mardi 22 janvier 2013

Saint VINCENT de SARAGOSSE, diacre et martyr et Saint ANASTASE (MAGUNDAT), moine et martyr

Chiesa dei Santi Vincenzo e Anastasio a Trevi , a Roma, nel rione Trevi.


Mardi 22 janvier : Saints Vincent et Anastase

Posted on 22 janvier 2019 de Henri Forestier

Les âmes des justes sont dans la main de Dieu. Aux yeux des insensés ils ont paru mourir, mais ils sont dans la paix.  extrait de l’introït de la Messe des saints Vincent et Anastase.

Deux saints martyrs sont proposés aujourd’hui à notre vénération : Vincent et Anastase, réunis dans une même fête, car ils moururent le même jour, mais à des années de distance! Saint Vincent naquit en Espagne à Huesca au 2ème siècle. Il fut ordonné diacre par Valens, évêque de Saragosse, et celui-ci, ayant du mal à parler, chargea Vincent de prêcher à sa place. Ayant appris son rôle, Dacien, gouverneur de cette province au nom de l’empereur Dioclétien, ordonna d’arrêter Vincent et de l’amener, couvert de chaines, à Valence. Il y subit un terrible martyr devant de nombreux témoins, qu’il supporta avec une force admirable. Il mourut le 22 janvier 304. Son courage dans ses souffrances le rendit vite célèbre et son culte se répandit rapidement partout. Il fait partie, avec saint Étienne et saint Laurent, des trois plus célèbres diacres. Saint Vincent est aussi le sympathique et populaire patron des vignerons !

Quant à Anastase, nous savons peu de choses de lui. Il était un moine persan, et le roi des perses Chosroas lui fit trancher la tête en 628. Son chef fut transporté à Rome, où il était vénéré vers 650. En 1221, les reliques de St Vincent furent aussi apportées d’Espagne et placées dans la basilique dédiée à St Anastase. Saint Vincent fut martyr de son dévouement, ce martyre là est à notre portée ! Quand on ne sait pas toujours quoi mettre sous le nom d’amour et de charité, on voit toujours très bien ce qu’on peut mettre sous le mot dévouement… Alors, sommes-nous de ceux qui disent toujours oui à Dieu, à l’ami, au supérieur, au prêtre qui nous sollicite ? Et avec le sourire en prime ? Vous êtes alors sur le chemin du Ciel, ne le quittez pas !

Pratique : Aujourd’hui nous ne refuserons aucun service.


Chiesa dei Santi Vincenzo e Anastasio, a Roma, piazza di Trevi.

Façade de l'église vue de la fontaine de Trevi.


S. Vincent et S. Anastase

22 janvier

RÉSUMÉ :

Saint Vincent, le diacre de Saragosse, et saint Anastase, le moine de Perse, moururent le même jour, à 324 ans d’intervalle (304, 628).

Deux églises célèbres leur sont dédiées en commun à Rome, tandis qu’un même culte associe leurs noms dans l’Église entière. « Leur nom vivra dans les siècles ».

Sous les empereurs Dioclétien et Maximien, le diacre saint Vincent, comme autrefois le diacre saint Laurent, est déposé sur un gril, au milieu de charbons ardents. « Dieu les a éprouvés comme l’or dans la fournaise » : aussi ces deux noms saint Laurent et saint Vincent se suivent dans les Litanies des Saints, car leurs fronts « victorieux » sont ceints des mêmes « lauriers ».

Saint Anastase, moine persan, fut décapité après avoir subi d’atroces supplices, mais le Christ, pour la cause duquel il fut persécuté, le soutint : « Votre droite, Seigneur, a brisé les ennemis ».

Sur les charbons ardents saint Vincent s’écrie : « Je pensais que votre cruauté irait plus loin ».

Saint Anastase, à son tour, déclare : « Je m’attendais à un genre de mort plus cruel ».

Demandons à Dieu, par l’intercession de ces saints Martyrs, de nous aider à vaincre nos tentations et nos vices, et à faire notre salut.

Bernat Martorell  (1390–1452). Retaule de Sant Vicenç, tra il 1438 e il 1440 circa, Tempera and gold leaf on wood, 288 X 238, Museo nazionale d'arte della Catalogna. Provenienza:  Sant Vicenç de Menàrguens (Noguera) 1930: legato in favore di MNAC da Ignasi Girona e Anna Jover

SAINT VINCENT :

Saint Vincent, l’un des plus illustres martyrs de Jésus-Christ, naquit à Saragosse, en Espagne. Son éducation fut toute chrétienne, et il fit, sous la direction de l’Évêque Valère, de rapides progrès dans la connaissance des saintes Lettres. Il était Diacre, quand Dacien, gouverneur d’Espagne, l’un des plus cruels persécuteurs qu’ait jamais eus l’Église, en fit une des premières victimes de sa fureur.

Rien n’est plus beau que le récit de son interrogatoire :

« —Votre naissance, Vincent, dit le juge, et votre brillante jeunesse excitent toute ma sympathie ; renoncez à votre religion et choisissez entre les honneurs ou les tourments.

« —Vous avez pris trop de peine, répond le Martyr, pour me faire apostasier ; je resterai Chrétien et saurai mourir joyeusement pour la Vérité. Les souffrances me vaudront la couronne des Élus. »

Comme prélude de son supplice, saint Vincent est étendu sur un chevalet, et, sous l’action des cordes et des roues, ses nerfs se rompent et ses membres se brisent :

« —Eh bien ! dites-moi maintenant quelle est votre Foi ? reprend le féroce Dacien.

« —Vous comblez aujourd’hui mes vœux, dit le Martyr, laissez libre cours à votre rage, vos fureurs me conduisent à la gloire. »

Le tyran s’irrite contre les bourreaux, trop timides dans leur besogne, et le supplice recommence plus horrible encore, à coups d’ongles de fer. Saint Vincent sourit dans les tortures :

« —Vos idoles, dit-il, sont de bois et de pierre ; servez, si vous voulez, ces vains fantômes ; pour moi, je ne sacrifie qu’au Dieu vivant qui est béni dans tous les siècles. »

Dacien lui-même est touché de l’affreux état où il a mis sa victime :

« —Ayez pitié de vous, Vincent, ne méprisez pas ainsi la jeunesse dans sa fleur, épargnez-vous de plus terribles châtiments. »

Mais le saint Diacre ne cède pas plus aux flatteries qu’aux menaces :

« —Langue de vipère, dit-il, je crains plus votre poison que vos tourments. J’ai pour me soutenir la parole de mon Sauveur, qui m’a dit : “Ne craignez point ceux qui tuent le corps, mais ne peuvent rien sur l’âme”. »

Alors on prépare un vaste gril de fer dont les barres sont autant de scies aux pointes aiguës ; on le place sur un brasier ardent et on y jette le Martyr, qui bénit Dieu dans son affreux supplice. Vainqueur du tyran, saint Vincent est retourné dans son cachot et soumis à de nouvelles tortures. Au milieu de la nuit, les Anges viennent le consoler :

« —Réjouissez-vous, lui disent-ils, bientôt votre âme, libre du joug de la chair, va prendre place parmi nous ! »

Saint Vincent rendit peu après le dernier soupir ; il avait vingt-deux ans. C’était l’an 304, saint Marcellin étant pape, Dioclétien et Maximien Hercule empereurs romains.

Saint Augustin a dit de lui : « Enivré du vin qui rend fort et chaste, saint Vincent triompha des tyrans qui voulaient ruiner le règne de Jésus-Christ ». Est-ce la raison par laquelle il a été fait patron des vignerons ? À Marseille où il est fêté comme tel, on dit que c’est à cause de son nom : « vins 100 »… Dom Guéranger, en liturgiste, indique que : « Cette idée est heureuse et nous rappelle mystérieusement la part que le diacre prend au divin sacrifice [de la Messe]. C’est lui qui verse dans le calice ce vin qui va bientôt devenir le sang du Christ ».

St Anastasius the Persian

SAINT ANASTASE :

Chosroas II, roi de Perse, avait envahi la Syrie lorsqu’il apprit la révolte de Jérusalem (en 615) : il marcha contre cette ville, la châtia cruellement et s’empara, entre autres dépouilles, du bois de la vraie Croix.

Un de ses soldats, surpris et touché à la fois des marques de vénération dont les Chrétiens entouraient cette relique, embrassa leur religion, et reçut au baptême le nom d’Anastase.

Après avoir passé sept ans dans un monastère, il fit divers pèlerinages, fut arrêté à Césarée et aima mieux souffrir les fers et les verges que de retourner aux superstitions de son pays. Comme il demeurait inflexible, on l’envoya au roi, chargé de chaînes.

Arrivé à Barsaloé, sur les bords de l’Euphrate, il fut soumis à de nouvelles tortures et noyé en même temps que soixante-dix Perses, récemment convertis. C’était le 22 janvier 628, Honorius Ier étant pape, Héraclius Ier empereur d’Orient et Clotaire II roi de Neustrie. Ses restes, d’abord inhumés dans le monastère de Saint-Serge, furent dans la suite transférés à Rome.

SOURCE : http://www.cassicia.com/FR/Vie-de-saint-Vincent-diacre-de-Saragosse-et-martyrise-a-Valence-en-Espagne-en-304-Vie-de-saint-Anastase-moine-persan-martyrise-a-Rome-en-628-Fete-le-22-janvier-No_661.htm


Chiesa dei Santi Vincenzo e Anastasio, a Roma : altar maggiore e iconostasi

Saint Vincent

Diacre de Saragosse, martyr à Valence (+ 304)

(avec son frère saint Oronce et saint Victor)

La vie du patron des vignerons s'est tellement améliorée au cours des temps qu'il est difficile de démêler l'histoire de la légende. Trois faits sont historiques: il était diacre; il sut dominer les plus cruels supplices et, malgré ses souffrances, il chantait, riait et répondait avec humour aux humeurs de son tortionnaire, au point que saint Augustin dira de lui: "A travers cette ténacité, on discerne la puissance de Dieu."

"Vincent, diacre de Saragosse, fut mis à mort à Valence (Espagne) avec son évêque Valère en 304 ou 305, après avoir subi la torture. Comme Laurent de Rome, Vincent offre le modèle accompli du service dans l'Église: ministre de l'évêque pour l'offrande du sacrifice et le gouvernement de la communauté, le diacre doit l'accompagner aussi à l'heure suprême du témoignage. Son culte, très répandu dans les pays de vignobles, le fut également à Viviers, où la Cathédrale lui fut dédiée dès le VIe siècle. Vincent signifie 'vainqueur', et la liturgie joue volontiers sur le sens de son nom." (Saint Vincent, diacre et martyr - Titulaire de la cathédrale et patron du diocèse - Église catholique en Ardèche)

"Au cours des années 304 et 305, plus d'un millier de chrétiens périront en Espagne sous la torture. Le martyre de Vincent a été rapporté très tôt par le poète Prudence (348-v.415) dans son ouvrage 'La couronne des martyrs'. Son culte s'étendait à la totalité de l'empire romain dès l'époque de saint Augustin (354-430). L'iconographie le représente, en habit de diacre portant l'évangéliaire (proclamé par lui au cours de la messe) et la palme du martyre. Il est encadré de deux ceps de vigne portant des grappes de raisins." (paroisse Saint-Vincent en Narbonnais - Prières à Saint Vincent - Chanson des vignerons pour la fête - site des catholiques de l'Aude)

Saint Vincent est très souvent représenté en Bourgogne, patron de l'église-cathédrale de Mâcon et de celle de Chalon-sur-Saône (siège d'un évêché jusqu'en 1801), il est aussi le patron de l'église de Chevagny les Chevrières près de Mâcon.

Avec saint Oronce, il fait partie des saints du diocèse de Gap et d'Embrun.

Quant à l'origine de son patronage des vignerons, plusieurs hypothèses sont envisagées.

Mémoire de saint Vincent, diacre de Sarragosse et martyr. Dans la persécution de Dioclétien, en 304, avec son évêque saint Valère, il fut conduit à Valence, et là, après avoir subi la prison, la faim, le chevalet, des plaques brûlantes, il s'envola au ciel, vainqueur, pour recevoir la couronne du martyre.

Saint Vincent, patron des vignerons, obtiens-nous l'abondance des récoltes, la qualité du vin, une clientèle nombreuse et fidèle ainsi que la prospérité dans nos entreprises ! Saint Vincent, patron des vignerons, si tout ceci nous est donné, que nous sachions en faire un usage désintéressé avec un cœur reconnaissant ! Saint Vincent, patron des vignerons, si l'un ou l'autre vient à manquer, prie Dieu pour que nous ayons confiance, patience, et que nos cœurs s'ouvrent à la souffrance des autres ! Saint Vincent, patron des vignerons, que le bon soleil se lève sur tout ceux que nous aimons, comme sur nos vignes ! Que la joie inonde notre monde comme la douce pluie irrigue nos ceps ! Et si quelqu'orage gronde, obtiens-nous humour et pardon ! Saint Vincent, toi qui étais diacre, c'est-à- dire serviteur, tourne nos regards vers les plus pauvres, permets que d'autres hommes se mettent à leur tour au service des hommes pour leur plus grand bien matériel et spirituel ! Saint Vincent, toi qui as refusé de trahir ta foi, prie pour que nos incertitudes deviennent convictions et que nos convictions nous rapprochent de la foi ! Saint Vincent, toi qui as tant souffert, permets que le tyran se transforme en apôtre, que le violent s'attendrisse, qu'aucune souffrance ne soit inutile. Obtiens que jamais nous ne blessions ni nos amis, ni nos ennemis ! Avec l'aide de Saint Vincent qui a supporté de souffrir pour sa foi, Seigneur, fortifie-nous dans les épreuves ! Avec l'aide de Saint Vincent qui a accepté de mourir pour sa foi, Seigneur, donne-nous le sens de la vraie liberté !

Prière à St Vincent prononcée par Mgr Turini à l'occasion de la St Vincent, patron des vignerons, à Castelnau-Montratier en présence de la confrérie des vins des Côteaux du Quercy.

SOURCE : https://nominis.cef.fr/contenus/fetes/22/1/2017/22-Janvier-2017.html

Church Sant'Anastasio, Sant'Anastastio, hamlet of Piazza al Serchio, Garfagnana, Province of Lucca, Tuscany, Italy

Saint Anastase

Martyr en Assyrie (+ 628)

Il était le fils d'un mage perse, mage de profession à l'époque où Chosroès, roi des Perses, mit à sac la Ville Sainte de Jérusalem (614) et emporta avec lui les reliques de la Passion retrouvées par sainte Hélène. Anastase était militaire et découvrit peu à peu le christianisme et Jésus-Christ. Il quitta l'armée, se rendit en Syrie auprès d'un orfèvre persan qui était chrétien et qui le catéchisa. Baptisé à Jérusalem, il ne tarda pas à se faire moine. A quelque temps de là, il partit pour Césarée de Palestine où se trouvait une garnison perse dont il voulut retirer les soldats de la magie à laquelle ils s'adonnaient. Arrêté et chargé de chaînes, refusant de renier Jésus-Christ, il fut condamné à transporter les pierres pour construire la forteresse. Puis, avec d'autres chrétiens de la ville, il fut reconduit vers la Perse. Un jour, durant la route, les soldats de l'escorte le suspendirent par une main, attachant à l'autre une lourde pierre et le laissèrent ainsi pendant quinze jours, entretenant ses douleurs en le faisant boire et manger, avant de l'étrangler.

À Bethsaloé en Perse, l'an 628, la passion de saint Anastase, moine et martyr. Après de nombreux tourments qu'il avait endurés à Césarée de Palestine, il fut encore éprouvé par les nombreux supplices que lui infligea le roi des Perses Chosroès. Il fut enfin étranglé près du fleuve, après soixante-dix compagnons, et décapité.

Martyrologe romain

SOURCE : https://nominis.cef.fr/contenus/saint/479/Saint-Anastase.html

Chiesa abbaziale dei Ss. Vincenzo e Anastasio alle Tre Fontane, Roma 



Saint VINCENT et Saint ANASTASE

Le 22 janvier 304 ou 305, l’évêque de Saragosse, Valère, et son diacre, Vincent, furent mis à mort. Un siècle plus tard, St Augustin déclare que l’anniversaire de St Vincent est célébré partout où le nom de l’Empire Romain ou Chrétien s’étend [1].

Le moine perse Anastase fut mis à mort en 628 et son chef fut transporté à Rome, où il était vénéré vers 650.

Entre le XIe et le XIIe siècle, les deux fêtes fusionnèrent, comme celles de St Fabien et de St Sébastien le 20 janvier.

En 1221, les reliques de St Vincent furent apportées d’Espagne et placée dans la basilique dédiée à St Anastase.

[1] St Augustin, in festo martyris Vincentii, III, sermon 276, 14, P.L. 38 col. 1257.

Chiesa abbaziale dei Ss. Vincenzo e Anastasio alle Tre Fontane, Roma 



Leçons des Matines avant 1960

AU DEUXIÈME NOCTURNE.

Quatrième leçon. Vincent, né à Huesca, dans l’Espagne citérieure, s’adonna à l’étude dès l’enfance, et fut instruit dans les saintes lettres par Valère, Évêque de Saragosse. Ce Prélat ne pouvant s’acquitter par lui-même du devoir de la prédication, à cause de la difficulté qu’il avait à parler, lui confia la charge de prêcher l’Évangile, ce qui fut rapporté à Dacien, que Dioclétien et Maximien avaient établi gouverneur de la province ; il donna ordre de saisir Vincent à Saragosse, et de le lui amener chargé de chaînes à Valence. Là, le Saint fut battu de verges, et torturé sur le chevalet, en présence de nombreux témoins ; mais ni la violence des tourments, ni la rudesse ou la douceur des paroles, ne purent le détourner de sa résolution ; après avoir été étendu sur un gril posé sur des charbons ardents, déchiré avec des ongles de fer, brûlé avec des lames ardentes, il fut de nouveau ramené dans la prison qu’on avait jonchée de têts de pots cassés, afin que son corps nu, accablé de sommeil, fût tourmenté par les têts aigus, sur lesquels il reposerait.

Cinquième leçon. Mais tandis qu’il était enfermé dans son cachot ténébreux, une très vive splendeur brilla soudain et illumina toute la prison ; cette lumière ravit de la plus profonde admiration tous ceux qui étaient présents, et le fait fut rapporté à Dacien par le gardien de la prison. Celui-ci ordonna de faire sortir Vincent de son cachot, et de retendre sur une couche molle ; c’est ainsi qu’il s’efforça de séduire par les délices celui qu’il n’avait pu amener à faire sa volonté par les supplices. Mais le courage invincible de Vincent, fortifié par la foi et l’espérance en Jésus-Christ, triompha de tout ; ayant vaincu le feu, le fer et la cruauté des bourreaux, il s’envola victorieux pour recevoir la céleste couronne du martyre, le onze des calendes de février. Comme son corps avait été jeté et laissé sans sépulture, un corbeau le défendit miraculeusement avec ses griffes, son bec et ses ailes contre un loup et contre les oiseaux. A cette nouvelle, Dacien commanda de jeter le corps en pleine mer ; mais Dieu voulut que les flots le ramenassent sur le rivage, et les Chrétiens l’ensevelirent.

Sixième leçon. Anastase, moine persan, après avoir visité les lieux saints de Jérusalem, sous l’empire d’Héraclius, souffrit avec constance, à Césarée de Palestine, les liens et les fouets pour la religion du Christ. Peu après, les Perses le soumirent à divers supplices pour la même cause et enfin le roi Chosroès lui fit trancher la tête, en même temps qu’à soixante-dix autres Chrétiens. Ses reliques, furent portées d’abord à Jérusalem, dans le monastère où il avait fait profession de la vie monastique, et ensuite à Rome, où on les plaça dans le monastère situé aux Eaux Salviennes.

Nuno Gonçalves  (–1450). Triptyque de Saint-Vincent ( Painéis de S. Vicente de Fora), vers 1450, Museu Nacional de Arte Antiga (National Museum of Antique Art), in LisbonPortugal.

Saint Vincent Panels. From left to right: Panel of the Friars, Panel of the Fishermen, Panel of the Prince, Panel of the Archbishop, Panel of the Knights, and Panel of the Relic


Dom Guéranger, l’Année Liturgique

Aujourd’hui Vincent, le Victorieux, couvert de la dalmatique sacrée, et tenant la palme entre ses mains fidèles, vient rejoindre au berceau de l’Emmanuel son chef et son frère Etienne le Couronné. 

L’Espagne l’a vu naître ; il exerce le ministère du Diaconat dans la glorieuse Église de Sarragosse, et, par la force et l’ardeur de sa foi, il présage les destinées du royaume Catholique entre tous les autres. Mais il n’appartient point à l’Espagne seulement ; comme Etienne, comme Laurent, Vincent est le héros de l’Église entière. C’est à travers les pierres qui pleuvaient sur lui, comme sur un blasphémateur, que le Diacre Etienne a prêché le Christ ; c’est sur le gril embrasé, comme le Diacre Laurent, que le Diacre Vincent a confessé le Fils de Dieu. Ce triumvirat de Martyrs fait l’ornement de la Litanie sacrée, et leurs trois noms symboliques et prédestinés, Couronne, Laurier et Victoire, nous annoncent les plus vaillants chevaliers de l’Emmanuel.

Vincent a triomphé du feu, parce que la flamme de l’amour qui le consumait au dedans était plus ardente encore que celle qui brûlait son corps. Des prodiges admirables l’ont assisté dans ses rudes combats ; mais le Seigneur, qui se glorifiait en lui, n’a cependant pas voulu qu’il perdît la palme ; et, au milieu de ses tortures, le saint Diacre n’avait qu’une pensée, celle de reconnaître, par le don de son sang et de sa vie, le sacrifice du Dieu qui avait souffert la mort pour lui et pour tous les hommes. Avec quelle fidélité et quel amour il garde, en ces saints jours, le berceau de son Maître ! Comme il désire que cet Enfant soit aimé de ceux qui le visitent ! Lui qui n’a pas reculé, quand il s’est agi de se donner à lui à travers tant d’angoisses, comme il accuserait la lâcheté des chrétiens qui n’apporteraient à Jésus naissant que des cœurs froids et partagés ! A lui, on a demandé sa vie par lambeaux, il l’a donnée en souriant ; et nous refuserions de lever les obstacles futiles qui nous empêchent de commencer sérieusement avec Jésus une vie nouvelle ! Que le spectacle de tous ces Martyrs qui se pressent depuis quelques jours sur le Cycle stimule donc nos cœurs ; qu’ils apprennent à devenir simples et forts, comme l’a été le cœur des martyrs.

Une ancienne tradition, dans la chrétienté, assigne à saint Vincent le patronage sur les travaux de la vigne et sur ceux qui les exercent. Cette idée est heureuse, et nous rappelle mystérieusement la part que le Diacre prend au divin Sacrifice. C’est lui qui verse dans le calice ce vin qui bientôt va devenir le sang du Christ. Il y a peu de jours, nous assistions au festin de Cana : le Christ nous y offrait son divin breuvage, le vin de son amour ; aujourd’hui, il nous le présente de nouveau, par la main de Vincent. Pour se rendre digne d’un si haut ministère, le saint Diacre a fait ses preuves, en mêlant son propre sang, comme un vin généreux, dans la coupe qui contient le prix du salut du monde. Ainsi se vérifie la parole de l’Apôtre, qui nous dit que les Saints accomplissent dans leur chair, par le mérite de leurs souffrances, quelque chose qui manquait, non à l’efficacité, mais à la plénitude du Sacrifice du Christ dont ils sont les membres [2].

L’Église Gothique d’Espagne loue dignement saint Vincent dans sa Liturgie Mozarabe. Nous empruntons les deux premières Oraisons que nous donnons ici, au Bréviaire, et la troisième au Missel gothiques.

ORATIO.

O Dieu, qui avez couronné Vincent, ce vainqueur admirable de tant de supplices, en le délivrant de leurs effets, en sorte que ses pieds, qui ne s’étaient jamais souillés en la fange des vices, foulaient, comme en se jouant, toutes les inventions de la cruauté ; et qui n’avez pas voulu que les ondes engloutissent celui qui, méprisant le siècle dans son cœur, était prêt à saisir l’héritage du ciel : accordez-nous, par les prières d’un si grand Martyr, de ne point être atteints de la souillure des vices, et de ne point être engloutis dans l’abîme profond du désespoir ; mais de nous présenter à vous au jour du jugement, dans tout l’éclat d’une conscience libre et pure. Amen.

ORATIO.

Nous vous bénissons, ô Dieu tout-puissant, qui avez délivré le bienheureux Vincent, votre Martyr, de l’embrasement du feu, comme autrefois les trois enfants, en sorte que la flamme, appliquée sur ses membres, pouvait le brûler, mais non le vaincre : daignez, par ses prières, répandre sur nos cœurs la rosée de votre miséricorde, afin que le feu de l’incendie charnel en étant humecté, la flamme du péché s’attiédisse en nous ; et que, si nous n’en devons pas être délivrés naturellement dans nos sens, du moins elle ne consume pas notre fragilité, que matériellement elle provoque ; mais que votre grâce subvienne assez à la nature pour que nous puissions, par votre secours, éteindre une flamme dont l’origine n’est pas venue de nous. Amen.

ORATIO.

O Christ, dont la puissance a ramené sur le rivage, pour y recevoir les honneurs qui lui étaient dus, le corps de votre Martyr Vincent, que l’aveugle fureur de Dacien avait fait jeter dans les flots de la mer : par les mérites de ce Martyr, et par la main de votre miséricorde, faites-nous surnager sur les ondes orageuses de ce siècle, afin que nous qui, par l’impulsion de l’ennemi, sommes tombés dans cette mer, avec le poids de nos péchés, nous puissions arriver un jour au port du salut, par cette charité qui couvre tous les péchés, et nous réjouir dans la société

Nous regrettons de ne pouvoir donner ici, à cause de son extrême longueur, l’Hymne magnifique consacrée à saint Vincent par Prudence, dans son livre des Couronnes. Nous nous contenterons d’insérer les strophes que le Bréviaire Ambrosien a extraites de ce poème.

HYMNE.

Heureux Martyr, protège ce jour de ton triomphe, dans lequel tu reçois la couronne, prix de ton sang glorieux, ô Vincent !

C’est ce jour qui, du sein des ténèbres de ce monde, après la victoire sur le juge et sur le bourreau, t’enlève au ciel, et te porte joyeux aux pieds du Christ.

Aujourd’hui, uni aux Anges, tu brilles sous cette robe éclatante que, témoin invincible, tu lavas dans les flots de ton sang.

Lévite de la tribu sacrée, ministre de l’autel de Dieu, l’une des sept colonnes blanches comme le lait, Martyr après le plus noble triomphe,

Toi seul, deux fois illustre, as remporté la palme d’un double combat ; toi seul as cueilli à la fois deux lauriers.

Victorieux dans la mort la plus cruelle, tu cueilles, après cette mort, un second triomphe ; et, vainqueur à lui seul, ton corps a brisé l’orgueil du tyran.

O Martyr, par tes chaînes, par tes flammes, partes ongles de fer, par les entraves de ton cachot, par ce lit déchirant où s’est accrue ta gloire,

Assiste-nous ; écoute nos vœux et nos prières ; sois pour nous, pécheurs, un puissant avocat au trône du Père céleste.

A ce Dieu Père soit la gloire, gloire à son Fils unique, gloire aussi à l’Esprit Paraclet, et maintenant et à jamais !

Amen.

Adam de Saint-Victor a composé deux Séquences à la gloire du grand Diacre de Sarragosse ; elles sont si belles l’une et l’autre que nous nous faisons un devoir de les insérer ici.

Ière séquence.

Voici le jour désiré, jour heureux, jour délectable, jour de grande liesse.

Vénérons ce jour, et admirons les combats du Christ dans Vincent.

Tout est illustre en ce Martyr : naissance, foi, sainteté, science, parole, dignité, office.

Dans les honneurs du Diaconat, sous Valère son père, il commandait dans l’Église.

Privé du don de la parole, le Pontife vaquait à Dieu, et confiait au Lévite le ministère de l’enseignement.

La droiture des discours brillait dans l’éloquence du Diacre ; une double science s’épanchait de la simplicité de son cœur.

Mais pendant qu’il instruit dans la saine doctrine, par le secours de la grâce, le peuple de Sarragosse,

Un Préfet jaloux, ardent pour l’idolâtrie, se déchaîne contre l’Église.

Au bruit de la constance qu’ils montrent dans la foi, il fait traîner les deux apôtres, sous les chaînes, à Valence.

Ni la jeunesse en sa fleur n’obtient grâce, ni l’impie ne considère l’âge du vieillard.

Las du chemin, accablés sous le poids des chaînes, on les enferme dans un sombre cachot sans nourriture.

Jusque-là s’étend le pouvoir du tyran ; pour le reste son désir demeure impuissant ; car le Christ lui-même nourrit ses deux soldats par sa providence.

Lors le Préfet exile le vieillard, mais réserve le jeune homme pour un plus affreux supplice.

Vincent souffre le chevalet et les ongles de fer ; il monte sur le gril d’un cœur assuré.

Il brûle, mais n’est point intimidé ; il n’en confesse que plus hautement le Christ, et il brave en face le tyran.

Le visage de Dacien s’enflamme de colère ; dans sa rage, il balbutie ; sa main tremble, et dans son délire, il ne se contient plus.

Par son ordre, le Martyr est rejeté dans sa prison ; on le couche sur des têts aigus ; mais une lumière éclatante le vient réjouir, et les Anges le visitent.

Enfin, déposé sur un lit, soldat émérite, il s’envole dans les cieux, et son âme triomphante est présentée au Seigneur.

On refuse au corps du héros le droit commun de la sépulture ; la haine du tyran outrage à la fois la loi et la nature.

Ce juge sévit contre un mort ; mais ce mort grandit en gloire ; les bêtes féroces tremblent à l’aspect de l’objet que, d’ordinaire, elles dévorent.

C’est un corbeau qui garde intact ce corps sans sépulture : ainsi est déjouée l’intention barbare du tyran.

C’est alors que le profane Dacien ordonne d’ensevelir, sous le silence des ondes, un corps dont la terre ne peut le défaire.

Ni la meule n’a pu retenir au fond, ni la mer dérober aux regards celui que toute l’Église s’empresse d’honorer aujourd’hui de sa louange singulière.

Ce corps, demi-brûlé dans le feu, est devenu fameux sur la terre et sur la mer. Bon Jésus ! donnez-nous de vous louer dignement, avec vos Saints, dans la patrie.

Amen.

IIe SÉQUENCE

Il s’est levé, le jour du triomphe, jour auguste qui ramène la solennité du grand Lévite ; livrons-nous tous à la joie, et honorons dans le Christ Vincent le Victorieux.

Porteur d’un si beau nom, il en réalise le présage : vainqueur sur la terre, vainqueur sur les eaux ; tous les tourments, toutes les craintes, sont pour lui l’objet d’un triomphe.

Il a l’éclat de la pourpre deux fois teinte ; de l’hyacinthe il a la splendeur ; aux reins il porte la double ceinture ; sa tunique est de fin lin ; et la palme empourprée qu’il a cueillie montre à quel point il fut invincible au milieu des supplices cruels qu’il endura pour le Christ.

Il est la victime succulente, l’agneau offert dont la dépouille embellie de son sang sert de voile au tabernacle ; il a semé au milieu des larmes, et pour prix de ses sueurs, il rapporte les gerbes de la vie.

On entraîne le serviteur de Dieu au tribunal sanglant du farouche Dacien ; le magistrat pour le tenter emploie tour à tour la prière et la menace ; il fait briller, comme récompense, les honneurs mondains.

Mais l’athlète a dédaigné la fleur passagère du monde ; il en fait autant des offres, des caresses et des terreurs du fier tyran. On l’attache au chevalet ; et le juge qui se sent méprisé fait succéder tortures à tortures. Les torches ardentes, le lit embrasé, les verges du licteur, le sel brûlant qui pénètre jusqu’aux entrailles mises à nu, tout se réunit pour accroître les angoisses du martyr ; mais ces tourments divers n’ont pas abattu sa constance pleine de joie.

Enfermé dans un cachot, les têts sur lesquels il est étendu déchirent ses membres cruellement ; mais en même temps une joie inspirée par le ciel vient le fortifier, comme l’huile dont l’athlète baigne ses membres. Pour lui, le poids des chaînes devient glorieux, les ténèbres de la prison font place au jour le plus éclatant ; et les pointes qui lacéraient son corps se transforment tout à coup en fleurs souples et odorantes.

Bientôt, on porte le martyr sur un lit commode ; il pousse alors ses soupirs vers le ciel, et entouré du chœur mélodieux des Anges, il rend à Dieu son âme. On jette son corps aux bêtes, mais un gardien lui est donné d’en haut ; on le précipite dans les flots, mais il ne disparaît pas, et la terre entoure de ses honneurs ce précieux dépôt qui lui est rendu.

Ainsi vit-on tous les éléments se réunir pour sa victoire : l’eau, la terre, l’air et le feu. Noble témoin de la vérité, prie le Christ de nous purifier de nos péchés, et de nous faire goûter les joies véritables ; afin que, devenus les cohéritiers de la lumière, nous chantions à notre tour : Alleluia !

Nous vous saluons, ô Diacre Victorieux, tenant entre vos mains le Calice du salut. Autrefois, vous le présentiez à l’autel, afin que la liqueur qu’il contenait fût transformée, par les paroles sacrées, au Sang du Christ ; vous le présentiez aux fidèles, afin que tous ceux qui avaient soif de Dieu se désaltérassent aux sources de la vie éternelle. Aujourd’hui, vous l’offrez vous-même au Christ ; et il est plein jusqu’au bord de votre propre sang. Ainsi avez-vous été un Diacre fidèle, donnant jusqu’à votre vie pour attester les Mystères dont vous étiez le dispensateur. Trois siècles s’étaient écoulés depuis l’immolation d’Etienne ; soixante ans depuis le jour où les membres de Laurent fumaient sur les brasiers de Rome, comme un encens à l’odeur suave et forte ; et dans cette dernière persécution de Dioclétien, à la veille du triomphe de l’Église, vous veniez attester, par votre constance, que la fidélité du Diacre n’avait point défailli.

Vous brillez en tête de la phalange des Martyrs, ô Vincent ! Et l’Église est fière de vos victoires ; souvenez-vous que c’est pour elle, après le Christ, que vous avez combattu. Soyez-nous donc propice ; et marquez ce jour de votre fête par les effets de votre protection sur nous. Vous contemplez, face à face, le Roi des siècles dont vous fûtes le Chevalier ; ses splendeurs éternelles luisent à vos regards, fermes quoique éblouis. Nous, dans cette vallée de larmes nous le possédons, nous le voyons aussi ; car il s’appelle Emmanuel, Dieu avec nous. Mais c’est sous la figure d’un faible enfant qu’il se montre à nos regards ; car il craint de nous effrayer par l’éclat de sa gloire. Rassurez cependant nos cœurs troublés quelquefois par la pensée que ce doux Sauveur doit être un jour notre juge. La vue de ce que vous avez fait, de ce que vous avez souffert pour son service, nous émeut, nous si vides de bonnes œuvres, si oublieux des droits d’un tel maître. Obtenez que vos exemples ne passent pas en vain sous nos yeux. Il vient nous recommander la simplicité de l’enfance, cette simplicité qui procède de l’humilité et de la confiance en lui, cette simplicité qui vous fit affronter tant de tourments sans faiblesse et d’un cœur tranquille. Rendez-nous dociles à écouter la voix d’un Dieu qui nous parle par ses exemples, calmes et joyeux dans l’accomplissement de ses volontés, dévoués uniquement à son bon plaisir.

Priez, ô Vincent, pour tous les Chrétiens ; car tous sont appelés à la lutte contre le monde et les passions de leur propre cœur. Tous nous sommes conviés à la palme, à la couronne, à la victoire. Jésus n’admettra que des vainqueurs au banquet de la gloire éternelle, à cette table où il nous a promis de boire avec nous le vin nouveau, au royaume de son Père. La robe nuptiale, nécessaire pour y avoir entrée, doit être teinte dans le sang de l’Agneau ; nous devons tous être martyrs, sinon d’effet, du moins de désir : car c’est peu d’avoir vaincu les bourreaux, si on ne s’est vaincu soi-même.

Assistez de votre secours les nouveaux martyrs qui versent encore aujourd’hui leur sang sur des plages lointaines, afin qu’ils soient dignes des temps glorieux qui donnèrent Vincent à l’Église. Protégez l’Espagne, votre patrie. Priez l’Emmanuel d’y susciter des héros forts et fidèles comme vous, afin que le royaume Catholique, toujours si jaloux de la pureté de la foi, sorte bientôt des épreuves auxquelles il est soumis. Ne souffrez pas que l’illustre Église de Sarragosse, fondée par l’Apôtre fils du Tonnerre, visitée par la glorieuse Mère de Dieu, sanctifiée par votre ministère de Diacre, voie s’affaiblir le sentiment de la foi catholique, ou se briser le lien de l’unité. Et puisque la piété des peuples vous révère comme le protecteur des vignobles, bénissez cette partie de la création que le Seigneur a destinée à l’usage de l’homme, et dont il a voulu faire l’instrument du plus profond des mystères et l’un des plus touchants symboles de son amour pour nous.

En ce même jour, l’Église honore la mémoire du saint moine Persan Anastase, qui souffrit le martyre en 628. Chosroès, s’étant emparé de Jérusalem, avait emporté en Perse le bois de la vraie Croix, qui fut reconquis plus tard par Héraclius. La vue de ce bois sacré excita dans Anastase, encore païen, le désir de connaître la Religion dont il est le trophée. Il renonça à la superstition persane pour embrasser le Christianisme et la vie monastique. Cette démarche, jointe au zèle du néophyte, anima contre lui le ressentiment des païens ; et après d’affreuses tortures, le soldat du Christ eut la tête tranchée. Son corps fut transféré à Constantinople, et de là à Rome, où il repose avec honneur. Deux Églises célèbres de cette capitale, l’une dans la ville, l’autre hors des murs, sont dédiées en commun à saint Vincent et à saint Anastase, parce que ces deux grands Martyrs ont souffert le même jour, quoique à des époques éloignées. Tel est le motif qui a porté l’Église à réunir leurs deux fêtes en une seule. Prions ce nouvel athlète du Christ de nous être favorable, et de nous recommander au Seigneur, dont la croix lui fut si chère.

[2] Coloss. I, 24.

Sancti Pauli ad Aquas Salvias (St Paul at Aquae Salviae). The church located on the grounds of the Tre Fontane Abbey located on Via di Acque Salvie 1 in the Quartiere Ardeatino (Q. XX.). Façade with roofline statues of Niccolo Cordieri


Bhx Cardinal Schuster, Liber Sacramentorum

Station au Vatican, à l’oratoire « in Hierusalem », et au monastère « ad Aquas Salvias » sur la voie d’Ostie.

Ces deux martyrs avaient eux aussi à Rome l’honneur d’une messe stationnale distincte pour chacun. La fête du diacre Vincent est la plus ancienne, et elle était célébrée dans son oratoire près de Saint-Pierre ; celle du moine Anastase date seulement du pontificat d’Honorius Ier (625-638), époque où son chef fut transféré d’Orient au monastère ad Aquas Salvias près de la voie d’Ostie, où, pour cette raison, on la célébrait. Quelques liturgistes ont supposé qu’en ce jour la station de saint Vincent se célébrait aussi dans le titre d’Eusèbe sur l’Esquilin, mais ils ne sont pas d’accord pour indiquer le motif qui suggéra le choix de cette basilique. Nous savons seulement que là reposait le corps d’un des diacres comités Xysti du nom de Vincent, enseveli primitivement près de saint Eusèbe dans la crypte papale du cimetière de Callixte. Pour cette raison, le titre d’Eusèbe fut aussi dédié à ce Vincent, diacre et martyr romain.

Il y avait à Rome beaucoup d’autres églises portant le nom de Saint-Vincent. La plus ancienne est celle qui fut construite au Vatican, par le pape Symnaque probablement, et qui s’élevait près de l’oratoire de Sainte-Croix in Hierusalem. Le monastère qui y était annexé est mentionné dans la vie d’Etienne III. Les catalogues des églises de Rome mentionnent en outre l’oratoire de Saint-Vincent de Papa près des maisons des Papareschi au Transtévère ; des Saints-Vincent-et-Anastase de Trivio, et celui des Saints-Vincent-Alexandre-et-Barthélemy de Columna. Hors de Rome, toute l’Europe latine, pour ainsi dire, est parsemée de basiliques dédiées à ce glorieux martyr, dont le nom, même dans les Litanies des saints, est associé à celui des deux diacres Etienne et Laurent. Parmi les plus insignes monastères élevés en l’honneur de saint Vincent, il faut mentionner celui ad fontes Vulturni, construit au commencement du VIIIe siècle par saint Thomas de Maurienne, abbé de Farfa.

Le martyre de saint Vincent a été chanté par Prudence dans le Peristephanon [3].

Les anciens sacramentaires et lectionnaires romains assignent comme messe stationnale de saint Vincent celle qui, dans le missel, commence par le mot Laetabitur, qui est maintenant l’une de celles du Commun des martyrs et que nous avons déjà vue le 14 de ce mois. La première et la dernière collectes sont identiques à celles actuellement en usage, sauf qu’à l’origine elles ne contenaient pas le nom de saint Anastase. L’oraison super oblata est tombée en désuétude de même que la splendide préface. La lecture de l’Évangile est celle des fêtes de diacres (Ioan., XII, 24-26) où le Christ se compare lui-même à un grain de blé qui, avant de germer, doit être jeté en terre et y pourrir. La même condition est requise de quiconque veut servir le Seigneur.

La secrète était primitivement la suivante : Hodiernum, Domine, sacrificium laetantes offerimus, quo beati Vincentii caelestem victoriam recensentes, et tua magnalia predicamus, et nos acquisisse gaudemus suffragia gloriosa. — Aujourd’hui l’Église, célébrant la victoire de l’héroïque diacre, immole dans l’allégresse le divin Sacrifice, pour remercier le Seigneur d’avoir répandu une si grande force dans son martyr, et d’avoir accordé aux fidèles un si puissant intercesseur.

L’incise propre que l’on insérait dans la préface est ainsi conçue : per Christum Dominum nostrum ; pro cuius nomine gloriosus levita Vincentius et miles invictus rabidi hostis insaniam interritus adiit, modestus sustmuit, securus irrisit, sciens paratus esse ut resisteret, nesciens elatus esse ut vinceret ; in utroque Domini ac Magistri sui vestigia sequens, qui humilitatis custodiendae et de hostibus triumphandi, suis sequenda exempla monstravit. Per Quem etc.

Le culte de saint Anastase, moine persan martyrisé à Césarée de Palestine sous Chosroës vers 626, s’implanta à Rome quelque temps plus tard, c’est-à-dire lorsqu’on y apporta son chef, qui fut déposé dans le monastère ad aquas salvias érigé par Narsès pour les moines de Cilicie. Le grand nombre de prodiges qui s’ensuivirent rapidement lui valurent la renommée de thaumaturge, en sorte que la liste des évangiles de Würzbourg assigne à sa messe le passage de saint Marc (V, 21-34) où Jésus opère la résurrection de la fille de Jaïre et la guérison de l’hémorroïsse.

La grande popularité de cette dévotion envers saint Anastase à Rome est attestée par les nombreuses basiliques qui lui étaient dédiées, à l’Arenula, à la Marmorata, dans le quartier de pinea, et à Trevi. Les miracles qui s’opéraient durant le haut moyen âge par l’image du saint, ont fait que celle-ci, presque jusqu’à nos temps, était reproduite jusque dans les Sante Croci, ou alphabets à l’usage des enfants.

Aujourd’hui la fête des saints Vincent et Anastase ne comporte plus, comme jadis, deux messes distinctes mais seulement celle du Commun de plusieurs martyrs, avec deux collectes spéciales.

L’antienne d’introït est comme celle du 20 janvier. La prière est la suivante : « Écoutez, Seigneur, nos supplications, et quoique nous nous confessions coupables de si grandes iniquités, faites que nous en soyons délivrés par l’intercession de vos bienheureux martyrs Vincent et Anastase, » La première lecture est tirée du livre de la Sagesse (III, 1-18). L’âme des justes s’est confiée à Dieu, et il la garde et la sauve, même si dans ce but il permet que les impies l’éprouvent par leurs tourments. Ceux-ci, loin de contrevenir d’une façon quelconque aux desseins divins, entrent au contraire dans leur plan pour la prédestination des élus, puisque l’épreuve à laquelle ils soumettent les saints est comme la flamme d’un creuset où l’or se purifie.

Le répons-graduel est le même que pour la fête des martyrs Fabien et Sébastien. Le verset alléluiatique est tiré de l’Ecclésiastique (XLIV, 14) : « Les corps des saints reposent dans la paix de la tombe, mais leur gloire survit dans les siècles. »

Après la Septuagésime, au lieu du verset précédent, on chante le psaume tractus comme le 20 janvier.

La lecture évangélique est tirée de saint Luc (XXI, 9-19), là où Jésus annonce les signes qui apparaîtront au ciel et sur la terre, et les graves persécutions que subiront les saints avant la fin du monde. Deux choses doivent encourager les martyrs à endurer généreusement ces tourments. La première, c’est qu’ils souffrent et sont haïs à cause de Jésus ; la seconde, c’est que les persécuteurs auxquels Dieu abandonne parfois le corps de ses justes, non seulement ne peuvent rien contre l’âme, mais ils lui sont au contraire l’occasion d’un bien et d’une gloire sans fin.

Le verset pour l’offertoire est tiré du psaume 67 ; le sens littéral ne se rapporte point aux saints, comme le ferait croire la version latine, mais au sanctuaire de Jérusalem. « O Yahweh, vous êtes terrible de votre sanctuaire ! Le Dieu d’Israël donne à son peuple valeur et force. Yahweh soit béni ! » Voici, donc, d’où les martyrs ont tiré un si grand courage. « Aujourd’hui, — disait sainte Félicité de Carthage en proie aux douleurs de l’enfantement, — aujourd’hui c’est moi qui souffre ce que je souffre ; quand, au contraire, je serai exposée aux bêtes féroces dans le cirque, alors ce sera un autre qui souffrira pour moi, puisque c’est pour lui qu’alors je souffrirai. »

La collecte avant l’anaphore est la suivante : « Nous vous présentons, Seigneur, l’oblation de notre dévotion ; qu’elle vous soit donc agréable, offerte qu’elle est en l’honneur de vos justes ; et que par votre bonté elle nous vaille le salut éternel. »

L’antienne pour la distribution de la sainte communion au peuple est tirée du texte du Livre de la Sagesse lu précédemment : « Si aux yeux des hommes ils ont souffert des tourments, ce fut Dieu qui les éprouva. Il voulut les éprouver comme l’or dans le creuset, et finalement il les accepta comme des holocaustes. » Voilà le motif qui doit nous inspirer un sentiment d’infini respect pour la persécution et pour celui qui la détermine. Les hommes impies déchirent les martyrs, mais l’Écriture enseigne que c’est Dieu qui les soumet à l’épreuve. . La collecte d’action de grâces est la suivante : « Maintenant que nous avons reçu le céleste aliment, nous vous supplions, ô Dieu tout-puissant, défaire que, par l’intercession de vos bienheureux martyrs Vincent et Anastase, il nous protège contre toute adversité. Par notre Seigneur, etc. »

L’exemple de la force héroïque des martyrs qui, dans l’espérance de la résurrection, bien loin de trahir la foi, n’acceptent aucun moyen d’éviter la mort, est bien opportun de nos jours, où une piété toute sentimentale menace de se substituer, dans la conscience d’un grand nombre, à la profession pratique de la vie chrétienne.

[3] Hymn. V. P. L., LX, col. 378 et seq.

Alessandro Maganza  (1556–1632). Madonna and Child with Saints Anastasius and Vincent with the model of the city of Vicenza


Dom Pius Parsch, le Guide dans l’année liturgique

Soyons des diacres, des serviteurs du corps du Christ.

Saint Vincent. — Jour de mort : 22 janvier 304. Tombeau : église du tombeau à Castres (Aquitaine). Image : On le représente en diacre, avec un corbeau (qui protégea son cadavre). Sa vie : Vincent est, avec saint Étienne et saint Laurent, le troisième des illustres saints diacres de l’Église : il est le plus célèbre des martyrs d’Espagne. Il fut, en présence de plusieurs témoins, frappé de coups, étendu sur le chevalet, mais aucune torture, aucune flatterie, aucune menace ne put ébranler le courage de sa foi. On le plaça ensuite sur un gril rougi au feu, on le déchira avec des ongles de fer, on le brûla avec du fer rouge, puis on le ramena dans la prison, dont le sol était couvert de tessons. Là, une lumière céleste illumina tout le cachot, à la grande stupéfaction de tous ceux qui la virent. Là dessus, on le mit dans un lit moelleux, afin de l’amener à l’apostasie par les délices, puisque tous les tourments avaient été inutiles. Mais le courage invincible de Vincent, que fortifiaient la foi à Jésus-Christ et l’espérance de la Vie éternelle, triompha de tout, de la mollesse comme il avait triomphé du feu et des tourments. Enfin il conquit victorieusement la couronne du martyre.

Saint Anastase. — Jour de mort : 22 janvier 628. Tombeau : à Rome, aux bains Salviens (où se trouve son chef). Image : On le représente comme moine, avec une hache (instrument de son supplice). Sa vie : Le martyrologe relate : « Anastase était un moine de Perse. Il avait, à Césarée de Palestine, souffert une grande quantité de tourments ; en prison, il avait aussi été battu de fouets et verges. Ensuite, le roi de Perse, Chosroas, le fit de nouveau tourmenter de diverses manières et enfin décapiter. Ses soixante-dix compagnons avaient été auparavant noyés dans les flots, si bien qu’ils le précédèrent dans le martyre. Sa tête fut plus tard apportée à Rome ainsi qu’une image de lui qui jouit d’un culte universel. Devant cette image, les mauvais Esprits s’enfuyaient et les malades étaient délivrés de leurs souffrances. Ces effets ont été attestés par les Actes du second concile de Nicée. » Le saint fut en effet très vénéré à Rome. Pratique. L’Église a toujours témoigné un grand respect pour les reliques et les images des saints. Ce culte ne nous détourne pas du Christ, mais au contraire nous conduit à Lui, car nous voyons dans les saints des membres glorieux de son corps ; à leur vue s’enfuient véritablement les mauvais Esprits.

La messe (Intret). — L’Introït est le même que celui d’avant-hier. En pensant à saint Vincent, nous comprendrons mieux ce chant. L’homme naturel s’indigne des tourments des martyrs. L’accent de la Leçon est plus consolant : « Les âmes des justes sont dans la main de Dieu. Aux yeux des insensés ils ont paru mourir, mais ils sont dans la paix (de la vision béatifique). Dieu les a seulement éprouvés et les a trouvés dignes de lui... il les a acceptés comme victimes, maintenant ils brillent et règnent, et le Seigneur est leur Roi pour toujours. » Comme l’Église s’entend à placer le martyre dans sa plus belle lumière et à nous inspirer le courage de souffrir !

A l’Évangile, nous entendons, de la bouche du Christ, les signes avant-coureurs de son retour : « Ils mettront la main sur vous, ils vous persécuteront... ils vous traîneront devant les rois et les gouverneurs à cause de mon nom... Vous serez haïs de tous. » Cette parole s’est réalisée à la lettre pour nos saints. Nous aussi, nous devons sentir en nous un peu du souffle de leur héroïsme et être, tout au moins, capables d’un martyre non sanglant : « Dans votre patience, vous posséderez vos âmes. » Dans la communion, nous recevons une nouvelle force pour offrir notre vie comme un « holocauste ».

Le diaconat de la Sainte Église. — La fête d’aujourd’hui nous amène à penser au diaconat de la sainte Église. Diacre veut dire serviteur. Le premier diacre est le Christ lui-même qui a dit, à son sujet : « Le Fils de l’Homme n’est pas venu pour être servi, mais pour servir et donner sa vie en rédemption pour plusieurs. » (Math. XX, 28).

Le diaconat, comme ministère ecclésiastique et Ordre, fut institué par les Apôtres. Les Actes (VI, 1 et sq.) racontent le choix des sept premiers diacres, dont le rôle était en premier lieu le service des pauvres. Peu à peu, ce ministère ecclésiastique prit une grande importance. C’est le premier des Ordres sacrés qui confère le caractère sacramentel. Ceci se manifeste dans la liturgie par le fait que le diacre a déjà le droit de saluer le peuple en disant : Dominus vobiscum, salut auquel le peuple répond par ces mots : Et cum spiritu tuo (c’est-à-dire avec le Saint-Esprit qui vous a été conféré dans l’ordination).

Dans la primitive Église, le diacre avait trois fonctions principales : 1° le service des pauvres, 2° la prédication de l’Évangile, 3° la distribution de la sainte Eucharistie aux fidèles ; en un mot, le service du corps du Christ, de son corps mystique (les pauvres) et de son corps eucharistique (l’Évangile et la Communion). Aujourd’hui, dans l’Église d’Occident, ce ministère est presque entièrement tombé en désuétude, mais chaque prêtre doit se rappeler qu’il est aussi diacre et qu’il doit accomplir fidèlement ces trois fonctions : service des pauvres, prédication de l’Évangile administration de l’Eucharistie. Mais le fidèle aussi est diacre. De même qu’il y a un sacerdoce général, auquel participent tous les fidèles, on peut aussi parler d’un diaconat général. Le laïc ne peut-il pas, d’une certaine manière, remplir envers le corps du Christ les trois services du diacre ? Il peut accomplir, dans toute son étendue, le service des pauvres (n’y avait-il pas autrefois des diaconesses ?). Sans doute, il n’a pas le droit de prêcher l’Évangile, mais, par contre, il peut et doit avoir toujours avec lui le livre des Évangiles (dans les anciennes mosaïques, on représente toujours les diacres avec le livre des Évangiles). Il peut propager l’Évangile, les pères et mères peuvent l’expliquer à leurs enfants et le leur lire chaque dimanche ; le laïc peut exercer l’apostolat de la Bible et des bons livres. De cette façon, le fidèle peut être diacre. Enfin le service à l’autel. Jadis, les fidèles eux-mêmes pouvaient porter la Sainte Eucharistie aux malades ; ce ministère est, aujourd’hui, réservé aux prêtres, mais il reste aux laïcs bien des possibilités de servir le Christ eucharistique : le soin de la propreté de l’Église, des linges sacrés, des vêtements sacerdotaux, la décoration des autels ; ils peuvent propager, expliquer le missel, travailler à la renaissance et au développement de l’esprit liturgique, tout cela constitue un beau diaconat. Quelle que soit la nature de nos occupations particulières, restons, toute notre vie, des diacres, des serviteurs du corps de Jésus-Christ.


Master of Estopiñán  (fl. XIV sec. ). Retaule de sant Vicenç del mestre de Estopanyà, cap a 1350-1370; Retablo de San Vicente, realizado por el maestro d e Estopiñán hacia 1350-1370. Museo nazionale d'arte della Catalogna


22 janvier

Saint Vincent

Diacre et martyr

Saint Vincent naquit à Huesca et fut instruit des sciences sacrées et profanes à Sarragosse, sous la direction de l'évêque Valère1 qui, vieux et inaudible, l'ordonna diacre pour qu'il prêchât à sa place.

Au début de la persécution de Dioclétien et de Maximien, le cruel et sanguinaire préfet Dacien reçut le gouvernement de la province de Valence et n'eut rien de plus pressé que de faire emprisonner l'évêque Valère et son diacre Vincent qui, chargés de chaînes, furent conduits à Valence. Valère ne pouvant plus parler, Vincent lui dit : « Père, si vous le permettez, je prendrai la parole ; Valère répondit : Mon fils, comme je vous ai confié la charge de prêcher l'Evangile, je vous confie celle d'affirmer la foi pour laquelle nous combattons ; alors Vincent s'adressa au Préfet : Nous sommes prêts à endurer toutes sortes de tourments pour la cause du vrai Dieu ; en pareil cas, nous ne céderons ni aux promesses, ni aux menaces. »

Sous les yeux de Valère, le Préfet fit étendre Vincent sur un chevalet où ses membres furent disloqués et sa chair mise en lambeaux, puis il fut longuement torturé par le feu et le fer avant d'être jeté dans un cul de basse-fosse dont on avait recouvert le sol de poteries cassées. Tout à coup, sa prison s'illumine, des anges viennent le réconforter et Vincent chante des hymnes et des cantiques. Informé, Dacien le fait étendre sur des coussins moelleux pour que « le fait de mourir dans les douleurs n'augmente point sa gloire » ; à peine étendu, Vincent meurt. Dacien ordonne que l’on couse le corps de Vincent et qu’on le jette dans la mer, lesté d’une grosse pierre. Les bourreaux chargent le corps sur une barque et vont le jeter en haute mer ; mais, lorsqu’ils regagnent le rivage, ils y trouvent le corps de saint Vincent. Effrayés, les bourreaux laissent là le corps du saint diacre qui est défendu par les corbeaux, jusqu’à ce que les vagues l’aient enfouie dans le sable. Quelques temps plus tard, saint Vincent apparaît à la veuve Ionique pour lui demander la sépulture chrétienne qu’elle lui donne hors des murs de Valence.

Le culte de saint Vincent s’est très vite répandu en Occident, au point que saint Augustin qui prononça plusieurs sermons en son honneur, écrivit qu’il n’y avait point de province de l’Empire où l’on ne célèbrât la fête du martyr.

En 542, Childebert, roi de Paris, et Clotaire, roi de Soissons, qui assiègent Saragosse, touchés par la piété des habitants entrés en pénitence et processionnant derrière le corps de saint Vincent, levèrent le siège pourvu qu'on leur remît le bras droit et l'étole du martyr pour qui, sur le conseil de saint Germain d'Auxerre, ils construisirent l'abbaye Sainte-Croix-Saint-Vincent, devenue depuis Saint-Germain-des-Près, où Childebert fut inhumé. L’avant-bras droit fut plus tard donné à l’église de Vitry-le-François. On dit aussi que Childebert donna le chef à saint Domnole, évêque du Mans, qui les déposa dans le monastère qu’il avait fait construire en l’honneur du martyr de Sarragosse ; cette relique fut perdue pendant la Révolution, comme celles que conservaient les religieuses de Fontevrault, à Charmes (diocèse de Soissons). Le cœur de saint Vincent, conservé à l’église de Dun-le-Roi, en Berry, fut détruit par les Calvinistes (1562). En 876, Charles le Chauve passant à Besançon fit don à l’évêque Thierry de deux vertèbres de saint Vincent.

Saint Vincent est souvent honoré comme le patron des vignerons ; comme aucun épisode de sa vie ni aucun de ses miracles n’a trait au vin ou à la vigne, on pense que ce patronnage repose sur un jeu de mots fait à partir de la première syllabe de son nom : vin.

1 L’évêque Valère de Saragosse figure au nombre des pères du concile d’Elvire (début du IV° siècle) qui est le plus ancien concile disciplinaire d’Occident dont l’œuvre nous soit parvenue en entier. On croit qu’il fut condamné à être exilé à Anet, en Aragon, où il mourut en 315.

SOURCE : http://missel.free.fr/Sanctoral/01/22.php

Saint Vincent of Saragossa.


Also known as

Memorial

Profile

Friend of Saint Valerius of Saragossa in Spain, and served as his deaconImprisoned and tortured in ValenciaSpain for his faith during the persecutions of Diocletian; part of his time was spent being burned on a gridiron. While in prison, he converted his jailer. Was finally offered release if he would give up the scripture texts for burning, but he refused. Martyr. Acts written by the poet Prudentius.

Born

Died

Canonized

Patronage

Representation

Additional Information

Readings

“To you has been granted in Christ’s behalf not only that you should believe in him but also that you should suffer for him.” Vincent had received both these gifts and held them as his own. For how could he have them if he had not received them? And he displayed his faith in what he said, his endurance in what he suffered. No one ought to be confident in his own strength when he undergoes temptation. For whenever we endure evils courageously, our long-suffering comes from him Christ. He once said to his disciples: “In this world you will suffer persecution,” and then, to allay their fears, he added, “but rest assured, I have conquered the world.” There is no need to wonder then, my dearly beloved brothers, that Vincent conquered in him who conquered the world. It offers temptation to lead us astray; it strikes terror into us to break out spirit. Hence if our personal pleasures do not hold us captive, and if we are not frightened by brutality, then the world is overcome. At both of these approaches Christ rushes to our aid, and the Christian is not conquered. from a sermon by Saint Augustine of Hippo

Everlasting God, to whom all hidden things are revealed, who sent into the world Thine Only Begotten Son, our Lord Jesus Christ, conceived through the Holy Ghost, born of the Virgin Mary, that He might take on Him the punishment of our sins, and by His resurrection snatch us from the gates of hell, grant to our hearts such steadfastness of faith that confessing Christ, Thy Son, we may not perish but may be joined to Him in the confession of Thy Holy Name. Amen. – Saint Vincent

MLA Citation

  • “Saint Vincent of Saragossa“. CatholicSaints.Info. 23 August 2020. Web. 19 January 2021. <https://catholicsaints.info/saint-vincent-of-saragossa/>

SOURCE : https://catholicsaints.info/saint-vincent-of-saragossa/



Martyrs of the First Ages – Saint Vincent, Deacon, by Saint Alphonsus de Liguori


Saint Vincent, one of the most celebrated martyrs of Spain, was born in Saragossa, of one of the most respectable families of that city. While very young, he was placed under the tutelage of Valerius, Bishop of that church, who with great pains instructed him in the doctrines of religion, giving him at the same time a very extensive acquaintance with human science. Vincent, having made wonderful progress in learning, was ordained deacon by this prelate, who being himself prevented from preaching by an impediment in his speech, entrusted this office to Vincent. The young Levite discharged this important duty with such success that a great number of sinners, and even of pagans, was converted at his discourses.

At that time, namely, in the year 303, Spain was under the rule of Maximian; and Dacian was governor of the province of Tarragona, in which Saragossa was situated. This Dacian was a most cruel man, and an unrelenting persecutor of the Christians. Hearing of the manner in which Vincent advanced the Christian faith, he had him arrested, together with his Bishop, Valerius, and brought to Valencia, where he resided. He caused them to suffer much in prison, thinking that by maltreatment lie would render them easier to be tampered with, but he soon perceived that this means did not correspond to the end he had in view. When they had been brought into his presence, he first endeavored by kindness to induce them to apostatize. To Valerius he represented that his declining age and infirmity required that repose which he might obtain by obeying the imperial edicts, but if he resisted he would feel the effects of their just anger. Then turning to Vincent he said: “You are young, and should not despise the reward of fortune which you may earn by abandoning your religion. Obey, young man, the commands of the emperors, and do not, by refusal, expose yourself to an ignominious death.”

Whereupon Vincent, turning to Valerius, who as yet had made no reply to the governor, said: “Father, if thou wilt, I shall answer for thee.” The saintly bishop, resolved to suffer for Jesus Christ, replied: “Yes, my son, as I formerly entrusted to thee the preaching of God s holy word, I now charge thee to manifest our faith.” The holy deacon then declared to Dacian that they adored one only God, and could not worship the gods of the empire, who were devils, adding: “Do not think to shake our fortitude with threats of death or promises of reward, because there is nothing in this world which can be compared with the honor and pleasure of dying for Jesus Christ.” Dacian irritated by such liberty of speech said to the holy deacon: “Either you must offer incense to the gods or you must pay with your life the contempt that you show.” To this Vincent, raising his voice, replied as follows: “I have already told you that the greatest pleasure and the most distinguished honor that you can procure for us is to make us die for Jesus Christ. You may rest assured that you will tire of inflicting torments sooner than we of suffering them.”

Dacian condemned Valerius to banishment, and resolved to wreak his vengeance upon Vincent.

He first caused him to be stretched upon the rack, by which horrid machine the saint s arms and feet were so distended, that the bystanders could hear the noise of the dislocation of his joints, which remained attached only by the over-stretched and relaxed sinews. Dacian perceived the placid meekness with which the young martyr endured his torments, and, as Fleury observes, heard him say, “Behold, what I have ever desired is now being accomplished ! Behold the happy consummation of what I have always sighed for!” The tyrant hence concluded that the executioners were remiss in making him feel the torments, and caused them to be beaten with rods.

He then commanded that the sides of the saint should be torn with iron hooks, until the ribs should be visible; and, knowing how much the pain would increase by allowing the wounds to cool, and then opening them afresh, he ordered this torture, which was inflicted with great cruelty, until the bowels appeared, and the blood flowed in torrents. Meanwhile, as Orsi relates, the martyr insulted the tyrant, saying: “Since thy cruel ministers have exhausted their strength, come, thou chief butcher, and help them; stretch forth thy wicked hands and slake thy thirst in my blood. Thou art deceived, thinking that torments can overcome my faith within me there is another man strengthened by God, whom thou canst not subdue.”

Hereupon, seeing his constancy, Dacian ordered a cessation of his tortures, begging of the saint, for his own sake, that if he persisted in refusing to sacrifice to the gods, he would at least give up the sacred books to be burned. Vincent answered that lire was not created by God to burn holy books, but to torture the wicked for ever: nor did he hesitate to admonish him, that if he did not abandon the worship of idols, he would be one day condemned to eternal flames. The governor, more incensed than ever, condemned him to the most cruel of torments that of being broiled on a species of grid iron studded with sharp points. The saint hearing this barbarous command, walked with joy to the frightful engine, in anticipation of his executioners: such was his eagerness to suffer. Upon this gridiron the saint was stretched at length, and bound, hand and foot, while the fire burned beneath. Red-hot plates of iron were placed on his mangled flesh; and his wounds were rubbed with salt, which the activity of the fire forced deeper into his burned and lacerated body. In the midst of these tortures, the countenance of the martyr evinced the inward consolation and joy of his soul, while, with eyes raised to heaven, he blessed the Lord, and besought of him to receive his sacrifice. All admired the prodigious fortitude with which God inspired the holy youth, and the pagans themselves exclaimed that it was miraculous.

The effect that the spectacle of such patience produced obliged Dacian to remove him from the public view. Yet, not content with the tortures he had already inflicted, he caused him to be thrown into a dungeon, his feet placed very wide apart, in wooden stocks, the pain of which was so great that many martyrs died under it. His body was then stretched on potsherds, which, opening his wounds afresh, caused the most painful anguish. In order to weary his patience, strict orders were given that no one should be admitted to see or offer him the least consolation; but the saint at midnight perceived his dungeon illuminated by a celestial light, and perfumed by a heavenly odor. The Lord then sent his angels to console him, to intimate that his tortures were at an end, and to assure him of the reward of his fidelity. The jailers, being awakened by the splendor of the light, approached, and heard the martyr in concert with the angels rendering praises to the Lord. They believed and avowed the Christian faith.

Dacian being informed of this, ordered that the saint should be removed from prison to a soft bed, and that his wounds should be healed, with the intention of renewing his torments when he would be sufficiently recovered to bear them. The faithful being permitted to visit and console him, kissed his wounds and absorbed the blood in their napkins, which they preserved as most precious relics. But the time for our saint’s triumph had arrived, and he expired in the embraces of his brethren; while his soul was wafted, by the angels who had assisted him, to the regions of everlasting bliss.

The tyrant on hearing of his death commanded that his body should be exposed to be devoured by wild beasts; but a raven was sent by God to defend it with its claws and beak, even against a wolf that had come to devour it. Dacian having exhausted his malice, ordered that the body should be put in a sack, and, with a heavy stone tied to it, cast into the sea; but there is no power against the Lord the body floated like a feather on the water and was carried by the waves as far as Valencia. The mariners tried to get possession of it, but before they could reach it, it was carried by the waves on the seashore and covered with sand.

The saint afterwards appeared to a pious lady named Ionica, and indicated the place where his body lay. She went there, accompanied by other Christians, and find ing the relics, deposited them in a little chapel; after the persecution had ceased, they were translated to a magnificent church outside the walls of Valencia, where they have always been regarded with devout veneration. Saint Augustine attests that at his time the feast or Saint Vincent was celebrated with a special joy in all the countries whither the Christian religion had penetrated.

The acts of the martyrdom of this great saint are among the number of those that Ruinart has transcribed.

SOURCE : https://catholicsaints.info/martyrs-of-the-first-ages-saint-vincent-deacon-by-saint-alphonsus-de-liguori/


Miguel Juan Porta  (1544–1616). San Vicente Mártir junto a San Vicente Ferrer, 268 X 181,5, Museo di Belle Arti di Valencia. Procede de la Casa Profesa de la Compañía de Jesus, en Valencia


Butler’s Lives of the Saints – Saint Vincent, Martyr

Article

A.D. 304.

The most glorious martyr, Saint Vincent, was born, some say at Saragossa, others at Valentia, but most authors say, and more probable, at Osca, now Huesca, in Granada. He was instructed in the sacred sciences and in Christian piety by Valerius, the bishop of that city, who ordained him his deacon, and appointed him, though very young, to preach and instruct the people. Dacian, a most bloody persecutor, was then governor of spain. The Emperors Dioclesian and Maximian published their second and third bloody edicts against the Christian clergy in the year 303, which in the following year were put in force against the laity. It seems to have been before this last that Dacian put to death eighteen martyrs at Saragossa, who are mentioned by Prudentius, and in the Roman Martyrology, January the 16th, and that he apprehended Valerius and Vincent. They spilt some of their blood at Saragossa, but were thence conducted to Valentia, where the governor let them lie long in prison, suffering extreme famine and other miseries. The proconsul hoped that this lingering torture would shake their constancy; but when they were brought out before him, he was surprised to see them still intrepid in mind, and vigorous in body, and he reprimanded his officers as if they had not treated the prisoners according to his orders. Then, turning to the champions of Christ, he employed alternately threats and promises to induce them to sacrifice. Valerius, who had an impediment in his speech, making no answer, Vincent said to him: “Father, if you order me, I will speak.”

“Son,” said Valerius, “as I committed to you the dispensation of the word of God, so I now charge you to answer in vindication of the faith which we defend.” The holy deacon then acquainted the judge that they were ready to suffer every thing for the true God, and little regarded either his threats or promises in such a cause, Dacian contented himself with banishing Valerius. As for Saint Vincent, he was determined to assail his resolution by every torture his cruel temper could suggest. Saint Austin assures us, that he suffered torments far beyond what any man could possibly have endured, unless supported by a supernatural strength; and that he preserved such a peace and tranquillity in his words, countenance, and gestures, in the midst of them, as astonished his very persecutors, and visibly appeared as something divine; whilst the rage and distraction of Dacian’s soul was as visible in the violent agitations of his body, by his eyes sparkling with fury, and his faltering voice.

The martyr was first stretched on the rack by his hands and feet, drawn by cords and pullies, till his joints were almost torn asunder: whilst he hung in this posture, his flesh was unmercifully torn off with iron hooks. Vincent, smiling, called the executioners weak and faint-hearted. Dacian thought they spared him, and caused them to be beaten, which afforded the champion an interval of rest: but they soon returned to him, resolved fully to satisfy the cruelty of their master, who excited them all the while to exert their utmost strength. They twice stayed their hands to take breath, and let his wounds grow cold; then began with fresh vigour to rend and tear his body, which they did in all its limbs and parts with such cruelty, that his bones and bowels were in most places exposed bare to sight. The more his body was mangled, the more did the divine presence cherish and comfort his soul, and spread a greater joy on his countenance. The judge seeing the streams of blood which flowed from all the parts of his body, and the frightful condition to which it was reduced, was obliged to confess with astonishment, that the courage of the young nobleman had vanquished him, and his rage seemed somewhat abated. Hereupon he ordered a cessation of his torments, begging of the saint for his own sake, that if he could not be prevailed upon to offer sacrifice to the gods, he would at least give up the sacred books to be burnt, according to the order of the late edicts. The martyr answered, that he feared his torments less than that false compassion which he testified. Dacian. more incensed than ever, condemned him to the most cruel of tortures, that of fire upon a kind of gridiron, called by the acts the legal torture. The saint walked with joy to the frightful engine, so as almost to get the start of his executioners, such was his desire to suffer. He mounted cheerfully the iron bed, in which the bars were framed like scythes, full of sharp spikes made red-hot by the fire underneath. On this dreadful gridiron the martyr was stretched out at length, and bound fast down. He was not only scourged thereon; but, while one part of his body was broiling next the fire, the other was tortured by the application of red-hot plates of iron. His wounds were rubbed with salt, which the activity of the fire forced the deeper into his flesh and bowels. All the parts of his body were tormented in this manner, one after the other, and each several times over. The melted fat dropping from the flesh nourished and increased the flames; which, instead of tormenting, seemed, as Saint Austin says, to give the martyr new vigour and courage; for the more he suffered, the greater seemed to be the inward joy and consolation of his soul. The rage and confusion of the tyrant exceeded all bounds: he appeared not able to contain himself, and was continually inquiring what Vincent did and what he said; but was always answered, that he suffered with joy in his countenance, and seemed every moment to acquire new strength and resolution. He lay unmoved, his eyes turned towards heaven, his mind calm, and his heart fixed on God in continual prayer.

At last, by the command of the proconsul, he was thrown into a dungeon, and his wounded body laid on the floor strewed with broken potsherds, which opened afresh his ghastly wounds, and cut his bare flesh. His legs were set in wooden stocks, stretched very wide, and strict orders were given that he should be left without provisions, and that no one should be admitted to see or speak to him. But God sent his angels to comfort him, with whom he sung the praises of his protector. The gaoler observing through the chinks the prison filled with light, and the saint walking and praising God, was converted upon the spot to the Christian faith, and afterwards baptised. At this news Dacian chafed, and even wept through rage, but ordered that some repose should be allowed the prisoner. The faithful were then permitted to see him, and coming in troops wiped and kissed his wounds, and dipped cloths in his blood, which they kept as an assured protection for themselves and their posterity. After this a soft bed was prepared for him, on which he was no sooner laid but he expired, the happy moment he had not ceased to pray for, ever since his torments, and his first call to martyrdom. Dacian commanded his body to be thrown on a marshy field among rushes; but a crow defended it from wild beasts and birds of prey. The acts in Ruinart and Bollandus, and the sermon attributed to Saint Leo, add, that it was then tied to a great stone and cast into the sea, in a sack, but miraculously carried to shore, and revealed to two Christians. They laid it in a little chapel out of the walls of Valentia, where God honoured these relics with many miracles, as the acts and Saint Austin witness. Prudentius informs us, that the iron on which he lay, and other instruments of his passion, were likewise preserved with veneration. Childebert, king of France, or rather of Paris, besieging Saragossa, wondered to see the inhabitants busied continually in making processions. Being informed they carried the stole of Saint Vincent about the walls in devout prayer, and had been miraculously protected by that martyr’s intercession, he raised the siege upon condition that the relic should be given him. This he with great solemnity brought to Paris, and enriched with it the magnificent church and abbey of Saint Vincent, now called Saint Germain-des-Prez, which he built in 559, and which his successor Clotaire caused to be dedicated. In the year 855, his sacred bones were discovered at Valentia, and conveyed into France, and deposited in the abbey of Castres, now an episcopal see in Languedoc, where they remain; but several portions have been given to the abbey of Saint Germain-des-Pres at Paris, and other churches; and part was burnt at Castres by the Huguenots about the end of the sixteenth century. 4 Aimoinus, a contemporary monk, wrote the history of this translation, with an account of many miracles which attended it. 5 Saint Gregory of Tours, mentions a portion of his relics to have been famous for miracles in a village church near Poictiers. 6 In the life of Saint Domnolus mention is made of a portion placed by him in a great monastery in the suburbs of the city of Mans. But it is certain that the chief part of this martyr’s body was conveyed to Lisbon. To escape the cruel persecution of the Saracen King Abderamene, at Valentia, many Christians privately withdrew themselves, and carrying with them the body of Saint Vincent, took shelter on the south-west cape, called the Sacred Promontory, and from these relics Saint Vincent’s in the kingdom of Algarb then under the Saracens. Alphonsus Henry, the most pious first king of Portugal, son of count Henry, having defeated five Moorish kings, at Ourique, in the year 1139, received from those faithful keepers the body of Saint Vincent, sent it by sea to Lisbon, and built the royal monastery of the Cross of regular canons of Saint Austin, in which he most religiously deposited this treasure, rendered more famous by miracles, in the year 1148. This account is recorded by contemporary unexceptionable vouchers in Bollandus, p. 406. Mariana, and especially Thomas ab Incarnatione, a regular canon, in his Historiâ Ecclesiæ Lusitanæ, printed at Lisbon, A. D. 1759. The Portuguese, ever since the year 1173, keep an annual commemoration of this translation on the fifteenth of September, which feast was confirmed by Sixtus V.

Prudentius finishes his hymn on this holy martyr by a prayer to him, that he would present the marks of his sufferings to Christ, to move him to compassion in his behalf.

God never more visibly manifested his power, nor gave stronger or more wonderful proofs of his tenderness and love for his church, than when he suffered it to groan under the most violent oppression and persecution; nor does his grace any where appear more triumphant than in the victories of his martyrs under the severest trials, and in the heroic virtues which they displayed amidst torments and insults. Under the slightest disappointments and afflictions we are apt to fall into discouragement, and to imagine, by our sloth and impatience, that our situation is of all others the most unhappy and intolerable. If nature feel, and we implore the divine mercy, and a deliverance, if this may be conducive to God’s honour, we must be careful never to sink under the trials, or consent to the least secret murmuring; we must bear them, if not with joy, at least with perfect submission; and remain assured that God only seems to withdraw himself from us, that we may follow him more earnestly, and unite ourselves more closely to him.

MLA Citation

Father Alban Butler. “Saint Vincent, Martyr”. Lives of the Fathers, Martyrs, and Principal Saints1866. CatholicSaints.Info. 21 January 2013. Web. 19 January 2021. <https://catholicsaints.info/butlers-lives-of-the-saints-saint-vincent-martyr/>

SOURCE : https://catholicsaints.info/butlers-lives-of-the-saints-saint-vincent-martyr/

San Vincenzo di Saragozza Diacono e martire

22 gennaio

 - Memoria Facoltativa

III/IV sec.

Uno dei santi più radicati nella memoria religiosa della Spagna, san Vincenzo di Saragozza, oggi ci ricorda come non servano "qualifiche" per diventare maestri e guide nella comunità cristiana, basta la volontà di testimoniare senza mediazioni il Vangelo. Era un diacono vissuto a cavallo tra il III e IV secolo e lavorava al fianco del vescovo Valerio, che sapeva di avere nel suo collaboratore un grande sostegno grazie al coraggio e alle capacità dimostrate. Vescovo e diacono venne arrestati, probabilmente nell'anno 304, durante la violenta persecuzione anticristiana scatenata da Diocleziano. Fu subito chiaro che tra i due il più "pericoloso" era Vincenzo, il cui eloquio era accompagnato dalla solida volontà di non cedere al persecutore. Atroci furono le torture che fu costretto a subire e che lo portarono alla morte.

Patronato: Vicenza, Vinai

Etimologia: Vincenzo = vittorioso, dal latino

Emblema: Palma

Martirologio Romano: San Vincenzo, diacono di Saragozza e martire, che dopo aver patito nella persecuzione dell’imperatore Diocleziano il carcere, la fame, il cavalletto e le lame incandescenti, a Valencia in Spagna volò invitto in cielo al premio per il suo martirio.

Un diacono così, ora che il diaconato è tornato “di moda” nella Chiesa, ogni vescovo se lo sognerebbe. Perché, si sa, non tutti i vescovi sono degli oratori nati e quello di Saragozza, Valerio, è per giunta balbuziente. Trovare in Vincenzo un diacono ben equipaggiato culturalmente, dotato nella parola, generoso e coraggioso è per lui un vero colpo di fortuna. Oggi San Vincenzo è il martire più popolare della Spagna, ma doveva già esserlo 1700 anni fa se ben tre città, Valencia, Saragozza e Huesca, si contendono l’onore di avergli dato i natali. In questa disputa noi non vogliamo entrare, limitandoci ai dati essenziali che ci vengono forniti dagli Atti del suo martirio, che avviene durante la persecuzione di Diocleziano. Nel clima di terrore che si instaura e che vede la distruzione degli edifici e degli arredi sacri, la destituzione dei cristiani che ricoprono cariche pubbliche, l’obbligo per tutti di sacrificare agli dei, il vescovo Valerio e il diacono Vincenzo continuano imperterriti nell’annuncio del Vangelo: formano un connubio indissolubile, nel quale il primo con la sua presenza e con l’autorità che gli deriva dal ministero episcopale si fa garante di quello che il secondo annuncia con forza, convinzione e facilità di parola. Così il governatore di Valencia, Daciano, li fa arrestare entrambi, ma quando se li trova davanti capisce che il vero nemico da combattere è il diacono Vincenzo. Manda così il vescovo in esilio e concentra tutte le sue arti persecutorie su Vincenzo, che oltre ad essere un gran oratore è anche un uomo che non si piega facilmente. Lo dice in faccia al governatore: “Vi stancherete prima voi a tormentarci che noi a soffrire”, e questo manda in bestia il persecutore, che vede così anche messa in crisi la sua autorità e il suo prestigio. Perché Vincenzo è una di quelle persone che si piegano ma non si spezzano: prima lo fa fustigare e torturare; poi lo condanna alla pena del cavalletto, da cui esce con le ossa slogate; infine lo fa arpionare con uncini di ferro. Così tumefatto e slogato lo fa gettare in una cella buia, interamente cosparsa di cocci taglienti, ma la testimonianza di Vincenzo continua ad essere limpida e ferma: “Tu mi fai proprio un servizio da amico, perché ho sempre desiderato suggellare con il sangue la mia fede in Cristo. Vi è un altro in me che soffre, ma che tu non potrai mai piegare. Questo che ti affatichi a distruggere con le torture è un debole vaso di argilla che deve ad ogni modo spezzarsi. Non riuscirai mai a lacerare quello che resta dentro e che domani sarà il tuo giudice”. Lo sentono addirittura, anche così piagato, cantare dalla cella e Daciano si rende conto che quella è una voce da far zittire in fretta, visto che qualcuno si è già convertito vedendolo così forte nella fede. Muore il 22 gennaio dell’anno 304 ed anche per sbarazzarsi del cadavere Daciano deve sudare: gettato in pasto alle bestie selvatiche, il suo corpo viene alacramente difeso da un corvo; gettato nel fiume, legato in un sacco insieme ad un grosso macigno, il suo corpo galleggia e torna a riva, dove finalmente i cristiani lo raccolgono per dargli onorata sepoltura. Da una delle omelie che Sant’Agostino ogni anno, il 22 gennaio, dedicava al martire Vincenzo ricaviamo questo pensiero: “il diacono Vincenzo….. aveva coraggio nel parlare, aveva forza nel soffrire. Nessuno presuma di se stesso quando parla. Nessuno confidi nelle sue forze quando sopporta una tentazione, perché, per parlare bene, la sapienza viene da Dio e, per sopportare i mali, da lui viene la fortezza”.

Autore: Gianpiero Pettiti

SOURCE : http://www.santiebeati.it/dettaglio/25850

St. Anastasius der Perser (+ 628), Andachtsbild, 1780


Saint Anastasius the Persian


Also known as

  • Anastasius XIV
  • Magundat

Memorial

Profile

Pagan magician. Soldier in the army of Persian king Khusrow II during the campaign that brought the Holy Cross from Jerusalem to Persia. Magundat was so impressed by the obvious power of the relic, and the devotion and sanctity of the Christians who flocked to it, that he converted to Christianity, left the army, took the name Anastasius, and became a monk in Jerusalem. After seven years of prayer and solitude, Anastasius returned to Persia to convert his countrymen. He was soon arrested for his faith, and was promised high honours if he would deny Christ and return to the service of Khusrow; he declined. Martyred with about 70 other Christians whose names have not come down to us.

Born

Died

Canonized

Patronage

Additional Information

MLA Citation

  • “Saint Anastasius the Persian“. CatholicSaints.Info. 15 May 2020. Web. 19 January 2021. <https://catholicsaints.info/saint-anastasius-the-persian/>

SOURCE : https://catholicsaints.info/saint-anastasius-the-persian/


Преподобномученик Анастасий Персиянин Константинополь. 985 г. Миниатюра Минология Василия II. Ватиканская библиотека. Рим.

Anastasius of Persia (Menologion of Basil II)


Sant' Anastasio (Magundat) Martire in Persia

22 gennaio

† 628

Magundat che da suo padre Han era stato istruito nella magia, faceva parte dell'esercito persiano, incuriosito dalla fede cristiana ne volle conoscere il credo. Per questo si recò a Gerapoli. Si spostò poi a Gerusalemme ove ricevette il Battesimo assumendo il nome di Anastasio («il risorto») per indicare l'avvenuta conversione. Fu monaco per sette anni poi andò a Cesarea di Palestina allora soggetta ai persiani e là catturato e torturato. Avendo fatto parte dell'esercito si chiese al re Cosroe una decisione nei suoi riguardi. Il re rispose che se abiurava anche davanti ad una sola persona potevano lasciarlo libero, ma Anastasio rifiutò. Allora fu preso insieme a due altri compagni di cella e portato a Bethsaloen in Assiria e là fu sottoposto ad altre torture. Fu costretto ad assistere all'uccisione dei due compagni e di altri sessantasei cristiani, alla fine fu strangolato e decapitato. Era il 628.

Emblema: Palma

Martirologio Romano: A Sergiopoli in Persia, passione di sant’Anastasio, monaco e martire, che dopo molti tormenti da lui patiti a Cesarea di Palestina, fu da parte di Cosroe re dei Persiani afflitto con molti supplizi e, dopo settanta suoi compagni, presso un fiume fu soffocato e decapitato.

Monaco persiano morto nel 628. Magundat che da suo padre Han era stato istruito nella magia, faceva parte dell’esercito persiano, incuriosito dal fatto che i cristiani venerassero la croce che era uno strumento di morte e di supplizio, ne volle conoscere i rudimenti della religione, quindi recatosi a Gerapoli nella chiesa dedicata ai martiri apprese il loro eroismo. Ammirato, si recò poi a Gerusalemme ove ricevette il Battesimo assumendo il nome di Anastasio ("il risorto") per indicare l’avvenuta conversione.

Fu monaco per sette anni poi andò a Cesarea di Palestina allora soggetta ai persiani e là catturato, fu sottoposto a tormenti crudeli affinché abiurasse il Cristianesimo.

Avendo fatto parte dell’esercito si chiese al re Cosroe una decisione nei suoi riguardi. Il re comprensivo rispose che se abiurava anche davanti ad una sola persona potevano lasciarlo libero, ma Anastasio rifiutò. Allora fu preso insieme a due altri compagni di cella e portato a Bethsaloen in Assiria (detta poi Sergiopoli) dove si trovava il re e là fu sottoposto ad altri terribili tormenti assistendo anche allo strozzamento dei due compagni e di altri sessantasei cristiani, alla fine fu strangolato e decapitato

Le sue reliquie furono traslate a Roma durante l’impero di Eraclio intorno al 640. Il suo capo era venerato nel monastero detto delle "Acquae Salviae" intitolato poi ai santi Vincenzo ed Anastasio alle Tre Fontane.

Una sua reliquia si venera, sempre a Roma, presso la Scala Santa. L’effige del suo volto recata a Roma alle Tre Fontane è stata una grande sorgente di virtù miracolose fra l’altro confermate dal II Concilio Niceno.

Ancora oggi è molto venerato con la diffusione di medaglie di vari formati da portare addosso e a cui si dà molta importanza per preservare dai mali.
La sua festa si celebra il 22 gennaio.

Autore: Antonio Borrelli

SOURCE : http://www.santiebeati.it/dettaglio/90520