indebted. I am convinced that it will long be granted to the new
generations to draw from the treasures that this Council of the twentieth
century has lavished upon us. As a Bishop who took part in the Council from the
first to the last day, I desire to entrust this great patrimony to all who are
and will be called in the future to put it into practice. For my part, I thank
the Eternal Shepherd, who has enabled me to serve this very great cause in the
course of all the years of my Pontificate”. And what is this “cause”? It is the
same one that John Paul II presented during
his first solemn Mass in Saint Peter’s Square in the unforgettable words: “Do not be afraid!
Open, open wide the doors to Christ!” What the newly-elected Pope asked of
everyone, he was himself the first to do: society, culture, political and
economic systems he opened up to Christ, turning back with the strength of a
titan – a strength which came to him from God – a tide which appeared
irreversible. By his witness of faith, love and apostolic courage, accompanied
by great human charisma, this exemplary son of Poland helped believers
throughout the world not to be afraid to be called Christian, to belong to the
Church, to speak of the Gospel. In a word: he helped us not to fear the truth,
because truth is the guarantee of liberty. To put it even more succinctly: he
gave us the strength to believe in Christ, because Christ is Redemptor
hominis, the Redeemer of man. This was the theme of his first
encyclical, and the
thread which runs though all
the others.
When Karol Wojtyła ascended
to the throne of Peter, he brought with him a deep understanding of the
difference between Marxism and Christianity, based on their respective visions
of man. This was his message: man is the way of the Church, and Christ is the
way of man. With this message, which is the great legacy of the Second Vatican
Council and of its “helmsman”, the Servant of God Pope Paul VI, John
Paul II led the
People of God across the threshold of the Third Millennium, which thanks to
Christ he was able to call “the threshold of hope”. Throughout the long journey
of preparation for the great Jubilee he directed Christianity once again to the
future, the future of God, which transcends history while nonetheless directly
affecting it. He rightly reclaimed for Christianity that impulse of hope which
had in some sense faltered before Marxism and the ideology of progress. He
restored to Christianity its true face as a religion of hope, to be lived in
history in an “Advent” spirit, in a personal and communitarian existence
directed to Christ, the fullness of humanity and the fulfillment of all our
longings for justice and peace.
Finally, on a more personal
note, I would like to thank God for the gift of having worked for many years
with Blessed Pope John Paul II. I had known him earlier and had esteemed him,
but for twenty-three years, beginning in 1982 after he called me to Rome to be
Prefect of the Congregation
for the Doctrine of the Faith, I was at his side and came to revere him all the more. My own service
was sustained by his spiritual depth and by the richness of his insights. His
example of prayer continually impressed and edified me: he remained deeply
united to God even amid the many demands of his ministry. Then too, there was
his witness in suffering: the Lord gradually stripped him of everything, yet he
remained ever a “rock”, as Christ desired. His profound humility, grounded in
close union with Christ, enabled him to continue to lead the Church and to give
to the world a message which became all the more eloquent as his physical
strength declined. In this way he lived out in an extraordinary way the
vocation of every priest and bishop to become completely one with Jesus, whom
he daily receives and offers in the Church.
Blessed are you, beloved Pope
John Paul II,
because you believed! Continue, we implore you, to sustain from heaven the
faith of God’s people. You often blessed us in this Square from the Apostolic
Palace: Bless us, Holy Father! Amen.
© Copyright 2011 - Libreria Editrice Vaticana
Blessed Pope John Paul II
Karol Józef Wojtyła, known as John Paul II since
his October 1978 election to the papacy, was born in the Polish town of
Wadowice, a small city 50 kilometers from Krakow, on May 18, 1920. He was the
youngest of three children born to Karol Wojtyła and Emilia Kaczorowska. His
mother died in 1929. His eldest brother Edmund, a doctor, died in 1932 and his
father, a non-commissioned army officer died in 1941. A sister, Olga, had died
before he was born.
He was baptized on June 20, 1920 in the parish
church of Wadowice by Fr. Franciszek Zak, made his First Holy Communion at age
9 and was confirmed at 18. Upon graduation from Marcin Wadowita high school in
Wadowice, he enrolled in Krakow’s Jagiellonian University in 1938 and in a
school for drama.
The Nazi occupation forces closed the university in
1939 and young Karol had to work in a quarry (1940-1944) and then in the Solvay
chemical factory to earn his living and to avoid being deported to Germany.
In 1942, aware of his call to the priesthood, he
began courses in the clandestine seminary of Krakow, run by Cardinal Adam
Stefan Sapieha, archbishop of Krakow. At the same time, Karol Wojtyła was one
of the pioneers of the “Rhapsodic Theatre,” also clandestine.
After the Second World War, he continued his
studies in the major seminary of Krakow, once it had re-opened, and in the
faculty of theology of the Jagiellonian University. He was ordained to the
priesthood by Archbishop Sapieha in Krakow on November 1, 1946.
Shortly afterwards, Cardinal Sapieha sent him to
Rome where he worked under the guidance of the French Dominican,
Garrigou-Lagrange. He finished his doctorate in theology in 1948 with a thesis
on the subject of faith in the works of St. John of the Cross (Doctrina de fide
apud Sanctum Ioannem a Cruce). At that time, during his vacations, he exercised
his pastoral ministry among the Polish immigrants of France, Belgium and
Holland.
In 1948 he returned to Poland and was vicar of
various parishes in Krakow as well as chaplain to university students. This
period lasted until 1951 when he again took up his studies in philosophy and
theology. In 1953 he defended a thesis on “evaluation of the possibility of
founding a Catholic ethic on the ethical system of Max Scheler” at Lublin
Catholic University. Later he became professor of moral theology and social
ethics in the major seminary of Krakow and in the Faculty of Theology of
Lublin.
On July 4, 1958, he was appointed titular bishop of
Ombi and auxiliary of Krakow by Pope Pius XII, and was consecrated September
28, 1958, in Wawel Cathedral, Krakow, by Archbishop Eugeniusz Baziak.
On January 13, 1964, he was appointed archbishop of
Krakow by Pope Paul VI, who made him a cardinal June 26, 1967 with the title of
S. Cesareo in Palatio of the order of deacons, later elevated pro illa vice to
the order of priests.
Besides taking part in Vatican Council II
(1962-1965) where he made an important contribution to drafting the
Constitution Gaudium et spes, Cardinal Wojtyła participated in all the
assemblies of the Synod of Bishops.
The Cardinals elected him Pope at the Conclave of
16 October 1978, and he took the name of John Paul II. On 22 October, the
Lord’s Day, he solemnly inaugurated his Petrine ministry as the 263rd successor
to the Apostle. His pontificate, one of the longest in the history of the
Church, lasted nearly 27 years.
Driven by his pastoral solicitude for all Churches
and by a sense of openness and charity to the entire human race, John Paul II
exercised the Petrine ministry with a tireless missionary spirit, dedicating it
all his energy. He made 104 pastoral visits outside Italy and 146 within Italy.
As bishop of Rome he visited 317 of the city’s 333 parishes.
He had more meetings than any of his predecessors
with the People of God and the leaders of Nations. More than 17,600,000
pilgrims participated in the General Audiences held on Wednesdays (more than
1160), not counting other special audiences and religious ceremonies [more than
8 million pilgrims during the Great Jubilee of the Year 2000 alone], and the
millions of faithful he met during pastoral visits in Italy and throughout the
world. We must also remember the numerous government personalities he
encountered during 38 official visits, 738 audiences and meetings held with
Heads of State, and 246 audiences and meetings with Prime Ministers.
His love for young people brought him to establish
the World Youth Days. The 19 WYDs celebrated during his pontificate brought
together millions of young people from all over the world. At the same time his
care for the family was expressed in the World Meetings of Families, which he
initiated in 1994.
John Paul II successfully encouraged dialogue with
the Jews and with the representatives of other religions, whom he several times
invited to prayer meetings for peace, especially in Assisi.
Under his guidance the Church prepared herself for
the third millennium and celebrated the Great Jubilee of the year 2000 in
accordance with the instructions given in the Apostolic Letter Tertio Millennio
adveniente. The Church then faced the new epoch, receiving his instructions in
the Apostolic Letter Novo Millennio ineunte, in which he indicated to the
faithful their future path.
With the Year of the Redemption, the Marian Year
and the Year of the Eucharist, he promoted the spiritual renewal of the Church.
He gave an extraordinary impetus to Canonizations
and Beatifications, focusing on countless examples of holiness as an incentive
for the people of our time. He celebrated 147 beatification ceremonies during
which he proclaimed 1,338 Blesseds; and 51 canonizations for a total of 482
saints. He made Thérèse of the Child Jesus a Doctor of the Church.
He considerably expanded the College of Cardinals,
creating 231 Cardinals (plus one in pectore) in 9 consistories. He also called
six full meetings of the College of Cardinals.
He organized 15 Assemblies of the Synod of Bishops
– six Ordinary General Assemblies (1980, 1983, 1987, 1990, 1994 and 2001), one
Extraordinary General Assembly (1985) and eight Special Assemblies (1980,1991,
1994, 1995, 1997, 1998 (2) and 1999).
His most important Documents include 14
Encyclicals, 15 Apostolic Exhortations, 11 Apostolic Constitutions, 45
Apostolic Letters.
He promulgated the Catechism of the Catholic Church
in the light of Tradition as authoritatively interpreted by the Second Vatican
Council. He also reformed the Eastern and Western Codes of Canon Law, created
new Institutions and reorganized the Roman Curia.
As a private Doctor he also published five books of
his own: “Crossing the Threshold of Hope” (October 1994), “Gift and Mystery, on
the fiftieth anniversary of my ordination as priest” (November 1996), “Roman
Triptych” poetic meditations (March 2003), “Arise, Let us Be Going” (May 2004)
and “Memory and Identity” (February 2005).
In the light of Christ risen from the dead, on 2
April a.D. 2005, at 9.37 p.m., while Saturday was drawing to a close and the
Lord’s Day was already beginning, the Octave of Easter and Divine Mercy Sunday,
the Church’s beloved Pastor, John Paul II, departed this world for the Father.
From that evening until April 8, date of the funeral of the late
Pontiff, more than three million pilgrims came to Rome to pay homage to the
mortal remains of the Pope. Some of them queued up to 24 hours to enter St.
Peter’s Basilica.
San Giovanni Paolo II (Karol Wojtyla) Papa
- Memoria Facoltativa
Wadowice, Cracovia, 18 maggio 1920 - Vaticano, 2 aprile 2005
(Papa
dal 22/10/1978 al 02/04/2005 ).
Nato a Wadovice, in Polonia, è il primo papa slavo e il primo Papa non italiano
dai tempi di Adriano VI. Nel suo discorso di apertura del pontificato ha
ribadito di voler portare avanti l'eredità del Concilio Vaticano II. Il 13
maggio 1981, in Piazza San Pietro, anniversario della prima apparizione della
Madonna di Fatima, fu ferito gravemente con un colpo di pistola dal turco Alì
Agca. Al centro del suo annuncio il Vangelo, senza sconti. Molto importanti
sono le sue encicliche, tra le quali sono da ricordare la "Redemptor
hominis", la "Dives in misericordia", la "Laborem
exercens", la "Veritatis splendor" e l'"Evangelium
vitae". Dialogo interreligioso ed ecumenico, difesa della pace, e della
dignità dell'uomo sono impegni quotidiani del suo ministero apostolico e
pastorale. Dai suoi numerosi viaggi nei cinque continenti emerge la sua
passione per il Vangelo e per la libertà dei popoli. Ovunque messaggi, liturgie
imponenti, gesti indimenticabili: dall'incontro di Assisi con i leader
religiosi di tutto il mondo alla preghiere al Muro del pianto di Gerusalemme.
Così Karol Wojtyla traghetta l'umanità nel terzo millennio. La sua
beatificazione ha luogo a Roma il 1° maggio 2011.
Karol Józef Wojtyła, eletto Papa il 16 ottobre
1978, nacque a Wadowice, città a 50 km da Cracovia, il 18 maggio 1920.
Era il secondo dei due figli di Karol Wojtyła e di Emilia Kaczorowska, che morì
nel 1929. Suo fratello maggiore Edmund, medico, morì nel 1932 e suo padre,
sottufficiale dell’esercito, nel 1941.
A nove anni ricevette la Prima Comunione e a diciotto anni il sacramento della
Cresima. Terminati gli studi nella scuola superiore Marcin Wadowita di
Wadowice, nel 1938 si iscrisse all’Università Jagellónica di Cracovia.
Quando le forze di occupazione naziste chiusero l’Università nel 1939, il
giovane Karol lavorò (1940-1944) in una cava ed, in seguito, nella fabbrica
chimica Solvay per potersi guadagnare da vivere ed evitare la deportazione in
Germania.
A partire dal 1942, sentendosi chiamato al sacerdozio, frequentò i corsi di
formazione del seminario maggiore clandestino di Cracovia, diretto
dall’Arcivescovo di Cracovia, il Cardinale Adam Stefan Sapieha. Nel contempo,
fu uno dei promotori del "Teatro Rapsodico", anch’esso clandestino.
Dopo la guerra, continuò i suoi studi nel seminario maggiore di Cracovia,
nuovamente aperto, e nella Facoltà di Teologia dell’Università Jagellónica,
fino alla sua ordinazione sacerdotale a Cracovia il 1 novembre 1946.
Successivamente, fu inviato dal Cardinale Sapieha a Roma, dove conseguì il
dottorato in teologia (1948), con una tesi sul tema della fede nelle opere di
San Giovanni della Croce. In quel periodo, durante le sue vacanze, esercitò il
ministero pastorale tra gli emigranti polacchi in Francia, Belgio e Olanda.
Nel 1948 ritornò in Polonia e fu coadiutore dapprima nella parrocchia di
Niegowić, vicino a Cracovia, e poi in quella di San Floriano, in città. Fu
cappellano degli universitari fino al 1951, quando riprese i suoi studi
filosofici e teologici. Nel 1953 presentò all’Università cattolica di Lublino
una tesi sulla possibilità di fondare un’etica cristiana a partire dal sistema
etico di Max Scheler. Più tardi, divenne professore di Teologia Morale ed Etica
nel seminario maggiore di Cracovia e nella Facoltà di Teologia di Lublino.
Il 4 luglio 1958, il Papa Pio XII lo nominò Vescovo titolare di Ombi e
Ausiliare di Cracovia. Ricevette l’ordinazione episcopale il 28 settembre 1958
nella cattedrale del Wawel (Cracovia), dalle mani dell’Arcivescovo Eugeniusz
Baziak.
Il 13 gennaio 1964 fu nominato Arcivescovo di Cracovia da Paolo VI che lo creò
Cardinale il 26 giugno 1967.
Partecipò al Concilio Vaticano II (1962-65) con un contributo importante
nell’elaborazione della costituzione Gaudium et spes. Il Cardinale Wojtyła
prese parte anche alle 5 assemblee del Sinodo dei Vescovi anteriori al suo
Pontificato.
Viene eletto Papa il 16 ottobre 1978 e il 22 ottobre segue l'inizio solenne del
Suo ministero di Pastore Universaledella Chiesa.
Dall’inizio del suo Pontificato, Papa Giovanni Paolo II ha compiuto 146 visite
pastorali in Italia e, come Vescovo di Roma, ha visitato 317 delle attuali 332
parrocchie romane. I viaggi apostolici nel mondo - espressione della costante
sollecitudine pastorale del Successore di Pietro per tutte le Chiese - sono
stati 104.
Tra i suoi documenti principali si annoverano 14 Encicliche, 15 Esorta-zioni
apostoliche, 11 Costituzioni apostoliche e 45 Lettere apostoliche. A Papa
Giovanni Paolo II si ascrivono anche 5 libri: "Varcare la soglia della
speranza" (ottobre 1994); "Dono e mistero: nel cinquantesimo
anniversario del mio sacerdozio" (novembre 1996); "Trittico
romano", meditazioni in forma di poesia (marzo 2003); "Alzatevi,
andiamo!" (maggio 2004) e "Memoria e Identità" (febbraio 2005).
Papa Giovanni Paolo II ha celebrato 147 cerimonie di beatificazione - nelle
quali ha proclamato 1338 beati - e 51 canonizzazioni, per un totale di 482
santi. Ha tenuto 9 concistori, in cui ha creato 231 (+ 1
in pectore) Cardinali. Ha presieduto anche 6 riunioni plenarie del Collegio
Cardinalizio.
Dal 1978 ha convocato 15 assemblee del Sinodo dei Vescovi: 6 generali ordinarie
(1980, 1983, 1987, 1990; 1994 e 2001), 1 assemblea generale straordinaria
(1985) e 8 assemblee speciali (1980, 1991, 1994, 1995, 1997, 1998 [2] e 1999).
Nessun Papa ha incontrato tante persone come Giovanni Paolo II: alle
Udienze Generali del mercoledì (oltre 1160) hanno partecipato più di 17 milioni
e 600mila pellegrini, senza contare tutte le altre udienze speciali e le
cerimonie religiose (più di 8 milioni di pellegrini solo nel corso del Grande
Giubileo dell’anno 2000), nonché i milioni di fedeli incontrati nel corso delle
visite pastorali in Italia e nel mondo; numerose anche le personalità
governative ricevute in udienza: basti ricordare le 38 visite ufficiali e le
altre 738 udienze o incontri con Capi di Stato, come pure le 246 udienze e
incontri con Primi Ministri.
Muore a Roma, nel suo alloggio nella Città del Vaticano, alle ore 21.37 di
sabato 2 aprile 2005. I solenni funerali in Piazza San Pietro e la sepoltura
nelle Grotte Vaticane seguono l'8 aprile.
La festa liturgica è iscritta nel Calendario Romano
generale al 22 ottobre, con il grado di memoria facoltativa.
Com'era la tomba di
Giovanni Paolo II (era situata nelle Grotte Vaticane) prima della beatificazione.
IN OCCASIONE DELLA
OMELIA DEL SANTO PADRE BENEDETTO XVI
Domenica, 1° maggio 2011
Cari fratelli e sorelle!
Sei anni or sono ci trovavamo in questa Piazza per celebrare i funerali del Papa Giovanni Paolo II. Profondo era il dolore per la perdita, ma più grande ancora era il senso di una immensa grazia che avvolgeva Roma e il mondo intero: la grazia che era come il frutto dell’intera vita del mio amato Predecessore, e specialmente della sua testimonianza nella sofferenza. Già in quel giorno noi sentivamo aleggiare il profumo della sua santità, e il Popolo di Dio ha manifestato in molti modi la sua venerazione per Lui. Per questo ho voluto che, nel doveroso rispetto della normativa della Chiesa, la sua causa di beatificazione potesse procedere con discreta celerità.
Ed ecco che il giorno atteso è arrivato; è arrivato presto, perché così è piaciuto al Signore: Giovanni Paolo II è beato!
Desidero rivolgere il mio cordiale saluto a tutti voi che, per questa felice circostanza, siete convenuti così numerosi a Roma da ogni parte del mondo, Signori Cardinali, Patriarchi delle Chiese Orientali Cattoliche, Confratelli nell’Episcopato e nel Sacerdozio, Delegazioni Ufficiali, Ambasciatori e Autorità, persone consacrate e fedeli laici, e lo estendo a quanti sono uniti a noi mediante la radio e la televisione.
Questa Domenica è la Seconda di Pasqua, che il beato
Giovanni Paolo II ha
intitolato alla Divina Misericordia. Perciò è stata scelta questa data per l’odierna Celebrazione, perché, per un disegno provvidenziale, il mio Predecessore rese lo spirito a Dio proprio la sera della vigilia di questa ricorrenza. Oggi, inoltre, è il primo giorno del mese di maggio, il mese di Maria; ed è anche la memoria di san Giuseppe lavoratore. Questi elementi concorrono ad arricchire la nostra preghiera, aiutano noi che siamo ancora pellegrini nel tempo e nello spazio; mentre in Cielo, ben diversa è la festa tra gli Angeli e i Santi! Eppure, uno solo è Dio, e uno è Cristo Signore, che come un ponte congiunge la terra e il Cielo, e noi in questo momento ci sentiamo più che mai vicini, quasi partecipi della Liturgia celeste.
“Beati quelli che non hanno visto e hanno creduto!” (
Gv 20,29). Nel Vangelo di oggi Gesù pronuncia questa beatitudine: la beatitudine della fede. Essa ci colpisce in modo particolare, perché siamo riuniti proprio per celebrare una Beatificazione, e ancora di più perché oggi è stato proclamato Beato un Papa, un Successore di Pietro, chiamato a confermare i fratelli nella fede.
Giovanni Paolo II è beato per la sua fede, forte e generosa, apostolica. E subito ricordiamo quell’altra beatitudine: “Beato sei tu, Simone, figlio di Giona, perché né carne né sangue te lo hanno rivelato, ma il Padre mio che è nei cieli” (
Mt 16,17). Che cosa ha rivelato il Padre celeste a Simone? Che Gesù è il Cristo, il Figlio del Dio vivente. Per questa fede Simone diventa “Pietro”, la roccia su cui Gesù può edificare la sua Chiesa. La beatitudine eterna di
Giovanni Paolo II, che oggi la Chiesa ha la gioia di proclamare, sta tutta dentro queste parole di Cristo: “Beato sei tu, Simone” e “Beati quelli che non hanno visto e hanno creduto!”. La beatitudine della fede, che anche
Giovanni Paolo II ha ricevuto in dono da Dio Padre, per l’edificazione della Chiesa di Cristo.
Ma il nostro pensiero va ad un’altra beatitudine, che nel Vangelo precede tutte le altre. E’ quella della Vergine Maria, la Madre del Redentore. A Lei, che ha appena concepito Gesù nel suo grembo, santa Elisabetta dice: “Beata colei che ha creduto nell’adempimento di ciò che il Signore le ha detto” (
Lc 1,45). La beatitudine della fede ha il suo modello in Maria, e tutti siamo lieti che la beatificazione di
Giovanni Paolo II avvenga nel primo giorno del mese mariano, sotto lo sguardo materno di Colei che, con la sua fede, sostenne la fede degli Apostoli, e continuamente sostiene la fede dei loro successori, specialmente di quelli che sono chiamati a sedere sulla cattedra di Pietro. Maria non compare nei racconti della risurrezione di Cristo, ma la sua presenza è come nascosta ovunque: lei è la Madre, a cui Gesù ha affidato ciascuno dei discepoli e l’intera comunità. In particolare, notiamo che la presenza effettiva e materna di Maria viene registrata da san Giovanni e da san Luca nei contesti che precedono quelli del Vangelo odierno e della prima Lettura: nel racconto della morte di Gesù, dove Maria compare ai piedi della croce (cfr
Gv 19,25); e all’inizio degli
Atti degli Apostoli, che la presentano in mezzo ai discepoli riuniti in preghiera nel cenacolo (cfr
At 1,14).
Anche la seconda Lettura odierna ci parla della fede, ed è proprio san Pietro che scrive, pieno di entusiasmo spirituale, indicando ai neo-battezzati le ragioni della loro speranza e della loro gioia. Mi piace osservare che in questo passo, all’inizio della sua Prima Lettera, Pietro non si esprime in modo esortativo, ma indicativo; scrive, infatti: “Siete ricolmi di gioia” – e aggiunge: “Voi lo amate, pur senza averlo visto e ora, senza vederlo, credete in lui. Perciò esultate di gioia indicibile e gloriosa, mentre conseguite la meta della vostra fede: la salvezza delle anime” (1Pt 1,6.8-9). Tutto è all’indicativo, perché c’è una nuova realtà, generata dalla risurrezione di Cristo, una realtà accessibile alla fede. “Questo è stato fatto dal Signore - dice il Salmo (118,23) - una meraviglia ai nostri occhi”, gli occhi della fede.
Cari fratelli e sorelle, oggi risplende ai nostri occhi, nella piena luce spirituale del Cristo risorto, la figura amata e venerata di
Giovanni Paolo II. Oggi il suo nome si aggiunge alla schiera di Santi e Beati che egli ha proclamato durante i quasi 27 anni di pontificato, ricordando con forza la vocazione universale alla misura alta della vita cristiana, alla santità, come afferma la Costituzione conciliare
Lumen gentium sulla Chiesa. Tutti i membri del Popolo di Dio – Vescovi, sacerdoti, diaconi, fedeli laici, religiosi, religiose – siamo in cammino verso la patria celeste, dove ci ha preceduto la Vergine Maria, associata in modo singolare e perfetto al mistero di Cristo e della Chiesa. Karol Wojtyła, prima come Vescovo Ausiliare e poi come Arcivescovo di Cracovia, ha partecipato al
Concilio Vaticano II e sapeva bene che dedicare a Maria l’ultimo capitolo del Documento sulla Chiesa significava porre la Madre del Redentore quale immagine e modello di santità per ogni cristiano e per la Chiesa intera. Questa visione teologica è quella che il beato
Giovanni Paolo II ha scoperto da giovane e ha poi conservato e approfondito per tutta la vita. Una visione che si riassume nell’icona biblica di Cristo sulla croce con accanto Maria, sua madre. Un’icona che si trova nel Vangelo di Giovanni (19,25-27) ed è riassunta nello stemma episcopale e poi papale di Karol Wojtyła: una croce d’oro, una “emme” in basso a destra, e il motto “
Totus tuus”, che corrisponde alla celebre espressione di san Luigi Maria Grignion de Montfort, nella quale Karol Wojtyła ha trovato un principio fondamentale per la sua vita: “
Totus tutus ego sum et omnia mea tua sunt. Accipio Te in mea omnia. Praebe mihi cor tuum, Maria – Sono tutto tuo e tutto ciò che è mio è tuo. Ti prendo per ogni mio bene. Dammi il tuo cuore, o Maria” (Trattato della vera devozione alla Santa Vergine, n. 266).
Nel suo
Testamento il nuovo Beato scrisse: “Quando nel giorno 16 ottobre 1978 il conclave dei cardinali scelse
Giovanni Paolo II, il Primate della Polonia card. Stefan Wyszyński mi disse: «Il compito del nuovo papa sarà di introdurre la Chiesa nel Terzo Millennio»”. E aggiungeva: “Desidero ancora una volta esprimere gratitudine allo Spirito Santo per il grande dono del
Concilio Vaticano II, al quale insieme con l’intera Chiesa – e soprattutto con l’intero episcopato – mi sento debitore. Sono convinto che ancora a lungo sarà dato alle nuove generazioni di attingere alle ricchezze che questo Concilio del XX secolo ci ha elargito.
Come vescovo che ha partecipato all’evento conciliare dal primo all’ultimo giorno, desidero affidare questo grande patrimonio a tutti coloro che sono e saranno in futuro chiamati a realizzarlo. Per parte mia ringrazio l’eterno Pastore che mi ha permesso di servire questa grandissima causa nel corso di tutti gli anni del mio pontificato”. E qual è questa “causa”? E’ la stessa che
Giovanni Paolo II ha enunciato nella sua
prima Messa solenne in Piazza San Pietro, con le memorabili parole: “Non abbiate paura! Aprite, anzi, spalancate le porte a Cristo!”. Quello che il neo-eletto Papa chiedeva a tutti, egli stesso lo ha fatto per primo: ha aperto a Cristo la società, la cultura, i sistemi politici ed economici, invertendo con la forza di un gigante – forza che gli veniva da Dio – una tendenza che poteva sembrare irreversibile.
Swoim świadectwem wiary, miłości i odwagi apostolskiej, pełnym ludzkiej wrażliwości, ten znakomity syn Narodu polskiego pomógł chrześcijanom na całym świecie, by nie lękali się być chrześcijanami, należeć do Kościoła, głosić Ewangelię. Jednym słowem: pomógł nam nie lękać się prawdy, gdyż prawda jest gwarancją wolności.
[Con la sua testimonianza di fede, di amore e di coraggio apostolico, accompagnata da una grande carica umana, questo esemplare figlio della Nazione polacca ha aiutato i cristiani di tutto il mondo a non avere paura di dirsi cristiani, di appartenere alla Chiesa, di parlare del Vangelo. In una parola: ci ha aiutato a non avere paura della verità, perché la verità è garanzia della libertà.]
Ancora più in sintesi: ci ha ridato la forza di credere in Cristo, perché Cristo è
Redemptor hominis, Redentore dell’uomo: il tema della sua
prima Enciclica e il filo conduttore di
tutte le altre.
Karol Wojtyła salì al soglio di Pietro portando con sé la sua profonda riflessione sul confronto tra il marxismo e il cristianesimo, incentrato sull’uomo. Il suo messaggio è stato questo: l’uomo è la via della Chiesa, e Cristo è la via dell’uomo. Con questo messaggio, che è la grande eredità del
Concilio Vaticano II e del suo “timoniere” il Servo di Dio Papa
Paolo VI,
Giovanni Paolo II ha guidato il Popolo di Dio a varcare la soglia del Terzo Millennio, che proprio grazie a Cristo egli ha potuto chiamare “soglia della speranza”. Sì, attraverso il lungo cammino di preparazione al Grande Giubileo, egli ha dato al Cristianesimo un rinnovato orientamento al futuro, il futuro di Dio, trascendente rispetto alla storia, ma che pure incide sulla storia. Quella carica di speranza che era stata ceduta in qualche modo al marxismo e all’ideologia del progresso, egli l’ha legittimamente rivendicata al Cristianesimo, restituendole la fisionomia autentica della speranza, da vivere nella storia con uno spirito di “avvento”, in un’esistenza personale e comunitaria orientata a Cristo, pienezza dell’uomo e compimento delle sue attese di giustizia e di pace.
Vorrei infine rendere grazie a Dio anche per la personale esperienza che mi ha concesso, di collaborare a lungo con il beato Papa
Giovanni Paolo II. Già prima avevo avuto modo di conoscerlo e di stimarlo, ma dal 1982, quando mi chiamò a Roma come Prefetto della Congregazione per la Dottrina della Fede, per 23 anni ho potuto stargli vicino e venerare sempre più la sua persona. Il mio servizio è stato sostenuto dalla sua profondità spirituale, dalla ricchezza delle sue intuizioni. L’esempio della sua preghiera mi ha sempre colpito ed edificato: egli si immergeva nell’incontro con Dio, pur in mezzo alle molteplici incombenze del suo ministero. E poi la sua testimonianza nella sofferenza: il Signore lo ha spogliato pian piano di tutto, ma egli è rimasto sempre una “roccia”, come Cristo lo ha voluto. La sua profonda umiltà, radicata nell’intima unione con Cristo, gli ha permesso di continuare a guidare la Chiesa e a dare al mondo un messaggio ancora più eloquente proprio nel tempo in cui le forze fisiche gli venivano meno. Così egli ha realizzato in modo straordinario la vocazione di ogni sacerdote e vescovo: diventare un tutt’uno con quel Gesù, che quotidianamente riceve e offre nella Chiesa.
Beato te, amato Papa
Giovanni Paolo II, perché hai creduto! Continua – ti preghiamo – a sostenere dal Cielo la fede del Popolo di Dio.
Tante volte ci hai benedetto in questa Piazza dal Palazzo! Oggi, ti preghiamo: Santo Padre ci benedica! Amen.
© Copyright 2011 - Libreria Editrice Vaticana
CON OCASIÓN DE LA
HOMILÍA DEL
SANTO PADRE BENEDICTO XVI
Plaza de San Pedro
Domingo 1 de mayo de 2011
Queridos hermanos y
hermanas:
Hace seis años nos
encontrábamos en esta Plaza para celebrar los funerales del Papa Juan Pablo II.
El dolor por su pérdida era profundo, pero más grande todavía era el
sentido de una inmensa gracia que envolvía a Roma y al mundo entero, gracia que
era fruto de toda la vida de mi amado Predecesor y, especialmente, de su
testimonio en el sufrimiento. Ya en aquel día percibíamos el perfume de su
santidad, y el Pueblo de Dios manifestó de muchas maneras su veneración hacia
él. Por eso, he querido que, respetando debidamente la normativa de la Iglesia,
la causa de su beatificación procediera con razonable rapidez. Y he aquí que el
día esperado ha llegado; ha llegado pronto, porque así lo ha querido el Señor:
Juan Pablo II es beato.
Deseo dirigir un cordial saludo a todos los que, en número tan grande, desde
todo el mundo, habéis venido a Roma, para esta feliz circunstancia, a los
señores cardenales, a los patriarcas de las Iglesias católicas orientales,
hermanos en el episcopado y el sacerdocio, delegaciones oficiales, embajadores
y autoridades, personas consagradas y fieles laicos, y lo extiendo a todos los
que se unen a nosotros a través de la radio y la televisión.
Éste es el segundo domingo de Pascua, que el beato Juan Pablo II
dedicó a la Divina Misericordia.
Por eso se eligió este día para la celebración de hoy, porque mi Predecesor,
gracias a un designio providencial, entregó el espíritu a Dios precisamente en
la tarde de la vigilia de esta fiesta. Además, hoy es el primer día del mes de
mayo, el mes de María; y es también la memoria de san José obrero. Estos
elementos contribuyen a enriquecer nuestra oración, nos ayudan a nosotros que
todavía peregrinamos en el tiempo y el espacio. En cambio, qué diferente es la
fiesta en el Cielo entre los ángeles y santos. Y, sin embargo, hay un solo
Dios, y un Cristo Señor que, como un puente une la tierra y el cielo, y
nosotros nos sentimos en este momento más cerca que nunca, como participando de
la Liturgia celestial.
«Dichosos los que crean sin haber visto» (Jn 20, 29). En el evangelio
de hoy, Jesús pronuncia esta bienaventuranza: la bienaventuranza de la fe. Nos
concierne de un modo particular, porque estamos reunidos precisamente para celebrar
una beatificación, y más aún porque hoy un Papa ha sido proclamado Beato, un
Sucesor de Pedro, llamado a confirmar en la fe a los hermanos. Juan Pablo II es
beato por su fe, fuerte y generosa, apostólica. E inmediatamente recordamos
otra bienaventuranza: «¡Dichoso tú, Simón, hijo de Jonás!, porque eso no te lo
ha revelado nadie de carne y hueso, sino mi Padre que está en el cielo» (Mt
16, 17). ¿Qué es lo que el Padre celestial reveló a Simón? Que Jesús es el
Cristo, el Hijo del Dios vivo. Por esta fe Simón se convierte en «Pedro», la
roca sobre la que Jesús edifica su Iglesia. La bienaventuranza eterna de Juan
Pablo II, que la Iglesia tiene el gozo de proclamar hoy, está incluida en estas
palabras de Cristo: «Dichoso, tú, Simón» y «Dichosos los que crean sin haber
visto». Ésta es la bienaventuranza de la fe, que también Juan Pablo II recibió
de Dios Padre, como un don para la edificación de la Iglesia de Cristo.
Pero nuestro pensamiento se dirige a otra bienaventuranza, que en el
evangelio precede a todas las demás. Es la de la Virgen María, la Madre del
Redentor. A ella, que acababa de concebir a Jesús en su seno, santa Isabel le
dice: «Dichosa tú, que has creído, porque lo que te ha dicho el Señor se
cumplirá» (Lc 1, 45). La bienaventuranza de la fe tiene su modelo en
María, y todos nos alegramos de que la beatificación de Juan Pablo II tenga
lugar en el primer día del mes mariano, bajo la mirada maternal de Aquella que,
con su fe, sostuvo la fe de los Apóstoles, y sostiene continuamente la fe de sus
sucesores, especialmente de los que han sido llamados a ocupar la cátedra de
Pedro. María no aparece en las narraciones de la resurrección de Cristo, pero
su presencia está como oculta en todas partes: ella es la Madre a la que Jesús
confió cada uno de los discípulos y toda la comunidad. De modo particular,
notamos que la presencia efectiva y materna de María ha sido registrada por san
Juan y san Lucas en los contextos que preceden a los del evangelio de hoy y de
la primera lectura: en la narración de la muerte de Jesús, donde María aparece
al pie de la cruz (cf. Jn 19, 25); y al comienzo de los Hechos de los
Apóstoles, que la presentan en medio de los discípulos reunidos en oración
en el cenáculo (cf. Hch. 1, 14).
También la segunda lectura de hoy nos habla de la fe, y es precisamente san
Pedro quien escribe, lleno de entusiasmo espiritual, indicando a los nuevos
bautizados las razones de su esperanza y su alegría. Me complace observar que
en este pasaje, al comienzo de su Primera carta, Pedro no se expresa en
un modo exhortativo, sino indicativo; escribe, en efecto: «Por ello os alegráis»,
y añade: «No habéis visto a Jesucristo, y lo amáis; no lo veis, y creéis
en él; y os alegráis con un gozo inefable y transfigurado, alcanzando
así la meta de vuestra fe: vuestra propia salvación» (1 P 1, 6.8-9).
Todo está en indicativo porque hay una nueva realidad, generada por la
resurrección de Cristo, una realidad accesible a la fe. «Es el Señor quien lo
ha hecho –dice el Salmo (118, 23)– ha sido un milagro patente», patente
a los ojos de la fe.
Queridos hermanos y hermanas, hoy resplandece ante nuestros ojos, bajo la
plena luz espiritual de Cristo resucitado, la figura amada y venerada de Juan
Pablo II. Hoy, su nombre se añade a la multitud de santos y beatos que él proclamó
durante sus casi 27 años de pontificado, recordando con fuerza la vocación
universal a la medida alta de la vida cristiana, a la santidad, como afirma la
Constitución conciliar sobre la Iglesia
Lumen gentium. Todos
los miembros del Pueblo de Dios –obispos, sacerdotes, diáconos, fieles laicos,
religiosos, religiosas– estamos en camino hacia la patria celestial, donde nos
ha precedido la Virgen María, asociada de modo singular y perfecto al misterio
de Cristo y de la Iglesia. Karol Wojtyła, primero como Obispo Auxiliar y
después como Arzobispo de Cracovia, participó en el Concilio Vaticano II y
sabía que dedicar a María el último capítulo del Documento sobre la Iglesia
significaba poner a la Madre del Redentor como imagen y modelo de santidad para
todos los cristianos y para la Iglesia entera. Esta visión teológica es la que
el beato Juan Pablo II descubrió de joven y que después conservó y profundizó
durante toda su vida. Una visión que se resume en el icono bíblico de Cristo en
la cruz, y a sus pies María, su madre. Un icono que se encuentra en el
evangelio de Juan (19, 25-27) y que quedó sintetizado en el escudo episcopal y
posteriormente papal de Karol Wojtyła: una cruz de oro, una «eme» abajo, a la
derecha, y el lema: «
Totus tuus», que corresponde a la célebre expresión
de san Luis María Grignion de Monfort, en la que Karol Wojtyła encontró un
principio fundamental para su vida: «
Totus tuus ego sum et omnia mea tua
sunt. Accipio Te in mea
omnia. Praebe mihi cor tuum, Maria -Soy todo tuyo y todo cuanto tengo es tuyo. Tú eres mi todo, oh
María; préstame tu corazón». (
Tratado de la verdadera devoción a la
Santísima Virgen, n. 266).
El nuevo Beato escribió en su testamento: «Cuando, en el día 16 de octubre
de 1978, el cónclave de los cardenales escogió a Juan Pablo II, el primado de
Polonia, cardenal Stefan Wyszyński, me dijo: “La tarea del nuevo Papa
consistirá en introducir a la Iglesia en el tercer milenio”». Y añadía: «Deseo
expresar una vez más gratitud al Espíritu Santo por el gran don del Concilio
Vaticano II, con respecto al cual, junto con la Iglesia entera, y en especial
con todo el Episcopado, me siento en deuda. Estoy convencido de que durante
mucho tiempo aún las nuevas generaciones podrán recurrir a las riquezas que
este Concilio del siglo XX nos ha regalado. Como obispo que participó en el
acontecimiento conciliar desde el primer día hasta el último, deseo confiar
este gran patrimonio a todos los que están y estarán llamados a aplicarlo. Por
mi parte, doy las gracias al eterno Pastor, que me ha permitido estar al
servicio de esta grandísima causa a lo largo de todos los años de mi
pontificado». ¿Y cuál es esta «causa»? Es la misma que Juan Pablo II anunció en
su primera Misa solemne en la Plaza de San Pedro, con las memorables palabras:
«¡No temáis! !Abrid, más todavía, abrid de par en par las puertas a Cristo!».
Aquello que el Papa recién elegido pedía a todos, él mismo lo llevó a cabo en
primera persona: abrió a Cristo la sociedad, la cultura, los sistemas políticos
y económicos, invirtiendo con la fuerza de un gigante, fuerza que le venía de
Dios, una tendencia que podía parecer irreversible. Con su testimonio de fe, de
amor y de valor apostólico, acompañado de una gran humanidad, este hijo
ejemplar de la Nación polaca ayudó a los cristianos de todo el mundo a no tener
miedo de llamarse cristianos, de pertenecer a la Iglesia, de hablar del
Evangelio. En una palabra: ayudó a no tener miedo de la verdad, porque la
verdad es garantía de libertad. Más en síntesis todavía: nos devolvió la fuerza
de creer en Cristo, porque Cristo es
Redemptor hominis, Redentor del
hombre: el tema de
su primera Encíclica e hilo
conductor de todas las demás.
Karol Wojtyła subió al Solio de Pedro llevando consigo la profunda reflexión
sobre la confrontación entre el marxismo y el cristianismo, centrada en el
hombre. Su mensaje fue éste: el hombre es el camino de la Iglesia, y Cristo es
el camino del hombre. Con este mensaje, que es la gran herencia del Concilio
Vaticano II y de su «timonel», el Siervo de Dios el Papa Pablo VI, Juan Pablo
II condujo al Pueblo de Dios a atravesar el umbral del Tercer Milenio, que
gracias precisamente a Cristo él pudo llamar «umbral de la esperanza». Sí, él,
a través del largo camino de preparación para el Gran Jubileo, dio al
cristianismo una renovada orientación hacia el futuro, el futuro de Dios, trascendente
respecto a la historia, pero que incide también en la historia. Aquella carga
de esperanza que en cierta manera se le dio al marxismo y a la ideología del
progreso, él la reivindicó legítimamente para el cristianismo, restituyéndole
la fisonomía auténtica de la esperanza, de vivir en la historia con un espíritu
de «adviento», con una existencia personal y comunitaria orientada a Cristo,
plenitud del hombre y cumplimiento de su anhelo de justicia y de paz.
Quisiera finalmente dar gracias también a Dios por la experiencia personal
que me concedió, de colaborar durante mucho tiempo con el beato Papa Juan Pablo
II. Ya antes había tenido ocasión de conocerlo y de estimarlo, pero desde 1982,
cuando me llamó a Roma como Prefecto de la Congregación para la Doctrina de la
Fe, durante 23 años pude estar cerca de él y venerar cada vez más su persona.
Su profundidad espiritual y la riqueza de sus intuiciones sostenían mi
servicio. El ejemplo de su oración siempre me ha impresionado y edificado: él
se sumergía en el encuentro con Dios, aun en medio de las múltiples ocupaciones
de su ministerio. Y después, su testimonio en el sufrimiento: el Señor lo fue
despojando lentamente de todo, sin embargo él permanecía siempre como una
«roca», como Cristo quería. Su profunda humildad, arraigada en la íntima unión
con Cristo, le permitió seguir guiando a la Iglesia y dar al mundo un mensaje
aún más elocuente, precisamente cuando sus fuerzas físicas iban disminuyendo.
Así, él realizó de modo extraordinario la vocación de cada sacerdote y obispo:
ser uno con aquel Jesús al que cotidianamente recibe y ofrece en la Iglesia.
¡Dichoso tú, amado Papa
Juan Pablo, porque has creído! Te rogamos que continúes sosteniendo
desde el Cielo la fe del Pueblo de Dios. Desde el Palacio nos has bendecido
muchas veces en esta Plaza. Hoy te rogamos: Santo Padre: bendícenos.
Amén.
©
Copyright 2011 - Libreria Editrice Vaticana
Le troisième voyage apostolique en Pologne, 1987
ANLÄSSLICH DER
PREDIGT VON
PAPST BENEDIKT XVI.
Sonntag, 1. Mai 2011
Liebe Brüder und
Schwestern!
Vor nunmehr sechs Jahren
befanden wir uns auf diesem Platz zur Begräbnisfeier von Papst Johannes
Paul II. Groß war
der Schmerz über den Verlust, aber noch größer war die Erfahrung einer
unendlichen Gnade, die Rom und die ganze Welt umfing: die Gnade, die wie die
Frucht des ganzen Lebens meines geliebten Vorgängers und besonders seines
Zeugnisses im Leiden war. Schon an jenem Tag spürten wir den Duft seiner
Heiligkeit ausströmen, und das Volk Gottes hat auf viele Weisen seine Verehrung
für ihn zum Ausdruck gebracht. Daher wollte ich, daß sein Seligsprechungsprozeß
unter entsprechender Beachtung der Vorschriften der Kirche ziemlich rasch
vorangehen konnte. Und heute ist der erwartete Tag gekommen; er ist schnell
gekommen, weil es dem Herrn so gefallen hat: Johannes Paul
II ist selig!
Herzlich möchte ich euch
alle grüßen, die ihr zu diesem freudigen Anlaß so zahlreich aus allen Teilen
der Welt nach Rom gekommen seid: Kardinäle, Patriarchen der katholischen
Ostkirchen, Mitbrüder im Bischofs- und Priesteramt, die offiziellen
Delegationen, Botschafter und Vertreter des öffentlichen Lebens, Gottgeweihte
und gläubige Laien. Mein Gruß gilt ebenso allen, die über Radio und Fernsehen
mit uns verbunden sind.
Dieser Sonntag ist der
Zweite Sonntag der Osterzeit, den der selige Johannes Paul
II. nach der
Göttlichen Barmherzigkeit benannt hat. Daher wurde dieses Datum für die heutige
Feier gewählt, weil nach dem Plan der Vorsehung mein Vorgänger genau am
Vorabend dieses Festtages Gott seinen Geist befohlen hat. Heute ist
außerdem der erste Tag des Marienmonats Mai; und es ist auch der Gedenktag des
heiligen Josef des Arbeiters.
Diese
Elemente treffen zusammen und bereichern so unser Gebet; sie helfen uns, die
wir noch Pilger in Raum und Zeit sind. Im Himmel hingegen ist die Feier unter
den Engeln und Heiligen ganz anders! Und doch ist Gott einer, und einer ist
Christus, der Herr, der wie eine Brücke Erde und Himmel verbindet. Und in
diesem Augenblick fühlen wir uns mehr denn je nahe, als nähmen wir gleichsam
teil an der himmlischen Liturgie.
„Selig sind, die nicht
sehen und doch glauben!“ (Joh 20,29). Im heutigen Evangelium spricht
Jesus diese Seligpreisung aus, die Seligpreisung des Glaubens. Sie berührt uns
auf besondere Weise, da wir versammelt sind, um eben eine Seligsprechung zu
feiern, und noch mehr, da heute ein Papst seliggesprochen wird, ein Nachfolger
Petri, der dazu berufen war, die Brüder im Glauben zu stärken. Johannes
Paul II. ist selig
durch seinen starken und großherzigen, seinen apostolischen Glauben. Und
sogleich denken wir an jene andere Seligpreisung: „Selig bist du, Simon
Barjona; denn nicht Fleisch und Blut haben dir das offenbart, sondern mein
Vater im Himmel“ (Mt 16,17). Was hat der himmlische Vater dem Simon
offenbart? Daß Jesus der Christus ist, der Sohn des lebendigen Gottes. Durch
diesen Glauben wird Simon zu „Petrus“, zum Fels, auf den Jesus seine Kirche
bauen kann. Die ewige Seligkeit Johannes
Pauls II., die die
Kirche heute freudig verkündet, besteht ganz in diesen Worten Christi: „Selig
bist du, Simon“, und „Selig sind, die nicht sehen und doch glauben!“ Es ist die
Seligpreisung des Glaubens, den auch Johannes
Paul II. als Gabe
von Gott Vater für den Aufbau der Kirche Christi erhalten hat.
Aber unsere Gedanken gehen
zu einer anderen Seligpreisung, die im Evangelium allen anderen vorausgeht. Es
ist jene der Jungfrau Maria, der Mutter des Erlösers.
Ihr, die soeben Jesus in ihrem Schoß empfangen
hat, sagt die heilige Elisabeth: „Selig ist die, die geglaubt hat, daß sich
erfüllt, was der Herr ihr sagen ließ“ (Lk 1,45). Die Seligpreisung des
Glaubens hat ihr Vorbild in Maria. Wir alle freuen uns, daß die Seligsprechung
von Johannes
Paul II. am ersten
Tag des Marienmonats stattfindet, unter dem mütterlichen Blick Marias, die
durch ihren Glauben den Glauben der Apostel gestützt hat und fortwährend den
Glauben ihrer Nachfolger stützt, besonders jener, die auf den Stuhl Petri
berufen sind. Maria kommt in den Erzählungen der Auferstehung Christi nicht
vor, aber ihre Anwesenheit ist gleichsam überall verborgen: Sie ist die Mutter,
der Jesus jeden einzelnen der Jünger und die ganze Gemeinschaft anvertraut hat.
Im besonderen stellen wir fest, daß der heilige Johannes und der heilige Lukas
Marias wirkliche und mütterliche Gegenwart an jenen Stellen anführen, die dem
heutigen Evangelium und der ersten Lesung vorausgehen: im Bericht über den Tod
Jesu, wo Maria zu Füßen des Kreuzes erwähnt wird (Joh 19,25); und am
Beginn der Apostelgeschichte, die sie in der Mitte der zum Gebet im
Abendmahlssaal versammelten Jünger zeigt (Apg 1,14).
Auch die heutige zweite
Lesung spricht uns vom Glauben, und es ist genau Petrus, der voller geistlichem
Enthusiasmus schreibt und den Neugetauften den Grund ihrer Hoffnung und ihrer
Freude angibt. Gerne möchte ich anmerken, daß Petrus in diesem Abschnitt zu
Beginn seines ersten Briefes nicht in der Aufforderung, sondern im
Indikativ spricht. Er schreibt nämlich: „Ihr seid voll Freude“ – und er
fügt hinzu: „Ihn habt ihr nicht gesehen, und dennoch liebt ihr ihn; ihr
seht ihn auch jetzt nicht; aber ihr glaubt an ihn und jubelt in
unsagbarer, von himmlischer Herrlichkeit verklärter Freude, da ihr das Ziel des
Glaubens erreichen werdet: euer Heil“ (1 Petr 1,6.8-9). Alles
steht im Indikativ, weil es eine neue Wirklichkeit gibt, die durch die
Auferstehung Christi bewirkt ist, eine Wirklichkeit, die dem Glauben zugänglich
ist. „Das hat der Herr vollbracht“ – wie es im Psalm heißt –, „vor unseren
Augen geschah dieses Wunder“ (Ps 118,23), vor den Augen des Glaubens.
Liebe Brüder und
Schwestern, heute erstrahlt vor unseren Augen im vollen geistlichen Licht des
auferstandenen Christus die Gestalt des geliebten und verehrten Johannes
Paul II. Heute wird
sein Name der Schar der Heiligen und Seligen hinzugefügt, die er während der
fast 27 Jahre seines Pontifikates heilig- und seliggesprochen hatte. Dabei
hatte er nachdrücklich an die allgemeine Berufung zum hohen Maß des
christlichen Lebens – zur Heiligkeit – erinnert, wie sie die
Konzilskonstitution Lumen
gentium über
die Kirche bekräftigt hatte. Alle Glieder des Volkes Gottes – Bischöfe,
Priester, Diakone, Laien, gottgeweihte Männer und Frauen – wir alle sind auf
dem Weg zur himmlischen Heimat, in welche uns die Jungfrau Maria vorausgegangen
ist, die mit dem Geheimnis Christi und der Kirche auf einzigartige und
vollkommene Weise verbunden ist. Karol Wojtyła hat zuerst als Weihbischof und
dann als Erzbischof von Krakau am Zweiten Vatikanischen Konzil teilgenommen; er
wußte ja, daß das letzte Kapitel des Dokumentes über die Kirche Maria zu widmen
bedeutete, die Mutter des Erlösers zum Bild und Vorbild der Heiligkeit für jeden
Christen und für die ganze Kirche zu machen. Diese theologische Sicht hat der
selige Johannes Paul II. als Jugendlicher entdeckt und dann während seines
ganzen Lebens bewahrt und vertieft – eine Sicht, die im biblischen Bild von
Christus am Kreuz und seiner Mutter Maria unter dem Kreuz zusammengefaßt ist.
Es ist ein Bild, das sich im Johannes-Evangelium findet (Joh 19,25-27)
und das in das Bischofs- und dann in das Papstwappen von Karol Wojtyła
aufgenommen wurde: ein goldenes Kreuz, ein „M“ rechts unten und das Motto
„Totus tuus“, das vom bekannten Wort des heiligen Ludwig Maria Grignion von
Montfort stammt, in dem Karol Wojtyła ein Grundprinzip für sein Leben gefunden
hat: „Totus tuus ego sum et omnia mea tua sunt. Accipio te in mea omnia;
præbe mihi cor tuum, Maria.“ – „Ich bin ganz dein, und alles, was ich habe,
ist dein. Dich nehme ich zu mir als mein alles; schenke mir dein Herz, o Maria“
(Abhandlung über die wahre Andacht zu Maria, Nr. 266).
In seinem Testament schrieb
der neue Selige: „Als das Konklave der Kardinäle am 16. Oktober 1978 Johannes
Paul II. wählte,
sagte der polnische Primas Kardinal Stefan Wyszyński zu mir: »Die Aufgabe des
neuen Papstes wird es sein, die Kirche ins Dritte Jahrtausend zu führen«.“ Und
weiter führte er aus: „[Ich möchte] noch einmal Dankbarkeit gegenüber dem
Heiligen Geist für das große Geschenk des Zweiten
Vatikanischen Konzils
zum Ausdruck bringen, als dessen Schuldner ich mich gemeinsam mit der ganzen
Kirche – und vor allem mit dem gesamten Episkopat – fühle. Ich bin überzeugt,
daß es den neuen Generationen noch lange aufgegeben sein wird, die Reichtümer auszuschöpfen,
die dieses Konzil des 20. Jahrhunderts uns geschenkt hat. Als Bischof, der an
dem Konzilsgeschehen vom ersten bis zum letzten Tag teilgenommen hat, möchte
ich dieses große Erbe all jenen anvertrauen, die in Zukunft gerufen sein
werden, es zu verwirklichen. Ich selbst aber danke dem Ewigen Hirten dafür, daß
er mir erlaubt hat, dieser großartigen Sache während all der Jahre meines
Pontifikats zu dienen.“ Und was ist diese „Sache“? Es ist dieselbe, die Johannes
Paul II. in seiner
ersten feierlichen Messe auf dem Petersplatz mit den denkwürdigen Worten
angesprochen hat: „Habt keine Angst! Öffnet, ja reißt die Tore weit auf für
Christus!“. Was der neugewählte Papst von allen erbat, das hat er selbst als
erster vorgemacht: Er hat die Gesellschaft, die Kultur, die Bereiche der
Politik und der Wirtschaft für Christus geöffnet. Mit der Kraft eines Riesen –
die er von Gott erhalten hat – hat er eine Tendenz umgedreht, die unumkehrbar
erscheinen mochte. Mit seinem Zeugnis des Glaubens, der Liebe und des
apostolischen Mutes, das von einer großen Menschlichkeit begleitet wurde, hat
dieser beispielhafte Sohn der polnischen Nation den Christen auf der ganzen
Welt geholfen, keine Angst zu haben, sich Christen zu nennen, zur Kirche zu
gehören und vom Evangelium zu sprechen. Mit einem Wort, er hat uns geholfen,
keine Angst vor der Wahrheit zu haben, denn die Wahrheit ist die Garantie der
Freiheit. Noch einmal ganz kurz, er hat uns die Kraft wiedergegeben, an
Christus zu glauben, weil Christus Redemptor
hominis, der
Erlöser des Menschen ist – das Thema seiner ersten Enzyklika und der
Leitgedanke aller anderen.
Als Karol Wojtyła den Stuhl
Petri bestieg, brachte er sein tiefgehendes Nachdenken über die
Auseinandersetzung zwischen Marxismus und Christentum mit, in deren Mitte der
Menschen steht. Seine Botschaft war diese: Der Mensch ist der Weg der Kirche,
und Christus ist der Weg des Menschen. Mit dieser Botschaft, die die große
Hinterlassenschaft des Zweiten Vatikanischen Konzils und seines „Steuermanns“,
des Dieners Gottes Papst Paul VI. ist, hat Johannes Paul II. das Volk Gottes
geleitet. So hat es die Schwelle des Dritten Jahrtausends überschritten, die er
gerade mit Blick auf Christus die „Schwelle der Hoffnung“ genannt hat. Ja,
mittels des langen Wegs der Vorbereitung auf das Große Jubiläum hat er den
Christen eine neue Orientierung auf die Zukunft hin gegeben, auf eine Zukunft
mit Gott, welcher die Geschichte übersteigt, doch ebenso auf die Geschichte
einwirkt. Diesen Dienst der Hoffnung, der in gewisser Weise dem Marxismus und
der Fortschrittsideologie überlassen worden war, hat er zu Recht wieder für das
Christentum beansprucht, indem er ihm das authentische Aussehen der Hoffnung
wieder gab, in der Geschichte in einem Geist der „Erwartung“ zu leben, in einer
persönlichen wie gemeinschaftlichen Existenz zu leben, die sich an Christus
orientiert, der die Fülle des Menschen und die Vollendung seiner Suche nach
Gerechtigkeit und Frieden ist.
Schließlich möchte ich auch
Gott Dank sagen für die persönliche Erfahrung, die er mir gewährt hat, über
eine lange Zeit Mitarbeiter des seligen Papstes Johannes
Paul II. gewesen zu
sein. Schon früher hatte ich Gelegenheit, ihn kennen und schätzen zu lernen.
Doch ab 1982, als er mich als Präfekt der Kongregation für die Glaubenslehre
nach Rom berief, konnte ich ihn 23 Jahre lang aus der Nähe erleben und habe
seine Person immer mehr geschätzt. Mein Dienst wurde durch seine
spirituelle Tiefe und den Reichtum seiner Intuition getragen.
Sein beispielhaftes Beten hat mich immer
berührt und erbaut: Er tauchte ein in die Begegnung mit Gott, auch inmitten der
vielfältigen Obliegenheiten seines Dienstes. Und dann sein Zeugnis im Leiden:
Der Herr hat ihm allmählich alles genommen, aber er ist stets der „Fels“ geblieben,
wie Christus es gewollt hat. Seine tiefe Demut, die in der inneren Einheit mit
Christus wurzelte, hat es ihm erlaubt, die Kirche weiter zu leiten und der Welt
eine noch beredtere Botschaft zu geben – gerade in der Zeit, als seine
physischen Kräfte abnahmen. So hat er in einzigartiger Weise die Berufung eines
jeden Priesters und Bischofs verwirklicht: ganz eins zu werden mit jenem Jesus,
den er täglich in der Kirche empfängt und darbringt.
Selig bist du, geliebter Papst
Johannes Paul II., weil du
geglaubt hast!
Wir bitten
dich, stärke vom Himmel her weiter den Glauben des Volkes Gottes. So oft hast
du uns auf diesem Platz vom Palast aus gesegnet. Heute bitten wir dich:
Heiliger Vater, segne uns! Amen.
© Copyright 2011 - Libreria Editrice Vaticana
SOURCE
: http://www.vatican.va/holy_father/benedict_xvi/homilies/2011/documents/hf_ben-xvi_hom_20110501_beatificazione-gpii_ge.html