dimanche 13 janvier 2013

LE BAPTÊME DE NOTRE-SEIGNEUR JÉSUS-CHRIST par JEAN




LE BAPTÊME DE NOTRE-SEIGNEUR JÉSUS-CHRIST

1 En ces jours-là parut Jean le Baptiste, prêchant dans le désert de Judée, et disant :

2 " Repentez-vous, car le royaume des cieux est proche. "

3 C'est lui en effet dont a parlé le prophète Isaïe, disant : Voix de celui qui crie dans le désert : Préparez le chemin du Seigneur, aplanissez ses sentiers.

4 Et lui, Jean, avait un vêtement de poil de chameau, et autour de ses reins une ceinture de cuir, et il se nourrissait de sauterelles et de miel sauvage.

5 Alors venaient à lui Jérusalem, et toute la Judée, et toute la région du Jourdain.

6 Et, confessant leurs péchés, ils se faisaient baptiser par lui dans le fleuve du Jourdain.

7 Voyant un grand nombre de Pharisiens et de Sadducéens venir à son baptême, il leur dit : " Race de vipères, qui vous a appris à fuir la colère qui vient?

8 Faites donc de dignes fruits de repentir.

9 Et ne vous avisez pas de dire en vous-mêmes : Nous avons Abraham pour père; car je vous dis que de ces pierres mêmes Dieu peut faire naître des enfants à Abraham.

10 Déjà la cognée est à la racine des arbres : tout arbre donc qui ne porte pas de bon fruit sera coupé et jeté au feu.

11 Moi, je vous baptise dans l'eau pour le repentir; mais celui qui vient après moi est plus puissant que moi, et je ne suis pas digne de porter ses sandales; lui, il vous baptisera dans l'Esprit-Saint et le feu.

12 Dans sa main est le van : il nettoiera son aire, il amassera son froment dans le grenier, et il brûlera la paille dans un feu qui ne s'éteint point. "

13 Alors parut Jésus, venant de Galilée au Jourdain vers Jean, pour être baptisé par lui.

14 Jean s'en défendait en disant : " C'est moi qui ai besoin d'être baptisé par vous, et vous venez à moi! "

15 Jésus lui répondit : " Laisse faire maintenant, car il convient que nous accomplissions ainsi toute justice. " Alors Jean le laissa faire.

16 Jésus ayant été baptisé sortit aussitôt de l'eau, et voilà que les cieux s'ouvrirent pour lui, et il vit l'Esprit de Dieu descendre comme une colombe et venir sur lui.

17 Et voilà que des cieux une voix disait : " Celui-ci est mon Fils bien-aimé, en qui j'ai mis mes complaisances. "

Évangile selon Saint MATTHIEU, III : 1-17


1 Commencement de l'évangile de Jésus-Christ, Fils de Dieu :

2 — selon ce qui est écrit dans le prophète Isaïe : Voici que j'envoie mon messager devant vous, pour vous frayer le chemin.

3 Voix de celui qui crie dans le désert : Préparez le chemin du Seigneur, aplanissez ses sentiers —

4 Jean le Baptiste parut dans le désert, prêchant un baptême de repentir pour la rémission des péchés.

5 Tout le pays de Judée et tous les habitants de Jérusalem s'en venaient vers lui et, confessant leurs péchés, ils se faisaient baptiser par lui dans le fleuve du Jourdain.

6 Et Jean avait un vêtement de poils de chameau et, autour de ses reins, une ceinture de cuir; et il mangeait des sauterelles et du miel sauvage. Et il prêchait ainsi :

7 " Il vient après moi, celui qui est plus puissant que moi, dont je ne suis pas digne de délier, en me baissant, la courroie de ses sandales.

8 Moi, je vous ai baptisés avec l'eau, mais lui vous baptisera avec l'Esprit-Saint. "

9 Or, il arriva en ces jours-là que Jésus vint de Nazareth de Galilée et se fit baptiser par Jean dans le Jourdain.

10 Et, comme il remontait de l'eau, il vit les cieux entr'ouverts et l'Esprit qui descendait sur lui, comme une colombe.

11 Et il y eut une voix des cieux : " Tu es mon Fils bien-aimé, en toi j'ai mis mes complaisances. "

Évangile selon Saint MARC, I : 1-11

SOURCE : http://jesusmarie.free.fr/bible_crampon_marc.html

Santa Fiora (provincia di Grosseto, Toscana), chiesa del Suffragio - Terracotta raffigurante il battesimo di Gesù

Santa Fiora (province of Grosseto, Tuscany, Italy), chiesa del Suffragio - Terracotta of the baptism of Jesus


15 Comme le peuple s'y attendait, et que tous se demandaient dans leurs cœurs, relativement à Jean, s'il n'était pas le Christ,

16 Jean, s'adressant à tous, dit : " Moi, je vous baptise avec l'eau; mais il vient, celui qui est plus puissant que moi, et dont je ne suis pas digne de délier la courroie de ses sandales; lui, il vous baptisera dans l'Esprit-Saint et le feu.

17 Dans sa main est le van pour nettoyer son aire et amasser le froment dans son grenier, et il brûlera la paille dans un feu qui ne s'éteint point. "

18 Par ces exhortations donc, et beaucoup d'autres, il annonçait au peuple la bonne nouvelle.

19 Mais Hérode le tétrarque, repris par lui au sujet d'Hérodiade, la femme de son frère, et au sujet de tous les méfaits que lui, Hérode, avait commis,

20 en ajouta un à tous les autres, en enfermant Jean en prison.

21 Or, quand tout le peuple eut reçu le baptême, et que Jésus qui avait été baptisé priait, le ciel s'ouvrit,

22 et L'Esprit-Saint descendit sur lui sous une forme corporelle, comme une colombe, et du ciel il y eut une voix : " Tu es mon Fils bien-aimé : en toi j'ai mes complaisances. "

Évangile selon Saint LUC, III : 15-22

SOURCE : http://jesusmarie.free.fr/bible_crampon_luc.html



19.Et voici le témoignage que rendit Jean, lorsque les Juifs envoyèrent de Jérusalem des prêtres et des

lévites pour lui demander: "Qui êtes-vous?"

20.Il déclara, et ne le nia point; il déclara: "Je ne suis point le Christ."

21.Et ils lui demandèrent: "Quoi donc! Etes-vous Elie?" Il dit " Je ne le suis point" " Etes-vous le prophète?" Il répondit " Non"

22."Qui êtes-vous donc", lui dirent-ils, afin que nous donnions une réponse à ceux qui nous ont envoyés. "Que dites-vous de vous-même?"

23.Il répondit: "Je suis la voix de celui qui crie dans le désert: Aplanissez le chemin du Seigneur, comme l'a dit le prophète Isaïe."

24.Or ceux qu'on lui avait envoyés étaient des Pharisiens.

25.Et ils l'interrogèrent, et lui dirent: "Pourquoi donc baptisez-vous, si vous n'êtes ni le Christ, ni Elie, ni le Prophète?"

26.Jean leur répondit: "Moi je baptise dans l'eau; mais au milieu de vous il y a quelqu'un que vous ne

connaissez pas,

27.C'est celui qui vient après moi; je ne suis pas digne de délier la courroie de sa chaussure."

28.Cela se passait à Béthanie, au delà du Jourdain, où Jean baptisait.

29.Le lendemain, Jean vit Jésus qui venait vers lui, et il dit: "Voici l'agneau de Dieu, voici celui qui ôte le péché du monde.

30.C'est de lui que j'ai dit: un homme vient après moi, qui est passé devant moi, parce qu'il était avant moi."

31.Et moi, je ne le connaissais pas, mais c'est afin qu'il fût manifesté à Israël que je suis venu baptiser dans l'eau."

32.Et Jean rendit témoignage en disant: "J'ai vu l'Esprit descendre du ciel comme une colombe, et il s'est reposé sur lui.

33.Et moi je ne le connaissais pas; mais celui qui m'a envoyé baptiser dans l'eau m'a dit: Celui sur qui tu

verras l'Esprit descendre et se reposer, c'est lui qui baptise dans l'Esprit-Saint.

34.Et moi j'ai vu et j'ai rendu témoignage que celui-là est le Fils de Dieu."

35.Le lendemain , Jean se trouvait encore là, avec deux de ses disciples.

36.Et ayant regardé Jésus qui passait, il dit: "Voici l'Agneau de Dieu."

37.Les deux disciples l'entendirent parler, et ils suivirent Jésus.

Évangile selon Saint JEAN, I : 19-37

SOURCE : http://jesusmarie.free.fr/bible_crampon_jean.html



BENOÎT XVI


ANGELUS


Fête du Baptême du Seigneur


Place Saint-Pierre, le 8 janvier 2006

Chers frères et soeurs!

En ce dimanche après la solennité de l'Epiphanie, nous célébrons la fête du Baptême du Seigneur, qui conclut le temps liturgique de Noël. Aujourd'hui, nous portons notre regard sur Jésus qui, à l'âge de trente ans environ, se fit baptiser par Jean dans le fleuve Jourdain. Il s'agissait d'un baptême de pénitence, qui utilisait le symbole de l'eau pour exprimer la purification du coeur et de la vie. Jean, appelé le "Baptiste", c'est-à-dire "celui qui baptise", prêchait ce baptême à Israël pour préparer la venue imminente du Messie; et il disait à tous qu'après lui serait venu un autre, plus grand que lui, qui aurait baptisé non pas avec l'eau, mais avec l'Esprit Saint (cf. Mc 1, 7-8). Et voici que lorsque Jésus fut baptisé dans le Jourdain, l'Esprit Saint descendit, se posa sur Lui sous l'apparence physique d'une colombe, et Jean le Baptiste reconnut qu'Il était le Christ, l'"Agneau de Dieu" venu ôter le péché du monde (cf. Jn 1, 29). C'est pourquoi le Baptême au Jourdain est lui aussi une "épiphanie", une manifestation de l'identité messianique du Seigneur et de son oeuvre rédemptrice qui culminera dans un autre "baptême", celui de sa mort et de sa résurrection, pour laquelle le monde entier sera purifié dans le feu de la divine miséricorde (cf. Lc 12, 49-50).

En cette fête, Jean-Paul II avait l'habitude d'administrer le sacrement du Baptême à plusieurs enfants. Pour la première fois, ce matin, j'ai eu moi aussi la joie de baptiser dix nouveau-nés dans la Chapelle Sixtine. A ces petits et à leurs familles, ainsi qu'aux parrains et aux marraines, je renouvelle avec affection mon salut. Le baptême des enfants exprime et accomplit le mystère de la nouvelle naissance à la vie divine dans le Christ: les parents croyants portent leurs enfants sur les fonts baptismaux, qui représentent le "sein" de l'Eglise, dans les eaux bénies desquelles sont engendrés les fils de Dieu. Le don reçu par les nouveau-nés exige qu'ils l'accueillent, une fois devenus adultes, de façon libre et responsable: ce processus de maturation les conduira ensuite à recevoir le sacrement de la Confirmation qui, précisément, confirmera le Baptême et conférera à chacun le "sceau" de l'Esprit Saint.

Chers frères et soeurs, que la solennité d'aujourd'hui soit une occasion propice pour tous les chrétiens de redécouvrir avec joie la beauté de leur Baptême, qui, s'il est vécu avec foi, est une réalité toujours actuelle: il nous renouvelle continuellement, à l'image de l'homme nouveau, dans la sainteté des pensées et des actions. En outre, le Baptême unit les chrétiens de toute confession. En tant que baptisés, nous sommes tous fils de Dieu en Jésus Christ, notre Maître et Seigneur. Que la Vierge Marie nous obtienne de comprendre toujours plus la valeur de notre Baptême et d'en témoigner à travers une conduite de vie digne.

Je souhaite à tous un bon dimanche.

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A l'issue de l'Angelus:

Chers pèlerins francophones, au jour où nous célébrons le Baptême du Seigneur, que chacun se souvienne de son Baptême, rendant grâce pour ce don de Dieu, faisant de nous ses fils et nous appelant à vivre dans cette nouvelle dignité. Avec mon affectueuse Bénédiction.

© Copyright 2006 - Libreria Editrice Vaticana

SOURCE : http://www.vatican.va/holy_father/benedict_xvi/angelus/2006/documents/hf_ben-xvi_ang_20060108_battesimo_fr.html



Le Baptême de Notre-Seigneur Jésus-Christ

Sa Majesté S'approcha parmi les autres, et Il demanda à saint Jean de Le baptiser comme l'un d'eux. Le Baptiste Le reconnut et prosterné à Ses pieds, confus il Lui dit: "Je dois être baptisé par Vous, Seigneur, et Vous venez me demander le Baptême?" Le Sauveur répondit: "Laissez-Moi faire maintenant ce que Je désire, car il convient ainsi d'accomplir toute justice."

Saint Jean ayant achevé de baptiser Notre-Seigneur Jésus-Christ, le ciel s'ouvrit et l'Esprit-Saint descendit en forme visible de colombe sur Sa tête, et l'on entendit la voix du Père qui disait: "Celui-ci est Mon Fils bien-aimé en qui J'ai mis Mes délices et Mes complaisances." Plusieurs de ceux qui étaient présents entendirent cette voix du Ciel, ceux qui n'étaient point indignes d'une faveur si admirable, et en même temps ils virent l'Esprit-Saint dans la forme qu'Il vint sur le Sauveur.

Ce témoignage fut le plus grand qui peut être donné de la divinité de notre Rédempteur, puisqu'il était manifesté par tout cela que Jésus-Christ était vrai Dieu, égal à Son Père Éternel dans la substance et les perfections infinies. Le Père voulut être le premier qui rendît du Ciel, témoignage à la divinité de Jésus-Christ, afin qu'en vertu de Son propre témoignage, tous ceux qui devaient en être rendus ensuite dans le monde demeurassent autorisés. Cette voix du Père eut aussi un autre mystère revenant au crédit de Son Fils, car elle fut comme un dédommagement qu'Il fit en Lui compensant l'acte de S'humilier à recevoir le Baptême qui servait de remède au péché dont le Verbe fait chair était libre, puisqu'Il était impeccable.

Notre Rédempteur Jésus-Christ offrit au Père avec Son obéissance cet acte de S'humilier à prendre la forme de pécheur, en recevant le Baptême avec ceux qui l'étaient, Se reconnaissant, par cette obéissance, inférieur dans la nature humaine commune aux autres enfants d'Adam et instituant de cette manière le sacrement de Baptême qui devait laver les péchés du monde en vertu de Ses mérites; et le même Seigneur S'humiliant le premier à recevoir le Baptême des péchés, demanda et obtint du Père un pardon général pour tous ceux qui le recevraient et qui sortiraient de la juridiction du démon et du péché et qui seraient régénérés dans le nouvel être spirituel et surnaturel d'enfants adoptifs du Très-Haut.

La voix du Père et la Personne de l'Esprit-Saint descendirent pour accréditer le Verbe fait homme, récompenser Son humiliation, approuver le Baptême et les effets qu'il devait avoir, confesser et manifester Jésus-Christ pour Fils de Dieu véritable et faire connaître les trois Personnes au nom desquelles le Baptême devait être donné.

Tiré de l'Évangile de S. Matthieu, ch. 3, v. 13-17; et Marie d'Agreda, La Cité Mystique de Dieu, Tome 5, p. 289-291

Enquête sur le baptême du Seigneur, de la crèche au crucifiement

Abbé Gaëtan de Bodard - publié le 08/01/22

L’abbé Gaëtan de Bodard, aumônier des sapeurs-pompiers de Paris, commente l’évangile du baptême du Seigneur (Lc 3, 15-16.21-22) comme un enquêteur à la recherche des indices de la Passion du Christ. De la crèche au crucifiement… tout est annoncé !

Avec la solennité du baptême de Notre Seigneur, nous terminons ce temps de Noël. Temps de joie, tant par la beauté de la liturgie — l’Enfant-Jésus déposé et encensé dans la crèche de l’église paroissiale, les cierges qui brûlent, ces chants propres au temps de la Nativité qui ravivent tant de souvenirs d’enfance, les belles oraisons de la fête de la Sainte Famille ou de l’Épiphanie que nous redécouvrons dans leur splendeur originelle grâce à la nouvelle traduction du missel romain — que par les à-côtés de la naissance du Sauveur : le sapin, sa belle décoration scintillante, les cadeaux, les retrouvailles familiales, les joyeuses, la galette et les petits chocolats qui accompagnent le café. Oui, ce temps de Noël que nous venons de vivre est un temps de grâces spécifiques, de joies propres qui ne reviennent qu’une fois par an, et il faut les goûter, les savourer. 

Les indices de la Passion

D’autant plus qu’en fait, derrière ces joies et grâces — qui sont vraiment là, qui nous soutiennent dans notre vie de catholiques et qu’il ne faut pas laisser passer — il y a un message discret mais bien présent qui annonce dès à présent, par-delà le côté festif, la passion et la mort de Notre Seigneur. Mais il faut avoir l’œil, être attentif… Le commentaire de l’évangile du baptême du Seigneur est un peu comme une enquête de l’inspecteur Columbo ou comme ces jeux de société qui mobilisent notre attention sur les détails, les petits faits qui nous permettent d’avancer et de trouver la solution de l’énigme.

Lire aussi :Les Rois Mages ont-ils suivi une étoile ou un ange ?

D’abord la crèche, scène touchante, mais dépassons le côté émotionnel : rappelons-nous que Marie et Joseph ne trouvent personne pour les accueillir et que l’Enfant-Dieu va naître dans une simple étable. Déjà le rejet et le dédain… Ensuite, Jésus va reposer dans une mangeoire dont le bois annonce celui de la croix, tout comme la paille qui pique anticipe les coups de fouet et la couronne d’épines. Puis le dimanche qui suivait Noël, nous avons fêté la Sainte Famille, avec un indice supplémentaire… avec Jésus qui disparaît trois jours. Trois jours : le temps qui sépare Sa mort au Golgotha de Sa résurrection du tombeau. Et dimanche dernier, l’Épiphanie, avec le cadeau étonnant, prémonitoire, d’un des mages : la myrrhe, ce baume qui sert à oindre le corps des défunts avant leur ensevelissement. Voici donc un certain nombre d’indices en filigrane. Oh, ils ne sont pas évidents et vous vous dites peut-être que les auteurs sacrés, dans leur lecture spirituelle, allégorique, de ces événements poussent le bouchon un peu loin.

Pourquoi Jésus veut-Il le baptême ?

Eh bien, intéressons-nous à la fête de ce dernier dimanche du temps de Noël, le baptême de Jésus. Avec une question précise : pourquoi Jésus demande-t-Il le baptême et se fait-Il si insistant auprès de Son cousin ? Nous savons qu’il ne s’agit pas de notre baptême à nous. 

J’ai baptisé la semaine dernière un petit Augustin. L’eau du baptême a fait de lui un enfant de Dieu pour toujours. Évidemment, Jésus n’a pas besoin de ce rite : Il est Dieu et le Fils de Dieu depuis toute éternité. Augustin a été lavé du péché originel, dont il n’est pas responsable mais qui marque néanmoins son âme d’une tâche que seule l’eau baptismale peut laver. Là encore, ce n’est pas cela que vient chercher le Seigneur : Il est sans faute, sans tache, pur de tout péché. 

Pourquoi cette démarche, pourquoi Se glisser dans la foule des pénitents, pourquoi ce bain dans le Jourdain ?

Augustin a reçu en cadeau les vertus théologales — la foi, l’espérance et la charité. Jésus en vit depuis toute éternité et au plus haut degré. Là encore, il ne s’agit pas de cela… Les juifs qui s’approchent du Baptiste vivent une démarche de conversion, de changement de vie, de renonciation à leurs mauvaises habitudes, à leurs péchés. Ce plongeon dans l’eau, symboliquement, les lave, les purifie et leur permet de repartir du bon pied. Mais pour Jésus, rien de tout cela, n’est-ce pas ! Lui n’a pas besoin de Se convertir, de changer de vie ; au contraire, en tout, Il est un modèle à suivre et à imiter ! Alors ? Pourquoi cette démarche, pourquoi Se glisser dans la foule des pénitents, pourquoi ce bain dans le Jourdain ?

L’eau salie de nos péchés

Symboliquement, ces juifs qui souhaitent se convertir et vivre davantage selon la Loi de Moïse, laissent derrière eux leurs turpitudes, leurs fautes, leurs manquements, leur péchés. Et pour eux, comme pour nous, ce n’est pas joli-joli tout cela… L’eau du fleuve est comme salie, troublée, teintée par toutes ces fautes que les pénitents laissent derrière eux. Adolescents, représentez-vous la couleur du bain et de la baignoire après le passage d’un scout qui revient de trois semaines de camp… Eh bien, c’est dans cette eau-là que Se laisse plonger Celui qui est pur, Celui qui est sans péché. Les eaux du Jourdain, de façon subtile, annoncent le Golgotha et la croix. Jésus a pris sur Lui tous ces péchés, toutes ces fautes. Il les a comme assumés, endossés : Il les a pris sur Son dos. Ceux-là, ceux du fleuve, mais aussi tous les autres, de tous les temps, depuis celui d’Adam et Eve jusqu’au tout dernier péché qui sera posé avant la fin des temps. Et ils sont lourds, pesants, au point de Le faire chuter sur le chemin qui mène au calvaire. Mais Jésus Se relève et continue à avancer malgré la fatigue et la douleur. Car tous ces péchés vont être suspendus, accrochés à la croix. 

C’est la mort éternelle qui meurt sur la croix car, désormais, le pardon est acquis à tous ceux qui s’approchent avec un cœur contrit de la Miséricorde de Dieu.

Jésus les a pris sur Lui pour les crucifier, les mettre à mort, les anéantir. C’est la mort éternelle qui meurt sur la croix car, désormais, le pardon est acquis à tous ceux qui s’approchent avec un cœur contrit de la Miséricorde de Dieu. Le bon larron nous le montre, dans son cri de confiance : l’amour a tué le péché.

La joie de la Résurrection

Notre enquête nous a fait faire un saut dans le temps : de la crèche — que ce soit avec les bergers ou les mages — de la présentation au temple, des bords du Jourdain, nous voici transportés au pied de la Croix. Souvenons-nous que si nous aimons cette belle fête de Noël et ces dimanches de festivité qui la prolongent, ils nous tournent déjà vers le sommet de la vie du Christ : Sa passion, Sa mort et Sa résurrection. Par-delà la joie qui transparaît dans ces beaux jours que nous sommes en train de vivre, est déjà annoncée la joie, plus grande encore, de la Résurrection, celle qui fait de nous des chrétiens authentiques, de ceux qui croient que le Christ a donné Sa vie pour nous sauver et qu’Il est ressuscité des morts : Il est plus fort, plus puissant que le Mal et le péché qu’Il a crucifié sur le bois du Golgotha. Et c’est Lui, Jésus, que nous voulons suivre tout au long de cette nouvelle année.

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SOURCE : https://fr.aleteia.org/2022/01/08/enquete-sur-le-bapteme-du-seigneur-de-la-creche-au-crucifiement/?utm_campaign=Web_Notifications&utm_medium=notifications&utm_source=onesignal



Baptême du Seigneur

A MATINES.

Invitatoire. Le Christ nous est apparu, * Venez, adorons-le.

Au premier nocturne.

On lit les leçons de la première Épître aux Corinthiens occurentes.

1er répons comme au 7 janvier, les autres répons comme à la fête de l’Epiphanie

Au deuxième nocturne.

Sermon de saint Grégoire de Nazianze..

Quatrième leçon. Je ne puis contenir les élans de ma joie, mais j’ai le cœur ému et transporté : oublieux de ma propre faiblesse, je brûle d’envie de m’acquitter de la charge du grand Jean-Baptiste ; et quoique je ne sois pas le précurseur, je viens cependant du désert. Le Christ reçoit donc le sacrement de l’illumination ; ou plutôt c’est lui qui nous illumine de son éclat. Le Christ est baptisé ; descendons, nous aussi, avec lui, pour monter également avec lui.

Cinquième leçon. Jean baptise, et Jésus vient à lui. Le Christ sanctifie assurément celui qui le baptise ; mais son but est plutôt d’ensevelir le vieil Adam dans les eaux, et, avant tout, de sanctifier par son baptême les eaux du Jourdain, afin que, comme il était esprit et chair, de même ceux qui seraient baptisés dans la suite, fussent sanctifiés par la vertu de l’Esprit et par l’élément de l’eau. Jean refuse, Jésus insiste. « C’est moi qui dois être baptisé par vous, dit Jean ». Le flambeau parle au Soleil, la voix au Verbe.

Sixième leçon. Jésus sort de l’eau, tirant en quelque sorte à sa suite et élevant avec lui le monde, (jusqu’alors) plongé dans l’abîme. Il voit le ciel, non se déchirer, mais s’ouvrir. Le premier Adam l’avait autrefois fermé pour lui-même et pour nous, comme il s’était vu fermer aussi le Paradis terrestre, dont un glaive de feu défendit l’entrée. L’Esprit-Saint rend témoignage : les similitudes et les rapprochements se trouvent en parfaite harmonie : le témoignage vient du Ciel, car il est descendu du Ciel, celui auquel l’Esprit rend témoignage.

Au troisième nocturne.

Lecture du saint Évangile selon saint Jean. Cap. 1, 29-34.

En ce temps-là : Jean vit Jésus qui venait à lui, et il dit : voici l’Agneau de Dieu, voici celui qui enlève le péché du monde. Et le reste.

Homélie de saint Augustin, Évêque.

Septième leçon. Avant que le Sauveur vînt pour recevoir le baptême de Jean dans te Jourdain, le Précurseur le connaissait, comme il le marque par ces paroles : « Vous venez à moi pour être baptisé ; c’est moi qui dois être baptisé par vous. » Vous voyez qu’il connaissait le Seigneur, qu’il connaissait le Fils de Dieu. Comment prouvons-nous qu’il savait déjà que Jésus baptiserait dans le Saint-Esprit ? Avant que le Christ vînt au fleuve, plusieurs accouraient auprès de Jean pour être baptisés, et il leur dit : « Pour moi, je vous baptise dans l’eau ; mais celui qui vient après moi est plus grand que moi, je ne suis pas digne de délier la courroie de sa chaussure ; c’est lui qui vous baptisera dans le Saint-Esprit et le feu. » Il savait déjà cela aussi.

Huitième leçon. Qu’est-ce que le précurseur a appris au moyen de la colombe ? Examinons-le, afin que, plus tard, il ne nous semble pas avoir été menteur [1], (ce que Dieu nous garde de penser). N’est-ce pas une certaine propriété devant exister dans le Christ, propriété en vertu de laquelle la sainteté du baptême, quoique beaucoup de ministres justes ou injustes dussent le conférer, serait attribuée à Jésus-Christ seul, sur qui est descendue la colombe et dont il a été dit à Jean : « C’est celui-là qui baptise dans l’Esprit-Saint » ? Que Pierre baptise, « c’est celui-là » qui baptise ; que Paul baptise, « c’est celui-là » qui baptise ; que Paul baptise, « c’est celui-là » qui baptise. Car si la sainteté du baptême est en proportion des mérites de ceux qui le confèrent, il y aura diversité de baptêmes comme il y a diversité de mérites, et chacun croira avoir reçu un sacrement d’autant meilleur, que le ministre en semblera plus méritant.

Neuvième leçon. Les saints eux-mêmes, (comprenez bien ceci, mes frères,) les bons appartenant à la colombe, à cette cité qui est la vraie Jérusalem, ces bons qui font partie de l’Église, et dont l’Apôtre a dit : « Le Seigneur connaît ceux qui sont à lui », ont reçu des grâces différentes : tous n’ont pas les même mérites. Les uns sont plus saints que les autres, les uns meilleurs que les autres. Comment donc, par exemple, si l’un est baptisé par un ministre juste et saint, l’autre par un ministre inférieur en mérite devant Dieu, inférieur en élévation, en sainteté de vie, comment tous deux cependant reçoivent-ils une même et pareille grâce, une grâce égale, sinon parce que c’est « Celui-là qui baptise » ?

[1] La contradiction apparente renfermée dans les paroles de saint Jean-Baptiste est celle-ci : après avoir répondu aux Juifs : « Il a été fait avant moi », après s’être écrié : « Voici l’Agneau de Dieu », il ajoute le jour suivant : « Et moi je ne le connaissais pas, mais celui qui m’a envoyé baptiser dans l’eau m’a dit : Celui sur qui tu verras l’Esprit descendre et se reposer, c’est celui-là qui baptisera dans l’Esprit-Saint. » (Saint Jean, 1, 31).



Dom Guéranger, l’Année Liturgique

Le second Mystère de l’Épiphanie, le Mystère du Baptême du Christ dans le Jourdain, occupe aujourd’hui tout spécialement l’attention de l’Église. L’Emmanuel s’est manifesté aux Mages après s’être montré aux bergers ; mais cette manifestation s’est passée dans l’enceinte étroite d’une étable à Bethléhem, et les hommes de ce monde ne l’ont point connue. Dans le mystère du Jourdain, le Christ se manifeste avec plus d’éclat. Sa venue est annoncée par le Précurseur ; la foule qui s’empresse vers le Baptême du fleuve en est témoin ; Jésus prélude à sa vie publique. Mais qui pourrait raconter la grandeur des traits qui accompagnent cette seconde Épiphanie ?

Elle a pour objet, comme la première, l’avantage et le salut du genre humain ; mais suivons la marche des Mystères. L’étoile a conduit les Mages vers le Christ ; ils attendaient, ils espéraient ; maintenant, ils croient. La foi dans le Messie venu commence au sein de la Gentilité. Mais il ne suffit pas de croire pour être sauvé ; il faut que la tache du péché soit lavée dans l’eau. « Celui qui a croira et qui sera baptisé sera sauvé [2] » : il est donc temps qu’une nouvelle manifestation du Fils de Dieu se fasse, pour inaugurer le grand remède qui doit donner à la Foi la vertu de produire la vie éternelle.

Or, les décrets de la divine Sagesse avaient choisi l’eau pour l’instrument de cette sublime régénération de la race humaine. C’est pourquoi, à l’origine des choses, l’Esprit de Dieu nous est montré planant sur les eaux, afin que, comme le chante l’Église au Samedi saint, leur nature conçût déjà un principe de sanctification. Mais les eaux devaient servir à la justice envers le monde coupable, avant d’être appelées à remplir les desseins de la miséricorde. A l’exception d’une famille, le genre humain, par un décret terrible, disparut sous les flots du déluge.

Toutefois, un nouvel indice de la fécondité future de cet élément prédestiné apparut à la fin de cette terrible scène. La colombe, sortie un moment de l’arche du salut, y rentra, ponant un rameau d’olivier, symbole de la paix rendue à la terre après l’effusion de l’eau. Mais l’accomplissement du mystère annoncé était loin encore.

En attendant le jour où ce mystère serait manifesté, Dieu multiplia les figures destinées à soutenir l’attente de son peuple. Ainsi, ce fut en traversant les flots de la Mer Rouge, que ce peuple arriva à la Terre promise ; et durant ce trajet mystérieux, une colonne de nuée couvrait à la fois la marche d’Israël, et ces flots bénis auxquels il devait son salut.

Mais le contact des membres humains d’un Dieu incarné pouvait seul donner aux eaux cette vertu purifiante après laquelle soupirait l’homme coupable. Dieu avait donné son Fils au monde, non seulement comme le Législateur, le Rédempteur, la Victime de salut, mais pour être aussi le Sanctificateur des eaux ; et c’était au sein de cet élément sacré qu’il devait lui rendre un témoignage divin, et le manifester une seconde fois.

Jésus donc, âgé de trente ans, s’avance vers le Jourdain, fleuve déjà fameux par les merveilles prophétiques opérées dans ses eaux. Le peuple juif, réveillé par la prédication de Jean-Baptiste, accourait en foule pour recevoir un Baptême, qui pouvait exciter le regret du péché, mais qui ne l’enlevait pas. Notre divin Roi s’avance aussi vers le fleuve, non pour y chercher la sanctification, car il est le principe de toute justice, mais pour donner enfin aux eaux la vertu d’enfanter, comme chante l’Église, une race nouvelle et sainte. Il descend dans le lit du Jourdain, non plus comme Josué pour le traverser à pied sec, mais afin que le Jourdain l’environne de ses flots, et reçoive de lui, pour la communiquera l’élément tout entier, cette vertu sanctifiante que celui-ci ne perdra jamais. Échauffées par les divines ardeurs du Soleil de justice, les eaux deviennent fécondes, au moment où la tête sacrée du Rédempteur est plongée dans leur sein parla main tremblante du Précurseur.

Mais, dans ce prélude d’une création nouvelle, il est nécessaire que la Trinité tout entière intervienne. Les cieux s’ouvrent ; la Colombe en descend, non plus symbolique et figurative, mais annonçant la présence de l’Esprit d’amour qui donne la paix et transforme les cœurs. Elle s’arrête et se repose sur la tête de l’Emmanuel, planant à la fois sur l’humanité du Verbe et sur les eaux qui baignent ses membres augustes.

Cependant le Dieu-Homme n’était pas manifesté encore avec assez d’éclat ; il fallait que la parole du Père tonnât sur les eaux, et les remuât jusque dans la profondeur de leurs abîmes. Alors se fit entendre cette Voix qu’avait chantée David : Voix du Seigneur qui retentit sur les eaux, tonnerre du Dieu de majesté qui brise les cèdres du Liban, l’orgueil des démons, qui éteint le feu de la colère céleste, qui ébranle le désert, qui annonce un nouveau déluge [3], un déluge de miséricorde ; et cette voix disait : Celui-ci est mon Fils bien-aimé, en qui f ai mis toutes mes complaisances.

Ainsi fut manifestée la Sainteté de l’Emmanuel par la présence de la divine Colombe et par la voix du Père, comme sa Royauté avait été manifestée par le muet témoignage de l’Etoile. Le mystère accompli, l’élément des eaux investi de la vertu qui purifie, Jésus sort du Jourdain et remonte sur la rive, enlevant avec lui, selon la pensée des Pères, régénéré et sanctifié, le monde dont il laissait sous les flots les crimes et les souillures.

Elle est grande, cette fête de l’Épiphanie, dont l’objet est d’honorer de si hauts mystères ; et nous n’avons pas lieu de nous étonner que l’Église orientale ait fait de ce jour une des époques de l’administration solennelle du Baptême. Les anciens monuments de l’Église des Gaules nous apprennent que cet usage s’observa aussi chez nos aïeux ; et plus d’une fois dans l’Orient, au rapport de Jean Mosch, on vit le sacré baptistère se remplir d’une eau miraculeuse au jour de cette grande fête, et se tarir de lui-même après l’administration du Baptême. L’Église Romaine, dès le temps de saint Léon, insista pour faire réserver aux fêtes de Pâques et de Pentecôte l’honneur d’être les seuls jours consacrés à la célébration solennelle du premier des Sacrements ; mais l’usage se conserva et dure encore, en plusieurs lieux de l’Occident, de bénir l’eau avec une solennité toute particulière, au jour de l’Épiphanie.

L’Église d’Orient a gardé inviolablement cette coutume. La fonction a lieu, pour l’ordinaire, dans l’Église ; mais quelquefois, au milieu de la pompe la plus imposante, le Pontife se rend sur les bords d’un fleuve, accompagné des prêtres et des ministres revêtus des plus riches ornements, et suivi du peuple tout entier. Après des prières d’une grande magnificence, que nous regrettons de ne pouvoir insérer ici, le Pontife plonge dans les eaux une croix enrichie de pierreries qui signifie le Christ, imitant ainsi l’action du Précurseur. A Saint-Pétersbourg, la cérémonie a lieu sur la Neva ; et c’est à travers une ouverture pratiquée dans la glace que le Métropolite fait descendre la croix dans les eaux. Ce rite s’observe pareillement dans les Églises de l’Occident qui ont retenu l’usage de bénir l’eau à la Fête de l’Épiphanie.

Les fidèles se hâtent de puiser, dans le courant du fleuve, cette eau sanctifiée ; et saint Jean Chrysostome, dans son Homélie vingt-quatrième, sur le Baptême du Christ, atteste, en prenant à témoin son auditoire, que cette eau ne se corrompait pas. Le même prodige a été reconnu plusieurs fois en Occident.

Glorifions donc le Christ, pour cette seconde manifestation de son divin caractère, et rendons-lui grâces, avec la sainte Église, de nous avoir donné, après l’Etoile de la foi qui nous illumine, l’Eau puissante qui emporte nos souillures. Dans notre reconnaissance, admirons l’humilité du Sauveur qui se courbe sous la main d’un homme mortel, afin d’accomplir toute justice, comme il le dit lui-même ; car, ayant pris la forme du péché, il était nécessaire qu’il en portât l’humiliation pour nous relever de notre abaissement. Remercions-le pour cette grâce du Baptême qui nous a ouvert les portes de l’Église de la terre et de l’Église du ciel. Enfin, renouvelons les engagements que nous avons contractés sur la fontaine sacrée, et qui ont été la condition de cette nouvelle naissance.

LA MESSE DE L’OCTAVE.

L’Introït, l’Épître, le Graduel, le Verset alléluiatique, l’Offertoire, la Communion, sont les mêmes qu’au jour de la Fête de l’Épiphanie.

Dans la Collecte, l’Église demande pour ses enfants la grâce d’être rendus semblables à Jésus-Christ qui a apparu dans le Jourdain, rempli de l’Esprit-Saint, l’objet des complaisances du Père céleste, mais revêtu de notre nature, et fidèle dans l’accomplissement de toute justice.

ÉVANGILE.

Céleste Agneau ! Vous êtes descendu dans le fleuve pour le purifier ; la divine Colombe est venue des hauteurs du ciel unir sa douceur à la vôtre, et vous êtes remonté sur la rive. Mais, ô prodige de votre miséricorde ! Les loups sont descendus après vous dans les eaux sanctifiées ; et voilà qu’ils reviennent vers vous transformés en agneaux. Nous tous, immondes par le péché, nous devenons, au sortir de la fontaine sacrée, ces blanches brebis de votre divin Cantique, qui remontent du lavoir, toutes fécondes, pas une stérile ; ces pures colombes qui semblent s’être baignées dans le lait, et qui ont fixé leurs demeures auprès des claires fontaines : tant est puissante la vertu de purification que votre divin contact a donnée à ces eaux ! Conservez en nous cette blancheur qui vient de vous, ô Jésus ! et si nous l’avons perdue, rendez-nous-la par le baptême de la Pénitence, qui seul peut nous restituer la candeur de notre premier vêtement. Épanchez plus encore ce fleuve d’amour, ô Emmanuel ! Que ses flots aillent chercher jusqu’au fond de leurs déserts sauvages ceux qu’ils n’ont pas touchés jusqu’ici ; inondez la terre, ainsi que vous l’avez promis. Souvenez-vous de la gloire dans laquelle vous fûtes manifesté au milieu du Jourdain ; oubliez les crimes qui depuis trop longtemps retardent la prédication de votre Évangile sur ces plages désolées ; le Père céleste ordonne à toute créature de vous écouter : parlez à toute créature, ô Emmanuel !

Dans la Secrète, l’Église proclame encore la divine Apparition, et supplie l’Agneau qui, par son Sacrifice, nous a procuré de pouvoir offrir à Dieu une hostie pure, de vouloir bien agréer cette hostie dans sa miséricordieuse clémence.

En rendant grâces pour la nourriture céleste qu’elle vient de recevoir, la sainte Église implore le secours continuel de cette Lumière divine qui a apparu sur elle, et qui la rendra capable de contempler la pureté de l’Agneau, et de l’aimer comme sa tendresse le mérite.

Chantons encore la divine Théophanie, en réunissant dans un seul concert la voix de toutes les Églises. Saint Hilaire de Poitiers ouvrira nos cantiques par l’Hymne où il célèbre à la fois les trois Mystères de cette grande Octave.

HYMNE.

Le miséricordieux Rédempteur des peuples, Jésus , brille aujourd’hui d’une triple splendeur. Que la race entière des fidèles lui consacre ses louanges et ses cantiques.

Une étoile brillante, qui scintille au ciel, annonce sa Naissance ; elle précède les Mages et les conduit à son berceau.

Ils tombent aux pieds de cet enfant ; ils l’adorent dans les langes, ils le confessent pour un Dieu, et lui offrent de mystiques présents.

Ayant trente fois parcouru le cycle de l’année, et avancé dans les jours de sa vie mortelle, Jésus demande l’eau du baptême, lui qui est exempt de toute souillure.

L’heureux Jean frémit à la pensée de plonger dans le fleuve Celui dont le sang a la vertu d’effacer les péchés du monde.

La voix imposante du Père proclame le Fils du haut des cieux, et la vertu de l’Esprit, source des dons sacrés, descend visiblement.

Vous dont les ordres tout-puissants font rougir l’eau dans les vases du festin, ô Christ, nous vous en supplions, étendez sur nous tous votre protection.

A la souveraine Trinité, louange, honneur, puissance et gloire, à jamais, dans tous les siècles des siècles.

Amen.

L’Église Ambrosienne nous prête ses mélodieux accents pour honorer le Baptême du Christ, dans cette belle Préface de son Missel.

PRÉFACE.

Il est véritablement digne, juste, équitable et salutaire, que nous vous rendions grâces partout et toujours, Seigneur saint, Père tout-puissant, Dieu éternel, qui vous êtes manifesté à nous du haut du ciel, dans une voix tonnante, sur les eaux du Jourdain ; pour nous montrer le Sauveur céleste, et vous manifester à nous comme le Père de la lumière éternelle, vous avez ouvert les cieux, sanctifié les airs, purifié la fontaine, et désigné votre Fils unique par l’Esprit-Saint apparaissant sous la forme d’une colombe. Aujourd’hui les eaux ont reçu votre bénédiction et ont enlevé notre malédiction ; elles ont reçu la vertu de produire dans les croyants la purification de tous les péchés, et d’opérer l’adoption des enfants de Dieu pour la vie éternelle. Ceux que la naissance charnelle avait produits pour la vie du temps, ceux que, par suite de leur prévarication, la mort tenait en sa puissance, la vie éternelle les a reçus et les a rappelés à la gloire du céleste royaume.

Les vénérables Antiennes que nous donnons ci-après, restes précieux de l’antique Liturgie Gallicane, ont une origine orientale, et sont encore conservées au Bréviaire de Cîteaux.

ANTIENNES Le Sauveur, voulant renouveler l’homme ancien, vient au Baptême, afin de régénérer par l’eau la nature corrompue ; il nous revêt d’un vêtement incorruptible.

Vous qui, dans l’Esprit et dans le feu, purifiez l’humaine contagion, nous vous glorifions, notre Dieu et Rédempteur !

Jean-Baptiste tremble et n’ose toucher la tête sacrée de son Dieu. Dans sa frayeur, il s’écrie : Sanctifiez-moi vous-même, ô Sauveur !

Le Sauveur a brisé, dans le fleuve du Jourdain, la tête du dragon ; il nous a arrachés tous à sa puissance.

Un grand Mystère est déclaré aujourd’hui : le créateur de toutes choses lave nos crimes dans le Jourdain.

Le soldat baptise son Roi, l’esclave son maître, Jean son Sauveur ; l’eau du Jourdain s’est émue, la Colombe a rendu témoignage, la voix du Père s’est fait entendre : Celui-ci est mon Fils.

Les sources des eaux furent sanctifiées au moment où le Christ apparaissait dans sa gloire. Toute la terre, venez puiser les eaux dans la source du Sauveur ; car le Christ notre Dieu sanctifie aujourd’hui toute créature.

Le moyen âge des Églises d’Occident a produit cette Séquence, que nous empruntons aux anciens Missels de Paris. Elle chante les trois Mystères de l’Épiphanie.

SÉQUENCE.

Un astre au lever merveilleux, annoncé par les Prophètes, signale aujourd’hui le lever du divin Soleil.

Cet astre vient éclairer les Mages ; Hérode en est ébranlé ; la Gentilité aborde à Jésus, le port de la paix.

L’étoile annonce l’Enfant créateur des astres, vengeur des crimes, le Dieu fort.

Des présents mystiques le proclament arbitre du monde, et notre Rédempteur par sa mort.

Il est plongé dans les eaux, et dans les eaux il répand une vertu qui efface le péché d’Adam.

La Colombe paraît, la voix du Père adopte le Fils, dont la gloire éclate par ces prodiges.

La parole de Jean rend son témoignage, et la loi d’amour prend commencement.

Les conviés sont dans la joie, quand l’eau des fontaines vient faire l’office d’un vin généreux.

Au sein d’une Vierge, épouse sans tache, le Verbe du Père contracte une alliance d’amour.

Qu’il daigne laver nos crimes, délier nos chaînes, nous protéger à jamais, par les prières de sa Mère. Amen.

L’Église Grecque nous fournit, dans ses Menées, ce magnifique ensemble de poésie, de doctrine et de piété, en l’honneur du Baptême de l’Agneau dans le Jourdain :

VI DIE JANUARII, IN THEOPHANIA.

Le Jourdain remonta un jour vers sa source à l’attouchement de la melote d’Elisée, lorsqu’Elie fut enlevé au ciel ; les ondes du fleuve se divisèrent, et une voie solide s’ouvrit au Prophète, et cette voie était à travers les eaux en figure du Baptême par lequel nous traversons le fleuve de la vie. Le Christ est apparu : il vient renouveler toute créature.

Aujourd’hui la nature des eaux est sanctifiée, le Jourdain est divisé ; il suspend le cours de ses sources à l’aspect du Seigneur qui vient s’y baigner.

O Christ Roi ! tu es venu au fleuve comme un homme, recevoir le Baptême des serviteurs ; tu t’empresses, ô miséricordieux, de te placer sous la main du Précurseur, pour nos péchés, ô ami des hommes !

A la voix de celui qui crie dans le désert : Préparez la voie du Seigneur, tu es venu, Seigneur, prenant la forme d’esclave, implorant le Baptême, toi qui ignores le péché.

Les eaux t’ont vu, et elles ont tremblé. Le Précurseur a été saisi de crainte, et il s’est écrié, disant : « Comment la faible lampe allumera-t-elle la Lumière ? Comment le serviteur imposera-t-il la main sur le Maître ? Sanctifie-moi, et sanctifie les eaux, ô Sauveur ! qui effaces le péché du monde. »

La main tremblait, la main du Précurseur, du Baptiste, du Prophète, honoré plus que tous les Prophètes ; car il contemplait l’Agneau de Dieu qui lave le péché du monde, et, dans son trouble, il s’écriait : « O Verbe ! je n’ose mettre ma main sur ta tête : sanctifie-moi et m’éclaire, ô miséricordieux ! car tu es la vie, la lumière, et la paix du monde. »

C’était chose merveilleuse de voirie Seigneur du ciel et de la terre, dépouillé, dans le fleuve, recevant de sa créature le baptême pour notre salut, comme un serviteur ; et les chœurs des Anges étaient muets dans la crainte et l’allégresse : unis à eux, nous t’adorons ; sauve-nous.

Lève vers lui pour nous, ô Baptiste, lève ta main, comme ayant puissance, cette main qui toucha la tête du Seigneur que personne n’avait touchée, cette main dont un doigt nous désigna l’Agneau ; car par lui tu as été déclaré le plus grand des Prophètes.

Tourne aussi vers lui, ô Baptiste, tes yeux qui ont vu l’Esprit très saint descendre en forme de colombe ; montre-toi miséricordieux envers nous, assiste-nous de ton concours dans nos chants, et entonne le premier l’hymne de louange.

Le fleuve du Jourdain t’a reçu dans ses eaux, ô Christ, fontaine de vie ! et le Paraclet est descendu en forme de colombe. Il incline la tête, Celui qui a incliné les cieux ; la créature, pétrie de terre, se plaint et crie à son auteur : « Pourquoi me commander des choses au-dessus de moi ? c’est moi qui ai besoin de ton baptême, ô impeccable ! »

Tu as incliné la tête devant le Précurseur, ô Christ ! Tu as brisé la tête du dragon ; tu es descendu dans le fleuve ; tu as illuminé toutes choses pour ta gloire, ô Sauveur, lumière de nos âmes !

Celui qui se revêt de la lumière comme d’un vêtement a daigné, pour l’amour de nous, se faire semblable à nous ; il s’est couvert des eaux du Jourdain comme d’un vêtement, lui qui n’avait pas besoin de ces eaux pour se purifier, et qui répand sur nous, de son propre fonds, la grâce de la régénération, ô prodige !

Venez, imitons les vierges sages ; venez, allons au-devant du Seigneur manifesté ; car, en sa qualité d’Époux, il vient vers Jean, son ami. A ta vue, le Jourdain a remonté vers sa source, il s’est replié sur lui-même et s’est arrêté. Jean s’écriait : « Je n’ose toucher la tête immortelle. » L’Esprit descendait en forme de colombe pour sanctifier les eaux, et la voix du ciel disait : « Celui-ci est mon Fils venu dans le monde pour sauver le genre humain. » O Christ, gloire à toi !

Le Christ est baptisé, il remonte de l’eau, relevant ’avec lui le monde entier ; il voit ouverts les cieux qu’Adam avait fermés pour lui-même et sa postérité. L’Esprit proclame la divinité du baptisé, la voix du ciel se fait entendre : il est déclaré Sauveur de nos âmes.

Seigneur, pour accomplir ton décret éternel, tu as emprunté à toute créature son concours à l’accomplissement de ton mystère. Aux Anges, tu as demandé Gabriel ; aux hommes, la Vierge ; aux cieux, l’étoile ; aux eaux, le Jourdain. Tu as pris sur toi le péché du monde : gloire à toi, notre Sauveur !

Fleuve du Jourdain, pourquoi es-tu ému de voir sans voile Celui qui est invisible ? Tu réponds : « Je l’ai vu, et j’en ai été saisi de crainte. Comment n’aurais-je pas tremblé ? A cette vue, les Anges ont frémi, les cieux ont été ébranlés, la terre a tremblé, la mer s’est soulevée,toutes les choses visibles et invisibles ont été dans l’agitation. »

« — Qui a vu des taches sur le soleil, sur le plus resplendissant des astres ? s’écriait le Précurseur. Comment te laverais-je dans les eaux, splendeur de la gloire, image du Père éternel, moi qui ne suis qu’une herbe faible et desséchée ! Comment porterais-je mes mains sur les feux de ta divinité ? Car tu es le Christ, Sagesse et Vertu de Dieu. »

La grande lumière, le Christ, s’est levée sur la Galilée des nations, sur la région de Zabulon et sur la terre de Nephtali ; une éclatante splendeur a lui en Bethlehem la lumineuse, sur ceux qui étaient dans les ténèbres ; mais avec plus d’éclat encore, le Seigneur, le Soleil de justice, sorti de Marie, a répandu ses rayons sur l’univers entier.

Vous donc qui étiez nus dans Adam, venez tous, revêtez-vous du Christ pour réchauffer vos membres. O Christ ! tu es venu, vêtement de ceux qui sont nus, splendeur de ceux qui étaient dans les ténèbres ; lumière inaccessible, tu t’es manifestée aujourd’hui.

A la gloire de l’auguste Mère de l’Agneau, consacrons cette ancienne Séquence de nos vieux Missels. C’est l’imitation d’une des Proses de Notker pour la Pentecôte, longtemps attribuée au pieux roi Robert, et que nous donnerons en son lieu :

SÉQUENCE.

Daigne nous assister la grâce de l’Esprit-Saint,

Qui, pour la rendre Mère d’un Dieu, féconda la Vierge Marie ;

Par qui l’auguste Virginité a fleuri en Marie.

Esprit d’amour, qui daignas remplir Marie,

Tu répandis la rosée sacrée sur Marie.

Céleste amant, sans l’offenser tu fécondas Marie.

Ton ombre sacrée, tes caresses divines sanctifièrent Marie.

Tu veillas pour que la faute originelle ne fût point transmise à Marie.

Tu consacras l’habitation du sein béni de Marie,

Afin qu’elle devînt enceinte et mère, Marie,

Et qu’elle enfantât sans perdre sa fleur, Marie.

Tu inspiras les Prophètes qui chantèrent qu’un Dieu serait conçu par Marie.

Tu donnas ta force aux Apôtres, afin qu’ils prêchassent ce Dieu qu’a enfanté Marie.

Quand Dieu créa l’ensemble de cet univers, il y figura Marie.

La terre, vierge encore, fut appelée à produire le premier homme, qui était vierge et pur : ainsi elle a produit le second, Marie.

Tu es l’espoir des âmes affligées, ô douce Marie !

Délie les chaînes de tes serviteurs, ô Marie !

Le monde tout brisé par ses crimes, tu l’as rappelé à la vie, ô Marie !

Tu as triomphé des idoles et des lois impies, ô Marie !

Donc, nous te supplions de nous secourir de ta main bénigne, ô Marie !

Et de prier ton Fils pour nous qui chantons à ta gloire : Salut, ô Marie !

Ta félicité surpasse toute félicité, ô Marie !

Ton trône domine les chœurs sublimes des Anges, ô Marie !

Tu as revêtu du vêtement de la chair un homme, ô Marie !

Pour lui tu devins féconde, sans le secours humain, ô Marie !

Il est Dieu ; apaise-le pour nous, ô Marie !



Bhx Cardinal Schuster, Liber Sacramentorum

Les Sacramentaires romains ignorent complètement cette messe, qui fut rédigée plus tard, en utilisant les collectes de rechange notées dans le gélasien, et la lecture évangélique attribuée originairement à la synaxe eucharistique de la IVe férie après la Théophanie, depuis longtemps déjà tombée en désuétude. Tout le reste est comme le jour de l’Épiphanie.

La collecte est splendide et a toute la saveur de l’âge léonien. « Seigneur dont le Fils unique apparut parmi nous revêtu de notre nature corporelle elle-même, faites que, au moyen de Celui que nous reconnaissons semblable à nous extérieurement, nous soyons renouvelés intérieurement. »

La lecture de saint Jean, avec le récit de la théophanie au bord du Jourdain (I, 29-34), se relie à la très ancienne et primitive signification de la fête opposée par les catholiques aux gnostiques, qui vénéraient dans le baptême reçu au Jourdain la naissance de Jésus moyennant l’infusion de la divinité. L’Église considère néanmoins le baptême du Rédempteur dans les eaux de la pénitence comme l’une des plus importantes théophanies. Jésus y prend la place de l’homme pécheur et s’humilie sous le rite mystérieux du Baptiste ; en même temps cependant, le Père et le Paraclet proclament sa Divinité, et toute l’auguste Trinité sanctifie le baptême de la Nouvelle Alliance, lui donnant la vraie vertu pour régénérer ex aqua et Spiritu sancto les fils adoptifs de Dieu. Ce n’est donc pas tant la naissance de Jésus, que notre renaissance à la vie surnaturelle que nous fêtons en ce jour, où nous nous écrions avec raison dans l’office nocturne : Christus apparuit nobis, venite adoremus.

La collecte sur l’oblation a une saveur antique et classique : « Nous vous présentons, Seigneur, nos offrandes, en la fête de l’apparition de votre Fils incarné, vous suppliant que, de même qu’il est l’instituteur de cette oblation, de même aussi il l’accueille avec miséricorde. »

L’ « Eucharistie », ou action de grâces après la réception des saints dons, s’inspire de l’ancien titre que les Byzantins donnaient à la solennité de ce jour, la fête des saintes Lumières : « Que nous prévienne, Seigneur, et nous accompagne partout votre splendeur, afin que nous contemplions d’un regard limpide le mystère auquel vous nous avez fait prendre part, et que nous le recevions avec la dévotion convenable. »

Le chrétien est enfant de lumière, aussi convient-il que dans ses actes il n’y ait jamais rien de ténébreux, rien qui ne soit droit, rien qui ne soit vrai. Marcher en avant avec vérité, au dire de saint Jean, signifie vivre selon la plénitude de l’idéal chrétien, réalisant son contenu divin, et vivant de la vie de Jésus-Christ.

[2] Marc, XVI, 16.

[3] Psalm. XXVIII.

Dom Pius Parsch, le Guide dans l’année liturgique

Le Roi purifie son Épouse dans le Baptême.

1. Premières impressions. — Aujourd’hui, l’Église célèbre le second mystère de la fête de l’Épiphanie, le Baptême de Notre-Seigneur, un événement d’une importance capitale dans la vie du Sauveur. Le Baptême du Christ est avant tout une phase marquante de son activité rédemptrice. Nous avons déjà célébré toute une série de ces événements rédempteurs : l’Incarnation (missa aurea), la Nativité, la Circoncision, la majorité. Par le Baptême, Notre-Seigneur reçoit, au début de sa vie publique, la consécration de sa mission et il annonce en même temps, dans l’action symbolique du Baptême, la Rédemption de l’humanité par sa satisfaction offerte à notre place. Lui qui est sans péché, se couvre des péchés du monde, descend dans les flots purificateurs et conduit les hommes à la filiation divine. N’oublions pas que le Baptême du Christ est un acte par lequel le Christ se substitue à nous. Il vient au Jourdain pour nous. Il faut donc aussi que, dans notre Rédemption subjective, cet événement se réalise en nous. Il se réalise trois fois.

Il s’est réalisé dans notre baptême : alors nous avons été plongés dans l’eau avec Notre-Seigneur, nous sommes morts et nous avons été ensevelis avec lui ; puis nous nous sommes relevés et pour la première fois le ciel s’est ouvert au-dessus de nous, le Saint-Esprit est descendu dans notre âme et, pour la première fois, le Père céleste nous a nommés enfants de Dieu.

Le Baptême de Notre-Seigneur se réalise une seconde fois à la messe : la mort du Christ est l’eau sacrée où je me plonge ; alors le ciel s’ouvre, l’Esprit du Christ descend sur moi à la Communion et le Père céleste m’assure, par le gage de l’Eucharistie, de ma filiation divine renouvelée et accrue.

Le Baptême du Christ se réalisera en nous une dernière fois à notre mort : la mort aussi est un baptême qui nous fait plonger dans les flots sombres. Quand nous nous relèverons, les cieux s’ouvriront vraiment, nous verrons la Sainte Trinité non seulement par la foi mais dans la vision claire.

Nous pouvons aujourd’hui voir se dessiner les grandes lignes de l’édifice spirituel de la vie chrétienne : la mort du Christ est le fondement sur lequel bâtissent le Baptême et l’Eucharistie, le sommet est le retour du Christ dans la mort.

2. La messe (Ecce advenit). — Dans sa disposition actuelle, elle manque d’unité, car la plupart des textes, notamment les chants et la leçon, ont rapport au mystère des Mages, alors que l’Évangile traite du Baptême de Notre Seigneur. Il est à remarquer que l’Évangile ne renferme pas le récit détaillé du Baptême du Christ, d’après les Synoptiques, mais est un extrait de saint Jean, qui fut disciple du Précurseur. Saint Jean ne parle qu’incidemment de cette sublime manifestation. Par contre, c’est précisément dans ce passage qu’est mise en lumière l’importance du Précurseur. Saint Jean-Baptiste est en effet le paranymphe de l’Église. Il a, pendant l’Avent, préparé l’Épouse à recevoir le divin Époux ; aujourd’hui « il se tient là et se réjouit de tout cœur d’entendre la voix de l’Époux » ; il dit : « cette joie m’a été accordée largement. Il faut qu’il grandisse et que je diminue. » Le Christ en effet va maintenant grandir, comme le soleil qui monte au zénith, jusqu’à la Pentecôte, mais nous n’entendrons plus parler du Précurseur avant que le soleil ne s’incline à l’horizon. Le Christ est l’Époux, l’Église est l’Épouse et Jean-Baptiste est l’humble et chaste ami de l’Époux vers qui il conduit l’Épouse et tous les trois forment un seul groupe. Les Oraisons propres sont très belles et riches de pensées. Elles traitent toutes les trois de l’« apparition » de la divine « lumière » (elles sont vraisemblablement les plus anciennes oraisons de la fête principale). La Collecte demande que nous soyons transformés dans le Christ qui a pris notre nature. La Secrète est une véritable oraison d’Offrande : le Christ, le Fils unique de Dieu, est l’auteur de notre Offrande et c’est lui aussi dont la miséricorde la reçoit. La Postcommunion présente elle aussi une grande richesse de pensées : que Dieu nous prévienne avec la lumière céleste (de la grâce) afin que par le mystère de l’Épiphanie, que nous avons célébré, nous puissions le contempler avec des regards purs et le recevoir avec des dispositions dignes.

3. La prière des Heures. — Saint Grégoire de Nazianze, en des termes d’une grande beauté et d’une grande profondeur, nous parle du Baptême du Christ : « Le Christ est illuminé ou plutôt il nous illumine de sa lumière. Le Christ est baptisé ; descendons dans l’eau avec lui, afin que nous puissions remonter avec lui. Jean baptise ; Jésus vient pour être baptisé, peut-être veut-il que le Baptiste lui-même soit enseveli avec lui dans les flots, en tout cas, il veut y ensevelir toute la postérité d’Adam. Mais avant tout, il veut par : son Baptême sanctifier les eaux du Jourdain. Lui-même était chair et Esprit. Dans l’Esprit et dans l’eau, -doivent désormais être sanctifiés ceux qui seront baptisés. Le Baptiste se refuse à baptiser, mais Jésus insiste : « Il est nécessaire que je sois baptisé par toi. » Ainsi la lueur parle au soleil, la voix (de celui qui crie dans le désert) parle à la « Parole » de Dieu. Jésus sort de l’eau entraînant avec lui le monde tombé et le relevant. »



Aujourd’hui, l’Eglise est unie à son Epoux : le Christ, au Jourdain, la purifie de ses fautes, les mages apportent leurs présents aux noces royales, l’eau est changée en vin, pour la joie des convives, Alléluia.

Antienne jour Ephipanie du Seigneur, prière du matin

Le Baptême de Jésus

Le dimanche qui suit l’Epiphanie, l’Eglise nous invite à célébrer le baptême de Jésus. C’est le premier acte de sa vie publique, mais pourquoi Jésus a-t-il besoin d’être baptisé par Jean-Baptiste ?

Mt 3, 13 « Alors Jésus, arrivant de Galilée, paraît sur les bords du Jourdain, et il vient à Jean pour se faire baptiser par lui. 14 Jean voulait l’en empêcher et disait : « C’est moi qui ai besoin de me faire baptiser par toi, et c’est toi qui viens à moi ! » 15 Mais Jésus lui répondit : « Pour le moment, laisse-moi faire ; c’est de cette façon que nous devons accomplir parfaitement ce qui est juste. » Alors Jean le laisse faire.

Jésus demande à Jean de le baptiser dans les eaux du Jourdain. C’est une pratique courante au temps de Jésus. Les baptistes accueillaient les juifs pieux, désireux d’être purifiés de leurs péchés en vue des temps messianiques qu’ils estimaient imminents. Comme tout juif pratiquant Jésus fréquente la synagogue, il écoute, lit la Bible, prie avec. En demandant le baptême de pénitence, Jésus, lui qui est sans péché, pose un geste de solidarité avec les pécheurs. Il exprime de cette manière un choix concernant sa mission, son option préférentielle pour toutes formes de pauvreté, y compris spirituelle, et inaugure ainsi son ministère de serviteur.

16 Dès que Jésus fut baptisé, il sortit de l’eau ; voici que les cieux s’ouvrirent, et il vit l’Esprit de Dieu descendre comme une colombe et venir sur lui. 17 Et des cieux, une voix disait : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé ; en lui j’ai mis tout mon amour. »

L’ « abaissement » de Jésus à son baptême aboutit à une « théophanie », à une manifestation de Dieu. Au moment où Jésus s’assimile lui-même aux pécheurs, où il se veut un homme comme les autres, il est manifesté comme Fils de Dieu. C’est ce que nous rappelle l’antienne d’ouverture : « Au baptême de Jésus, les cieux s’ouvrirent ; l’Esprit, comme une colombe, reposa sur lui, la voix du Père se fit entendre : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé ; en lui j’ai mis tout mon amour ». La voix du Père est parole de vie. En s’adressant aux témoins, elle révèle l’identité de Jésus. Il est « le Fils bien-aimé ». La relation entre Jésus et son Père situe le Christ comme Fils. Le Père est la source. Il ne s’agit pas de mettre au jour une relation nouvelle entre le Père et Jésus, mais de faire connaître ce qui est déjà là. Le baptême du Christ marque la révélation décisive de l’habitation de l’Esprit en Jésus. C’est ainsi que, comme le baptiste l’avait pressenti, le baptême d’eau deviendra,

avec Jésus, le baptême dans l’Esprit Saint. Jésus le Fils veut faire participer tous les hommes, sans distinction, à ce que le Père lui a dit : « tu es mon Fils, moi aujourd’hui, je t’ai engendré. » Par le baptême « au nom du Père, et du Fils et du Saint esprit, ». Les hommes sont les heureux destinataires du message d’amour infini répandu dans les cœurs par l’Esprit Saint. Ainsi nous pourrons reprendre la prière d’ouverture : « Accorde à tes fils adoptifs, nés de l’eau et de l’Esprit, de se garer toujours dans ta sainte volonté. »

Dominique Cadet



Pourquoi Jésus se soumet au rite du baptême dont il n’a pas besoin ?

Fr. Jean-Thomas de Beauregard, op - Publié le 09/01/21

Le baptême de Jésus est une cristallisation de tout le mystère chrétien : la révélation de l’humilité du fils de Dieu, dans l’intimité de la Trinité, le signe de notre association à la mort et la résurrection du Christ.

Le baptême de Jésus est relaté presque dans les mêmes termes par les quatre évangélistes. Cette unanimité confère au récit une crédibilité d’autant plus grande qu’a priori les évangélistes auraient dû être mal à l’aise avec l’idée que Jésus, fils de Dieu et Dieu lui-même, Jésus qui est le Saint par excellence, Jésus qui n’a pas connu le péché, ait pu vouloir recevoir le baptême. En effet, le baptême a pour objectif premier de racheter du péché originel celui qui le reçoit et de lui conférer l’adoption filiale par Dieu le Père dans l’Esprit-Saint. Or Jésus n’est pas pécheur, et il est déjà fils de Dieu par nature, il n’a donc aucun besoin du baptême, encore moins des mains de son cousin Jean-Baptiste.

Un baptême pour rien ?

Tout aurait dû embarrasser les évangélistes dans cette histoire, et pourtant, ils la rapportent tous, sans fausse note (cf. Mc 1, 7-11). Comme pour la trahison de Pierre ou tout autre récit qui montre les apôtres en médiocre posture, le fait même que les Évangiles rapportent le baptême de Jésus alors qu’il eût été si facile de jeter dessus un voile pudique donne à ce récit un cachet de crédibilité incontestable. Il est donc absolument certain que Jésus s’est soumis au baptême de Jean-Baptiste. 

Rien ne pouvait faire de Jésus plus et mieux que ce qu’il était déjà, depuis toujours en son éternité, sans que son Incarnation ait rien diminué de cette perfection toute divine.

Pour autant qu’on le sache, le baptême conféré par Jean-Baptiste était un rite de purification, avec une exigence de conversion, en vue du Royaume à venir. Très inférieur, donc, au baptême chrétien de rémission des péchés et d’entrée dans la vie divine par la grâce d’adoption. Mais même ainsi, Jésus n’avait en lui rien à purifier ni à convertir. L’important n’est donc pas tellement dans l’effet du baptême de Jean-Baptiste sur Jésus. Rien ne pouvait faire de Jésus plus et mieux que ce qu’il était déjà, depuis toujours en son éternité, sans que son Incarnation ait rien diminué de cette perfection toute divine. Alors pourquoi Jésus a-t-il voulu recevoir ce baptême qui ne lui apportait rien ?

Pour les hommes

Faut-il penser alors que Jésus a été le premier bénéficiaire de la Révélation apportée par la voix céleste lorsque les cieux se sont déchirés et que la colombe de l’Esprit-Saint a reposé sur lui tandis qu’on entendait : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé, en qui j’ai mis toute ma joie » ? Certains hérétiques ont cru cela : Jésus n’aurait été qu’un homme, adopté par Dieu lors de son baptême. Jésus serait devenu Dieu, ou aurait pris conscience qu’il était Dieu, à la faveur de cet événement spectaculaire. Mais Jésus était Dieu de toute éternité et il n’a pas eu à apprendre qu’il l’était. Il suffit d’ailleurs d’imaginer la scène pour en voir tout le ridicule : « Ça alors, je suis Dieu ! Incroyable ! » Si vraiment les choses s’étaient passées ainsi, à n’en pas douter Jésus serait sérieusement parti en vrille, avant de se faire interner en hôpital psychiatrique…

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S’il faut résumer, rien dans cette affaire n’est arrivé pour le bénéfice de Jésus. Il n’en a rien retiré pour lui-même. Ce constat vaut d’ailleurs pour la plupart des récits de l’Évangile : Jésus expérimente vraiment cette vie humaine qu’il a voulue assumer, il ne fait pas semblant, mais tout ce qu’il expérimente, tout ce qu’il vit, c’est pour nous qu’il l’expérimente et le vit. Durant son pèlerinage terrestre, Jésus est tout entier et toujours pour nous. Toute l’existence humaine de Jésus n’a qu’un seul but : nous enseigner, nous sauver, nous montrer son amour. C’est donc pour nous qu’il reçoit ce baptême et qu’il est désigné comme le Fils de Dieu.

La révélation de son humilité

D’ailleurs, si chez Marc (1, 7-11) ou Luc (3, 16) on pourrait très bien imaginer que toute la scène est une expérience intérieure à Jésus, du type du songe prophétique ou de la vision, la manière dont Matthieu (3, 11) rapporte la scène exclut cette hypothèse : il semble bien que la voix céleste s’adresse au spectateur de l’événement plutôt qu’à Jésus lui-même. Chez Jean (1, 32), le cousin Jean-Baptiste témoigne d’ailleurs solennellement qu’il n’a pas seulement baptisé Jésus, mais qu’il a vu la colombe de l’Esprit-Saint et entendu la voix du Père. C’est donc que, dans le plan de Dieu, toute la scène était destinée, au minimum, à Jean-Baptiste. Il fallait que Jean-Baptiste voie et entende tout cela, pour qu’il puisse reconnaître Jésus comme le Messie, le Fils de Dieu. Il fallait que Jean-Baptiste voie et entende tout cela pour qu’il puisse en témoigner à la face du monde. Et par lui, c’est nous qui voyons les cieux s’ouvrir et la colombe descendre, c’est nous qui entendons la voix du Père proclamer : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé. » Par Jean-Baptiste, nous assistons à l’intronisation de Jésus. Au baptême, Jésus est manifesté comme Dieu, comme Messie, comme Roi.

Le baptême de Jésus n’est pas seulement l’exaltation de sa gloire, c’est aussi la révélation de son humilité.

Cependant le baptême de Jésus n’est pas seulement l’exaltation de sa gloire. C’est aussi la révélation de son humilité. Il se soumet au rite du baptême dont il n’a pas besoin. Il est baptisé par son cousin à l’écart des foules. Surtout, il est plongé dans le Jourdain, qui est le fleuve le plus bas du monde, au-dessous même du niveau de la mer, comme un symbole de ce qu’il assume en prenant condition humaine et en portant notre péché : Lui qui est au-dessus de tout, choisit d’être en-dessous de tout, pour être aux côtés des plus petits parmi nous. Le Maître se révèle comme notre serviteur. 

Dans l’intimité de la Trinité

Mieux encore, le baptême de Jésus n’est pas seulement une révélation sur son identité personnelle. En plongeant dans les eaux du Jourdain, Jésus nous fait plonger dans l’intimité de la Trinité. La voix du Père se fait entendre pour le proclamer comme le Fils bien-aimé, la colombe de l’Esprit-Saint se pose sur lui. Les cieux se déchirent un instant pour nous révéler que si le Verbe seul s’est incarné, c’est toute la Trinité, Père, Fils et Esprit-Saint, qui est à l’œuvre à chaque instant de la vie terrestre du Christ et de l’éternité. Le Dieu unique se révèle comme une communion de trois Personnes dans l’amour.

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Révélation christologique, révélation trinitaire, le baptême de Jésus charrie déjà de nombreuses significations. Mais à en rester là, la révélation nous demeure extérieure. Elle nous concerne comme nous concerne tout ce qui a trait à Dieu, mais elle ne nous engage pas encore personnellement. Pourtant, le baptême de Jésus nous concerne, parce que Jésus a plongé dans les eaux du baptême non pas pour être sanctifié lui-même, mais pour sanctifier l’eau qui servirait à notre baptême. Jésus instituait le sacrement du baptême, ce jour-là, en choisissant ce signe pauvre d’un bain d’eau qu’une parole accompagne. Plus tard, juste avant l’Ascension, sa dernière recommandation aux disciples sera : « Allez donc, de toutes les nations, faites des disciples, les baptisant au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit. »

Une nouvelle création

Et puis, il faut regarder précisément ce qui passe dans ce baptême : Jésus est englouti dans les eaux de la mort avant d’en ressortir vivant et désigné par Dieu comme son Fils bien-aimé. C’est un enseignement sur notre propre baptême. Lorsqu’un bébé ou un adulte est plongé dans les eaux du baptême, il est associé à la mort et à résurrection du Christ ; il meurt au péché et ressuscite à la vie divine. Tout baptisé devient lui aussi le fils bien-aimé du Père, non pas par nature comme le Christ, mais par adoption. Enfin, la colombe de l’Esprit-Saint planant au-dessus des eaux du Jourdain rappelle la Genèse : le baptême est pour chaque chrétien une nouvelle création, nous sommes tous des créatures nouvelles faites pour vivre de l’Esprit du Christ avant de rejoindre le Père au Ciel. Et l’Esprit-Saint ne s’est pas contenté de voler au-dessus de nos têtes à notre baptême, il est là à chaque instant de notre vie, pour nous unir à Jésus et nous amener au Père.

En ce temps de Noël qui s’achève, contemplons donc dans le baptême de Jésus comme une cristallisation de tout le mystère chrétien, depuis la révélation du Dieu-Trinité jusqu’à notre salut et notre participation à la vie par les sacrements que Jésus, fils unique de Dieu, nous a laissés après s’être fait notre serviteur sur la Croix.

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SOURCE : https://fr.aleteia.org/2021/01/09/pourquoi-jesus-se-soumet-au-rite-du-bapteme-dont-il-na-pas-besoin/?utm_campaign=NL_fr&utm_source=daily_newsletter&utm_medium=mail&utm_content=NL_fr



The Feast of the Baptism of Our Lord

“Christ is bathed in light; let us also be bathed in light. Christ is baptized; let us also go down with him, and rise with him.

John is baptizing when Jesus draws near. Perhaps he comes to sanctify his baptiser; certainly he comes to bury sinful humanity in the waters. He comes to sanctify the Jordan for our sake and in readiness for us; he who is spirit and flesh comes to begin a new creation through the Spirit and water.

The Baptist protests; Jesus insists. Then John says: I ought to be baptised by you. He is the lamp in the presence of the sun, the voice in the presence of the Word, the friend in the presence of the Bridegroom, the greatest of all born of woman in the presence of the firstborn of all creation, the one who leapt in his mother’s womb in the presence of him who was adored in the womb, the forerunner and future forerunner in the presence of him who has already come and is to come again. I ought to be baptized by you: we should also add, “and for you”, for John is to be baptized in blood, washed clean like Peter, not only by the washing of his feet.

Jesus rises from the waters; the world rises with him. The heavens like Paradise with its flaming sword, closed by Adam for himself and his descendants, are rent open. The Spirit comes to him as to an equal, bearing witness to his Godhead. A voice bears witness to him from heaven, his place of origin. The Spirit descends in bodily form like the dove that so long ago announced the ending of the flood and so gives honor to the body that is one with God.

Today let us do honor to Christ’s baptism and celebrate this feast in holiness. Be cleansed entirely and continue to be cleansed. Nothing gives such pleasure to God as the conversion and salvation of men, for whom his every word and every revelation exist. He wants you to become a living force for all mankind, lights shining in the world. You are to be radiant lights as you stand beside Christ, the great light, bathed in the glory of him who is the light of heaven. You are to enjoy more and more the pure and dazzling light of the Trinity, as now you have received – though not in its fullness – a ray of its splendor, proceeding from the one God, in Christ Jesus our Lord, to whom be glory and power for ever and ever.

Amen.”

-from a sermon by Saint Gregory of Nazianzus (Oratio 39 in Sancta Lumina, 14-16, 20: PG 36, 350-351, 354, 358-359)

SOURCE : http://www.ucatholic.com/saints/feast-of-the-baptism/


On the Baptism of Christ (Gregory of Nyssa)

A Sermon for the Day of the Lights.

Now I recognize my own flock: today I behold the wonted figure of the 
Church, when, turning with aversion from the occupation even of the cares of the flesh, you come together in your undiminished numbers for the service of God— when the people crowds the house, coming within the sacred sanctuary, and when the multitude that can find no place within fills the space outside in the precincts like bees. For of them some are at their labours within, while others outside hum around the hive. So do, my children: and never abandon this zeal. For I confess that I feel a shepherd's affections, and I wish, when I am set upon this watchtower, to see the flock gathered round about the mountain's foot: and when it so happens to me, I am filled with wonderful earnestness, and work with pleasure at my sermon, as the shepherds do at their rustic strains. But when things are otherwise, and you are straying in distant wanderings, as you did but lately, the last Lord's Day, I am much troubled, and glad to be silent; and I consider the question of flight from hence, and seek for the Carmel of the prophet Elijah, or for some rock without inhabitant; for men in depression naturally choose loneliness and solitude. But now, when I see you thronging here with all your families, I am reminded of the prophetic saying, which Isaiah proclaimed from afar off, addressing by anticipation the Church with her fair and numerous children:— Who are these that fly as a cloud, and as doves with their young to me ? Yes, and he adds moreover this also, The place is too strait for me; give place that I may dwell Isaiah 49:20 . For these predictions the power of the Spirit made with reference to the populous Church of God, which was afterwards to fill the whole world from end to end of the earth.

The time, then, has come, and bears in its course the remembrance of 
holy mysteries, purifying man—mysteries which purge out from soul and body even that sin which is hard to cleanse away, and which bring us back to that fairness of our first estate which God, the best of artificers, impressed upon us. Therefore it is that you, the initiated people, are gathered together; and you bring also that people who have not made trial of them, leading, like good fathers, by careful guidance, the uninitiated to the perfect reception of the faith. I for my part rejoice over both—over you that are initiated, because you are enriched with a great gift: over you that are uninitiated, because you have a fair expectation of hope— remission of what is to be accounted for, release from bondage, close relation to God, free boldness of speech, and in place of servile subjection equality with the angels. For these things, and all that follow from them, the grace of Baptism secures and conveys to us. Therefore let us leave the other matters of the Scriptures for other occasions, and abide by the topic set before us, offering, as far as we may, the gifts that are proper and fitting for the feast: for each festival demands its own treatment. So we welcome a marriage with wedding songs; for mourning we bring the due offering with funeral strains; in times of business we speak seriously, at times of festivity we relax the concentration and strain of our minds; but each time we keep free from disturbance by things that are alien to its character.

Christ, then, was born as it were a few days ago— He Whose generation was before all things, sensible and intellectual. Today He is 
baptized by John that He might cleanse him who was defiled, that He might bring the Spirit from above, and exalt man to heaven, that he who had fallen might be raised up and he who had cast him down might be put to shame. And marvel not if God showed so great earnestness in our cause: for it was with care on the part of him who did us wrong that the plot was laid against us; it is with forethought on the part of our Maker that we are saved. And he, that evil charmer, framing his new device of sin against our race, drew along his serpent train, a disguise worthy of his own intent, entering in his impurity into what was like himself—dwelling, earthly and mundane as he was in will, in that creeping thing. But Christ, the repairer of his evil-doing, assumes manhood in its fullness, and saves man, and becomes the type and figure of us all, to sanctify the first-fruits of every action, and leave to His servants no doubt in their zeal for the tradition. Baptism, then, is a purification from sins, a remission of trespasses, a cause of renovation and regeneration. By regeneration, understand regeneration conceived in thought, not discerned by bodily sight. For we shall not, according to the Jew Nicodemus and his somewhat dull intelligence, change the old man into a child, nor shall we form anew him who is wrinkled and gray-headed to tenderness and youth, if we bring back the man again into his mother's womb: but we do bring back, by royal grace, him who bears the scars of sin, and has grown old in evil habits, to the innocence of the babe. For as the child new-born is free from accusations and from penalties, so too the child of regeneration has nothing for which to answer, being released by royal bounty from accountability. And this gift it is not the water that bestows (for in that case it were a thing more exalted than all creation), but the command of God, and the visitation of the Spirit that comes sacramentally to set us free. But water serves to express the cleansing. For since we are wont by washing in water to render our body clean when it is soiled by dirt or mud, we therefore apply it also in the sacramental action, and display the spiritual brightness by that which is subject to our senses. Let us however, if it seems well, persevere in enquiring more fully and more minutely concerning Baptism, starting, as from the fountain-head, from the Scriptural declaration, Unless a man be born of water and of the Spirit, he cannot enter into the kingdom of God. Why are both named, and why is not the Spirit alone accounted sufficient for the completion of Baptism? Man, as we know full well, is compound, not simple: and therefore the cognate and similar medicines are assigned for healing to him who is twofold and conglomerate:— for his visible body, water, the sensible element—for his soul, which we cannot see, the Spirit invisible, invoked by faith, present unspeakably. For the Spirit breathes where He wills, and you hear His voice, but canst not tell whence He comes or whither He goes. He blesses the body that is baptized, and the water that baptizes. Despise not, therefore, the Divine laver, nor think lightly of it, as a common thing, on account of the use of water. For the power that operates is mighty, and wonderful are the things that are wrought thereby. For this holy altar, too, by which I stand, is stone, ordinary in its nature, nowise different from the other slabs of stone that build our houses and adorn our pavements; but seeing that it was consecrated to the service of God, and received the benediction, it is a holy table, an altar undefiled, no longer touched by the hands of all, but of the priests alone, and that with reverence. The bread again is at first common bread, but when the sacramental action consecrates it, it is called, and becomes, the Body of Christ. So with the sacramental oil; so with the wine: though before the benediction they are of little value, each of them, after the sanctification bestowed by the Spirit, has its several operation. The same power of the word, again, also makes the priest venerable and honourable, separated, by the new blessing bestowed upon him, from his community with the mass of men. While but yesterday he was one of the mass, one of the people, he is suddenly rendered a guide, a president, a teacher of righteousness, an instructor in hidden mysteries; and this he does without being at all changed in body or in form; but, while continuing to be in all appearance the man he was before, being, by some unseen power and grace, transformed in respect of his unseen soul to the higher condition. And so there are many things, which if you consider you will see that their appearance is contemptible, but the things they accomplish are mighty: and this is especially the case when you collect from the ancient history instances cognate and similar to the subject of our inquiry. The rod of Moses was a hazel wand. And what is that, but common wood that every hand cuts and carries, and fashions to what use it chooses, and casts as it will into the fire? But when God was pleased to accomplish by that rod those wonders, lofty, and passing the power of language to express, the wood was changed into a serpent. And again, at another time, he smote the waters, and now made the water blood, now made to issue forth a countless brood of frogs: and again he divided the sea, severed to its depths without flowing together again. Likewise the mantle of one of the prophets, though it was but a goat's skin, made Elisha renowned in the whole world. And the wood of the Cross is of saving efficacy for all men, though it is, as I am informed, a piece of a poor tree, less valuable than most trees are. So a bramble bush showed to Moses the manifestation of the presence of God: so the remains of Elisha raised a dead man to life; so clay gave sight to him that was blind from the womb. And all these things, though they were matter without soul or sense, were made the means for the performance of the great marvels wrought by them, when they received the power of God. Now by a similar train of reasoning, water also, though it is nothing else than water, renews the man to spiritual regeneration , when the grace from above hallows it. And if any one answers me again by raising a difficulty, with his questions and doubts, continually asking and inquiring how water and the sacramental act that is performed therein regenerate, I most justly reply to him, Show me the mode of that generation which is after the flesh, and I will explain to you the power of regeneration in the soul. You will say perhaps, by way of giving an account of the matter, It is the cause of the seed which makes the man. Learn then from us in return, that hallowed water cleanses and illuminates the man. And if you again object to me your How? I shall more vehemently cry in answer, How does the fluid and formless substance become a man? and so the argument as it advances will be exercised on everything through all creation. How does heaven exist? How earth? How sea? How every single thing? For everywhere men's reasoning, perplexed in the attempt at discovery, falls back upon this syllable how, as those who cannot walk fall back upon a seat. To speak concisely, everywhere the power of God and His operation are incomprehensible and incapable of being reduced to rule, easily producing whatever He wills, while concealing from us the minute knowledge of His operation. Hence also the blessed David, applying his mind to the magnificence of creation, and filled with perplexed wonder in his soul, spoke that verse which is sung by all, O Lord, how manifold are Your works: in wisdom have You made them all. The wisdom he perceived: but the art of the wisdom he could not discover. Let us then leave the task of searching into what is beyond human power, and seek rather that which shows signs of being partly within our comprehension:— what is the reason why the cleansing is effected by water? And to what purpose are the three immersions received? That which the fathers taught, and which our mind has received and assented to, is as follows:— We recognize four elements, of which the world is composed, which every one knows even if their names are not spoken; but if it is well, for the sake of the more simple, to tell you their names, they are fire and air, earth and water. Now our God and Saviour, in fulfilling the Dispensation for our sakes, went beneath the fourth of these, the earth, that He might raise up life from thence. And we in receiving Baptism, in imitation of our Lord and Teacher and Guide, are not indeed buried in the earth (for this is the shelter of the body that is entirely dead, covering the infirmity and decay of our nature), but coming to the element akin to earth, to water, we conceal ourselves in that as the Saviour did in the earth: and by doing this thrice we represent for ourselves that grace of the Resurrection which was wrought in three days: and this we do, not receiving the sacrament in silence, but while there are spoken over us the Names of the Three Sacred Persons on Whom we believed, in Whom we also hope, from Whom comes to us both the fact of our present and the fact of our future existence. It may be you are offended, thou who contendest boldly against the glory of the Spirit, and that you grudge to the Spirit that veneration wherewith He is reverenced by the godly. Leave off contending with me: resist, if you can, those words of the Lord which gave to men the rule of the Baptismal invocation. What says the Lord's command? Baptizing them in the Name of the Father and of the Son and of the Holy Ghost Matthew 28:19 . How in the Name of the Father? Because He is the primal cause of all things. How in the Name of the Son? Because He is the Maker of the Creation. How in the Name of the Holy Ghost? Because He is the power perfecting all. We bow ourselves therefore before the Father, that we may be sanctified: before the Son also we bow, that the same end may be fulfilled: we bow also before the Holy Ghost, that we may be made what He is in fact and in Name. There is not a distinction in the sanctification, in the sense that the Father sanctifies more, the Son less, the Holy Spirit in a less degree than the other Two. Why then do you divide the Three Persons into fragments of different natures, and make Three Gods, unlike one to another, while from all thou dost receive one and the same grace?

As, however, examples always render an argument more vivid to the hearers, I propose to instruct the mind of the 
blasphemers by an illustration, explaining, by means of earthly and lowly matters, those matters which are great, and invisible to the senses. If it befell you to be enduring the misfortune of captivity among enemies, to be in bondage and in misery, to be groaning for that ancient freedom which thou once had— and if all at once three men, who were notable men and citizens in the country of your tyrannical masters, set you free from the constraint that lay upon you, giving your ransom equally, and dividing the charges of the money in equal shares among themselves, would you not then, meeting with this favour, look upon the three alike as benefactors, and make repayment of the ransom to them in equal shares, as the trouble and the cost on your behalf was common to them all— if, that is, thou were a fair judge of the benefit done to you? This we may see, so far as illustration goes , for our aim at present is not to render a strict account of the Faith. Let us return to the present season, and to the subject it sets before us.

I find that not only do the 
Gospels, written after the Crucifixion, proclaim the grace of Baptism, but, even before the Incarnation of our Lord, the ancient Scripture everywhere prefigured the likeness of our regeneration; not clearly manifesting its form, but fore-showing, in dark sayings, the love of God to man. And as the Lamb was proclaimed by anticipation, and the Cross was foretold by anticipation, so, too, was Baptism shown forth by action and by word. Let us recall its types to those who love good thoughts— for the festival season of necessity demands their recollection.
Hagar, the handmaid of Abraham (whom Paul treats allegorically in reasoning with the Galatians ), being sent forth from her master's house by the anger of Sarah— for a servant suspected in regard to her master is a hard thing for lawful wives to bear— was wandering in desolation to a desolate land with her babe Ishmael at her breast. And when she was in straits for the needs of life, and was herself near unto death, and her child yet more sore for the water in the skin was spent (since it was not possible that the Synagogue, she who once dwelt among the figures of the perennial Fountain, should have all that was needed to support life), an angel unexpectedly appears, and shows her a well of living water, and drawing thence, she saves Ishmael. Behold, then, a sacramental type: how from the very first it is by the means of living water that salvation comes to him that was perishing— water that was not before, but was given as a boon by an angel's means. Again, at a later time, Isaac— the same for whose sake Ishmael was driven with his mother from his father's home— was to be wedded. Abraham's servant is sent to make the match, so as to secure a bride for his master, and finds Rebekah at the well: and a marriage that was to produce the race of Christ had its beginning and its first covenant in water. Yes, and Isaac himself also, when he was ruling his flocks, dug wells at all parts of the desert, which the aliens stopped and filled up , for a type of all those impious men of later days who hindered the grace of Baptism, and talked loudly in their struggle against the truth. Yet the martyrs and the priests overcame them by digging the wells, and the gift of Baptism over-flowed the whole world. According to the same force of the text, Jacob also, hastening to seek a bride, met Rachel unexpectedly at the well. And a great stone lay upon the well, which a multitude of shepherds were wont to roll away when they came together, and then gave water to themselves and to their flocks. But Jacob alone rolls away the stone, and waters the flocks of his spouse. The thing is, I think, a dark saying, a shadow of what should come. For what is the stone that is laid but Christ Himself? For of Him Isaiah says, And I will lay in the foundations of Sion a costly stone, precious, elect : and Daniel likewise, A stone was cut out without hands , that is, Christ was born without a man. For as it is a new and marvellous thing that a stone should be cut out of the rock without a hewer or stone-cutting tools, so it is a thing beyond all wonder that an offspring should appear from an unwedded Virgin. There was lying, then, upon the well the spiritual stone, Christ, concealing in the deep and in mystery the laver of regeneration which needed much time— as it were a long rope— to bring it to light. And none rolled away the stone save Israel, who is mind seeing God. But he both draws up the water and gives drink to the sheep of Rachel; that is, he reveals the hidden mystery, and gives living water to the flock of the Church. Add to this also the history of the three rods of Jacob. For from the time when the three rods were laid by the well, Laban the polytheist thenceforth became poor, and Jacob became rich and wealthy in herds. Now let Laban be interpreted of the devil, and Jacob of Christ. For after the institution of Baptism Christ took away all the flock of Satan and Himself grew rich. Again, the great Moses, when he was a goodly child, and yet at the breast, falling under the general and cruel decree which the hard-hearted Pharaoh made against the men-children, was exposed on the banks of the river— not naked, but laid in an ark, for it was fitting that the Law should typically be enclosed in a coffer. And he was laid near the water; for the Law, and those daily sprinklings of the Hebrews which were a little later to be made plain in the perfect and marvellous Baptism, are near to grace. Again, according to the view of the inspired Paul , the people itself, by passing through the Red Sea, proclaimed the good tidings of salvation by water. The people passed over, and the Egyptian king with his host was engulfed, and by these actions this Sacrament was foretold. For even now, whenever the people is in the water of regeneration, fleeing from Egypt, from the burden of sin, it is set free and saved; but the devil with his own servants (I mean, of course, the spirits of evil), is choked with grief, and perishes, deeming the salvation of men to be his own misfortune.

Even these instances might be enough to confirm our present position; but the lover of good thoughts must yet not neglect what follows. The people of the Hebrews, as we learn, after many sufferings, and after accomplishing their weary course in the 
desert, did not enter the land of promise until it had first been brought, with Joshua for its guide and the pilot of its life, to the passage of the Jordan. But it is clear that Joshua also, who set up the twelve stones in the stream , was anticipating the coming of the twelve disciples, the ministers of Baptism. Again, that marvellous sacrifice of the old Tishbite , that passes all human understanding, what else does it do but prefigure in action the Faith in the Father, the Son, and the Holy Ghost, and redemption? For when all the people of the Hebrews had trodden underfoot the religion of their fathers, and fallen into the error of polytheism, and their king Ahab was deluded by idolatry, with Jezebel, of ill-omened name, as the wicked partner of his life, and the vile prompter of his impiety, the prophet, filled with the grace of the Spirit, coming to a meeting with Ahab, withstood the priests of Baal in a marvellous and wondrous contest in the sight of the king and all the people; and by proposing to them the task of sacrificing the bullock without fire, he displayed them in a ridiculous and wretched plight, vainly praying and crying aloud to gods that were not. At last, himself invoking his own and the true God, he accomplished the test proposed with further exaggerations and additions. For he did not simply by prayer bring down the fire from heaven upon the wood when it was dry, but exhorted and enjoined the attendants to bring abundance of water. And when he had thrice poured out the barrels upon the cleft wood, he kindled at his prayer the fire from out of the water, that by the contrariety of the elements, so concurring in friendly cooperation, he might show with superabundant force the power of his own God. Now herein, by that wondrous sacrifice, Elijah clearly proclaimed to us the sacramental rite of Baptism that should afterwards be instituted. For the fire was kindled by water thrice poured upon it, so that it is clearly shown that where the mystic water is, there is the kindling, warm, and fiery Spirit, that burns up the ungodly, and illuminates the faithful. Yes, and yet again his disciple Elisha, when Naaman the Syrian, who was diseased with leprosy, had come to him as a suppliant, cleanses the sick man by washing him in Jordan , clearly indicating what should come, both by the use of water generally, and by the dipping in the river in particular. For Jordan alone of rivers, receiving in itself the first-fruits of sanctification and benediction, conveyed in its channel to the whole world, as it were from some fount in the type afforded by itself, the grace of Baptism. These then are indications in deed and act of regeneration by Baptism. Let us for the rest consider the prophecies of it in words and language. Isaiah cried saying, Wash you, make you clean, put away evil from your souls ; and David, Draw near to Him and be enlightened, and your faces shall not be ashamed. And Ezekiel, writing more clearly and plainly than them both, says, And I will sprinkle clean water upon you, and you shall be cleansed: from all your filthiness, and from all your idols, will I cleanse you. A new heart also will I give you, and a new spirit will I give you: and I will take away the stony heart out of your flesh, and I will give you an heart of flesh, and my Spirit will I put within you. Most manifestly also does Zechariah prophesy of Joshua , who was clothed with the filthy garment (to wit, the flesh of a servant, even ours), and stripping him of his ill-favoured raiment adorns him with the clean and fair apparel; teaching us by the figurative illustration that verily in the Baptism of Jesus all we, putting off our sins like some poor and patched garment, are clothed in the holy and most fair garment of regeneration. And where shall we place that oracle of Isaiah, which cries to the wilderness, Be glad, O thirsty wilderness: let the desert rejoice and blossom as a lily: and the desolate places of Jordan shall blossom and shall rejoice ? For it is clear that it is not to places without soul or sense that he proclaims the good tidings of joy: but he speaks, by the figure of the desert, of the soul that is parched and unadorned, even as David also, when he says, My soul is unto You as a thirsty land , and, My soul is thirsty for the mighty, for the living God. So again the Lord says in the Gospels, If any man thirst, let him come unto Me and drink ; and to the woman of Samaria, Whosoever drinks of this water shall thirst again: but whosoever drinks of the water that I shall give him shall never thirst John 4:13-14 . And the excellency of Carmel Isaiah 35:2 is given to the soul that bears the likeness to the desert, that is, the grace bestowed through the Spirit. For since Elijah dwelt in Carmel, and the mountain became famous and renowned by the virtue of him who dwelt there, and since moreover John the Baptist, illustrious in the spirit of Elijah, sanctified the Jordan, therefore the prophet foretold that the excellency of Carmel should be given to the river. And the glory of Lebanon Isaiah 35:2, from the similitude of its lofty trees, he transfers to the river. For as great Lebanon presents a sufficient cause of wonder in the very trees which it brings forth and nourishes, so is the Jordan glorified by regenerating men and planting them in the Paradise of God: and of them, as the words of the Psalmist say, ever blooming and bearing the foliage of virtues, the leaf shall not wither , and God shall be glad, receiving their fruit in due season, rejoicing, like a good planter, in his own works. And the inspired David, foretelling also the voice which the Father uttered from heaven upon the Son at His Baptism, that He might lead the hearers, who till then had looked upon that low estate of His Humanity which was perceptible by their senses, to the dignity of nature that belongs to the Godhead, wrote in his book that passage, The voice of the Lord is upon the waters, the voice of the Lord in majesty. But here we must make an end of the testimonies from the Divine Scriptures: for the discourse would extend to an infinite length if one should seek to select every passage in detail, and set them forth in a single book.

But do ye all, as many as are made glad, by the gift of regeneration, and make your boast of that saving renewal, show me, after the sacramental 
grace, the change in your ways that should follow it, and make known by the purity of your conversation the difference effected by your transformation for the better. For of those things which are before our eyes nothing is altered: the characteristics of the body remain unchanged, and the mould of the visible nature is nowise different. But there is certainly need of some manifest proof, by which we may recognize the new-born man, discerning by clear tokens the new from the old. And these I think are to be found in the intentional motions of the soul, whereby it separates itself from its old customary life, and enters on a newer way of conversation, and will clearly teach those acquainted with it that it has become something different from its former self, bearing in it no token by which the old self was recognized. This, if you be persuaded by me, and keep my words as a law, is the mode of the transformation. The man that was before Baptism was wanton, covetous, grasping at the goods of others, a reviler, a liar, a slanderer, and all that is kindred with these things, and consequent from them. Let him now become orderly, sober, content with his own possessions, and imparting from them to those in poverty, truthful, courteous, affable— in a word, following every laudable course of conduct. For as darkness is dispelled by light, and black disappears as whiteness is spread over it, so the old man also disappears when adorned with the works of righteousness. You see how Zacchæus also by the change of his life slew the publican, making fourfold restitution to those whom he had unjustly damaged, and the rest he divided with the poor— the treasure which he had before got by ill means from the poor whom he oppressed. The Evangelist Matthew, another publican, of the same business with Zacchæus, at once after his call changed his life as if it had been a mask. Paul was a persecutor, but after the grace bestowed on him an Apostle, bearing the weight of his fetters for Christ's sake, as an act of amends and repentance for those unjust bonds which he once received from the Law, and bore for use against the Gospel. Such ought you to be in your regeneration: so ought you to blot out your habits that tend to sin; so ought the sons of God to have their conversation: for after the grace bestowed we are called His children. And therefore we ought narrowly to scrutinize our Father's characteristics, that by fashioning and framing ourselves to the likeness of our Father, we may appear true children of Him Who calls us to the adoption according to grace. For the bastard and the supposititious son, who belies his father's nobility in his deeds, is a sad reproach. Therefore also, methinks, it is that the Lord Himself, laying down for us in the Gospels the rules of our life, uses these words to His disciples, Do good to them that hate you, pray for them that despitefully use you and persecute you; that you may be the children of your Father which is in heaven: for He makes His sun to rise on the evil and on the good, and sends rain on the just and on the unjust. For then He says they are sons when in their own modes of thought they are fashioned in loving kindness towards their kindred, after the likeness of the Father's goodness.

Therefore, also, it is that after the dignity of adoption the 
devil plots more vehemently against us, pining away with envious glance, when he beholds the beauty of the new-born man, earnestly tending towards that heavenly city, from which he fell: and he raises up against us fiery temptations, seeking earnestly to despoil us of that second adornment, as he did of our former array. But when we are aware of his attacks, we ought to repeat to ourselves the apostolic words, As many of us as were baptized into Christ were baptized into His death Romans 6:3 . Now if we have been conformed to His death, sin henceforth in us is surely a corpse, pierced through by the javelin of Baptism, as that fornicator was thrust through by the zealous Phinehas. Numbers 25:7-8 Flee therefore from us, ill-omened one! For it is a corpse you seek to despoil, one long ago joined to you, one who long since lost his senses for pleasures. A corpse is not enamoured of bodies, a corpse is not captivated by wealth, a corpse slanders not, a corpse lies not, snatches not at what is not its own, reviles not those who encounter it. My way of living is regulated for another life: I have learned to despise the things that are in the world, to pass by the things of earth, to hasten to the things of heaven, even as Paul expressly testifies, that the world is crucified to him, and he to the world. These are the words of a soul truly regenerated: these are the utterances of the newly-baptized man, who remembers his own profession, which he made to God when the sacrament was administered to him, promising that he would despise for the sake of love towards Him all torment and all pleasure alike.

And now we have spoken sufficiently for the 
holy subject of the day, which the circling year brings to us at appointed periods. We shall do well in what remains to end our discourse by turning it to the loving Giver of so great a boon, offering to Him a few words as the requital of great things. For You verily, O Lord, are the pure and eternal fount of goodness, Who justly turned away from us, and in loving kindness had mercy upon us. You hated, and were reconciled; You cursed, and blessed; You banished us from Paradise, and recalled us; You stripped off the fig-tree leaves, an unseemly covering, and put upon us a costly garment; You opened the prison, and released the condemned; You sprinkled us with clean water, and cleanse us from our filthiness. No longer shall Adam be confounded when called by You, nor hide himself, convicted by his conscience, cowering in the thicket of Paradise. Nor shall the flaming sword encircle Paradise around, and make the entrance inaccessible to those that draw near; but all is turned to joy for us that were the heirs of sin: Paradise, yea, heaven itself may be trodden by man: and the creation, in the world and above the world, that once was at variance with itself, is knit together in friendship: and we men are made to join in the angels' song, offering the worship of their praise to God. For all these things then let us sing to God that hymn of joy, which lips touched by the Spirit long ago sang loudly: Let my soul be joyful in the Lord: for He has clothed me with a garment of salvation, and has put upon me a robe of gladness: as on a bridegroom He has set a mitre upon me, and as a bride has He adorned me with fair array. And verily the Adorner of the bride is Christ, Who is, and was, and shall be, blessed now and for evermore. Amen.

Source. Translated by H.A. Wilson. From Nicene and Post-Nicene Fathers, Second Series, Vol. 5. Edited by Philip Schaff and Henry Wace. (Buffalo, NY: Christian Literature Publishing Co., 1893.) Revised and edited for New Advent by Kevin Knight.<http://www.newadvent.org/fathers/2910.htm>.



Battistello Caracciolo (1578–1635). Le Baptême de Jésus par Jean, 1610, 
Dipinto esposto nella quadreria dei Girolamini a Napoli

Battesimo di Gesù

7 gennaio (celebrazione mobile)

La festa del Battesimo di Gesù, è da sempre l’occasione più propizia per riflettere sul Battesimo dei cristiani; i Padri della Chiesa dicevano che Gesù scendendo nelle acque del Giordano, ha idealmente santificato le acque di tutti i Battisteri; dal più semplice e moderno, posto all’ingresso delle chiese, a quelli che si innalzano a gloria imperitura del Sacramento e dell’arte, vicino alle grandi cattedrali dei secoli scorsi.

Martirologio Romano: Festa del Battesimo di nostro Signore Gesù Cristo, in cui egli mirabilmente è dichiarato Figlio di Dio, l’amato, le acque sono santificate, l’uomo è purificato e tutto il creato esulta. 

Ci sono pagine straordinarie e difficili nei vangeli: quella in cui si racconta il battesimo di Gesù è una di esse. Le azioni si incrociano con le parole e le parole con la Parola: è la testimonianza del Padre che rivela in Gesù il proprio Figlio (Mc 1,9-11)

Aprire i cuori al "più forte"

Il racconto è appena iniziato, o forse sta soltanto iniziando. La scena è dominata da Giovanni, colui che precede Gesù e ne prepara la via. È il battezzatore nel deserto a levare per primo la voce: coloro che lo ascoltano sono risvegliati al senso di Dio e alla necessità di cambiare qualcosa nella propria vita. Che gli animi siano preparati ad accogliere la radicale esortazione alla conversione che di lì a poco Gesù avrebbe rivolto a molti (Mc 1,15). Un gran numero di persone dalla Giudea e da Gerusalemme accorrono presso la valle intorno al Giordano per vedere il Battista, ascoltarlo e farsi battezzare. Egli è retto, onesto: ha coscienza di non essere il "più forte", il più importante; non osa neppure paragonarsi ad uno schiavo, tra i cui compiti c'è quello di sciogliere i lacci ai sandali del suo padrone. Egli sa altrettanto bene che cosa sta facendo: il battesimo, quello vero, in Spirito Santo, non lo può dare lui, ma il Messia che sta per arrivare.

Gesù, il "più forte" che si fa debole

Viene da Nazaret di Galilea: là era cresciuto e per molti anni aveva vissuto. La sua famiglia è conosciuta: è il figlio di Maria e del falegname. Viene da là, ma il tempo di essere rivelato al mondo si sta compiendo. Il suo è un arrivo improvviso, non annunciato. Nessuno lo accompagna, nessuno lo introduce; non parla, non fa discorsi. Come gli altri viene "battezzato nel Giordano da Giovanni". Uno dei tanti, uno tra i tanti, eppure è "il più forte", colui che avrebbe battezzato nello Spirito. La scena è talmente scarna da non lasciar immaginare nulla. Ed è giusto che sia così: Gesù è Dio ed è uomo tra gli uomini, povero tra i poveri, totalmente solidale con l'umanità. Egli non ha bisogno né di perdono, né di conversione, ma è nella debolezza che vuole mostrarsi. Ci colpisce che il momento stesso in cui Gesù entra nel racconto, vi prenda parte da umile, si confonda coi peccatori e lo faccia veramente, intendo dire con la volontà di assumere il nostro cuore per cambiarlo dal di dentro e salvarci. È la scelta costante di Gesù che lo porterà a privilegiare tutto ciò che è ultimo e tutti coloro che sono ultimi ed umili per farne luogo della manifestazione dell'amore potente di Dio. La Croce ne sarà la prova più esaustiva. In fondo la storia del battesimo di Gesù parla la stessa lingua della passione e della morte di Gesù che fa propria la nostra povertà ed il nostro peccato per redimerci con la debolezza più radicale del sacrificio della vita.

La scelta del Figlio di Dio

La scelta di Gesù di Nazaret potrà sembrare strana quanto basta, eppure è vincente! Nel momento stesso in cui egli esce dall'acqua dopo essere stato battezzato, è Dio stesso che si rende infatti presente per attestarne il valore: lo squarcio nei cieli è nel linguaggio biblico chiara indicazione simbolica della rottura di ogni forma di separazione tra noi ed il Signore dell'universo. Nella persona di Cristo, nella sua scelta per la debolezza, Dio ci incontra e ci riapre la strada verso il Cielo. Lo Spirito scende su Gesù, rimane con lui ed attesta chi egli è. Infine una voce dal cielo: azioni e parole ora tacciono perché si ascolti la Parola in cui il Padre rivela che Gesù è suo Figlio, l'amato di cui il egli suffraga il cammino e di cui compiace. Stupisce, ma proprio nella debolezza il Padre sceglie di incontrare il Figlio e di manifestarlo. Non è una casualità che a metà del Vangelo di Marco, dopo che Gesù ha annunciato la sua passione, si faccia presente per la seconda volta il Padre per riconfermare che Gesù è suo Figlio e che le sue parole sulla debolezza sono da ascoltare e da imitare perché sono via di salvezza.

Autore: Marco Rossetti sdb

Baptismal font in wood, gilded AD 1908 in the Parish Church of Urtijëi

Taufbecken in Holz vergoldet in der Pfarrkirche St. Ulrich in Gröden - Aus der Werkstatt des Franz Martiner, nach Zeichnung des Josef Höglinger 1908

Scrivere del Battesimo di Gesù, è compito di teologi ed esegeti, perché nell’atto battesimale cui si sottopose Gesù, c’è tutto il simbolismo della dottrina del cristianesimo, che allacciandosi alla Tradizione del Vecchio Testamento, apre la strada della nuova concezione di “figli di Dio” e quindi compartecipi con Cristo della gioia del Padre, attraverso lo Spirito Santo.

Nell’anno XV del regno di Tiberio (cioè tra il 28 e il 29, oppure tra il 27 e il 28 d.C.), Giovanni Battista il Precursore, l’ultimo dei Profeti del Vecchio Testamento, giunse nel deserto meridionale di Giuda, nei pressi del Mar Morto, dove confluisce il fiume Giordano, a predicare l’avvento del Regno di Dio, esortando alla conversione e amministrando un battesimo di pentimento per il perdono dei peccati.

Ciò avveniva con l’immersione nell’acqua del fiume, secondo quanto profetizzava Ezechiele: “Le nazioni sapranno che io sono il Signore, quando mostrerò la mia santità in voi davanti a loro. Vi prenderò dalle genti, vi radunerò da ogni terra e vi condurrò sul vostro suolo. Vi aspergerò con acqua e sarete purificati; io vi purificherò da tutte le vostre sozzure e da tutti i vostri idoli”.

Il profeta Ezechiele spiegava ad Israele che se dopo il peccato verso Dio, che gli ha meritato l’esilio, vuole rivivere in relazione di nuovo con il suo Dio e ricevere il suo Spirito, deve essere totalmente rifatto, purificato, pronunciando il simbolismo dell’acqua, “vi aspergerò con acqua e sarete purificati”.

E con questo spirito di purificazione che Giovanni battezzava, quanti accorrevano a lui da Gerusalemme, da tutta la Giudea e dalle regioni intorno al Giordano.

E duemila anni fa sulla sponda del fiume comparve anche il giovane Gesù, di circa 30 anni, cittadino della Galilea che era una provincia del vasto Impero Romano e osservava la folla dei penitenti che si avviavano al rito di purificazione e di perdono; mentre Giovanni diceva a tutti, perché si mormorava che fosse il Messia: “Io vi battezzo con acqua; ma viene uno che è più forte di me, al quale io non sono degno di sciogliere neppure il legaccio dei sandali; costui vi battezzerà in Spirito Santo e fuoco…”.

Anche Gesù, innocente da ogni colpa, volle avvicinarsi per ricevere il Battesimo, per solidarizzare con quei penitenti alla ricerca della salvezza dell’anima e santificare con la sua presenza l’atto, che non sarà più di sola purificazione, ma anche la venuta in ognuno dello Spirito di Dio e rappresenterà la riconciliazione divina con il genere umano, dopo il peccato originale.

Giovanni riconosciutolo, si ritrasse dicendo: “Io ho bisogno di essere battezzato da te e tu vieni da me?” e Gesù rispose: “Lascia fare per ora, poiché conviene che così adempiamo ogni giustizia”. Allora Giovanni lo battezzò; appena uscito dall’acqua, si aprirono i cieli ed egli vide lo Spirito di Dio scendere come una colomba e venire su di lui. Ed una voce dal cielo disse: “Questo è il Figlio mio prediletto, nel quale mi sono compiaciuto” (Mt 3, 13-17).

Gesù pieno di Spirito Santo, si allontanò dal Giordano e si ritirò nel deserto per quaranta giorni in meditazione, prima di iniziare la sua vita pubblica, in Galilea.

Completiamo queste brevi note, che vanno comunque approfondite consultando le riflessioni dei competenti studiosi, con il descrivere l’importanza assunta quale Sacramento nella Chiesa Cattolica.

Istituito da Gesù Cristo con il suo diretto Battesimo, il rito consiste in un’abluzione accompagnata dalla formula trinitaria: “Io ti battezzo nel nome del Padre e del Figlio e dello Spirito Santo”; la materia del Battesimo è l’acqua naturale e il suo uso come già detto è simbolo della purificazione dell’anima; può essere applicata in tre modi diversi “per immersione” in uso nelle Chiese Orientali e nella liturgia ambrosiana; per “infusione” cioè acqua versata sulla testa del battezzato (generalmente usata dal XV secolo nella Chiesa Occidentale); “per aspersione” (acqua gettata sulla persona del battezzato, in casi particolari).

Il battesimo cancella il peccato originale e le colpe commesse fino al giorno in cui si riceve, rimette tutte le pene, rende il battezzato partecipe della grazia di Dio, capace della fede, membro della Chiesa; imprimendogli il carattere indelebile di cristiano.

È il primo dei setti Sacramenti; viene amministrato ai bambini fino all’età della ragione, con il solo consenso dei genitori e alla presenza di almeno un padrino, con il quale il battezzato contrae una parentela spirituale; gli adulti lo ricevono dietro loro richiesta, dopo aver ricevuto un’opportuna istruzione religiosa.

Il Sacramento è amministrato ordinariamente dai ministri del culto (vescovo, sacerdote, diacono), ma in caso di pericolo di morte, qualsiasi persona anche non cristiana, può battezzare, purché agisca secondo l’intendimento della Chiesa.

Aggiungiamo che la teologia ufficiale riconosce anche il battesimo di desiderio, ossia la grazia battesimale ottenuta col voto di ricevere il battesimo, anche se le circostanze lo impedirono; poi il battesimo di sangue, cioè il martirio avvenuto prima che lo si ricevesse.

Con la cerimonia del battesimo si impone al battezzato il nome, per lo più cristiano, scelto dai genitori se è minorenne.

Il Battesimo costituì, per quanto riguarda l’Occidente, la registrazione ufficiale della nascita di un bambino, negli archivi parrocchiali; attiva nei primi secoli, questa pratica fu poi abbandonata per essere ripresa dal XV secolo, divenendo legge con il Concilio di Trento. In Italia la registrazione negli uffici parrocchiali, funzionò finché non venne istituito l’Ufficio dello ‘stato civile’ da parte del Regno d’Italia. 

Ritornando al Battesimo di Gesù, esso fu soggetto privilegiato degli artisti di tutti i secoli cristiani e la scena ruota normalmente intorno alle due figure di Gesù e di s. Giovanni, e si svolge all’aria aperta; inizialmente Gesù era raffigurato immerso nell’acqua e poi successivamente lo si è raffigurato seminudo, con il Battista che gli versa l’acqua sulla testa.

In conclusione la festa del Battesimo di Gesù, è da sempre l’occasione più propizia per riflettere sul Battesimo dei cristiani; i Padri della Chiesa dicevano che Gesù scendendo nelle acque del Giordano, ha idealmente santificato le acque di tutti i Battisteri; dal più semplice e moderno, posto all’ingresso delle chiese, a quelli che si innalzano a gloria imperitura del Sacramento e dell’arte, vicino alle grandi cattedrali dei secoli scorsi.

Gesù stesso nel Vangelo di s. Marco (16,16) dice: “Chi crederà e sarà battezzato, sarà salvo, ma chi non crederà sarà condannato”.

Autore: Antonio Borrelli

SOURCE : http://www.santiebeati.it/dettaglio/20160