vendredi 25 mai 2012

Saint GRÉGOIRE VII, Pape et confesseur


Saint Grégoire VII, pape

Le moine Hildebrand, devenu le pape Grégoire VI (1073-1085), domine toute l'histoire du Moyen-Age. Alliant une claire vision des besoins de son temps à un courage intrépide, il n'eut qu'un objectif : arracher l'Église au pouvoir féodal et restaurer la discipline dans le clergé. On vit alors un pape excommunier et déposer l'empereur romain germanique (1077). Ayant aimé la justice et haï l'iniquité, il mourut en exil à Salerne.

SOURCE : http://www.paroisse-saint-aygulf.fr/index.php/prieres-et-liturgie/saints-par-mois/icalrepeat.detail/2015/05/25/91/-/saint-gregoire-vii-pape

Katholische Kirche Saint-Mathieu in Morlaix im Département Finistère (Region Bretagne/Frankreich), Bleiglasfenster mit der Signatur Deschamps 1934 St Servan s/Mer

Saint Grégoire VII

Pape (155 ème) de 1073 à 1085 ( 1085)

Hildebrand était moine bénédictin à Rome et vint durant trois années à Cluny sous l'abbatiat de saint Hugues. C'est le pape alsacien Léon IX qui le fit revenir à Rome et le nomma abbé du grand monastère de Saint-Paul-hors- les-Murs. A l'image de Cluny, il lança une grande réforme dans l'Eglise autant pour la libérer des abus internes que des abus du pouvoir impérial. L'empereur fit mine de s'incliner en venant à Canossa, mais riposta quelque temps plus tard en exilant le Pape. 

Mémoire de saint Grégoire VII, pape. Sous le nom d’Hildebrand, il mena à Rome la vie monastique et, chargé de diverses missions, il aida les pontifes de son temps dans la réforme de l’Église. Élevé sur la chaire de Pierre, il revendiqua, face au pouvoir des princes, la liberté de l’Église avec une grande autorité et un esprit résolu, et défendit avec force la sainteté du clergé. Pour cela il fut contraint de fuir Rome et mourut en exil à Salerne en Campanie, l’an 1085.

Martyrologe romain

SOURCE : http://nominis.cef.fr/contenus/saint/1215/Saint-Gregoire-VII.html


Tombe du pape Grégoire VII dans la cathédrale de Salerne en Italie. 
Sous la tombe, les derniers mots du pape : 
« Dilexi iustitiam, odivi iniquitatem, propterea morior in esilio 
(J'ai aimé la justice, j'ai haï l'iniquité, je meurs donc en exil) ».


SAINT GRÉGOIRE VII

Pape

(1021-1085)

Saint Grégoire VII, l'un des plus grands Papes que Jésus-Christ ait donnés à Son Église, fut au XIe siècle, l'homme providentiel destiné à combattre tous les grands abus de cette époque si troublée: les empiètements des empereurs d'Allemagne, la vente des dignités ecclésiastiques, la contagion des mauvaises moeurs du clergé et dans le peuple. Il fut un homme fort instruit, très vertueux, surtout un grand caractère.

Hildebrand (tel était le nom de famille de Grégoire VII) eut pour père un charpentier de Toscane. Il était encore enfant, sans aucune connaissance des lettres, lorsque, jouant dans l'atelier de son père, il forma avec des débris de bois ces mots du Psalmiste, présage de l'autorité que plus tard il devait exercer dans le monde: Dominabitur a mare usque ad mare: "Sa domination s'étendra d'un océan à l'autre."

Après une première éducation chrétienne, le jeune Hildebrand acheva de se former et de se préparer à la mission que Dieu lui réservait, dans le célèbre monastère de Cluny, foyer de sainteté et de science qui fournit alors tant de grands hommes.

Le courage avec lequel, simple moine, il osa dire au Pape Léon IX que son élection n'était pas canonique fut l'occasion de son élévation aux plus hautes dignités de l'Église. Ce saint Pape avait été élu par l'empereur d'Allemagne; mais son élection fut ratifiée ensuite par le clergé et le peuple de Rome. Charmé de la franchise d'Hildebrand, il le fit venir près de lui et le regarda comme son meilleur conseiller. Après la mort de Léon IX, quatre Papes successifs lui conservèrent une pleine confiance.

Lui-même, enfin, malgré ses angoisses, dut plier devant la Volonté de Dieu et accepter le souverain pontificat. C'est alors que brillèrent plus que jamais en lui les vertus qui font les saints et le zèle qui fait tout céder devant les intérêts de Dieu et de l'Église. Malgré d'innombrables occupations, il était toujours l'homme de la prière, et ses larmes manifestaient les attendrissements de son coeur.

Grégoire VII fut atteint d'une maladie qui le réduisit à la dernière extrémité. La Sainte Vierge lui apparut et lui demanda s'il avait assez souffert: "Glorieuse Dame, répondit-il, c'est à Vous d'en juger." La Vierge le toucha de la main et disparut. Le Pontife était guéri et pu célébrer la Sainte Messe le lendemain en présence de tout le peuple consolé.

Grégoire, un an avant sa mort, dut fuir en exil à Salerne; il prédit le triomphe de son Église et rendit son âme à Dieu, le 25 mai 1085, en prononçant ces mots: "J'ai aimé la justice et j'ai haï l'iniquité; c'est pour cela que je meurs en exil."

Abbé L. Jaud, Vie des Saints pour tous les jours de l'année, Tours, Mame, 1950.



Saint Grégoire VII, pape et confesseur

Hildebrand, conseiller du pape lorrain saint Léon IX, fut élu pape en 1073. Il mourut à Salerne le 25 mai 1085, mais il ne fut l’objet d’aucun culte avant que Baronius n’insérât son éloge dans le martyrologe en 1584 : Ecclesiasticam libertatem a superbia principum suo tempore vindicavit, et viriliter pontificia auctoritate defendit.

Le Pape Paul V autorisa la célébration de sa fête à Salerne en 1609. Clément XI l’étendit aux basiliques romaines et à l’ordre bénédictin en 1719. Benoît XIII l’inscrivit comme double au calendrier en 1728.

Darstellung Gregors VII. Beginn der Vita Gregorii VII. Pauls von Bernried, Heiligenkreuz, Stiftsbibliothek, Cod. 12, fol. 181v.


Leçons des Matines avant 1960

Quatrième leçon. Le Pape Grégoire VII, connu d’abord sous le nom d’Hildebrand, était né à Sovana en Toscane. Se distinguant au plus haut degré par sa science, sa sainteté et par tous les genres de vertus, il illustra merveilleusement l’Église de Dieu toute entière. Dans sa petite enfance, alors qu’il ne connaissait pas encore ses lettres, jouant un jour aux pieds d’un ouvrier qui travaillait le bois, il forma, dit-on, comme par hasard, avec des copeaux, cette parole prophétique de David : « Il dominera d’une mer à l’autre ». Dieu conduisait la main de l’enfant et voulait montrer par là qu’il posséderait plus tard la plus haute autorité qui soit au monde. S’étant rendu à Rome, il y fut élevé sous la protection de saint Pierre. Dans sa jeunesse, s’affligeant profondément de voir la liberté de l’Église gênée par l’oppression laïque, et les mœurs du clergé tendre à la dépravation, il se retira à l’abbaye de Cluny, où l’observance et l’austérité de la vie monastique étaient alors en pleine vigueur sous la règle de saint Benoît. Une fois revêtu de l’habit monastique, il se consacra au service de la majesté divine avec une piété si ardente, que bientôt les saints religieux de ce monastère le choisirent comme prieur ; mais la divine Providence le destinait au salut d’un plus grand nombre. Hildebrand fut enlevé au monastère de Cluny, et d’abord élu Abbé du monastère de Saint-Paul-hors-les-murs, puis créé Cardinal de l’Église romaine et chargé des missions les plus importantes, sous les Pontifes Léon IX, Victor II, Etienne IX, Nicolas II et Alexandre II. Saint Pierre Damien l’appelait l’homme du conseil très saint et très pur. Envoyé en France, comme légat a latere, par le pape Victor II, il amena miraculeusement l’Évêque de Lyon, coupable de simonie, à reconnaître son crime ; et, dans le concile de Tours, contraignit Bérenger à abjurer une seconde fois son hérésie ; son énergie arrêta l’essor du schisme de Cadaloüs

Cinquième leçon. Alexandre II étant mort, le moine Hildebrand fut élu souverain pontife à l’unanimité, malgré sa résistance et ses larmes, le dix des calendes de mai de l’an du Christ mil soixante-treize. Resplendissant alors comme un soleil dans la maison de Dieu, puissant en œuvres et en paroles, il travailla avec tant de zèle à affermir la discipline ecclésiastique, à répandre la foi, à reconquérir la liberté pour l’Église, à extirper les erreurs et les vices, que, depuis le temps des Apôtres, aucun Pontife, assure-t-on, ne soutint de plus grands travaux pour l’Église de Dieu, ou ne lutta plus fortement pour son indépendance, il délivra plusieurs provinces de la lèpre de la simonie. S’opposant avec constance, comme un athlète intrépide, aux entreprises sacrilèges de l’empereur Henri, Grégoire ne craignit pas de se placer comme un mur de protection devant la maison d’Israël : et quand ce même Henri fut tombé tout à fait dans le crime, il l’excommunia, le déclara privé de son royaume, et releva ses peuples du serment de fidélité.

Sixième leçon. Pendant qu’il célébrait le saint Sacrifice, de pieux personnages virent une colombe descendre du ciel, se reposer sur son épaule droite et voiler sa tête de ses ailes étendues : prodige signifiant que l’Esprit-Saint lui-même, et non la sagesse humaine, le guidait dans le gouvernement de l’Église. Rome se trouvant serrée de près par les troupes du criminel Henri, le Saint Pontife éteignit d’un signe de croix un incendie allumé par l’ennemi. Quand Robert Guiscard, chef des Normands, l’eut arraché aux mains de son persécuteur, il gagna le mont Cassin, et de là se rendit à Salerne pour y dédier une église en l’honneur de saint Matthieu. Épuisé par tant d’épreuves, il se vit, un jour que dans cette ville, il parlait au peuple, saisi d’un mal qu’il sut d’avance être mortel. Les dernières paroles de Grégoire expirant, furent : « J’ai aimé la justice et j’ai haï l’iniquité : voilà pourquoi je meurs en exil ». Innombrables furent, et les contradictions qu’eut à souffrir, et les sages décrets que porta, dans beaucoup de conciles qu’il tint à Rome, cet homme véritablement saint, ce vengeur des crimes et ce très vaillant défenseur de l’Église. Il avait passé douze années dans le souverain pontificat, lorsqu’il partit pour le ciel, l’an du salut mil quatre-vingt-cinq. Beaucoup de miracles illustrèrent sa vie et sa mort, et sa sainte dépouille fut ensevelie avec honneur dans l’église principale de Salerne.

Gregorio VII". Ilustraciones de la obra : Germania : dos mil años de historia alemana / por Juan Scherr. - Barcelona : Montaner y Simón, 1882.



Dom Guéranger, l’Année Liturgique

Après avoir salué sur le cycle du Temps Pascal les deux noms illustres de Léon le Grand et de Pie V, nous nous inclinons aujourd’hui devant celui de Grégoire VII. Ces trois noms résument l’action de la Papauté dans la suite des siècles, après l’âge des persécutions. Le maintien de la doctrine révélée, et la défense de la liberté de l’Église : telle est la mission divinement imposée aux successeurs de Pierre sur le Siège Apostolique. Saint Léon a soutenu avec courage et éloquence la foi antique contre les novateurs ; saint Pie V a fait reculer l’invasion de la prétendue réforme, et arraché la chrétienté au joug de l’islamisme ; placé entre ces deux pontifes dans l’ordre des temps, saint Grégoire VII a sauvé la société du plus grand péril qu’elle eût encore éprouvé, et fait refleurir dans son sein les mœurs chrétiennes par la restauration de la liberté de l’Église.

Au moment où finissait le Xe siècle et commençait le XIe, l’Église de Jésus-Christ était en proie à l’une des plus terribles épreuves qu’elle ait rencontrées sur son passage en ce monde. Après le fléau des persécutions, après le fléau des hérésies, était arrivé le fléau de la barbarie. L’impulsion civilisatrice donnée par Charlemagne s’était arrêtée de bonne heure au IXe siècle, et l’élément barbare, plutôt comprimé que dompté, avait forcé ses digues. La foi demeurait encore vive dans les masses ; mais elle ne pouvait à elle seule triompher de la grossièreté des mœurs. Le désordre social provenant de l’anarchie que le système féodal avait déchaînée dans toute l’Europe, enfantait mille violences, et le droit succombait partout sous la force et la licence. Les princes ne rencontraient plus un frein dans la puissance de l’Église ; car Rome elle-même asservie aux factions voyait trop souvent s’asseoir sur la chaire apostolique des hommes indignes ou incapables.

Cependant le XIe siècle avançait dans son cours, et le désordre semblait incurable. Les évêchés étaient devenus la proie de la puissance séculière qui les vendait, et les princes se préoccupaient surtout de rencontrer dans les prélats des vassaux disposés à les soutenir par les armes dans leurs querelles et leurs entreprises violentes. Sous un épiscopat en majeure partie simoniaque, comme l’atteste saint Pierre Damien, les mœurs du clergé du second ordre étaient tombées dans un affaissement lamentable ; et pour comble de malheur, l’ignorance, comme un nuage toujours plus sombre, s’en allait anéantissant de plus en plus la notion même du devoir. C’en était fait de l’Église et de la société, si la promesse du Christ de ne jamais abandonner son œuvre n’eût été inviolable.

Pour guérir tant de maux, pour faire pénétrer la lumière dans un tel chaos, il fallait que Rome se relevât de son abaissement, et qu’elle sauvât encore une fois la chrétienté. Elle avait besoin d’un Pontife saint et énergique qui sentît en lui-même cette force divine que les obstacles n’arrêtent jamais ; d’un Pontife dont l’action pût être longue et non passagère, et dont l’impulsion fût assez énergique pour entraîner ses successeurs dans la voie qu’il aurait ouverte. Telle fut la mission de saint Grégoire VII.

Cette mission, comme chez tous les hommes de la droite de Dieu, fut préparée dans la sainteté Grégoire se nommait encore Hildebrand, lorsqu’il alla cacher sa vie dans le cloître de Cluny. Là seulement, et dans les deux mille abbayes confédérées sous la crosse de cet insigne monastère de France, on rencontrait le sentiment de la liberté de l’Église et la pure tradition monastique ; là était préparée depuis plus d’un siècle la régénération des mœurs chrétiennes, sous la succession des quatre grands abbés, Odon, Maïeul, Odilon et Hugues. Mais Dieu gardait encore son secret ; et nul n’eût découvert les auxiliaires de la plus sainte des réformes dans ces monastères qu’un zèle fervent avait attirés d’un bout de l’Europe à l’autre à cette alliance avec Cluny, par ce seul motif que Cluny était le sanctuaire des vertus du cloître. Hildebrand chercha pour sa personne ce pieux asile, au sein duquel il espérait du moins fuir le scandale.

L’illustre saint Hugues ne tarda pas à démêler le mérite du jeune Italien qui fut admis dans la grande abbaye française. Un évêque étranger se rencontra un jour avec le maître et le disciple. C’était Brunon de Toul, désigné par l’empereur Henri III pour être le Pontife de l’Église Romaine. Hildebrand s’émeut à la vue de ce nouveau candidat à la chaire apostolique, de ce pape que l’Église Romaine, qui seule a le droit d’élire son évêque, n’a pas élu, qu’elle ne connaît pas.

Il ose dire à Brunon qu’il ne doit pas accepter les clefs du ciel de la main de César, que la conscience l’oblige à se soumettre humblement à l’élection canonique de la ville sainte. Brunon, qui fut saint Léon IX, accepte avec soumission l’avis du jeune moine, et tous deux ayant franchi les Alpes s’acheminent vers Rome. L’élu de César devint l’élu de l’Église Romaine ; mais Hildebrand n’eut plus la liberté de se séparer du nouveau Pontife. Il dut bientôt accepter le titre et les fonctions d’Archidiacre de l’Église Romaine.

Ce poste éminent l’eût élevé promptement sur la chaire apostolique, si Hildebrand eût eu une autre ambition que celle de briser les fers sous lesquels gémissait l’Église, et de préparer la reforme de la chrétienté. Mais cet homme de Dieu préféra user de son influence pour faire asseoir sur le siège de Pierre parla voie canonique et en dehors de la faveur impériale, une suite de Pontifes intègres et disposés à user de leur autorité pour l’extirpation des scandales. Après saint Léon IX, on vit passer successivement Victor II, Etienne IX, Nicolas II, et Alexandre II, tous dignes du suprême honneur. Mais il fallut enfin que celui qui avait été l’âme du pontificat sous cinq papes consentît à ceindre lui-même la tiare. Son grand cœur s’émut au pressentiment des luttes terribles qui l’attendaient ; mais ses résistances, ses tentatives pour se soustraire au lourd fardeau de la sollicitude de toutes les Églises, demeurèrent infructueuses ; et sous le nom de Grégoire VII, le nouveau Vicaire du Christ fut révélé au monde. Il devait remplir toute l’étendue de ce nom qui signifie la Vigilance.

La force brute se dressait devant lui incarnée dans un prince audacieux et rusé, souillé de tous les crimes, et, comme un aigle ravisseur, tenant dans ses serres l’Église devenue sa proie. Dans les États de l’empire, nul évêque n’eût été souffert sur son siège, s’il n’eût reçu, par l’anneau et la crosse, l’investiture de César. Tel était Henri de Germanie, et à son exemple les autres princes anéantissaient par le même procédé toute liberté dans les élections canoniques. La double plaie de la simonie et de l’incontinence continuait à sévir sur le corps ecclésiastique. Les pieux prédécesseurs de Grégoire avaient fait reculer le mal par de généreux efforts ; mais aucun d’eux ne s’était senti la force de se mesurer corps à corps avec César, dont l’action désastreuse fomentait toutes ces corruptions. Un tel rôle, avec ses périls et ses angoisses, était réservé à Grégoire, et il n’y faillit pas.

Les trois premières années de son pontificat furent cependant assez pacifiques. Grégoire fit des avances paternelles à Henri. Il chercha, dans sa correspondance avec ce jeune prince, à le fortifier contre lui-même, en témoignant des espérances que les faits vinrent trop tôt démentir, en comblant des marques de sa confiance et de sa tendresse le fils d’un empereur qui avait bien mérité de l’Église. Henri crut devoir se contenir quelque temps, en face d’un pape dont il connaissait la droiture ; mais la digue céda enfin sous l’impétuosité du torrent, et l’adversaire du pouvoir spirituel se révéla tout entier. La vente des évêchés et des abbayes recommença au profit de César. Grégoire frappa d’excommunication les simoniaques, et Henri, bravant avec audace les censures de l’Église, persista à maintenir sur leurs sièges des hommes résolus à le suivre dans tous ses excès. Grégoire adressa au prince un solennel avertissement, lui enjoignant de rompre avec ces excommuniés, sous peine de voir arriver sur lui-même les foudres de l’Église. Henri, qui avait jeté le masque, se promettait de ne tenir aucun compte des menaces du Pontife, lorsque tout à coup la révolte de la Saxe, dont plusieurs des électeurs de l’Empire embrassaient la cause, vient l’inquiéter pour sa couronne. Il sent qu’une rupture avec l’Église peut, dans un tel moment, lui devenir fatale. On le voit alors s’adresser en suppliant à Grégoire^ solliciter l’absolution, et abjurer sa conduite passée entre les mains de deux légats envoyés en Allemagne par le Pontife. Mais à peine ce monarque félon a-t-il triomphé pour un moment de la révolte saxonne, qu’il recommence la guerre contre l’Église. Il ose dans une assemblée d’évêques, dignes de lui, proclamer la déposition de Grégoire. Bientôt l’Italie le voit arriver à la tête de ses troupes, et sa venue donne à une foule de prélats le signal de la révolte contre un pape disposé à ne pas souffrir l’ignominie de leur vie.

C’est alors que Grégoire, dépositaire de ces clefs puissantes qui signifient le pouvoir de lier et de délier au ciel et sur la terre, prononce la terrible sentence qui déclare Henri privé de la couronne et ses sujets dégagés du serment de fidélité à sa personne. Le Pontife ajoute un anathème plus redoutable encore aux princes infidèles : il le déclare exclu de la communion de l’Église. En s’opposant ainsi comme un rempart pour la défense de la société chrétienne menacée de toutes parts, Grégoire attirait sur lui l’effort de toutes les mauvaises passions ; et l’Italie était loin de lui offrir les garanties de fidélité sur lesquelles il eût eu droit de compter. César avait pour lui plus d’un prince dans la Péninsule, et les prélats simoniaques le regardaient comme leur défenseur contre le glaive de Pierre. Il était donc à prévoir que bientôt Grégoire n’aurait plus où meure le pied dans toute l’Italie ; mais Dieu qui n’abandonne point son Église avait suscité un vengeur pour sa cause. A ce moment la Toscane et une partie de la Lombardie reconnaissaient pour souveraine la jeune et vaillante comtesse Mathilde. Cette noble femme se leva pour la défense du Vicaire de Dieu ; ses trésors, ses armées, elle les tint à la disposition du Siège Apostolique tant qu’elle vécut ; et ses domaines, elle les légua avant sa mort au Prince des Apôtres et à ses successeurs.

Au fort de ses succès, Henri eut donc à compter avec Mathilde. Cette princesse, qui balançait son influence en Italie, put soustraire à sa fureur le généreux Pontife. Par ses soins, Grégoire arriva sain et sauf à Canossa, forteresse inexpugnable près de Reggio. A ce moment même la fortune d’Henri sembla vaciller. La Saxe relevait l’étendard de la révolte, et plus d’un feudataire de l’Empire se liguait avec les rebelles pour anéantir le tyran que l’Église venait de mettre au ban de la chrétienté. Henri eut peur pour la seconde fois, et son âme aussi perfide que lâche ne recula pas devant le parjure. Le pouvoir spirituel entravait ses plans sacrilèges : il osa penser qu’en lui offrant une satisfaction passagère, il pourrait le lendemain relever la tête. On le vit se présenter nu-pieds et sans escorte à Canossa, vêtu en pénitent et sollicitant avec de feintes larmes le pardon de ses crimes. Grégoire eut compassion de son ennemi, pour lequel Hugues de Cluny et Mathilde intercédaient à ses pieds. Il leva l’excommunication, et réintégra Henri au sein de l’Église ; mais il ne jugea pas à propos de révoquer encore la sentence par laquelle il l’avait privé des droits de souverain. Le Pontife annonça seulement l’intention de se rendre à la diète qui devait se tenir en Allemagne, de prendre connaissance des griefs que les princes de l’Empire avançaient contre Henri, et de décider alors selon la justice.

Henri accepta tout, prêta serment sur l’Évangile, et rejoignit son armée. L’espérance renaissait dans son cœur, à mesure qu’il s’éloignait de la redoutable forteresse dans les murs de laquelle il avait du sacrifier un instant son orgueil à son ambition. Il comptait sur l’appui des mauvaises passions, et son calcul jusqu’à un certain point ne fut pas trompé. Un tel homme devait finir misérablement ; mais Satan était trop intéressé à son succès pour ne pas lui venir en aide.

Cependant un rival s’élevait en Allemagne contre Henri : Rodolphe, duc de Souabe, appelé à la couronne dans une diète des électeurs de l’Empire. Grégoire, Adèle à ses principes de droiture, refusa d’abord de reconnaître cet élu, bien que son attachement à l’Église et ses nobles qualités le rendissent particulièrement recommandable. Le Pontife persistait dans son projet d’entendre dans l’assemblée des princes et des villes de l’Allemagne les griefs reprochés à Henri, de l’écouter lui-même, et de mettre fin aux troubles en prononçant un jugement équitable. Rodolphe insistait auprès du Pontife pour en obtenir la reconnaissance de ses droits ; Grégoire qui l’aimait eut le courage de résister à ses instances, et de remettre l’examen de sa cause à cette diète qu’Henri avait acceptée avec serment à Canossa, mais dont il craignait tant les résultats. Trois années se passèrent durant lesquelles la patience et la modération du Pontife furent constamment mises à l’épreuve par les délais de Henri, et par son refus d’assurer la sécurité de l’Église. Enfin le Pontife, dans l’impuissance de mettre un terme aux discussions armées qui ensanglantaient l’Allemagne et l’Italie, ayant constaté le mauvais vouloir de Henri et son parjure, lança de nouveau contre lui l’excommunication, et renouvela dans un concile tenu à Rome la sentence par laquelle il l’avait déclaré privé de la couronne. En même temps Grégoire reconnaissait l’élection de Rodolphe et accordait la bénédiction apostolique à ses adhérents.

La colère de Henri monta au comble, et sa vengeance ne garda plus de mesure. Parmi les prélats italiens les plus dévoués à sa cause, Guibert, archevêque de Ravenne, était le plus ambitieux et le plus compromis à l’égard du Siège Apostolique. Henri fit de ce traître un anti-pape, sous le nom de Clément III. Ce faux pontife ne manqua pas de partisans, et le schisme vint se joindre aux autres calamités qui pesaient déjà sur l’Église. C’était un de ces moments terribles où, selon l’expression de saint Jean, « il est donné à la bête de faire la guerre aux saints et de les vaincre [1] ». Tout à coup la victoire se déclare en faveur de César. Rodolphe est tué dans une bataille en Allemagne, et les troupes de Mathilde sont défaites en Italie. Henri n’a plus qu’un vœu, celui d’entrer dans Rome, d’en chasser Grégoire et d’introniser son anti-pape sur la chaire de saint Pierre.

Au milieu de ce cataclysme effrayant d’où l’Église cependant devait sortir épurée et affranchie, quels étaient les sentiments de notre saint Pontife ? Il les décrit lui-même dans une lettre adressée à saint Hugues de Cluny. « Telles sont, lui dit-il, les angoisses auxquelles nous sommes en proie, que ceux-là même qui vivent avec nous, non seulement ne les peuvent plus souffrir, mais n’en supportent pas même la vue. Le saint roi David disait : « En proportion de la douleur immense qui oppressait mon cœur, vos consolations, Seigneur, sont venues réjouir mon âme » : mais pour nous, bien souvent la vie est un ennui et la mort un vœu ardent. S’il arrive que Jésus, le tendre consolateur, vrai Dieu et vrai homme, daigne me tendre la main, sa bonté rend la joie à mon cœur affligé ; mais pour peu qu’il se retire, mon trouble arrive à l’excès. En ce qui est de moi je meurs sans cesse ; en ce qui est de lui je vis par moments. Si mes forces défaillent tout à fait, je crie vers lui, je lui dis d’une voix gémissante : « Si vous imposiez un fardeau aussi pesant à Moïse et à Pierre, ils en seraient, ce me semble, accablés. Que peut-il advenir de moi qui ne suis rien en comparaison d’eux ? Vous n’avez donc, Seigneur, qu’une chose à faire : c’est de gouverner vous-même, avec votre Pierre, le pontificat qui m’est imposé ; autrement vous me verrez succomber, et le pontificat sera couvert de confusion en ma personne [2]. »

Ce cri de détresse qui s’échappe de l’âme du saint Pontife révèle son caractère tout entier. Le zèle pour les mœurs chrétiennes qui ne peuvent se conserver que par la liberté de l’Église, était le mobile de sa vie entière. Un tel zèle avait pu seul lui faire affronter cette situation terrible, dans laquelle il n’avait à recueillir en ce monde que les chagrins les plus cuisants. Et pourtant, Grégoire était ce père de la chrétienté qui, devançant ses successeurs, avait conçu dès les premières années de son pontificat la grande et courageuse pensée d’aller refouler l’islamisme jusqu’en Orient, et de briser par une descente chez le Sarrasin le joug des chrétiens opprimés. Il avait débuté dans ce projet par une lettre adressée à tous les fidèles. Il y montre l’ennemi du nom chrétien déjà sous les murs de Constantinople, et signalant sa férocité par d’horribles carnages.

« Si nous aimons Dieu, dit-il dans cette épître, si nous nous reconnaissons chrétiens, il nous faut gémir sur de tels désastres ; mais gémir ne suffit pas. L’exemple de notre Rédempteur et le devoir de la charité fraternelle nous imposent l’obligation de donner notre vie pour la délivrance de nos frères. Sachez donc que, rempli de confiance dans la miséricorde de Dieu et dans la puissance de son bras, nous faisons tout et nous préparons tout, afin de porter un prompt secours à l’empire chrétien [3]. » Peu de temps après, il écrivait à Henri qui n’avait pas encore démasqué ses projets hostiles à l’Église : « Mon avertissement aux chrétiens d’Italie et d’au delà des monts a été reçu avec faveur. Déjà plus de cinquante mille hommes se préparent, et s’ils peuvent compter sur moi comme chef de l’expédition et comme Pontife, ils marcheront à main armée contre les ennemis de Dieu, et avec le secours divin, ils iront jusqu’au sépulcre du Seigneur. » Ainsi le sublime vieillard ne reculait pas devant la pensée de se mettre lui-même à la tête de l’armée chrétienne. « Une chose, dit-il, m’engage à exécuter ce projet : c’est l’état de l’Église de Constantinople qui s’écarte de nous sur le dogme du Saint-Esprit, et qui a besoin de rentrer en accord avec le Siège Apostolique. L’Arménie presque tout entière s’est éloignée de la foi catholique ; en un mot, la grande majorité des Orientaux ressent le besoin de connaître quelle est la foi de Pierre sur les diverses opinions qui ont cours chez eux. Le moment est venu d’user de la grâce que le miséricordieux Rédempteur a conférée à Pierre, en lui faisant ce commandement : J’ai prié pour toi, Pierre, afin que ta foi ne défaille pas ; confirme tes frères. Nos pères, dont notre désir est de suivre les traces, quoique indigne de leur succéder, ont plus d’une fois visité ces contrées pour y confirmer la foi catholique : nous donc aussi, nous nous sentons poussé, si le Christ nous ouvre la voie, à entreprendre cette expédition dans l’intérêt de la foi et pour aller au secours des chrétiens. »

Dans sa loyauté accoutumée, Grégoire était allé jusqu’à compter sur le concours d’Henri pour protéger l’Église durant son absence. « Un tel projet, écrit-il à ce prince, demande un grand conseil et un secours puissant, si Dieu permet qu’il se réalise ; je viens donc te demander ce conseil et aussi ce secours, s’il t’est agréable. Si, par la faveur divine, je pars, après Dieu c’est à toi que je laisserai l’Église Romaine, afin que tu la gardes comme une mère sainte, et que tu protèges son honneur. Fais-moi savoir au plus tôt ce que tu auras décidé dans ta prudence aidée du conseil divin. Si je n’espérais pas de toi plus que d’autres ne croient, je t’aurais écrit ceci bien inutilement ; mais comme il peut se faire que tu ne te laisses pas aller à une entière confiance en l’affection que je te porte, je m’en remets à l’Esprit-Saint qui peut tout. Je le prie de te faire comprendre à sa manière l’attachement que j’éprouve pour toi, et de gouverner ton esprit, de façon à renverser les désirs des impies et à fortifier l’espérance des bons [4]. »

Moins de trois ans après avait lieu l’entrevue de Canossa ; mais au moment où Grégoire écrivait cette lettre à Henri, sa confiance dans l’expédition qu’il projetait était assez fondée, pour qu’il en fit part à la comtesse Mathilde. « L’objet de mes pensées, écrit-il à la chevaleresque princesse, le désir que j’éprouve de passer la mer, pour venir au secours des chrétiens que les païens immolent comme un vil bétail, me cause de l’embarras vis-à-vis de plusieurs ; je crains d’être taxé par eux d’une certaine légèreté. Mais je n’ai aucune peine à te le confier, à toi, ma fille très chère, dont j’estime la prudence plus que tu ne saurais t’en rendre compte. Après avoir lu les lettres que j’envoie au delà des monts, si tu as un conseil à émettre, ou mieux encore à prêter un secours à la cause de Dieu ton créateur, fais en sorte d’y apporter tous tes soins ; car s’il est beau, comme on le dit, de mourir pour sa patrie, il est plus beau et plus glorieux encore de sacrifier la chair mortelle pour le Christ qui est l’éternelle vie. J’ai la confiance que beaucoup d’hommes de guerre nous viendront en aide dans cette expédition ; j’ai des raisons de penser que notre impératrice (la pieuse Agnès, mère de Henri) a l’intention de partir avec nous ; elle désire t’emmener avec elle. Ta mère (la comtesse Béatrix) demeurera dans ce pays, pour veiller à la défense des intérêts communs ; et toutes choses étant ainsi réglées, avec l’aide du Christ nous pourrions nous mettre en route. En venant ici pour satisfaire sa dévotion, l’impératrice, aidée de ton secours, pourra animer un grand nombre de personnes à cette sainte entreprise. Pour ce qui est de moi, honoré de la compagnie de si nobles sœurs, je passerai volontiers les mers, disposé à donner ma vie pour le Christ avec vous dont je désire n’être pas séparé dans la patrie éternelle. Adresse-moi promptement une réponse sur ce projet et sur ton arrivée à Rome, et daigne le Seigneur tout-puissant te bénir et te faire marcher de vertu en vertu, afin que la Mère universelle puisse se réjouir en toi durant de longues années [5] ! »

La pensée de Grégoire, à laquelle il se livrait avec tant d’enthousiasme, n’était pas uniquement un rêve généreux de sa grande âme ; c’était un pressentiment divin. Sa vie héroïque ne devait pas laisser place à une lointaine expédition ; il allait avoir à combattre un autre ennemi que le Sarrasin ; mais la croisade qu’il saluait avec tant d’ardeur n’était pas loin. Urbain II, son second successeur, comme lui moine de Cluny, devait sous peu d’années ébranler l’Europe chrétienne et la lancer sur l’ennemi commun. Mais puisque nous avons rencontré le nom de Mathilde, nous profiterons de cette occasion pour pénétrer plus intimement encore dans l’âme de notre grand Pontife. On verra comment cet illustre athlète de la liberté de l’Église savait unir à la hauteur et à la grandeur des vues la touchante sollicitude du plus humble prêtre pour l’avancement spirituel d’une âme. « Celui-là seul qui pénètre le secret des cœurs, écrit-il à la pieuse princesse, peut connaître, et connaît mieux que moi encore, le zèle et la sollicitude que je porte à ton salut. Je me flatte que tu sais comprendre que je suis tenu à prendre soin de toi, en vue de tant de peuples pour l’intérêt desquels la charité m’a contraint de te retenir, lorsque tu songeais à les abandonner, afin de ne plus songer qu’au bien de ton âme. La charité, ainsi que je te l’ai dit souvent et que je te le dirai encore, d’après celui qui est la trompette du ciel, la charité ne cherche pas ce qui est de son intérêt. Mais comme entre les armes de défense que je t’ai fournies contre le prince du monde, la principale est de recevoir fréquemment le Corps du Seigneur, et de te livrer avec une entière confiance à la protection de sa Mère, dans cette lettre je veux te transcrire ce que le bienheureux Ambroise a pensé au sujet de la communion. »

Le pieux Pontife insère ici deux passages du saint Docteur, qu’il fait suivre d’autres citations empruntées à saint Grégoire le Grand et à saint Jean Chrysostome sur le bienfait de la divine Eucharistie. Il continue ainsi : « Nous devons donc, ô ma fille, recourir à ce merveilleux sacrement, aspirer à ce puissant remède. Je t’ai écrit cette lettre, ô fille du bienheureux Pierre, pour accroître encore ta foi et ta confiance, lorsque tu reçois le Corps du Seigneur. Tel est le trésor, tel est le bienfait, au-dessus de l’or et des pierres précieuses, que ton âme attend de moi dans son amour pour le Roi des cieux qui est ton père ; bien qu’il te fût possible d’obtenir par tes mérites quelque chose de meilleur en t’adressant à un autre ministre de Dieu. Quant à la Mère du Seigneur, à laquelle je t’ai confiée pour le passé, pour le présent et pour toujours, jusqu’à ce que nous puissions la contempler au ciel selon notre désir, je ne t’en entretiendrai pas aujourd’hui. Que pour-rais-je dire qui fût digne de celle que le ciel et la terre ne cessent de combler de louanges, sans pouvoir atteindre à ce qu’elle mérite ? mais tiens ceci pour assuré, qu’autant elle est plus élevée, plus dévouée et plus sainte que toutes les autres mères, autant elle se montre miséricordieuse et tendre envers ceux et celles qui ont pèche et qui s’en repentent. Renonce donc à toute inclination au péché, et prosternée devant elle, répands les larmes d’un cœur contrit et humilié. Tu la trouveras alors, je te le promets en toute assurance, plus empressée et plus affectueuse dans sa tendresse pour toi que ne saurait l’être une mère selon la chair [6]. »

L’œil du Pontife que tant de sollicitudes ne pouvaient distraire de l’intérêt paternel qu’il portait à l’avancement d’une âme, allait chercher, malgré les distances, à travers la chrétienté, les hommes trop rares alors dont la sainteté et la doctrine devaient faire plus tard l’ornement et la lumière de l’Église. C’est ainsi que Grégoire avait découvert le grand Anselme, alors encore caché au fond de son abbaye du Bec. Du milieu de ses tribulations inouïes (1079), le Pontife adresse à l’Abbé cette lettre touchante : « La bonne odeur de tes fruits, lui dit-il, s’est fait sentir jusqu’à nous. Nous en rendons à Dieu nos actions de grâces, et nous t’embrassons de cœur dans l’amour du Christ, assuré que nous sommes du succès que l’Église de Dieu retirera de tes études, et de l’aide que, par la miséricorde du Seigneur, lui apporteront, dans ses périls, tes prières jointes à celles qu’offrent au ciel ceux qui te ressemblent. Tu sais, mon frère, la puissance qu’exerce auprès de Dieu la prière du juste ; celle de plusieurs justes a plus de force encore ; il n’y a même pas lieu de douter qu’elle n’obtienne ce qu’elle implore. C’est l’autorité de la Vérité même qui nous oblige de le croire. C’est elle qui a dit : « Frappez, et l’on vous ouvrira. » Frappez avec simplicité, demandez avec simplicité, dans les choses qui lui sont agréables ; alors il vous sera ouvert, alors vous recevrez, et c’est en cette manière que la prière des justes sera exaucée. C’est pourquoi nous voulons que ta Fraternité et celle de tes moines s’adressent à Dieu par des prières assidues, afin qu’il daigne soustraire à l’oppression des hérétiques son Église et nous-même qui lui sommes préposé, quoique indigne, et que dissipant l’erreur qui aveugle nos ennemis, il les ramène au sentier de la vérité [7]. »

Mais l’œil de Grégoire ne s’arrêtait pas seulement sur des princesses comme Mathilde, sur des docteurs comme Anselme. Il savait découvrir jusque dans la mêlée l’humble et courageux blessé qui souffrait pour la cause de l’Église, et l’entourait d’une admiration et d’une tendresse qu’il n’eût pas éprouvée pour ces chefs dont la fidélité est au prix de la gloire. Qu’on lise cette lettre à un pauvre prêtre milanais que les simoniaques avaient mutilé d’une façon barbare. « Si nous vénérons la mémoire des Saints qui sont morts après que leurs membres ont été tranchés par le fer, écrit-il à cet obscur soldat de l’Église, nommé Liprand, si nous célébrons les souffrances de ceux que ni le glaive, ni les souffrances n’ont pu séparer de la foi du Christ, toi à qui on a coupé le nez et les oreilles pour son nom, tu es plus digne de louanges encore d’avoir mérité une grâce qui. si elle est jointe à la persévérance, te donne une entière ressemblance avec les Saints. L’intégrité de ton corps n’existe plus ; mais l’homme intérieur qui se renouvelle de jour en jour, s’est développé en toi avec grandeur. Extérieurement les mutilations déshonorent ton visage ; mais l’image de Dieu, qui est le rayonnement de la justice, est devenue en toi plus gracieuse par ta blessure même, plus attrayante par la difformité qu’on a imprimée à tes traits. L’Église ne dit-elle pas elle-même dans le Cantique : « Je suis noire, ô filles de Jérusalem » ? Si donc ta beauté intérieure n’a pas souffert de ces cruelles mutilations, ton caractère sacerdotal qui est saint, et qu’il faut reconnaître plutôt dans l’intégrité des vertus que dans celle des membres, n’en a pas été atteint davantage. N’a-t-on pas vu l’empereur Constantin baiser respectueusement au visage d’un évêque la cicatrice d’un œil qui avait été arraché pour le nom du Christ ? L’exemple des Pères et les anciennes écritures ne nous apprennent-ils pas qu’on maintenait les martyrs dans l’exercice du ministère sacré, même après la mutilation qu’ils avaient soufferte dans leurs membres ? Toi donc, martyr du Christ, sois plein d’assurance dans le Seigneur. Regarde-toi comme ayant fait un pas de plus dans ton sacerdoce. Il te fut conféré avec l’huile sainte ; aujourd’hui le voilà scellé de ton propre sang. Plus on t’a réduit, plus il te faut prêcher ce qui est bien, et semer cette parole qui produit cent pour un. Nous savons que les ennemis de la sainte Église sont tes ennemis et tes persécuteurs ; ne les crains pas, et ne tremble pas devant eux ; car nous gardons avec amour sous notre tutelle et sous celle du Siège Apostolique ta personne et tout ce qui t’appartient ; et s’il te devient nécessaire de recourir à nous, nous acceptons d’avance ton appel, disposé à te recevoir avec allégresse et grand honneur, lorsque tu viendras vers nous et vers ce saint Siège [8]. »

Tel était Grégoire, unissant la simplicité du cloître aux plus graves sollicitudes de la papauté. Et quelles sollicitudes, si nous oublions pour un moment l’affreuse crise au milieu de laquelle il disparut ! Nous venons de parler du projet de la croisade, qui plus tard a suffi à lui seul pour immortaliser Urbain II ; mais que d’œuvres diverses, que d’interventions pastorales dans tout le monde chrétien, qui font des douze années de ce pontificat si agité l’une des époques où la papauté, présente partout, semble avoir déployé le plus d’activité et de vigilance ! Dans sa vaste correspondance, Grégoire ne se borne pas à diriger les affaires de l’Église dans l’Empire, en Italie, en France, en Angleterre, en Espagne ; il soutient les jeunes chrétientés du Danemark, de la Suède, de la Norvège ; la Hongrie, la Bohême, la Pologne, la Servie, la Russie elle-même, reçoivent ses lettres remplies de sollicitude. Malgré la rupture du lien de communion entre Rome et Byzance, le Pontife ne cesse pas ses interventions ; il voudrait arrêter le schisme qui emporte l’Église grecque loin de son orbite. Sur la côte d’Afrique, sa vigilance soutient encore trois évêchés qui ont survécu a l’invasion sarrasine. Dans le but d’unifier la chrétienté latine, il resserre le lien de la prière publique, abolissant en Espagne la liturgie gothique, et faisant reculer au delà des frontières de la Bohême la liturgie de Byzance qui allait l’envahir. Quelle carrière pour un seul homme ; mais aussi quel martyre était réservé à ce grand cœur ! Il nous faut reprendre le récit, un moment suspendu, des épreuves de notre Pontife. Par lui l’Église et la société devaient être sauvées ; mais comme son Maître divin, « il devait boire « l’eau du torrent pour relever ensuite la tête [9]. » Nous l’avons vu humilié dans ses défenseurs, le sort des armes lui étant devenu contraire ; nous l’avons vu menacé par son vainqueur, après l’avoir tenu sous ses pieds ; nous l’avons vu en butte a un antipape dont la cause est soutenue par d’indignes prélats ; mais « ce n’est là encore que le commencement des douleurs [10]. » Henri marche sur la ville sainte en la compagnie du faux vicaire du Christ. Un incendie allumé par sa main sacrilège menace de dévorer le quartier du Vatican ; Grégoire envoie sa bénédiction sur son peuple éperdu, et tout aussitôt la flamme recule et s’éteint. Un moment l’enthousiasme gagne les Romains, si souvent ingrats envers le Pontife qui est à lui seul la vie et la gloire de Rome. Prêt à consommer le sacrilège, Henri hésite et tremble. Il laissera tomber dans la poussière l’ignoble fantôme qu’il a voulu opposer au véritable pape ; il ne demande plus qu’une chose aux Romains : que Grégoire consente à lui donner l’onction sainte, et lui, Henri de Germanie, désormais empereur, se montrera fils dévoué de l’Église. Cette prière est transmise à Grégoire par la cité tout entière : « Je connais trop la fourberie du roi, répond le noble Pontife. Qu’il satisfasse d’abord à Dieu et à l’Église qu’il a foulée aux pieds : je pourrai alors absoudre son repentir, et placer sur sa tête convertie la couronne impériale. » Les instances des Romains ne purent obtenir d’autre réponse de l’inflexible gardien du droit de la chrétienté. Henri allait s’éloigner, lorsque tout à coup cette population mobile, gagnée par d’infâmes largesses venues de Byzance (car tous les schismes s’entendent contre la papauté), se détache de celui qui est son roi et son père, et vient déposer les clefs de la ville aux pieds du tyran qui apporte la servitude des âmes. Grégoire se voit alors réduit à chercher un asile dans le fort Saint-Ange, et la liberté de l’Église y est assiégée avec lui. C’est de là, ou peut-être quelques jours avant de s’y enfermer, qu’il écrit, en l’année 1084, cette lettre sublime adressée à tous les fidèles, et qui est comme le testament de sa grande âme :

« Les princes des nations et les princes des prêtres se sont réunis contre le Christ, Fils du Dieu tout-puissant, et contre son apôtre Pierre, pour éteindre la religion chrétienne et propager partout l’hérétique perversité. Mais, par la miséricorde de Dieu, ils n’ont pu, malgré leurs menaces, leurs cruautés et leurs promesses de gloire mondaine, entraîner dans leur impiété ceux qui mettent leur confiance dans le Seigneur. D’iniques conspirateurs ont levé la main contre nous, uniquement parce que nous n’avons pas voulu couvrir du silence le péril de la sainte Église, ni tolérer ceux qui ne rougissent pas de réduire en servitude l’Épouse même de Dieu. En tout pays, la dernière des femmes peut se donner un époux à son gré avec l’appui des lois ; et voici qu’il n’est plus permis à la sainte Église, qui est l’Épouse de Dieu et notre mère, de demeurer unie à son Époux, comme le demande la loi divine et comme elle le veut elle-même. Nous ne devons pas souffrir que les fils de cette Église soient asservis à des hérétiques, à des adultères, à des oppresseurs, comme si ceux-là étaient leurs pères. De là des maux de toute nature, des périls divers, des actes de cruauté inouïe, ainsi que vous pourrez l’apprendre de nos légats.

« Il a été dit au Prophète, comme le sait votre fraternité : « Du sommet de la montagne, fais entendre des cris, et ne cesse pas. » Poussé irrésistiblement, sans aucun respect humain, me mettant au-dessus de tout sentiment terrestre, j’évangélise à mon tour, je crie et je crie encore, et je vous annonce que la religion chrétienne, la vraie foi que le Fils de Dieu venu sur la terre nous a enseignée par nos pères, est menacée de se corrompre par l’envahissement de la puissance séculière, qu’elle tend à s’anéantir, à perdre sa couleur antique, exposée ainsi à la dérision non seulement de Satan, mais des juifs, des sarrasins et des païens. Ces derniers du moins gardent leurs lois qui ne peuvent être utiles au salut des âmes, et qui n’ont point été garanties par des miracles comme la nôtre que le Roi éternel a attestée lui-même : ils les gardent et ils v croient. Nous chrétiens, enivrés de l’amour du siècle et trompés par une vainc ambition, nous faisons céder toute religion et toute honnêteté à la cupidité et à la superbe, nous semblons dépourvus de toute loi et comme insensés, n’ayant plus le souci qu’avaient nos pères du salut et de l’honneur de la vie présente et de la vie future, n’en faisant même pas l’objet de notre espérance. S’il s’en rencontre qui craignent encore Dieu, c’est uniquement de leur salut qu’ils s’occupent, et non de l’intérêt commun. Qui voit-on aujourd’hui se donner de la peine, exposer sa vie dans les fatigues par le motif de la crainte ou de l’amour du Dieu tout-puissant, tandis qu’on voit les soldats de la milice séculière braver tous les dangers pour leurs maîtres, pour leurs amis et même pour leurs sujets ? Des milliers d’hommes savent courir à la mort pour leurs seigneurs ; mais s’agit-il du roi du ciel, de notre Rédempteur, loin de jouer ainsi sa vie, on recule devant l’inimitié de quelques hommes. S’il en est (et il en existe encore, par la miséricorde de Dieu, si peu que ce soit), s’il en est, disons-nous, quelques-uns qui, pour l’amour de la loi chrétienne, osent résister en face aux impies, non seulement ils ne trouvent pas d’appui chez leurs frères, on les taxe d’imprudence et d’indiscrétion, on les traite de fous. « Nous donc qui sommes obligé par notre charge de détruire les vices dans les cœurs de nos frères et d’y implanter les vertus, nous vous prions et vous supplions dans le Seigneur Jésus qui nous a rachetés, de réfléchir en vous-mêmes, afin de bien comprendre pour quel motif nous avons à souffrir tant d’angoisses et de tribulations de la part des ennemis de la religion chrétienne. Du jour où, par la volonté divine, l’Église mère m’a établi, malgré ma grande indignité, et malgré moi, Dieu le sait, sur le trône apostolique, tous mes soins ont été pour que l’Épouse de Dieu, notre dame et mère, remontât à la dignité qui lui appartient, pour qu’elle se maintînt libre, chaste et catholique. Mais une telle conduite devait déplaire souverainement à l’antique ennemi ; c’est pourquoi il a armé contre nous ceux qui sont ses membres, et nous a suscité une opposition universelle. C’est alors que l’on a vu se diriger contre nous et contre le Siège Apostolique plus d’efforts violents qu’il n’en avait été tenté depuis les temps de Constantin le Grand. Mais que l’on ne s’en étonne pas ; il est naturel que plus le temps de l’Antéchrist approche, plus il mette d’acharnement à poursuivre l’anéantissement de la religion chrétienne [11]. »

Telle était à ce moment suprême l’indignation douloureuse du grand Pontife, presque seul contre tous, abattu par les revers, mais non vaincu De la forteresse où il avait abrité la majesté apostolique, il put entendre les impies vociférations du cortège qui conduisait à la basilique vaticane Henri, que son faux pape attendait à la Confession de saint Pierre. C’était le dimanche des Rameaux 1085. Le sacrilège fut consommé. La veille, Guibert avait osé trôner dans la basilique de Latran ; et sous les palmes triomphales portées en l’honneur du Christ dont Grégoire était le vicaire, on vit l’intrus placer sur la tête du César excommunié la couronne de l’Empire chrétien ; mais Dieu préparait un vengeur à son Église. Au moment où le Pontife était serré dé plus près dans la forteresse qui lui servait d’abri, et qu’il semblait avoir tout à craindre de la fureur de son ennemi, Rome retentit tout à coup du bruit de l’arrivée du vaillant chef des Normands, Robert Guiscard. Cet homme de guerre est accouru pour mettre ses armes au service du Pontife assiégé, et pour délivrer Rome du joug des Allemands. Une panique soudaine s’empare du faux César et du faux pape ; l’un et l’autre prennent la fuite, et la cité parjure expie dans les horreurs d’un saccagement effroyable le crime de son odieuse trahison.

Le cœur de Grégoire fut accablé du désastre de son peuple. Impuissant à contenir la rage dévastatrice de ces barbares qui ne surent pas se borner à délivrer le Pontife, mais donnèrent carrière à toutes leurs cupidités au sein de celte ville qu’ils auraient dû châtier et non écraser ; menacé du retour de Henri qui comptait sur le ressentiment des Romains et se préparait à remplacer les Normands, lorsqu’ils auraient assouvi leurs convoitises, Grégoire sortit de Rome avec désolation, et, secouant la poussière de ses pieds, il alla demander asile au Mont-Cassin, et passer quelques heures dans ce sanctuaire du grand patriarche des moines. Le contraste des jours tranquilles de sa jeunesse abritée sous le cloître, avec les orages dont sa carrière apostolique n’avait cessé d’être agitée, dut se présenter à sa pensée. Errant, fugitif, abandonné, sauf d’une élite d’âmes fidèles et dévouées, il poursuivait sa douloureuse passion ; mais son calvaire n’était pas éloigné, et le Seigneur ne devait pas tarder à le recevoir dans le repos de ses saints. Avant qu’il descendît de la sainte montagne, un fait merveilleux arrivé déjà plusieurs fois se manifesta de nouveau. Grégoire étant à l’autel et célébrant le saint Sacrifice, une blanche colombe parut tout à coup posée sur son épaule, et parlant à son oreille. Il ne fut pas difficile de reconnaître à ce symbole expressif l’action de l’Esprit-Saint qui dirigeait et gouvernait les pensées et les actes du saint Pontife.

On était dans les premiers mois de l’année 1085. Grégoire se rendit à Salerne, dernière station de sa vie si agitée. Ses forces l’abandonnaient de plus en plus. Il voulut cependant faire la dédicace de l’Église du saint évangéliste Matthieu dont le corps reposait dans cette ville, et d’une voix défaillante il adressa encore la parole au peuple. Avant pris ensuite le Corps et le Sang du Sauveur, fortifié par ce puissant viatique, il reprit le chemin de sa demeure, et s’étendit sur la couche d’où il ne devait plus se relever. Image saisissante du Fils de Dieu sur la croix, comme lui dépouillé de tout et abandonné de la plupart des siens, ses dernières pensées furent pour la sainte Église qu’il laissait dans le veuvage. Il indiqua aux quelques cardinaux et évêques qui l’entouraient, les noms de ceux entre les mains desquels il verrait avec contentement passer sa laborieuse succession : Didier, Abbé du Mont-Cassin, qui fut après lui Victor III ; Othon de Châtillon, moine de Cluny, qui fut après Victor Urbain II ; et le fidèle légat Hugues de Die, que Grégoire avait fait archevêque de Lyon.

On interrogea le Pontife agonisant sur ses intentions relativement aux nombreux coupables qu’il avait dû frapper du glaive de l’excommunication. Là encore, comme le Christ sur la croix, il exerça miséricorde et justice : « Sauf, dit-il, le roi Henri, et Guibert, l’usurpateur du Siège Apostolique, ainsi que ceux qui favorisent leur injustice et leur impiété, j’absous et bénis tous ceux qui ont foi en mon pouvoir comme étant celui des saints apôtres Pierre et Paul. » Le souvenir de la pieuse et invincible Mathilde s’étant présenté à sa pensée, il confia cette fille dévouée de l’Église Romaine aux soins du courageux Anselme de Lucques, rappelant ainsi, comme le remarque le biographe de ce saint évoque, le don que Jésus expirant fit de Marie à Jean son disciple de prédilection. Trente années de luttes et de victoires furent pour l’héroïque comtesse le prix de cette bénédiction suprême.

La fin était imminente ; mais la sollicitude du père de la chrétienté survivait encore en Grégoire. Il appela l’un après l’autre ces hommes généreux qui entouraient sa couche, et leur fit prêter serment entre ses mains glacées de ne jamais reconnaître les droits du tyran, tant qu’il n’aurait pas donné satisfaction à l’Église. Il résuma sa dernière énergie dans une défense solennelle intimée à tous de reconnaître pour Pape celui qui n’aurait pas été élu canoniquement et selon les règles des saints Pères. Se recueillant ensuite en lui-même, et acceptant la divine volonté sur sa vie de pontife qui n’avait été qu’un sacrifice continuel, il dit :»J’ai aimé la justice et j’ai haï l’iniquité ; c’est pour cela que je meurs en exil. » Un des évêques qui l’entouraient répondit avec respect : « Vous ne pouvez, seigneur, mourir en exil, vous qui, tenant la place du Christ et des saints Apôtres, avez reçu les nations en héritage, et en possession l’étendue de la terre. » Parole sublime que déjà Grégoire ne pouvait plus entendre ; car son âme s’était élancée au ciel, et recevait dès ce moment l’immortelle couronne des martyrs.

Grégoire était donc vaincu, comme le Christ lui-même fut vaincu par la mort ; mais le triomphe sur cette mort ne manqua pas plus au disciple qu’il n’avait manqué au Maître. La chrétienté abaissée en tant de manières se releva dans toute sa dignité ; et l’on peut même dire qu’un gage de cette résurrection fut donné par le ciel le jour même où Grégoire rendait à Salerne son dernier soupir. Ce même jour, vingt-cinq mai 1085, Alphonse VI entrait victorieux à Tolède, et arborait la croix dans la cité reconquise des Eugène et des Julien, après quatre siècles d’esclavage sous le joug sarrasin.

Mais il fallait à l’Église opprimée un continuateur de Grégoire, et le Dieu dont il fut le vicaire ne le lui refusa pas. Le martyre du grand Pontife fut comme une semence de Pontifes dignes de lui. De même qu’il avait préparé ses prédécesseurs, on peut dire que ses successeurs procédèrent de lui ; et les fastes de la papauté ne présentent nulle part dans toute leur teneur une suite de noms plus glorieuse que celle qui s’étend de Victor III, successeur immédiat de Grégoire, à Boniface VIII, en qui recommença pour de longs siècles le martyre que notre grand héros avait subi. Son âme était à peine affranchie des épreuves de cette vallée de larmes, et déjà la victoire se déclarait. Les ennemis de l’Église étaient abattus, la suppression des investitures éteignait la simonie et assurait l’élection canonique des Pasteurs ; la loi sacrée de la continence des clercs reprenait partout son empire.

Grégoire avait été l’instrument de Dieu pour la réforme de la société chrétienne ; et si son nom est demeuré béni des vrais enfants de l’Église, sa mission avait été trop belle et trop courageusement remplie pour qu’elle n’attirât pas sur lui la haine de l’enfer. Or, voici ce que le Prince de ce monde [12] imagina contre lui dans sa rage. Non content d’avoir fait de Grégoire un objet d’exécration pour les hérétiques, il vint à bout de le rendre odieux aux faux catholiques, embarrassant pour les demi-chrétiens. Longtemps ces derniers, malgré le jugement de l’Église qui l’a placé sur ses autels, affectèrent de l’appeler insolemment Grégoire VII. Son culte fut proscrit par des gouvernements qui se disaient encore catholiques ; il fut prohibé par des mandements épiscopaux. Son pontificat et ses actes furent attaqués comme contraires à la religion chrétienne par le plus éloquent de nos orateurs sacrés. Il fut un temps où les lignes que nous consacrons à ce saint Pape, dans un livre destiné à nourrir chez les fidèles l’amour et l’admiration pour les héros de la sainteté que l’Église offre à leur culte, eût attiré sur nous la vindicte des lois. Les Leçons de l’Office d’aujourd’hui furent supprimées par le Parlement de Paris en 1729, avec défense de s’en servir, sous peine de saisie du temporel. Ces barrières sont tombées, ces scandales ont cessé. Par suite du rétablissement de la Liturgie romaine en France, chaque année le nom de saint Grégoire VII est proclamé dans nos Églises, la louange qui honore les saints lui est publiquement décernée, et le divin Sacrifice est offert à Dieu pour la gloire d’un si illustre Pontife.

Il était temps pour notre honneur français qu’une telle justice fût rendue à qui la mérite. Lorsque depuis plus de soixante ans on entendait les historiens et les publicistes protestants de l’Allemagne combler d’éloges celui qui n’est pourtant à leurs veux qu’un grand homme, mais en qui ils reconnaissent l’héroïque vengeur des droits de la société humaine ; lorsque les gouvernements réduits aux abois par l’envahissement toujours plus impérieux du principe démocratique, n’ont plus le loisir de céder à leurs anciennes jalousies contre l’Église ; lorsque l’Épiscopat se serre toujours plus étroitement autour de la Chaire de saint Pierre, centre de vie, de lumière et de force : rien n’est plus naturel que de voir le nom immortel de saint Grégoire VII resplendir d’une gloire nouvelle, après l’éclipsé qui l’avait si longtemps dérobé aux regards d’un trop grand nombre de fidèles. Qu’il demeure donc, ce glorieux nom, jusqu’à la fin des siècles, comme l’un des astres les plus brillants du Cycle pascal, et qu’il verse sur l’Église de nos jours l’influence salutaire qu’il répandit sur celle du moyen âge !

Nous lirons les pages que la sainte Église a consacrées à la mémoire du saint Pontife, et nous les lirons avec d’autant plus de respect qu’elles ont été plus outragées par ceux « qui ne savaient ce qu’ils faisaient [13]. » [14]

[1] Apoc. XI, 7.

[2] Data Romae, nonis maii, indictione I (1078).

[3] Data Romae, calendis martii, indictione 12(1074).

[4] Data Romae, 7 idus decembris, indictione 13 (1074).

[5] 16 décembre 1074. JAFFÉ, Monumenta Gregoriana, pag. 532.

[6] Datae Romae, 14 calendas martii (1074).

[7] Anselm. Epist. Lib. II, 31.

[8] 1075, Jaffé, pag. 533.

[9] Psalm. CIX.

[10] Matth. XXIV, 8.

[11] 1084. JAFFÉ, pag. 572.

[12] Johan. XII, 31.

[13] Luc XXIII, 31.

[14] Cf. Leçons de Matines, plus haut.




Les Répons que nous insérons ici font partie de l’Office du saint Pape ; ils retracent ses combats et ses triomphes.

RÉPONS.

R/. Grégoire, nommé d’abord Hildebrand, emprunta son nom du feu, non sans un éloquent présage de l’avenir : * Car il devait repousser par les traits de la parole divine, les ennemis prêts à envahir la maison de Dieu. V/. Son nom signifiait la flamme, et il en remplit le sens par son ardente charité. * Car il devait repousser par les traits de la parole divine, les ennemis prêts à envahir la maison de Dieu.

R/. Dès sa jeunesse il vit que le monde était envieilli ans le péché ; ne trouvant pas où reposer son cœur, quitta le sol de sa patrie : * Et ayant passé en France, il résolut d’embrasser le service de Dieu seul sous discipline de Cluny. V/. Sous la conduite de la foi, il sortit de son pays, se mettant à la recherche de la cité dont Dieu est l’auteur et l’architecte. * Et ayant passé en France, il résolut d’embrasser le service de Dieu seul sous discipline de Cluny.

R/. Le saint Pontife Léon, dont Hildebrand avait enflammé le courage, l’appela à prendre part à ses sollicitudes : * Et par leur concert à tous deux, le champ du Seigneur commença à refleurir. V/. Hildebrand, homme de conseil très saint et très pur, se montra fort dans l’adversité et maître de lui-même dans la prospérité. * Et par leur concert à tous deux, le champ du Seigneur commença à refleurir.

R/. Spirituel agriculteur, le Pontife Léon ayant admiré la fécondité d’un tel rejeton, accrut encore en lui la présence du Christ par l’imposition de l’ordre lévitique : * Par le commandement du Seigneur Apostolique, Hildebrand brilla comme Archidiacre de l’Église romaine. V/. Veillant jour et nuit au salut de l’Église, bien qu’il fût établi dans un degré inférieur, il servit successivement cinq Pontifes, et les aida d’une manière admirable. * Par le commandement du Seigneur Apostolique, Hildebrand brilla comme Archidiacre de l’Église romaine.

R/. L’Église romaine fit enfin violence à Grégoire, en l’obligeant à la gouverner : * Lui qui eut mieux aime finir sa vie sur une terre étrangère que de s’asseoir pour la gloire mondaine sur le siège de Pierre. V/. Il ne porta pas la main sur un tel honneur ; mais il v fut appelé de Dieu comme l’avait été Aaron. * Lui qui eut mieux aime finir sa vie sur une terre étrangère que de s’asseoir pour la gloire mondaine sur le siège de Pierre.

R/. Le sanglier de la forêt s’est rué sur la vigne qu’avait plantée la main du Seigneur des armées ; cette bête féroce l’a ravagée tout entière : * Ceins ton glaive sur ta cuisse, ô gardien fidèle ! V/. S’il t’appartient de juger jusqu’aux Anges même, combien plus les puissances du siècle ? * Ceins ton glaive sur ta cuisse, ô gardien fidèle !

R/. Le roi, étant entré dans la forteresse, déposa les marques de sa dignité, restant à jeun du matin jusqu’au soir, vêtu de laine et nu-pieds : * Il implorait le secours de la miséricorde apostolique. V/. Lui qui avait dit dans son cœur : J’élèverai mon trône sur l’autel même de Dieu, je m’assiérai sur la montagne du testament. * Il implorait le secours de la miséricorde apostolique.

R/. Grégoire dit au roi Henri : Voici le Corps du Seigneur ; que ce soit aujourd’hui l’épreuve de mon innocence : * Fais donc, ô mon fils, ce que tu m’as vu faire. V/. Mais le roi n’osa étendre la main pour recevoir le Saint des saints. * Fais donc, ô mon fils, ce que tu m’as vu faire.

R/. Un jour que le bienheureux Grégoire célébrait solennellement la Messe, une colombe blanche comme la neige parut tout à coup descendre près du saint autel, d’où s’élevant d’un vol léger : * Elle se reposa, les ailes étendues, sur l’épaule droite du Pontife. V/. La colombe demeura ainsi immobile, jusqu’à ce que le mélange du Mystère sacré eût lieu dans le calice. * Elle se reposa, les ailes étendues, sur l’épaule droite du Pontife.

R/. Le bienheureux Grégoire étant arrivé à ses derniers moments, luttait avec la souffrance ; alors il dit aux assistants : Je ne fais aucun compte des labeurs que j’ai soufferts : * Mon unique motif de confiance est d’avoir toujours aimé la justice et l’iniquité. V/. Il éleva ensuite les yeux au ciel, et dit : C’est là que je veux monter, et par mes instantes prières je vous recommanderai au Dieu de bonté. * Mon unique motif de confiance est d’avoir toujours aimé la justice et l’iniquité.

R/. Le saint Pontife ayant témoigné du regret de mourir dans l’exil, un vénérable évêque lui dit : Vous ne pouvez mourir en exil, puisque, tenant la place du Christ et de ses Apôtres : * Vous avez reçu les nations en héritage, et les confins de la terre comme la limite de vos possessions. V/. Il dominera de la mer jusqu’à la mer, et du fleuve jusqu’aux confins de la terre. * Vous avez reçu les nations en héritage, et les confins de la terre comme la limite de vos possessions.

Nous réunissons dans une seule Ode trois Hymnes consacrées à célébrer les vertus et les services de saint Grégoire VII.

HYMNE.

C’est toi-même, ô Grégoire, que nous célébrons dans nos chants de triomphe ; toi l’honneur de Rome, toi dont le grand cœur brava les tempêtes, après lesquelles tu touches aujourd’hui le rivage.

Qu’elle soit dans la joie, la race du père Benoît, qui a jusqu’ici enfanté tant de héros ; aucun n’a brillé encore d’une gloire semblable.

Un jour, dans son enfance, il assistait au travail d’un ouvrier : on le vit, de sa main conduite par le ciel, tracer en se jouant des caractères qui annonçaient qu’un jour il régirait un vaste empire.

Monte donc, ô Père ! Comme un soleil nouveau, lève-toi, et viens éclairer le monde de tes rayons. Pontife, assieds-toi sur la chaire de Pierre, et sois-y l’arbitre de la terre.

Ils n’ont qu’à fuir maintenant dans leurs sombres cavernes, tous ceux qui exercent leurs hostilités contre L’Église, et ne cessent de lancer leurs traits sacrilèges sur le troupeau du Christ.

Voici le Pasteur vigilant et plein de l’Esprit d’en haut : le glaive de la parole est dans sa main ; et plus fort que Satan, il saura briser ses résistances et déjouer ses noirs complots.

C’est en vain qu’Henri, l’audacieux prince des Germains, sourd a ses avertissements paternels, suscite un incendie qui rappelle les premières fureurs des princes contre l’Église.

Tu le domptes, ô Grégoire, malgré ses résistances ; et dédaignant les orgueilleuses prétentions d’une puissance caduque, tu lances sur elle la foudre, du haut des remparts sacrés.

Bientôt tu arraches le sceptre à ses indignes mains, et tu transmets le pouvoir à un plus digne, déliant ainsi les peuples de la foi jurée à celui qui n’est plus qu’un tyran.

Tel est notre grand Pontife, dirigé dans ses conseils par l’Esprit-Saint lui-même, dont il ne fait que remplir les ordres ; le peuple saisi d’un saint respect a vu la divine colombe apparaître et parler à son oreille.

Mathilde, la femme forte, vient au secours du Pontife ; elle apporte son aide efficace au souverain Père, et soutient par sa fidélité les droits menacés du plus auguste des sièges.

Grégoire a vu de toutes parts l’ivraie disputer la place au bon grain, et la moisson sur le point de passer tout entière en des mains profanes ; nouvel Elie, le zèle le transporte, et il sévit contre les sacrilèges.

Afin d’assurer aux peuples fidèles la liberté démarcher d’un pas rapide dans le chemin de la patrie céleste, il s’avance à leur tète, prêt à donner sa vie, comme il est du devoir du pasteur.

Tu as été, ô Grégoire, le ferme rempart de la maison d’Israël, le vengeur des crimes, le soutien de Rome ; mais une mort tranquille t’était réservée après tant d’épreuves.

Presque martyr ici-bas, ton front est ceint de la couronne ; la fermeté, la constance et la fidélité ne t’abandonnèrent jamais : goûte maintenant l’allégresse du triomphe.

Daigne avoir souvenir du troupeau qui te fut si cher, sois son protecteur auprès de l’éternelle Trinité, à qui les siècles tour à tour envoient de toutes les parties de la terre l’hommage qui lui est dû.

Amen.

Nos joies pascales se sont accrues de votre triomphe, ô Grégoire ; car nous reconnaissons en vous l’image de celui qui, par sa résurrection glorieuse annoncée à tout l’univers, a relevé le monde qui s’affaissait sur lui-même. Votre pontificat avait été préparé dans les desseins de la divine sagesse comme une ère de régénération pour la société succombant sous l’effort de la barbarie. Votre courage fondé sur la confiance dans la parole de Jésus ne recula devant aucun sacrifice. Votre vie sur le Siège Apostolique ne fut qu’un long combat ; et pour avoir aimé la justice et haï l’iniquité, il vous fallut mourir dans l’exil. Mais en vous s’accomplissait l’oracle du Prophète sur votre Maître divin : « Parce qu’il a donné sa vie à cause « du péché, il jouira d’une postérité nombreuse [15]. » Une suite glorieuse de trente-six papes s’avança dans la voie que votre sacrifice avait ouverte ; par vous l’Église fut libre, et la force s’inclina devant le droit. Après cette période triomphante, la guerre a été déclarée de nouveau, et elle dure encore. Les princes se sont insurgés contre la puissance spirituelle ; ils ont secoué le joug du vicaire de Dieu, et ils ont décliné le contrôle de toute autorité ici-bas. A leur tour les peuples se sont levés contre un pouvoir qui ne se rattache plus au ciel par un lien visible et sacré, et cette double insurrection met aujourd’hui la société aux abois.

Ce monde est à Jésus-Christ, « le Roi des rois, le Seigneur des seigneurs [16] » ; à lui, à l’Homme-Dieu, « toute puissance a été donnée au ciel et sur la terre [17] ». Quiconque s’insurge contre lui, roi ou peuple, sera brisé comme l’a été le peuple juif qui s’écriait dans son orgueil : « Nous ne voulons pas que celui-là règne sur nous [18] ». Grégoire, priez pour ce monde que vous avez sauvé de la barbarie, et qui est au moment d’y retomber. Les hommes de ce temps ne parlent que de liberté ; c’est au nom de cette prétendue liberté qu’ils ont dissous la société chrétienne ; et le seul moyen qui leur reste de maintenir quelque ordre au sein de tant d’éléments ennemis, le seul moyen, c’est la force. Vous aviez triomphé de la force, vous aviez rétabli les droits de l’esprit ; par vous la liberté des enfants de Dieu, la liberté du bien, était reconnue, et elle régna durant plusieurs siècles. Généreux Pontife, venez en aide à cette Europe que votre main ferme préserva autrefois d’une ruine imminente. Fléchissez le Christ que les hommes blasphèment, après l’avoir expulsé de son domaine, comme s’il ne devait pas y rentrer triomphant au jour de ses justices. Implorez sa clémence pour tant de chrétiens séduits, et entraînés par d’absurdes sophismes, par d’aveugles préjugés, par une éducation perfide, par des mots sonores et mal définis, et qui appellent voie du progrès celle qui les éloigne toujours plus de l’unique but que Dieu s’est proposé en créant l’homme et l’humanité.

De ce séjour tranquille où vous vous reposez après tant de combats, jetez, ô Grégoire, un regard sur la sainte Église qui poursuit sa marche pénible à travers mille entraves. Tout est contre elle : les débris d’anciennes lois inspirées par la réaction de la force contre l’esprit, les entraînements de l’orgueil populaire qui poursuit avec acharnement tout ce qui lui semble contraire à l’égalité des droits, la recrudescence de l’impiété qui a compris qu’il faut marcher sur l’Église pour monter jusqu’à Dieu. Au milieu de cette tempête, le rocher qui porte le siège immortel sur lequel vous avez tenu, ô Grégoire, la place de Pierre, est battu par les flots en furie. Priez pour le vicaire de Dieu. Comme vous, il a aimé la justice, il a détesté l’iniquité ; et nous craignons de le voir partir aussi pour l’exil. Détournez, ô saint Pontife, le fléau qui pèse sur Rome. « Les sectateurs de Satan, ainsi que l’a annoncé Jean, Évangéliste et Prophète, sont montés de leurs antres ténébreux à la surface de la terre ; ils ont fait le siège du camp des saints et de la cité bien-aimée [19]. » Veillez, ô Grégoire, sur cette ville sainte qui fut votre épouse sur la terre. Déjouez des plans perfides, ranimez le zèle des enfants de l’Église, afin que, par leur courage et par leurs largesses, ils continuent de venir en aide à la plus sacrée des causes.

Priez, ô Pontife, pour l’ordre épiscopal dont le Siège Apostolique est la source. Fortifiez les oints du Seigneur dans la lutte qu’ils ont à soutenir contre les tendances d’une société qui a expulsé le Christ de ses lois et de ses institutions. Qu’ils soient revêtus de la force d’en haut, fidèles dans la confession de l’antique doctrine, empressés à prémunir les fidèles exposés à tant de séductions dans ce fatal naufrage des vérités et des devoirs. Dans un temps comme le nôtre, la force de l’Église n’est plus que dans les âmes ; ses appuis extérieurs ont disparu presque partout. Le divin Esprit, dont la mission est de soutenir ici-bas l’œuvre du Fils de Dieu, l’assistera jusqu’au dernier jour ; mais il veut pour instruments des hommes dégagés des préoccupations de la vie présente, résignés, s’il le faut, à l’impopularité, résolus à braver tout pour proclamer l’immuable enseignement de la Chaire suprême. Par la miséricorde divine, ils sont nombreux aujourd’hui dans la sainte Église, ô Grégoire, les pasteurs conformes à l’intention de celui que saint Pierre appelle « le Prince des pasteurs [20] ». Priez, afin que tous, à votre exemple, aiment la justice et haïssent l’iniquité, aiment la vérité et haïssent l’erreur ; qu’ils ne craignent ni l’exil, ni la persécution, ni la mort ; car « le disciple n’est pas au-dessus du maître [21] ».


[15] Isai. LIII, 10.

[16] I Tim. VI, 15.

[17] Matth. XXVIII, 18.

[18] Luc. XIX, 14.

[19] Apoc. XX, 8.

[20] I Petr. V, 4.

[21] Matth. X, 24.




Bhx Cardinal Schuster, Liber Sacramentorum

L’histoire de ce Pape très courageux, jadis abbé très zélé du monastère de Saint-Paul à Rome, offre de nombreux points de ressemblance avec celle du grand saint Athanase ; car, si celui-ci fut, au IVe siècle, l’invincible champion de la divinité du Verbe, au XIe siècle, quand l’Église gisait, avilie, au pied du trône germanique, auquel l’avaient asservie l’incapacité, l’incontinence et la vénalité d’un grand nombre de ses ministres, Grégoire se leva hardiment et, mettant sa confiance en Dieu, seul contre tous, il combattit avec vaillance pour la liberté de l’épouse mystique du Sauveur. Athanase avait erré sur la terre, sans trouver un lieu sûr où il pût se soustraire aux embûches du monde entier conjuré contre lui ; Grégoire, de son côté, détesté par ses ennemis, incompris de ses amis eux-mêmes, dépourvu de ressources et sans aucun secours humain, s’abandonne complètement à Dieu, porté sur les ailes de sa foi, et supporte avec courage l’incendie de la métropole pontificale, les colères populaires et jusqu’à la mort en exil.

Les dernières paroles de l’intrépide Pontife montrent bien la trempe énergique de son âme : « J’ai aimé la justice et j’ai eu en haine l’iniquité : pour cela je meurs en exil. » II ne se repent point de son passé ; au seuil de l’éternité, son jugement sur les hommes et sur les temps ne diffère pas de celui qu’il formait durant sa vie ; Grégoire bénit celui qui se prosterne devant son autorité pontificale, mais, au moment même de pénétrer dans le ciel, il en ferme résolument les portes à l’empereur Henri IV, à ses ministres et à ceux qui refusaient de se soumettre à son autorité apostolique (+ 1085).

Rome chrétienne conserve encore plusieurs souvenirs de ce Pape énergique et courageux. Il naquit au pied du Capitole, près de la diaconie de Sainte-Marie in Porticu qu’il fit restaurer quand il fut pontife, et dont il consacra l’autel majeur. Tout jeune, Hildebrand professa la Règle du patriarche du Mont-Cassin dans le petit monastère de Sainte-Marie-Aventine, là où s’élève aujourd’hui le prieuré des Chevaliers de Malte. Son maître bien-aimé, Gratien, étant devenu pape sous le nom de Grégoire VI, Hildebrand l’accompagna d’abord au Latran, puis, après son abdication, il le suivit sur le chemin de l’exil en Allemagne. Revenu à Rome avec saint Léon IX, Hildebrand fut élu par lui abbé de Saint-Paul, où il restaura la discipline monastique déchue, et fit s’élever les moines à une telle hauteur de vertu que, dans ses luttes postérieures pour la liberté de l’Église, il mettait une immense confiance en leurs saintes prières. Pour honorer la basilique de l’apôtre, Hildebrand, aidé du consul Pantaléon d’Amalfi, fit fondre à Constantinople deux grandes portes de bronze incrustées d’argent, qui existent encore ; sur les deux battants, en autant de compartiments, sont représentées les différentes scènes de la vie du Sauveur, des Actes des Apôtres et de leur martyre. Ce précieux travail fut exécuté, comme le dit l’épigraphe dédicatoire :

ANNO • MILLESIMO • SBPTVAGESIMO • AB • INCARNATIONS • DNI • TEMPORIBVS

DNI • ALEXANDRI • SANCTISSIMI • QVARTI • ET • DNI • ILDEPRAN

DI • VENERABILI • MONACHI • ET • ARCHIDIACONI

CONSTRVCTE • SVNT • PORTE • ISTE • IN • REGIA • VRBE • CONP

ADIVVANTE • DNO

PANTALEONE • CONSVLI • QVI

ILLE • FIERI • IVSSIT

L’abbaye de Saint-Paul conserve une autre précieuse relique de Grégoire VII : la merveilleuse bible de Charles le Chauve, magnifiquement enluminée, et que Grégoire avait reçue en don de Robert Guiscard, à titre d’hommage de fidélité à la chaire de saint Pierre. En effet, à la première page, on lit le serment du Normand au Pontife ; celui-ci voulut que la garde de ce très important et précieux manuscrit fût confiée à ses chers moines de l’abbaye de Saint-Paul.

A l’intérieur de ce monastère se trouve un gracieux oratoire solennellement consacré, riche d’indulgences et de saintes reliques, et dédié au saint Pontife. C’est peut-être le seul sanctuaire au monde qui soit érigé à la mémoire de saint Grégoire VII.

Dans l’ecclesia Pudentiana se trouve une inscription qui nous atteste que cette église fut restaurée sous le pontificat de saint Grégoire VII :

TEMPORE • GREGORII • SEPTENI • PRAESVLIS • ALMI

Dans la crypte de la basilique de Sainte-Cécile au Transtévère, on conserve l’inscription commémorative de la dédicace d’un autel qui le mentionne également. Le cippe de marbre placé sous l’autel majeur de la vieille diaconie in Porticu Gallatorum, est encore plus important ; on y lit une longue inscription qui commence par les vers suivants :

SEPTIMVS • HOC • PRAESVL • ROMANO • CVLMINE • FRETVS

GREGORIVS • TEMPLVM • CHRISTO • SACRAVIT • IN • AEVVM

Suit une longue liste de reliques déposées en cette circonstance dans l’autel par le grand Pontife.

Dans le recueil de Pierre Sabinus, se trouve une épigraphe copiée in domo cuiusdam marmorarii ad radiées caballi et qui mentionne aussi Grégoire VII :

TEMPORE • QVO • GREGORIVS • ROMANAE • VRBIS • SEPTIMVS AD • LAVDEM • MATRIS • VIRGINIS • SIMVLQVE • ALMI • BLASII

II est difficile d’identifier cette église de Saint-Blaise, puisque plusieurs étaient dédiées à Rome, en ce temps-là, à ce célèbre martyr arménien. Ce qu’écrit Gregorovius dans son histoire de la Ville éternelle est donc inexact, quand il condamne presque notre Pontife à la damnatio memoriae et prétend que Rome ne conserve plus rien de lui. Non, elle garde encore de Grégoire des souvenirs précieux, des reliques, une partie de son Registrum epistolarum, et quelques monuments épigraphiques ; de plus, si son corps gît en exil à Salerne, l’esprit du grand Pape plane encore autour des basiliques des apôtres Pierre et Paul, puisque le pontificat romain continue toujours, inébranlable, la grande mission d’Hildebrand, mission de liberté et de sainteté, pour le salut des rachetés.

L’office de saint Grégoire VII fut étendu en 1728 par Benoît XIII à l’Église universelle ; il rencontra cependant une forte opposition dans le nord de l’Italie, en France, dans les Pays-Bas et en Autriche, opposition qui dura près d’un siècle. Haï durant sa vie par les partisans de la suprématie du pouvoir civil et par les ennemis de la liberté et de la sainteté de l’Église, Grégoire, plus de six cents ans après sa mort, retrouva en face de lui des passions, des rancunes et des haines qui ne s’étaient point apaisées durant ce temps. Mais cette haine acharnée des ennemis de l’Église contre le grand Pontife constitue précisément la plus glorieuse auréole autour de son front, car son nom lui-même est le programme et le symbole de la sainteté et de la liberté de l’Épouse du Christ. Celle-ci vénère Grégoire parmi les saints, tandis que les impies maudissent son souvenir.

La dépouille mortelle de l’héroïque Pontife repose maintenant encore en exil dans la cathédrale de Salerne, car personne n’a jamais osé l’enlever de ce lieu où Grégoire succomba aux labeurs et aux épreuves de son pontificat. De fait, l’exil est sa place historique ; c’est le fond du tableau d’où émerge et sur lequel se détache admirablement sa noble figure d’athlète de la liberté de l’Église et de la sainteté du sacerdoce.

La messe est du Commun des Pontifes : Statuit, avec la lecture évangélique tirée de saint Matthieu, XXIV, 42-47. Le Seigneur a établi les évêques comme surveillants de sa maison, pendant qu’il est absent. C’est leur office de veiller, afin de pourvoir aux besoins spirituels de leurs compagnons de service, et de dissiper les embûches de Satan qui rôde sans cesse autour du troupeau pour le massacrer. Le Seigneur reviendra la nuit, à l’improviste. Bienheureux celui que la mort trouvera actif à son poste.

La collecte est propre, et fait remarquer le secret de tant de ténacité et d’intrépidité de la part d’Hildebrand. Il se confiait en Dieu, et Dieu est plus fort qu’Henri IV et ses auxiliaires.

Prière. — « Seigneur, force de ceux qui se confient en vous, et qui, pour défendre la liberté de l’Église, avez donné une constance indomptable à votre bienheureux confesseur et pontife Grégoire, faites que nous aussi, à son exemple et par ses mérites, nous puissions surmonter énergiquement tout obstacle spirituel. Par notre Seigneur, etc. »

Comme l’observe l’apôtre saint Pierre, le Seigneur accorde une grâce insigne à une âme quand il la fait souffrir beaucoup pour la cause de Dieu. En effet, puisque toute notre perfection consiste dans l’imitation de Jésus-Christ, rien ne nous fait participer aussi intimement à son esprit que la croix et la souffrance.



Dom Pius Parsch, le Guide dans l’année liturgique

J’ai aimé la justice et haï l’injustice, c’est pourquoi je meurs en exil.

Saint Grégoire Jour de mort : 25 mars 1085. Tombeau : à Salerne, dans l’église principale. Image : On le représente en pape, avec une colombe sur l’épaule. Vie : saint Grégoire VII (Hildebrand) naquit vers 1020. Il fut d’abord moine bénédictin à Cluny (1047-1049), puis cardinal et enfin pape (1073-1085). C’est incontestablement l’un des plus grands papes de tous les temps. C’était une personnalité et un caractère. Tous les efforts de sa vie tendirent à maintenir la pureté et l’unité de l’Église ainsi que sa liberté et son indépendance à l’égard des puissances séculières. Ces longs combats lui valurent des peines sans nombre et, pour finir, l’exil et la mort, mais ils procurèrent à l’Église une véritable renaissance. Il mourut en exil en prononçant ces paroles : « J’ai aimé la justice et haï l’injustice, c’est pourquoi je meurs en exil Il. L’historien protestant Gregorovius écrit au sujet de saint Grégoire : « Dans l’histoire de la papauté, deux étoiles brilleront à jamais et manifesteront la grandeur spirituelle des papes : Léon qui fit reculer le terrible et sanguinaire Attila et Grégoire devant qui s’agenouilla, en chemise de pénitent, l’empereur Henri IV. Mais l’impression que l’on éprouve en méditant ces deux scènes historiques n’est pas la même dans les deux cas. La première scène nous remplit de respect pour une grandeur purement morale ; la seconde nous impose seulement de l’admiration en face d’un caractère presque surhumain ! En tout cas, la victoire remportée sans armes par le moine mérite plus l’admiration du monde que les victoires d’un César ou d’un Napoléon. Les batailles que livrèrent les papes du Moyen Age ne le furent pas avec le fer et le plomb, mais avec des armes morales. L’emploi ou l’efficacité de moyens si subtils et si spirituels, voilà ce qui élève parfois le Moyen Age au-dessus de notre temps. Un Napoléon, comparé à un Grégoire, n’est, à nos yeux, qu’un barbare sanguinaire... L’apparition de Grégoire est un véritable phénomène du Moyen Age. Ce sera toujours un charme de contempler cette apparition et l’histoire du monde chrétien perdrait une de ses pages les plus rares si elle était privée de ce caractère d’une force élémentaire, de ce fils d’artisan couronné de la tiare ».

SOURCE : http://www.introibo.fr/25-05-St-Gregoire-VII-pape-et

Saint Grégoire VII

Pape - (1021-1085)

Saint Grégoire VII, l’un des plus grands Papes que Jésus-Christ ait donnés à Son Église, fut au XIe siècle, l’homme providentiel destiné à combattre tous les grands abus de cette époque si troublée : les empiètements des empereurs d’Allemagne, la vente des dignités ecclésiastiques, la contagion des mauvaises moeurs du clergé et dans le peuple. Il fut un homme fort instruit, très vertueux, surtout un grand caractère.

Hildebrand (tel était le nom de famille de Grégoire VII) eut pour père un charpentier de Toscane. Il était encore enfant, sans aucune connaissance des lettres, lorsque, jouant dans l’atelier de son père, il forma avec des débris de bois ces mots du Psalmiste, présage de l’autorité que plus tard il devait exercer dans le monde : Dominabitur a mare usque ad mare : "Sa domination s’étendra d’un océan à l’autre."

Après une première éducation chrétienne, le jeune Hildebrand acheva de se former et de se préparer à la mission que Dieu lui réservait, dans le célèbre monastère de Cluny, foyer de sainteté et de science qui fournit alors tant de grands hommes.

Le courage avec lequel, simple moine, il osa dire au Pape Léon IX que son élection n’était pas canonique fut l’occasion de son élévation aux plus hautes dignités de l’Église. Ce saint Pape avait été élu par l’empereur d’Allemagne ; mais son élection fut ratifiée ensuite par le clergé et le peuple de Rome. Charmé de la franchise d’Hildebrand, il le fit venir près de lui et le regarda comme son meilleur conseiller. Après la mort de Léon IX, quatre Papes successifs lui conservèrent une pleine confiance.

Lui-même, enfin, malgré ses angoisses, dut plier devant la Volonté de Dieu et accepter le souverain pontificat. C’est alors que brillèrent plus que jamais en lui les vertus qui font les saints et le zèle qui fait tout céder devant les intérêts de Dieu et de l’Église. Malgré d’innombrables occupations, il était toujours l’homme de la prière, et ses larmes manifestaient les attendrissements de son coeur.

Grégoire VII fut atteint d’une maladie qui le réduisit à la dernière extrémité. La Sainte Vierge lui apparut et lui demanda s’il avait assez souffert : "Glorieuse Dame, répondit-il, c’est à Vous d’en juger." La Vierge le toucha de la main et disparut. Le Pontife était guéri et pu célébrer la Sainte Messe le lendemain en présence de tout le peuple consolé.

Grégoire, un an avant sa mort, dut fuir en exil à Salerne ; il prédit le triomphe de son Église et rendit son âme à Dieu, le 25 mai 1085, en prononçant ces mots : "J’ai aimé la justice et j’ai haï l’iniquité ; c’est pour cela que je meurs en exil."


Pope Saint Gregory VII saying Mass (inspired by the Holy Spirit). Scanned by uploader from page 292 of Little Pictorial Lives of the Saints, 1878, Benzinger Brothers



Pope St. Gregory VII

(HILDEBRAND).

One of the greatest of the Roman pontiffs and one of the most remarkable men of all times; born between the years 1020 and 1025, at Soana, or Ravacum, in Tuscany; died 25 May, 1085, at Salerno.

The early years of his life are involved in considerable obscurity. His name, Hildebrand (Hellebrand)--signifying to those of his contemporaries that loved him "a bright flame", to those that hated him "a brand of hell"--would indicate some Lombard connection of his family, though at a later time, it probably also suggested the fabled descent from the noble family of the Aldobrandini. That he was of humble origin--vir de plebe, as he is styled in the letter of a contemporary abbot--can scarcely be doubted. His father Bonizo is said by some chroniclers to have been a carpenter, by others a peasant, the evidence in either case being very slender; the name of his mother is unrecorded. At a tender age he came to Rome to be educated in the monastery of Santa Maria on the Aventine Hill, over which his maternal uncle Laurentius presided as abbot. The austere spirit ofCluny pervaded this Roman cloister, and it is not unlikely that here the youthful Hildebrand first imbibed those lofty principles of Church reform of which he was afterwards to become the most fearless exponent. Early inlife he made his religious profession as a Benedictine monk at Rome (not in Cluny); the house of his profession, however, and the year of his entrance into the order, both remain undetermined. As a cleric inminor orders he entered the service of John Gratian, Archpriest of San Giovanni by the Latin Gate, and onGratian's elevation to the papacy as Gregory VI, became his chaplain. In 1046 he followed his papal patronacross the Alps into exile, remaining with Gregory at Cologne until the death of the deposed pontiff in 1047, when he withdrew to Cluny. Here he resided for more than a year.

At Besançon, in January, 1049, he met Bruno, Bishop of Toul, the pontiff-elect recently chosen at Worms under the title of Leo IX, and returned with him to Rome, though not before Bruno, who had been nominated merely by the emperor, had expressed the intention of submitting to the formal choice of the Roman clergy and people. Created a cardinal-subdeacon, shortly after Leo's accession, and appointed administrator of thePatrimony of St. Peter's, Hildebrand at once gave evidence of that extraordinary faculty for administration which later characterized his government of the Church Universal. Under his energetic and capable direction the property of the Church, which latterly had been diverted into the hands of the Roman nobility and theNormans, was largely recovered, and the revenues of the Holy See, whose treasury had been depleted, speedily augmented. By Leo IX he was also appointed propositus or promisor (not abbot) of the monastery of St. Paul extra Muros. The unchecked violence of the lawless bands of the Champagne had brought greatdestitution upon this venerable establishment. Monastic discipline was so impaired that the monks were attended in their refectory by women; and the sacred edifices were so neglected that the sheep and cattle freely roamed in and out through the broken doors. By rigorous reforms and a wise administration Hildebrand succeeded in restoring the ancient rule of the abbey with the austere observance of earlier times; and he continued throughout life to manifest the deepest attachment for the famous house which his energy had reclaimed from ruin and decay. In 1054 he was sent to France as papal legate to examine the cause of Berengarius. While still in Tours he learned of the death of Leo IX, and on hastening back to Rome he found that the clergy and people were eager to elect him, the most trusted friend and counsellor of Leo, as thesuccessor. This proposal of the Romans was, however, resisted by Hildebrand, who set out for Germany at the head of an embassy to implore a nomination from the emperor. The negotiations, which lasted about eleven months, ultimately resulted in the selection of Hildebrand's candidate, Gebhard, Bishop of Eichstadt, who was consecrated at Rome, 13 April, 1055, under the name of Victor II. During the reign of this pontiff, the cardinal-subdeacon steadily maintained, and even increased the ascendancy which by his commanding genius he had acquired during the pontificate of Leo IX. Near the close of the year 1057 he went once more to Germany to reconcile the Empress-regent Agnes and her court to the (merely) canonical election of Pope Stephen X (1057-1058). His mission was not yet accomplished when Stephen died at Florence, and although the dying pope had forbidden the people to appoint a successor before Hildebrand returned, the Tusculan faction seized the opportunity to set up a member of the Crescentian family, John Mincius, Bishop of Velletri, under the title ofBenedict X. With masterly skill Hildebrand succeeded in defeating the schemes of the hostile party, and secured the election of Gerard, Bishop of Florence, a Burgundian by birth, who assumed the name of Nicholas II (1059-1061).

The two most important transactions of this pontificate--the celebrated decree of election, by which the power of choosing the pope was vested in the college of cardinals, and the alliance with the Normans, secured by the Treaty of Meifi, 1059--were in large measure the achievement of Hildebrand, whose power and influence had now become supreme in Rome. It was perhaps inevitable that the issues raised by the new decree of electionshould not be decided without a conflict, and with the passing away of Nicholas II in 1061, that conflict came. But when it was ended, after a schism enduring for some years, the imperial party with its antipope Cadaloushad been discomfited, and Anselm of Baggio, the candidate of Hildebrand and the reform party, successfullyenthroned in the Lateran Palace as Alexander II. By Nicholas II, in 1059, Hildebrand had been raised to the dignity and office of Archdeacon of the Holy Roman Church, and Alexander II now made him Chancellor of the Apostolic See. On 21 April, 1073, Alexander II died. The time at length had come when Hildebrand, who for more than twenty years had been the most prominent figure in the Church, who had been chiefly instrumental in the selection of her rulers, who had inspired and given purpose to her policy, and who had been steadily developing and realizing, by successive acts, her sovereignty and purity, should assume in his own person the majesty and responsibility of that exalted power which his genius had so long directed.

On the day following the death of Alexander II, as the obsequies of the deceased pontiff were being performed in the Lateran basilica, there arose, of a sudden, a loud outcry from the whole multitude of clergyand people: "Let Hildebrand be pope!" "Blessed Peter has chosen Hildebrand the Archdeacon!" All remonstrances on the part of the archdeacon were vain, his protestations fruitless. Later, on the same day, Hildebrand was conducted to the church of San Pietro in Vincoli, and there elected in legal form by the assembled cardinals, with the due consent of the Roman clergy and amid the repeated acclamations of the people. That this extraordinary outburst on the part of the clergy and people in favour of Hildebrand could have been the result of some preconcerted arrangements, as is sometimes alleged, does not appear likely. Hildebrand was clearly the man of the hour, his austere virtue commanded respect, his genius admiration; and the prompitude and unanimity with which he was chosen would indicate, rather, a general recognition of his fitness for the high office. In the decree of election those who had chosen him as pontiff proclaimed him "a devout man, a man mighty in human and divine knowledge, a distinguished lover of equity and justice, a man firm in adversity and temperate in prosperity, a man, according to the saying of the Apostle, of goodbehaviour, blameless, modest, sober, chaste, given to hospitality, and one that ruleth well his own house; a man from his childhood generously brought up in the bosom of this Mother Church, and for the merit of his life already raised to the archidiaconal dignity". "We choose then", they said to the people, "our ArchdeaconHildebrand to be pope and successor to the Apostle, and to bear henceforward and forever the name of Gregory" (22 April, 1073), Mansi, "Conciliorum Collectio", XX, 60.

The decree of Nicholas II having expressly, if vaguely acknowledged the right of the emperor to have some voice in papal elections, Hildebrand deferred the ceremony of his consecration until he had received the royalsanction. In sending the formal announcement of his elevation to Henry IV of Germany, he took occasion to indicate frankly the attitude, which, as sovereign pontiff, he was prepared to assume in dealing with theChristian princes, and, with a note of grave personal warning besought the king not to bestow his approval. The German bishops, apprehensive of the severity with which such a man as Hildebrand would carry out thedecrees of reform, endeavoured to prevent the king from assenting to the election; but upon the favourable report of Count Eberhard of Nettenburg, who had been dispatched to Rome to assert the rights of the crown,Henry gave his approval (it proved to be the last instance in history of a papal election being ratified by an emperor), and the new pope, in the meanwhile ordained to the priesthood, was solemnly consecrated on theFeast of Sts. Peter and Paul, 29 June, 1073. In assuming the name of Gregory VII, Hildebrand not only honoured the memory and character of his earliest patron, Gregory VI, but also proclaimed to the world thelegitimacy of that pontiff's title.

From the letters which Gregory addressed to his friends shortly after his election, imploring their intercessionwith heaven in his behalf, and begging their sympathy and support, it is abundantly evident that he assumedthe burden of the pontificate, which had been thrust on him, only with the strongest reluctance, and not without a great struggle of mind. To Desiderius, Abbot of Monte Cassino, he speaks of his elevation in terms of terror, giving utterance to the words of the Psalmist: "I am come into deep waters, so that the floods run over me"; "Fearlessness and trembling are come upon me, and darkness hath covered me." And in view of the appalling nature of the task that lay before him (of its difficulties no one indeed had a clearer perception than he), it cannot appear strange that even his intrepid spirit was for the moment overwhelmed. For at the time ofGregory's elevation to the papacy the Christian world was in a deplorable condition. During the desolating era of transition--that terrible period of warfare and rapine, violence, and corruption in high places, which followed immediately upon the dissolution of the Carlovingian Empire, a period when society in Europe and all existinginstitutions seemed doomed to utter destruction and ruin--the Church had not been able to escape from the general debasement. The tenth century, the saddest, perhaps, in Christian annals, is characterized by the vivid remark of Baronius that Christ was as if asleep in the vessel of the Church. At the time of Leo IX'selection in 1049, according to the testimony of St. Bruno, Bishop of Sengi, the whole world lay in wickedness,holiness had disappeared, justice had perished and truth had been buried; Simon Magus lording it over theChurch, whose bishops and priests were given to luxury and fornication" (Vita S. Leonis PP. IX in Watterich,Pont. Roman, Vitae, I, 96). St. Peter Damian, the fiercest censor of his age, unrolls a frightful picture of the decay of clerical morality in the lurid pages of his "Liber Gomorrhianus" (Book of Gomorrha). Though allowance must no doubt be made for the writer's exaggerated and rhetorical style--a style common to all moral censors-- yet the evidence derived from other sources justifies us in believing that the corruption was widespread. In writing to his venerated friend, Abbot Hugh of Cluny (Jan., 1075), Gregory himself laments the unhappy state of the Church in the following terms: "The Eastern Church has fallen away from the Faith and is now assailed on every side by infidels. Wherever I turn my eyes--to the west, to the north, or to the south--I find everywhere bishops who have obtained their office in an irregular way, whose lives and conversation are strangely at variance with their sacred calling; who go through their duties not for the love of Christ but from motives of worldly gain. There are no longer princes who set God's honour before their own selfish ends, or who allow justice to stand in the way of their ambition. . . .And those among whom I live--Romans, Lombards, and Normans--are, as I have often told them, worse than Jews or Pagans" (Greg. VII, Registr., 1.II, ep. xlix).

But whatever the personal feelings and anxieties of Gregory may have been in taking up the burden of thepapacy at a time when scandals and abuses were everywhere pressing into view, the fearless pontiff felt not a moment's hesitation as to the performance of his duty in carrying out the work of reform already begun by his predecessors. Once securely established on the Apostolic throne, Gregory made every effort to stamp out of the Church the two consuming evils of the age, simony and clerical incontinency, and, with characteristic energy and vigor, laboured unceasingly for the assertion of those lofty principles with which he firmly believedthe welfare of Christ's Church and the regeneration of society itself to be inseparably bound up. His first care,naturally, was to secure his own position in Rome. For this purpose he made a journey into Southern Italy, a few months after his election, and concluded treaties with Landolfo of Benevento, Richard of Capun, and Gisolfo of Salerno, by which these princes engaged themselves to defend the person of the pope and theproperty of the Holy See, and never to invest anyone with a church benefice without the papal sanction. TheNorman leader, Robert Guiscard, however, maintained a suspicious attitude towards the pope, and at theLenten Synod (1075) Gregory solemnly excommunicated him for his sacrilegious invasion of the territory of the Holy See (Capun and Benevento). During the year 1074 the pope's mind was also greatly occupied by the project of an expedition to the East for the deliverance of the Oriental Christians from the oppression of the Seljuk Turks. To promote the cause of a crusade, and to effect, if possible, a reunion between the Eastern and the Western Church--hopes of which had been held out by the Emperor Michael VIII in his letter to Gregory in 1073--the pontiff sent the Patriarch of Venice to Constantinople as his envoy. He wrote to the Christianprinces, urging them to rally the hosts of Western Christendom for the defense of the Christian East; and in March, 1074, addressed a circular letter to all the faithful, exhorting them to come to the rescue of theirEastern brethren. But the project met with much indifference and even opposition; and as Gregory himself soon became involved in complications elsewhere, which demanded all his energies, he was prevented from giving effect to his intentions, and the expedition came to naught. With the youthful monarch of GermanyGregory's relations in the beginning of his pontificate were of a pacific nature. Henry, who was at the time hard pressed by the Saxons, had written to the pope (Sept., 1073) in a tone of humble deference, acknowledging his past misconduct, and expressing regret for his numerous misdeeds--his invasion of theproperty of the Church, his simoniacal promotions of unworthy persons, his negligence in punishing offenders; he promised amendment for the future, professed submission to the Roman See in language more gentle and lowly than had ever been used by any of his predecessors to the pontiffs of Rome, and expressed the hopethat the royal power and the sacerdotal, bound together by the necessity of mutual assistance, might henceforth remain indissolubly united. But the passionate and headstrong king did not long abide by these sentiments.

With admirable discernment, Gregory began his great work of purifying the Church by a reformation of theclergy. At his first Lenten Synod (March, 1074) he enacted the following decrees:
  • That clerics who had obtained any grade or office of sacred orders by payment should cease to minister in the Church.
  • That no one who had purchased any church should retain it, and that no one for the future should be permitted to buy or sell ecclesiastical rights.
  • That all who were guilty of incontinence should cease to exercise their sacred ministry.
  • That the people should reject the ministrations of clerics who failed to obey these injunctions.
Similar decrees had indeed been passed by previous popes and councils. Clement II, Leo IX, Nicholas II, and Alexander II had renewed the ancient laws of discipline, and made determined efforts to have them enforced. But they met with vigorous resistance, and were but partially successful. The promulgation of Gregory'smeasures now, however, called forth a most violent storm of opposition throughout Italy, Germany, andFrance. And the reason for this opposition on the part of the vast throng of immoral and simoniacal clerics is not far to seek. Much of the reform thus far accomplished had been brought about mainly through the efforts of Gregory; all countries had felt the force of his will, the power of his dominant personality. His character, therefore, was a sufficient guarantee that his legislation would not be suffered to remain a dead letter. InGermany, particularly, the enactments of Gregory aroused a feeling of intense indignation. The whole body of the married clergy offered the most resolute resistance, and declared that the canon enjoining celibacy was wholly unwarranted in Scripture. In support of their position they appealed to the words of the Apostle Paul, 1 Corinthians 7:2 and 7:9: "It is better to marry than to be burnt"; and 1 Timothy 3:2: "It behooveth therefore abishop to be blameless, the husband of one wife." They cited the words of Christ, Matthew 19:11: "All mentake not this word, but they to whom it is given"; and, recurred to the address of the Egyptian BishopPaphnutius at the Council of Nice. At Nuremberg they informed the papal legate that they would rather renounce their priesthood than their wives, and that he for whom men were not good enough might go seekangels to preside over the Churches. Siegfried, Archbishop of Mainz and Primate of Germany, when forced topromulgate the decrees, attempted to temporize, and allowed his clergy six months of delay for consideration. The order, of course, remained ineffectual after the lapse of that period, and at a synod held at Erfurt in October, 1074, he could accomplish nothing. Altmann, the energetic Bishop of Passau, nearly lost his life in publishing the measures, but adhered firmly to the instructions of the pontiff. The greater number of bishopsreceived their instructions with manifest indifference, and some openly defied the pope. Otto of Constance, who had before tolerated the marriage of his clergy, now formally sanctioned it. In France the excitement was scarcely less vehement than in Germany. A council at Paris, in 1074, condemned the Roman decrees, as implying that the validity of the sacraments depended on the sanctity of the minister, and declared them intolerable and irrational. John, Archbishop of Rouen, while endeavouring to enforce the canon of celibacy at aprovincial synod, was stoned and had to flee for his life. Walter, Abbot of Pontoise, who attempted to defend the papal enactments, was imprisoned and threatened with death. At the Council of Burgos, in Spain, thepapal legate was insulted and his dignity outraged. But the zeal of Gregory knew no abatement. He followed up his decrees by sending legates into all quarters, fully empowered to depose immoral and simoniacalecclesiastics.

It was clear that the causes of the simony and of the incontinence amongst the clergy were closely allied, and that the spread of the latter could be effectually checked only by the eradication of the former. Henry IV had failed to translate into action the promises made in his penitent letter to the new pontiff. On the subjugation of the Saxons and Thuringians, he deposed the Saxon bishops, and replaced them by his own creatures. In 1075 a synod held at Rome excommunicated "any person, even if he were emperor or king, who should confer an investiture in connection with any ecclesiastical office", and Gregory recognizing the futility of milder measures, deposed the simoniacal prelates appointed by Henry, anathematized several of the imperial counsellors, and cited the emperor himself to appear at Rome in 1076 to answer for his conduct before acouncil. To this Henry retorted by convening a meeting of his supporters at Worms on 23 January 1076. This diet naturally defended Henry against all the papal charges, accused the pontiff of most heinous crimes, and declared him deposed. Theses decisions were approved a few weeks later by two synods of Lombard bishopsat Piacenza and Pavia respectively, and a messenger, bearing a most offensive personal letter from Henry, was dispatched with this reply to the pope. Gregory hesitated no longer: recognizing that the Christian Faith must be preserved and the flood of immorality stemmed at all costs, and seeing that the conflict was forced upon him by the emperor's schism and the violation of his solemn promises, he excommunicated Henry and all his ecclesiastical supporters, and released his subjects from their oath of allegiance in accordance with the usual political procedures of the age.

Henry's position was now precarious. At first he was encouraged by his creatures to resist, but his friends, including his abettors among the episcopate, began to abandon him, and the Saxons revolted once more, demanding a new king. At a meeting of the German lords, spiritual and temporal, held at Tibur in October, 1076, the election of a new emperor was canvassed. On learning through the papal legate of Gregory's desire that the crown should be reserved for Henry if possible, the assembly contented itself with calling upon the emperor to abstain for the time being from all administration of public affairs and avoid the company of those who had been excommunicated, but declared his crown forfeited if he were not reconciled with the pope within a year. It was further agreed to invite Gregory to a council at Augsburg in the following February, at whichHenry was summoned to present himself. Abandoned by his own partisans and fearing for his throne, Henryfled secretly with his wife and child and a single servant to Gregory to tender his submission. He crossed the Alps in the depth of one of the severest winters on record. On reaching Italy, the Italians flocked around him promising aid and assistance in his quarrel with the pope, but Henry spurned their offers. Gregory was already on his way to Augsburg, and, fearing treachery, retired to the castle of Canossa. Thither Henry followed him, but the pontiff, mindful of his former faithlessness, treated him with extreme severity. Stripped of his royal robes, and clad as a penitent, Henry had to come barefooted mid ice and snow, and crave for admission to the presence of the pope. All day he remained at the door of the citadel, fasting and exposed to the inclemency of the wintry weather, but was refused admission. A second and a third day he thus humiliated and disciplinedhimself, and finally on 28 January, 1077, he was received by the pontiff and absolved from censure, but only on condition that he would appear at the proposed council and submit himself to its decision.

Henry then returned to Germany, but his severe lesson failed to effect any radical improvement in his conduct.Disgusted by his inconsistencies and dishonesty, the German princes on 15 March, 1077, elected Rudolph of Swabia to succeed him. Gregory wished to remain neutral, and even strove to effect a compromise between the opposing parties. Both, however, were dissatisfied, and prevented the proposed council from being held.Henry's conduct toward the pope was meanwhile characterized by the greatest duplicity, and, when he went so far as to threaten to set up an antipope, Gregory renewed in 1080 the sentence of excommunication against him. At Brixen in June, 1080, the king and his feudatory bishops, supported by the Lombards, carried their threat into effect, and selected Gilbert, the excommunicated simoniacal Archbishop of Ravenna, as pope under the title of Clement III. Rudolph of Swabia having fallen mortally wounded at the battle of Mersburg in 1080.Henry could concentrate all his forces against Gregory. In 1081 he marched on Rome, but failed to force his way into the city, which he finally accomplished only in 1084. Gregory thereupon retired into the exile of Sant' Angelo, and refused to entertain Henry's overtures, although the latter promised to hand over Guibert as aprisoner, if the sovereign pontiff would only consent to crown him emperor. Gregory, however, insisted as anecessary preliminary that Henry should appear before a council and do penance. The emperor, while pretending to submit to these terms, tried hard to prevent the meeting of the bishops. A small number however assembled, and, in accordance with their wishes, Gregory again excommunicated Henry. The latter on receipt of this news again entered Rome on 21 March, 1084. Guibert was consecrated pope, and then crownedHenry emperor. However, Robert Guiscard, Duke of Normandy, with whom Gregory had formed an alliance, was already marching on the city, and Henry, learning of his advance, fled towards Citta Castellana. The pontiffwas liberated, but, the people becoming incensed by the excesses of his Norman allies, he was compelled to leave Rome. Disappointed and sorrowing he withdrew to Monte Cassino, and later to the castle of Salerno by the sea, where he died in the following year. Three days before his death he withdrew all the censures ofexcommunication that he had pronounced, except those against the two chief offenders--Henry and Guibert. His last words were: "I have loved justice and hated iniquity, therefore I die in exile." His body was interred in the church of Saint Matthew at Salerno. He was beatified by Gregory XIII in 1584, and canonized in 1728 byBenedict XIII. His writings treat mainly of the principles and practice of Church government. They may be found under the title "Gregorii VII registri sive epistolarum libri" in Mansi, "Sacrorum Conciliorum nova et amplissima collectio" (Florence, 1759) and "S. Gregorii VII epistolae et diplomata" by Horoy (Paris, 1877).

Sources

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Transcription. This article was transcribed for New Advent by Janet van Heyst.

Ecclesiastical approbation. Nihil Obstat. September 1, 1909. Remy Lafort, Censor. Imprimatur. +John M. Farley, Archbishop of New York.

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Antipope Clement III (center) with Emperor Henry IV. The enthronement of Henry IV and Clement III, and the flight and death of Gregory VII. Codex Jenesis Bose q.6, dated 1157.

From a MS. of the mid twelfth-century Chronicle of Bishop Otto of Freising.



GREGORY VII., pope from 1073 to 1085. Hildebrand (the future pope) would seem to have been born in Tuscany—perhaps Raovacum—early in the third decade of the 11th century. The son of a plain citizen, Bunicus or Bonizo, he came to Rome at an early age for his education; an uncle of his being abbot of the convent of St Mary on the Aventine. His instructors appear to have included the archpriest Johannes Gratianus, who, by disbursing a considerable sum to Benedict IX., smoothed his way to the papal throne and actually ascended it as Gregory VI. But when the emperor Henry III., on his expedition to Rome (1046), terminated the scandalous impasse in which three popes laid claim to the chair of Peter by deposing all three, Gregory VI. was banished to Germany, and Hildebrand found himself obliged to accompany him. As he himself afterwards admitted, it was with extreme reluctance that he crossed the Alps. But his residence in Germany was of great educative value, and full of significance for his later official activity. In Cologne he was enabled to pursue his studies; he came into touch with the circles of Lorraine where interest in the elevation of the Church and her life was highest, and gained acquaintance with the political and ecclesiastical circumstances of that country which was destined to figure so largely in his career. Whether, on the death of Gregory VI. in the beginning of 1048, Hildebrand proceeded to Cluny is doubtful. His brief residence there, if it actually occurred, is to be regarded as no more than a visit; for he was never a monk of Cluny. His contemporaries indeed describe him as a monk; but his entry into the convent must be assigned to the period preceding or following his German travels and presumably took place in Rome. He returned to that city with Bishop Bruno of Toul, who was nominated pope under the title of Leo IX. (1048–1054). Under him Hildebrand found his first employment in the ecclesiastical service, becoming a subdeacon arid steward in the Roman Church. He acted, moreover, as a legate in France, where he was occupied inter alia with the question of Berengarius of Tours, whose views on the Lord's Supper had excited opposition. On the death of Leo IX. he was commissioned by the Romans as their envoy to the German court, to conduct the negotiations with regard to his successor. The emperor pronounced in favour of Bishop Gebhard of Eichstädt, who, in the course of his short reign as Victor II. (1055–1057), again employed Hildebrand as his legate to France. When Stephen IX. (Frederick of Lorraine) was raised to the papacy, without previous consultation with the German court, Hildebrand and Bishop Anselm of Lucca were despatched to Germany to secure a belated recognition, and he succeeded in gaining the consent of the empress Agnes. Stephen, however, died before his return, and, by the hasty elevation of Bishop Johannes of Velletri, the Roman aristocracy made a last attempt to recover their lost influence on the appointment to the papal throne—a proceeding which was charged with peril to the Church as it implied a renewal of the disastrous patrician regime. That the crisis was surmounted was essentially the work of Hildebrand. To Benedict X., the aristocratic nominee, he opposed a rival pope in the person of Bishop Gerhard of Florence, with whom the victory rested. The reign of Nicholas II. (1059–1061) was distinguished by events which exercised a potent influence on the policy of the Curia during the next two decades—the rapprochement with the Normans in the south of Italy, and the alliance with the democratic and, subsequently, anti-German movement of the Patarenes in the north. It was also under his pontificate (1059) that the law was enacted which transferred the papal election to the College of Cardinals, thus withdrawing it from the nobility and populace of Rome and thrusting the German influence on one side. It would be too much to maintain that these measures were due to Hildebrand alone, but it is obvious that he was already a dominant personality on the Curia, through he still held no more exalted office than that of arch-deacon, which was indeed only conferred on him in 1059. Again, when Nicholas II. died and a new schism broke out, the discomfiture of Honorius II. (Bishop Cadalus of Parma) and the success of his rival (Anselm of Lucca) must be ascribed principally, if not entirely, to Hildebrand's opposition to the former. Under the sway of Alexander II. (1061–1073) this man loomed larger and larger in the eye of his contemporaries as the soul of the Curial policy. It must be confessed the general political conditions, especially in Germany, were at that period exceptionally favourable to the Curia, but to utilize them with the sagacity actually shown was nevertheless no slight achievement, and the position of Alexander at the end of his pontificate was a brilliant justification of the Hildebrandine statecraft.

On the death of Alexander II. (April 21, 1073), Hildebrand became pope and took the style of Gregory VII. The mode of his election was bitterly assailed by his opponents. True, many of the charges preferred are obviously the emanations of scandal and personal dislike, liable to suspicion from the very fact that they were not raised to impugn his promotion till several years had elapsed (c. 1076); still it is plain from his own account of the circumstances of his elevation that it was conducted in extremely irregular fashion, and that the forms prescribed by the law of 1059 were not observed. But the sequel justified his election—of which the worst that can be said is that there was no general suffrage. And this sequel again owed none of its success to chance, but was the fruit of his own exertions. In his character were united wide experience and great energy tested in difficult situations. It is proof of the popular faith in his qualifications that, although the circumstances of his election invited assault in 1073, no sort of attempt was then made to set up a rival pontiff. When, however, the opposition which took head against him had gone so far as to produce a pretender to the chair, his long and undisputed possession tended to prove the original legality of his papacy; and the appeal to irregularities at its beginning not only lost all cogency but assumed the appearance of a mere biased attack. On the 22nd of May he received sacerdotal ordination, and on the 30th of June episcopal consecration; the empress Agnes and the duchess Beatrice of Tuscany being present at the ceremony, in addition to Bishop Gregory of Vercelli, the chancellor of the German king, to whom Gregory would thus seem to have communicated the result of the election.

The focus of the ecclesiastico-political projects of Gregory VII. is to be found in his relationship with Germany. Since the death of Henry III. the strength of the monarchy in that country had been seriously impaired, and his son Henry IV. had to contend with great internal difficulties. This state of affairs was of material assistance to the pope. His advantage was still further accentuated by the fact that in 1073 Henry was but twenty-three years of age and by temperament inclined to precipitate action. Many sharp lessons were needful before he learned to bridle his impetuosity, and he lacked the support and advice of a disinterested and experienced statesman. Such being the conditions, a conflict between Gregory VII. and Henry IV. could have only one issue—the victory of the former.

In the two following years Henry was compelled by the Saxon rebellion to come to amicable terms with the pope at any cost. Consequently in May 1074 he did penance at Nuremberg in presence of the legates to expiate his continued intimacy with the members of his council banned by Gregory, took an oath of obedience, and promised his support in the work of reforming the Church. This attitude, however, which at first won him the confidence of the pope, he abandoned so soon as he gained the upper hand of the Saxons: this he achieved by his victory at Hohenburg on the Unstrut (June 9, 1075). He now attempted to reassert his rights of suzerain in upper Italy without delay.

He sent Count Eberhard to Lombardy to combat the Patarenes; nominated the cleric Tedaldo to the archbishopric of Milan, thus settling a prolonged and contentious question; and finally endeavoured to establish relations with the Norman duke, Robert Guiscard. Gregory VII. answered with a rough letter, dated December 8, in which—among other charges—he reproached the German king with breach of his word and with his further countenance of the excommunicated councillors; while at the same time he sent by word of mouth a brusque message intimating that the enormous crimes which would be laid to his account rendered him liable, not only to the ban of the church, but to the deprivation of his crown. Gregory ventured on these audacious measures at a time when he himself was confronted by a reckless opponent in the person of Cencius, who on Christmas-night did not scruple to surprise him in church and carry him off as a prisoner, though on the following day he was obliged to surrender his captive. The reprimands of the pope, couched as they were in such an unprecedented form, infuriated Henry and his court, and their answer was the hastily convened national council in Worms, which met on the 24th of January 1076. In the higher ranks of the German clergy Gregory had many enemies, and a Roman cardinal, Hugo Candidus, once on intimate terms with him but now at variance, had made a hurried expedition to Germany for the occasion and appeared at Worms with the rest. All the gross scandals with regard to the pontiff that this prelate could utter were greedily received by the assembly, which committed itself to the ill-considered and disastrous resolution that Gregory had forfeited his papal dignity. In a document full of accusations the bishops renounced their allegiance. In another King Henry pronounced him deposed, and the Romans were required to choose a new occupant for the vacant chair of St Peter. With the utmost haste two bishops were despatched to Italy in company with Count Eberhard under commission of the council, and they succeeded in procuring a similar act of deposition from the Lombard bishops in the synod of Piacenza. The communication of these decisions to the pope was undertaken by the priest Roland of Parma, and he was fortunate enough to gain an opportunity for speech in the synod, which had barely assembled in the Lateran church, and there to deliver his message announcing the dethronement of the pontiff. For the moment the members were petrified with horror, but soon such a storm of indignation was aroused that it was only due to the moderation of Gregory himself that the envoy was not cut down on the spot. On the following day the pope pronounced the sentence of excommunication against the German king with all formal solemnity, divested him of his royal dignity and absolved his subjects from the oaths they had sworn to him. This sentence purpofted to eject the king from the church and to strip him of his crown. Whether it would produce this effect, or whether it would remain an idle threat, depended not on the author of the verdict, but on the subjects of Henry—before all, on the German princes. We know from contemporary evidence that the excommunication of the king made a profound impression both in Germany and Italy. Thirty years before, Henry III. had deposed three popes, and thereby rendered a great and acknowledged service to the church. When Henry IV. attempted to copy this summary procedure he came to grief, for he lacked the support of the people. In Germany there was a speedy and general revulsion of sentiment in favour of Gregory, and the particularism of the princes utilized the auspicious moment for prosecuting their anti-regal policy under the cloak of respect for the papal decision. When at Whitsuntide the king proposed to discuss the measures to be taken against Gregory in a council of his nobles at Mainz, only a few made their appearance; the Saxons snatched at the golden opportunity for renewing their insurrection and the anti-royalist party grew in strength from month to month. The situation now became extremely critical for Henry. As a result of the agitation, which was zealously fostered by the papal legate Bishop Altmann of Passau, the princes met in October at Tribur to elect a new German king, and Henry, who was stationed at Oppenheim on the left bank of the Rhine, was only saved from the loss of his sceptre by the failure of the assembled princes to agree on the question of his successor. Their dissension, however, merely induced them to postpone the verdict. Henry, they declared, must make reparation to the pope and pledge himself to obedience; and they settled that, if, on the anniversary of his excommunication, he still lay under the ban, the throne should be considered vacant. At the same time they determined to invite Gregory to Augsburg, there to decide the conflict. These arrangements showed Henry the course to be pursued. It was imperative, under any circumstances and at any price, to secure his absolution from Gregory before the period named, otherwise he could scarcely foil his opponents in their intention to pursue their attack against himself and justify their measures by an appeal to his excommunication. At first he attempted to attain his ends by an embassy, but when Gregory rejected his overtures he took the celebrated step of going to Italy in person. The pope had already left Rome, and had intimated to the German princes that he would expect their escort for his journey on January 8 in Mantua. But this escort had not appeared when he received the news of the king's arrival. Henry, who travelled through Burgundy, had been greeted with wild enthusiasm by the Lombards, but resisted the temptation to employ force against Gregory. He chose instead the unexpected and unusual, but, as events proved, the safest course, and determined to compel the pope to grant him absolution by doing penance before him at Canossa, where he had taken refuge. This occurrence was quickly embellished and inwoven by legend, and great uncertainty still prevails with regard to several important points. The reconciliation was only effected after prolonged negotiations and definite pledges on the part of the king, and it was with reluctance that Gregory at length gave way, for, if he conferred his absolution, the diet of princes in Augsburg, in which he might reasonably hope to act as arbitrator, would either be rendered purposeless, or, if it met at all, would wear an entirely different character. It was impossible, however, to deny the penitent re-entrance into the church, and the politician had in this case to be subordinated to the priest. Still the removal of the ban did not imply a genuine reconciliation, and no basis was gained for a settlement of the great questions at issue—notably that of investiture. A new conflict was indeed inevitable from the very fact that Henry IV. naturally considered the sentence of deposition repealed with that of excommunication; while Gregory on the other hand, intent on reserving his freedom of action, gave no hint on the subject at Canossa.

That the excommunication of Henry IV. was simply a pretext—not a motive—for the opposition of the rebellious German nobles is manifest. For not only did they persist in their policy after his absolution, but they took the more decided step of setting up a rival king in the person of Duke Rudolph of Swabia (Forchheim, March 1077). At the election the papal legates present observed the appearance of neutrality, and Gregory himself sought to maintain this attitude during the following years. His task was the easier in that the two parties were of fairly equal strength, each endeavouring to gain the upper hand by the accession of the pope to their side. But his hopes and labours, with the object of receiving an appeal to act as arbitrator in the dynastic strife, were fruitless, and the result of his noncommittal policy was that he forfeited in large measure the confidence of both parties. Finally he decided for Rudolph of Swabia in consequence of his victory at Flarchheim (January 27, 1080). Under pressure from the Saxons, and misinformed as to the significance of this battle, Gregory abandoned his waiting policy and again pronounced the excommunication and deposition of King Henry (March 7, 1080), unloosing at the same time all oaths sworn to him in the past or the future. But the papal censure now proved a very different thing from the papal censure four years previously. In wide circles it was felt to be an injustice, and men began to put the question—so dangerous to the prestige of the pope—whether an excommunication pronounced on frivolous grounds was entitled to respect. To make matters worse, Rudolph of Swabia died on the 16th of October of the same year. True, a new claimant—Hermann of Luxemburg—was put forward in August 1081, but his personality was ill adapted for a leader of the Gregorian party in Germany, and the power of Henry IV. was in the ascendant. The king, who had now been schooled by experience, took up the struggle thus forced upon him with great vigour. He refused to acknowledge the ban on the ground of illegality. A council had been summoned at Brixen, and on the 25th of June 1080 it pronounced Gregory deposed and nominated the archbishop Guibert of Ravenna as his successor—a policy of anti-king, anti-pope. In 1081 Henry opened the conflict against Gregory in Italy. The latter had now fallen on evil days, and he lived to see thirteen cardinals desert him, Rome surrendered by the Romans to the German king, Guibert of Ravenna enthroned as Clement III. (March 24, 1084), and Henry crowned emperor by his rival, while he himself was constrained to flee from Rome.

The relations of Gregory to the remaining European states ere powerfully influenced by his German policy; for Germany, by engrossing the bulk of his powers, not infrequently compelled him to show to other rulers that moderation and forbearance which he withheld from the German king. The attitude of the Normans brought him a rude awakening. The great concessions made to them under Nicholas II. were not only powerless to stem their advance into central Italy but failed to secure even the expected protection for the papacy. When Gregory was hard pressed by Henry IV., Robert Guiscard left him to his fate, and only interfered when he himself was menaced with the German arms. Then, on the capture of Rome, he abandoned the city to the tender mercies of his warriors, and by the popular indignation evoked by his act brought about the banishment of Gregory.

In the case of several countries, Gregory attempted to establish a claim of suzerainty on the part of the see of St Peter, and to secure the recognition of its self-asserted rights of possession. On the ground of "immemorial usage" Corsica and Sardinia were assumed to belong to the Roman Church. Spain and Hungary were also claimed as her property, and an attempt was made to induce the king of Denmark to hold his realm as a fief from the pope. Philip I. of France, by his simony and the violence of his proceedings against the church, provoked a threat of summary measures; and excommunication, deposition and the interdict, appeared to be imminent in 1074. Gregory, however, refrained from translating his menaces into actions, although the attitude of the king showed no change, for he wished to avoid a dispersion of his strength in the conflict soon to break out in Germany. In England, again, William the Conqueror derived no less benefit from this state of affairs. He felt himself so safe that he interfered autocratically with the management of the church, forbade the bishops to visit Rome, filled bishoprics and abbeys, and evinced little anxiety when the pope expatiated to him on the different principles which he entertained as to the relationship of church and state, or when he prohibited him from commerce or commanded him to acknowledge himself a vassal of the apostolic chair. Gregory had no power to compel the English king to an alteration in his ecclesiastical policy, so chose to ignore what he could not approve, and even considered it advisable to assure him of his particular affection.

Gregory, in fact, established relations—if no more—with every land in Christendom; though these relations did not invariably realize the ecclesiastico-political hopes connected with them. His correspondence extended to Poland, Russia and Bohemia. He wrote in friendly terms to the Saracen king of Mauretania in north Africa, and attempted, though without success, to bring the Armenians into closer contact with Rome. The East, especially, claimed his interest. The ecclesiastical rupture between the bishops of Rome and Byzantium was a severe blow to him, and he laboured hard to restore the former amicable relationship. At that period it was impossible to suspect that the schism implied a definite separation, for prolonged schisms had existed in past centuries, but had always been surmounted in the end. Both sides, moreover, had an interest in repairing the breach between the churches. Thus, immediately on his accession to the pontificate, Gregory sought to come into touch with the emperor Michael VII. and succeeded. When the news of the Saracenic outrages on the Christians in the East filtered to Rome, and the political embarrassments of the Byzantine emperor increased, he conceived the project of a great military expedition and exhorted the faithful to participation in the task of recovering the sepulchre of the Lord (1074). Thus the idea of a crusade to the Holy Land already floated before Gregory's vision, and his intention was to place himself at the head. But the hour for such a gigantic enterprise was not yet come, and the impending struggle with Henry IV. turned his energies into another channel.

In his treatment of ecclesiastical policy and ecclesiastical reform, Gregory did not stand alone, but on the contrary found powerful support. Since the middle of the 11th century the tendency—mainly represented by Cluny—towards a stricter morality and a more earnest attitude to life, especially on the part of the clergy, had converted the papacy; and, from Leo IX. onward, the popes had taken the lead in the movement. Even before his election, Gregory had gained the confidence of these circles, and, when he assumed the guidance of the church, they laboured for him with extreme devotion. From his letters we see how he fostered his connexion with them and stimulated their zeal, how he strove to awake the consciousness that his cause was the cause of God and that to further it was to render service to God. By this means he created a personal party, unconditionally attached to himself, and he had his confidants in every country. In Italy Bishop Anselm of Lucca, to take an example, belonged to their number. Again, the duchess Beatrice of Tuscany and her daughter the Margravine Matilda, who put her great wealth at his disposal, were of inestimable service. The empress Agnes also adhered to his cause. In upper Italy the Patarenes had worked for him in many ways, and all who stood for their objects stood for the pope. In Germany at the beginning of his reign the higher ranks of the clergy stood aloof from him and were confirmed in their attitude by some of his regulations. But Bishop Altmann of Passau, who has already been mentioned, and Archbishop Gebhard of Salzburg, were among his most zealous followers. That the convent of Hirschau in Swabia was held by Gregory was a fact of much significance, for its monks spread over the land as itinerant agitators and accomplished much for him in southern Germany. In England Archbishop Lanfranc of Canterbury probably stood closest to him; in France his champion was Bishop Hugo of Dié, who afterwards ascended the archiepiscopal chair of Lyons.

The whole life-work of Gregory VII. was based on his conviction that the church has been founded by God and entrusted with the task of embracing all mankind in a single society in which His will is the only law; that, in her capacity as a divine institution, she outtops all human structures; and that the pope, qua head of the church, is the vice-regent of God on earth, so that disobedience to him implies disobedience to God—or, in other words, a defection from Christianity. Elaborating an idea discoverable in St Augustine, he looked on the worldly state—a purely human creation—as an unhallowed edifice whose character is sufficiently manifest from the fact that it abolishes the equality of man, and that it is built up by violence and injustice. He developed these views in a famous series of letters to Bishop Hermann of Metz. But it is clear from the outset that we are only dealing with reflections of strictly theoretical importance; for any attempt to interpret them in terms of action would have bound the church to annihilate not merely a single definite state, but all states. Thus Gregory, as a politician desirous of achieving some result, was driven in practice to adopt a different standpoint. He acknowledged the existence of the state as a dispensation of Providence, described the coexistence of church and state as a divine ordinance, and emphasized the necessity of union between the sacerdolium and the imperium. But at no period would he have dreamed of putting the two powers on an equality; the superiority of church to state was to him a fact which admitted of no discussion and which he had never doubted. Again, this very superiority of the church implied in his eyes a superiority of the papacy, and he did not shrink from drawing the extreme conclusions from these premises. In other words, he claimed the right of excommunicating and deposing incapable monarchs, and of confirming the choice of their successors. This habit of thought needs to be appreciated in order to understand his efforts to bring individual states into feudal subjection to the chair of St Peter. It was no mere question of formality, but the first step to the realization of his ideal theocracy comprising each and every state.

Since this papal conception of the state involved the exclusion of independence and autonomy, the history of the relationship between church and state is the history of one continued struggle. In the time of Gregory it was the question of appointment to spiritual offices—the so-called investiture—which brought the theoretical controversy to a head. The preparatory steps had already been taken by Leo IX., and the subsequent popes had advanced still further on the path he indicated; but it was reserved for Gregory and his enactments to provoke the outbreak of the great conflict which dominated the following decades. By the first law (1075) the right of investiture for churches was in general terms denied to the laity. In 1078 neglect of this prohibition was made punishable by excommunication, and, by a further decree of the same year, every investiture conferred by a layman was declared invalid and its acceptance pronounced liable to penalty. It was, moreover, enacted that every layman should restore, under pain of excommunication, all lands of the church, held by him as fiefs from princes or clerics; and that, henceforward, the assent of the pope, the archbishop, &c., was requisite for any investiture of ecclesiastical property. Finally in 1080 the forms regulating the canonical appointment to a bishopric were promulgated. In case of a vacancy the election was to be conducted by the people and clergy under the auspices of a bishop nominated by the pope or metropolitan; after which the consent of the pope or archbishop was to be procured; if any violation of these injunctions occurred, the election should be null and void and the right of choice pass to the pope or metropolitan. In so legislating, Gregory had two objects: in the first place, to withdraw the appointment to episcopal offices from the influence of the king; in the second, to replace that influence by his own. The intention was not to increase the power of the metropolitan: he simply desired that the nomination of bishops by the pope should be substituted for the prevalent nomination of bishops by the king. But in this course of action Gregory had a still more ambitious goal before his eyes. If he could once succeed in abolishing the lay investiture the king would, ipso facto, be deprived of his control over the great possessions assigned to the church by himself and his predecessors, and he could have no security that the duties and services attached to those possessions would continue to be discharged for the benefit of the Empire. The bishops in fact were to retain their position as princes of the Empire, with all the lands and rights of supremacy pertaining to them in that capacity, but the bond between them and the Empire was to be dissolved: they were to owe allegiance not to the king, but to the pope—a non-German sovereign who, in consequence of the Italian policy of the German monarchy, found himself in perpetual opposition to Germany. Thus, by his ecclesiastical legislation, Gregory attempted to shake the very foundations on which the constitution of the German empire rested, while completely ignoring the historical development of that constitution (see INVESTITURE).

That energy which Gregory threw into the expansion of the papal authority, and which brought him into collision with the secular powers, was manifested no less in the internal government of the church. He wished to see all important matters of dispute referred to Rome; appeals were to be addressed to himself, and he arrogated the right of legislation. The fact that his laws were usually promulgated by Roman synods which he convened during Lent does not imply that these possessed an independent position; on the contrary, they were entirely dominated by his influence, and were no more than the instruments of his will. The centralization of ecclesiastical government in Rome naturally involved a curtailment of the powers of the bishops and metropolitans. Since these in part refused to submit voluntarily and attempted to assert their traditional independence, the pontificate of Gregory is crowded with struggles against the higher ranks of the prelacy. Among the methods he employed to break their power of resistance, the despatch of legates proved peculiarly effective. The regulation, again, that the metropolitans should apply at Rome in person for the pallium—pronounced essential to their qualifications for office—served to school them in humility.

This battle for the foundation of papal omnipotence within the church is connected with his championship of compulsory celibacy among the clergy and his attack on simony. Gregory VII. did not introduce the celibacy of the priesthood into the church, for even in antiquity it was enjoined by numerous laws. He was not even the first pope to renew the injunction in the 11th century, for legislation on the question begins as early as in the reign of Leo IX. But he took up the struggle with greater energy and persistence than his predecessors. In 1074 he published an encyclical, requiring all to renounce their obedience to those bishops who showed indulgence to their clergy in the matter of celibacy. In the following year he commanded the laity to accept no official ministrations from married priests and to rise against all such. He further deprived these clerics of their revenues. Wherever these enactments were proclaimed they encountered tenacious opposition, and violent scenes were not infrequent, as the custom of marriage was widely diffused throughout the contemporary priesthood. Other decrees were issued by Gregory in subsequent years, but were now couched in milder terms, since it was no part of his interest to increase the numbers of the German faction. As to the objectionable nature of simony—the transference or acquisition of a spiritual office for monetary considerations—no doubt could exist in the mind of an earnest Christian, and no theoretical justification was ever attempted. The practice, however, had attained great dimensions both among the clergy and the laity, and the sharp campaign, which had been waged since the days of Leo IX., had done little to limit its scope. The reason was that in many cases it had assumed an extremely subtle form, and detection was difficult when the simony took the character of a tax or an honorarium. The fact, again, that lay investiture was described as simony, inevitably brought with it an element of confusion, and, in the case of a charge of simoniacal practices, enormously accentuates the difficulty of determining the actual state of affairs. The war against simony in its original form was undoubtedly necessary, but it led to highly complicated and problematic issues. Was the priest or bishop, whose ordination was due to simony, actually in the possession of the sacerdotal or episcopal power or not? If the answer was in the affirmative, it would seem possible to buy the Holy Ghost; if in the negative, then obviously all the official acts of the respective priest or bishop—which, according to the doctrine of the church, pre-supposed the possession of a spiritual quality—were invalid. And, since the number of simoniacal bishops was at that period extremely large, incalculable consequences resulted. The difficulty of the problem accounts for the diversity of solutions propounded. The perplexity of the situation was aggravated by the fact that, if the stricter view was adopted, it followed that the sacrament of ordination must be pronounced invalid, even in the cases where it had been unconsciously sought at the hands of a simoniac, for the dispenser was in point of fact no bishop, although he exercised the episcopal functions and his transgressions were unknown, and consequently it was impossible for him to ordain others. In the time of Gregory the conflict was still swaying to and fro, and he himself in 1078 declared consecration by a simoniac null and void.

The pontificate of Gregory VII. came to a melancholy close, for he died an exile in Salerno; the Romans and a number of his most trusted coadjutors had renounced him, and the faithful band in Germany had shrunk to scant proportions. Too much the politician, too rough in his methods, too exclusively the representative of the Roman see and its interests, he had gained more enemies than friends. He was of course a master of statecraft; he had pursued political ends with consummate skill, causing them to masquerade as requirements of religion; but he forgot that incitement to civil war, the preaching of rebellion, and the release of subjects from their oaths, were methods which must infallibly lead to moral anarchy, and tend, with justice, to stifle the confidence once felt in him. The more he accustomed his contemporaries to the belief that any and every measure—so long as it opened up some prospect of success—was good in his sight, no matter how dangerous the fruits it might mature, the fainter grew their perception of the fact that he was not only a statesman but primarily the head of the Christian Church. That the frail bonds of piety and religious veneration for the chair of St Peter had given way in the struggle for power was obvious to all, when he himself lost that power and the star of hisopponent was in the ascendant. He had given the rein to his splendid gifts as a ruler, and in his capacity of pope he omitted to provide an equivalent counterpoise. We are told that he was once an impressive preacher, and he could write to his faithful countesses in terms which prove that he was not wanting in religious feeling; but in the whirlpool of secular politics this phase of his character was never sufficiently developed to allow the vice-gerent of Christ to be heard instead of the hierarch in his official acts.

But to estimate the pontificate of Gregory by the disasters of its closing years would be to misconceive its significance for the history of the papacy entirely. On the contrary, his reign forms an important chapter in the history of the popedom as an institution; it contains the germs of far-reaching modifications of the church, and it gave new impulses to both theory and practice, the value of which may indeed be differently estimated, but of which the effects are indubitable. It was he who conceived and formulated the ideal of the papacy as a structure embracing all peoples and lands. He took the first step towards the codification of ecclesiastical law and the definite ratification of the claims of the apostolic chair as corner-stones in the church's foundation. He educated the clergy and the lay world in obedience to Rome ; and, finally, it was due to his efforts that the duty of the priest with regard to sexual abstinence was never afterwards a matter of doubt in the Catholic Christianity of the West.

On the 25th of May 1085 he died, unbroken by the misfortunes of his last years, and unshaken in his self-certainty. Dilexi justitiam et odivi iniquitatem: propterea morior in exilio—are said to have been his last words. In 1584 Gregory XIII. received him into the Martyrologium Romanum; in 1606 he was canonized by Paul V. The words dedicated to him in the Breviarium Romanum, for May 25, contain such an apotheosis of his pontificate that in the 18th and 19th centuries they were prohibited by the governments of several countries with Roman Catholic populations.

BIBLIOGRAPHY.—A comprehensive survey of the sources and literature for the history of Gregory VII. is given by C. Mirbt, s.v. “Gregor VII.” in Herzog-Hauck, Realencyklopädie, 3rd ed. vol. vii. pp. 96 sqq. The main source for the reign of Gregory consists of his letters and decrees, the greater part of which are collected in the Registrum (ed. P. Jaffé, Bibliotheca rerum Germanicarum, ii., Berlin, 1865). The letters preserved in addition to this official collection are also reprinted by Jaffé under the title of Epistolae colleclae. The Dictatus Papae—a list of twenty-seven short sentences on the rights of the pope,—which is given in the Registrum, is not the work of Gregory VII., but should probably be ascribed to Cardinal Deusdedit. Further: A. Potthast, Bibliotheca historica medii aevi, i. (2nd ed., Berlin, 1896), pp. 541 sq., ii. 1351 ; P. Jaffe, Regesta pontificum (2nd ed., 1865), tome i. pp. 594-649. Nr. 4771-5313. tome ii. p. 751. The most important letters and decrees of Gregory VII. are reprinted by C. Mirbt, Quellen zur Geschichte des Papsttums (2nd ed., Tubingen, 1901), Nr. 183 sqq., pp. loo sqq. The oldest life of Gregory is that by Paul von Bermried, reprinted, e.g. by Watterich, Vitae pontificum, i. 474-546. Among the historians the following are of especial importance: Berthold, Bernold, Lambert von Hersfeld, Bruno, Marianus Scotus, Leo of Ostia, Peter of Marte Cassino, Sigebert of Gembloux, Hugo of Flavigny, Arnulph and Landulf of Milan, Donizo—their works being reprinted in the section “Scriptores” in the Monumenta Germaniae historica, vols. v., vi., vii., viii., xii. The struggles which broke out under Gregory VII. and were partially continued in the subsequent decades gave rise to a pamphlet literature which is of extreme importance for their internal history. The extant materials vary greatly in extent, and display much diversity from the literary-historical point of view. Most of them are printed in the Monumenta Germaniae, under the title, Libelli de lite imperatorum et pontificum saeculis XI. et XII. conscripti, tome i. (Hanover, 1891), tome ii. (1892), tome iii. (1897). The scientific investigation of the Gregorian age has received enormous benefit from the critical editions of the sources in the Monumenta Germaniae, so that the old literature is for the most part antiquated. This is true even of the great monograph on this pope—A. F. Gfrörer, Papst Gregorius VII. und sein Zeitalter (7 vols., Schaffhausen, 1859–1861), which must be used with extreme caution. The present state of criticism is represented by the following works: G. Meyer von Knonau, Jahrbücher des deutschen Reichsunter Heinrich IV. und Heinrich V., vol. i. (Leipzig, 1890), ii. (1894), iii. (1900), iv. (1903) ; W. Martens, Gregor VII., sein Leben und Werken (2 vols., Leipzig, 1904) ; C. Mirbt, Die Publizistik im Zeitalter Gregors VII. (Leipzig, 1894) ; A. Hauck, Kirchengeschichte DeutscUands (3 vols., Leipzig, 1894). The special literature on individual events during the Gregorian pontificate is so extensive that no list can be given here. On Gregory's elevation to the chair, cf. C. Mirbt, Die Wahl Gregors VII. (Marburg, 1892). See also A. H. Mathew, D.D., Life and Times of Hildebrand, Pope Gregory VII. (1910). (C. M.)

1911 Encyclopædia Britannica/Gregory (Popes)/Gregory VII



Carlo Emanuelle. Enrico IV del Sacro Romano Impero  in penitenza di fronte a Gregorio VII  
a Canossa, in presenza di Matilde




Saint Gregory has been criticized in past generations as an ambitious tyrant, even being called 'Holy Satan.' He is now generally recognized as having pursued an uncompromising policy that was driven by a desire for justice.

The son of a poor carpenter, Gregory was baptized Hildebrand. His modest beginnings made him indifferent to the materialism of most ecclesiastics of the period. As a young man, he was placed in the care of an uncle who was the superior of the monastery of Saint Mary on the Aventine in Rome, was professed a Benedictine, and educated at the Lateran school.

Squat and insignificant in appearance, Hildebrand had great force and ability. One of his teachers, John Gratian, was so impressed with him that when he became pope (or antipope, depending on how you view history) in May 1045 as Gregory VI, he appointed Hildebrand as his secretary. He accompanied Gregory VI into Germany when he was deposed in December 1046.

According to tradition, after the Gratian's death in 1047, Hildebrand became a monk at Cluny, then run by Saint Odilo and Saint Bruno of Toul, who was to become Pope Saint Leo IX in 1049. Hildebrand became abbot of Saint Paul- outside-the-Walls and acted as economus to the pope, restoring financial order to the treasury, order to the city, and acting as a support to the pope's efforts at reform.

He was recognized, in fact, as "the power behind the throne" during the reign of the next four popes. Hildebrand, as papal legate to France, mediated between Lanfranc and Berengarius of Tours during the controversy over the Eucharist. He also presided over the Council of Sens in 1054, which condemned Berengarius.

Hildebrand was influential in securing the election of Bishop Gebhard of Eichstaett as Pope Victor II in 1055, was papel legate to Empress-Regent Agnes of Germany's court in 1057 to get her to accept the election of Pope Stephen, and helped secure the election of Bishop Gerhard of Florence as Pope Nicholas II in 1059. During the Nicholas's pontificate, Hildebrand was instrumental in the publication of the papal decree mandating that the election of popes was to be vested in the college of cardinals and was responsible for negotiating a treaty of alliance with the Normans in the Treaty of Melfi in 1059. By now he was the best-known and most powerful prelate in the Church. He was appointed chancellor of the Apostolic See by Pope Alexander II.

After the death of Alexander II in 1073, Hildebrand, by then a cardinal and archdeacon, was elected pope by an overwhelming vote, and took the name Gregory VII upon his consecration on June 30. He immediately set to work to reform a very corrupt and decadent Church--a huge and thankless task. The secular and ecclesial rulers of the time would work against him. Bishoprics and abbeys were sold, simony was accepted, clerical celibacy was flamboyantly disregarded, tithes and offerings were misused and even bequeathed to the children of incontinent priests.

He deposed Archbishop Godfrey of Milan for simony, enacted decrees against simony and married clergy at his first synod in Rome, in 1074, and ordered an end to lay investiture at his second synod in 1075--decrees that aroused opposition. This was the investing of bishops and abbots elect with the symbols of their offices by lay princes, a practice that led to serious abuses and harm to religion.

A council assembled in Paris claimed that the new decrees were intolerable. Gregory held fast and went further in the abolition of the system of lay investiture, excommunicating anyone--even a king--who should confer an investiture in connection with an ecclesiastical office.

Gregory was generally successful with his reforms in England except in the matter of lay investiture, which right William the Conqueror refused to surrender; gradually Gregory succeeded in France by replacing practically the whole episcopate; but in Germany and northern Italy he met continued resistance. Unable to trust his own bishops, he used legates to announce and enforce his decrees. His most cunning enemy was Henry IV of Germany, who raised the clergy of Germany and northern Italy and antipapal nobles against Gregory. In the midst of celebrating Christmas midnight Mass in Saint Mary Major's, Gregory was kidnapped by Roman nobles and held captive for several hours until the people rescued him.

Henry called a meeting of German bishops at Worms to denounce him in 1076, the Lombardy bishops refused to obey him, and Henry sent an envoy to Rome to inform the cardinals that Gregory was a usurper and would be replaced by the emperor [letter]. Gregory excommunicated Henry the following day, releasing his subjects from allegiance to him, a hallmark in the history of the papacy. German nobles who felt no loyalty to Henry seized this opportunity to decide that Henry should forfeit his crown unless he received absolution from the pope within a year and appeared before a council over which Gregory should preside at Augsburg the following February.

Henry confronted with mutiny in Germany and unable to raise an army to march on Italy, was obliged to capitulate. After frantic appeals by letter to the pope, Henry swallowed his pride and decided to appear to comply. Accompanied by his wife, baby, and one attendant, the humiliated Henry crossed the Alps in the bitter winter of 1077 and approached the pope at the castle of Canossa. He was refused admission and spent three days, barefoot and dressed as a penitent, in the snow at the gate of the castle. While there might have been suspicion of Henry's motives, nothing could be proven, and Henry was admitted, whereupon he accused himself and was absolved.

Gregory's handling of the situation greatly changed the relation between church and state. In fact, Henry was merely biding his time. Nobles elected Henry's brother-in-law, Rudolph of Swabia, in his place, despite the lifting of the excommunication. Gregory wished to remain uninvolved but, in 1080, was forced to reinstate the excommunication and support Rudolph, who was killed in battle in October that year, when Henry violated all his agreements with him.

Henry worked for the election of Guibert, the archbishop of Ravenna, as antipope Clement III, and upon Rudolph's death, invaded Italy. He attacked Rome for two years and finally took it in 1084. Gregory sought harbor in the Castle Sant'Angelo. When Gregory refused Henry's demand that he crown him emperor, Henry had Guibert consecrated pope, and then Guibert crowned Henry emperor. Gregory remained at Sant'Angelo until he was eventually rescued by an army under Robert Guiscard, the Norman duke of Calabria. The sacked the city, which, of course, distressed the Romans, who vented their anger on Gregory because he had summoned Norman aid.

Gregory fled to Monte Cassino for a time and then to Salerno, out of favor and in broken health, having been abandoned by 13 of his cardinals. Gregory made one last appeal to the people but died the following year. He forgave his enemies as he lay dying and lifted all excommunications he had declared with the exceptions of Henry IV and Guibert. "I have loved righteousness and hated iniquity and that is why I die in exile," were among his last words. We can take it as his own judgement of his life. He had great and imperial aims and a noble courage. He believed that the unity of the Church stands far above the strife and clash of men, and that politics must be subordinate to moral and spiritual power.

In large measure, Gregory was successful in rejuvenating the Church, and the reforms of his pontificate marked a turning point in the history of the Church. It is now generally agreed by historians that his struggles with the monarchs of Europe were not a bid for personal power, as some used to think, but a titanic defense of the freedom of the Church against secular domination.

He had indeed fought single-heartedly and without personal ambition to free the Church from dependence on secular powers. But he pushed the claims of the papacy in respect of civil governors to unheard of lengths with unexampled vigor, and appeared to put too much reliance on secular and legal means to attain religious ends.

Though he did not clearly and unequivocally win the struggle, he did delineate the issues, particularly that of lay investiture, which 37 years after his death was won by the Concordat of Worms in 1122, when Emperor Henry V guaranteed the free election of bishops and abbots and renounced the right to invest them with the ring and staff--the symbols of their spiritual authority.

Gregory was unsuccessful in his efforts to reunite the Eastern churches to Rome, and his struggle with Henry prevented him from launching a crusade against the Turks and to drive the Saracens from Spain. Gregory's personal integrity and his strength in adversity cannot be questioned, and his name is deservedly given to a whole era of ecclesiastical reform and development; but he was never the object of a widespread cultus. He was canonized in 1606 by Pope Paul V, and despite the French and Austrian objections, Pope Benedict XIII made his feat day universal in the Church (Attwater, Benedictines, Delaney, Gill, MacDonald, White).

In art, Saint Gregory is dressed as pope and holds a book and ring. Otherwise, the Virgin and Child may appear on the altar, from whom a ray of light pieces Gregory's heart. A dove rests on his shoulder. He might also be shown being driven from Rome by soldiers (Roeder).

SOURCE : http://www.saintpatrickdc.org/ss/0525.shtml


 May 25

St. Gregory VII., Pope and Confessor

BEFORE his exaltation to the popedom, he was called Hildebrand. He was born, in Tuscany, and educated at Rome under his uncle the abbot of our Lady’s, upon the Aventin hill. He went afterwards into France, and embraced the monastic state at Cluni. Being called back to Rome he signalized himself by his zeal, sanctity, and learning, and preached with great reputation and fruit in the court of the pious emperor Henry III. surnamed the Black. The holy Pope St. Leo IX. had the highest esteem for him, often followed his counsels, ordained him subdeacon, and made him abbot of St. Paul’s, which church then belonged to a very small community of monks, and lay at that time almost in ruins, the greater part of its revenues being usurped by powerful laymen. Hildebrand recovered its lands and restored the monastery to its ancient splendour. In 1054 he was sent by Pope Victor II. legate into France in order to abolish the practice of simony in the collation of ecclesiastical benefices. He held for this purpose a council at Lyons, in which a certain bishop who was accused of simony, denied the crime with which he was charged. The legate bade him recite the Glory be to the Father, which the bishop readily endeavoured to do. But he was never able to pronounce the name of the Holy Ghost. At this miraculous conviction he was struck with remorse and confusion, and casting himself at the legate’s feet, humbly confessed his crime. This is related by Pope Calixtus II., St. Hugh of Cluni, William of Malmesbury, and St. Peter Damian, 1 and the last mentioned author assures us that he had the account from Hildebrand’s own mouth. The legate presided also in the council of Tours, in which Berengarius retracted and condemned the heresy which he had broached relating to the holy eucharist. 2 Pope Stephen IX. sent him on an embassy to the empress, and dying, ordered his return to be waited for, and his advice to be followed in the election of a new pope. By his direction Nicholas II., and after his death in 1061, Alexander II. were placed in St. Peter’s chair. This latter dying in 1073, Hildebrand, then archdeacon, was by compulsion exalted to the papacy. He left nothing unattempted to keep off that heavy burden from his shoulders, and among other expedients wrote to Henry IV. king of Germany, who was then in Bavaria, entreating him to interpose his authority in order to prevail that the project of his election might be set aside, declaring at the same time that if he were pope he could never tolerate his enormous and scandalous crimes. Notwithstanding this, Henry gave his assent to the saint’s election, and he was consecrated pope on St. Peter’s day. In his letters he was not able to forbear expressing his most sensible grief, and he with tears implored the succour of the prayers of the whole Church for grace and fortitude that he might be enabled worthily to discharge his functions. Before his ordination he wrote to the pious countesses Beatrice and Mathilda, advising them not to communicate with those bishops of Lombardy who had been convicted of simony, though king Henry espoused their interest, and he intimated to them a design of sending to that prince some pious persons who should give him wholesome advice, and exhort him to return to his duty. 3 The scandals which simony caused in the Church called for an apostolic zeal in the chief pastor to stem the torrent which was breaking into the sanctuary itself. The pope deposed Godfrey, archbishop of Milan, who had obtained that dignity by simony, and in a council which he held at Rome enacted a law by which all persons who should be guilty of that sin were declared incapable of receiving any ecclesiastical jurisdiction, and disqualified for holding any benefice whatever. This decree raised great murmurs in Germany, and the archbishop of Mentz was in danger of being murdered for labouring to put it in execution. Notwithstanding this opposition the pope judged that the more obstinate the evil was the greater was the necessity of a severe remedy, and he stirred up all zealous pastors rather to lay down their lives than to be remiss in maintaining the laws of God and his Church. He excommunicated Cencius a rich and powerful nobleman of Rome, and some other persons for certain notorious crimes. These sinners being incorrigible, grew desperate, and laid violent hands on the pope on Christmas night in 1075. In committing this outrage one of them attempting to strike off his head, gave him a deep wound, and the mutineers carried him to Cencius’s castle. But the people rescued him the next day, and banished the conspirators. The pope himself recalled and pardoned them, by which mildness he overcame their malice. This storm was not over when he was overtaken by another far more boisterous from a different quarter. Henry IV. king of Germany, who succeeded his pious father Henry III. surnamed the Black, in 1056, when he was only ten years old, governed well so long as he followed the counsels of his mother Agnes, and became a good soldier. But having taken the reins into his own hands, he by several acts of tyranny alienated first the princes of the empire, and afterwards began grievously to oppress the Church. He crushed a powerful rebellion of the Saxons in 1063; but in 1064 the dukes of Suabia, Carinthia, and Bavaria taking up arms gave him great disturbance, alleging that he had usurped several provinces to which he had no right, and that he had oppressed the liberty of the empire. When Gregory VII. was raised to the papacy, Henry wrote first to his holiness in the style of an humble penitent, condemning himself for having simoniacally sold the benefices of the Church, usurped a pretended right of giving the investitures of bishoprics, and grievously abused it in often promoting to ecclesiastical dignities persons most unworthy and unfit. The pope on his side had shown an extreme concern for his salvation, had caressed him, and sent him many obliging and tender letters, though always breathing an apostolic zeal. Henry showed by his actions that his pretended repentance was mere hypocrisy, for he continued to repeat the same crimes; and perceiving the inflexible disposition of his holiness, assembled at Worms on the 23rd of January, 1076, a conventicle of simoniacal time-serving bishops, who presumed to depose him from the pontificate, on pretence of an imaginary nullity in his election. The king sent this mock sentence to the pope at Rome, together with a contumelious letter. Gregory in a council at Rome declared the king and his schismatical adherents excommunicated, and took upon himself to pronounce that for his tyranny he had forfeited his crown, which he again confirmed in 1080. Many princes of the empire chose Rodolph duke of Suabia emperor in 1077; but that prince proved unfortunate in several battles, and died of the wounds which he received in one of them. Henry on his side set up Guibert, the excommunicated archbishop of Ravenna, for antipope; and 1084 entered Rome with an army, and besieged St. Gregory in the castle St. Angelo, but was obliged by Robert Guiscard the Norman, duke of Calabria, to retire, and the Tuscans gave his army a great overthrow in Lombardy. 4 Three devout princesses were at that time the most strenuous protectresses of the Holy See, namely, Agnes the empress dowager, who after being removed from the regency during her son’s minority by a faction of the princes, retired to Rome 1062, and there died a nun in 1077. The other two were Maud or Mathilda, the most pious countess of Tuscany, 5 and Beatrice, her mother. They were admirers and faithful imitatrices of the virtues of the pope, and were directed by his counsels in the paths of perfection. Amidst these storms St. Gregory enjoyed a perfect tranquillity of soul, having his heart strongly fixed on God, and adoring in all things his ever-holy will. He received all afflictions cheerfully, knowing them to be the greatest remedy and advancement in the interior man, if the exterior be humbled and beaten by many strokes. The author of the life of St. Anselm of Lucca assures us that his heart seemed perfectly disengaged from all earthly things, and that he attained to so eminent a gift of contemplation, that in the midst of the most distracting affairs, he appeared always recollected, and often fell into raptures. Duke Robert having rescued him from his enemies, conducted him for greater safety from Rome to Monte Cassino, and thence to Salerno, where God was pleased to put an end to his labours; for the saint falling sick in that city, he recommended for his successor cardinal Desiderius, abbot of Monte Cassino; and having received the last sacraments in perfect dispositions of resignation and piety, happily exchanged this mortal life for immortality, on the 25th of May, 1085, in the twelfth year of his pontificate. Several contemporary writers bear testimony to many miracles performed by him, or through his intercession after his death. 6 See St. Gregory’s epistles, and his exact life in the Bolland. t. 17. p. 113. and Mabillon, sec. 6. Ben. Also Lambert of Aschafnaburg, William of Malmesbury, Platina, Bzovius, &c. See Janning the Bollandist, Junij, t. 6. p. 167. Papebroke, t. 6. Maij, p. 70. and Benedict XIV.’s Apology for St. Gregory VII. l. 1. de Canoniz. Sanctor. c. 41. t. 1. Nat. Alex. sæc. xi. art. 11. and dissert. 2. art. 6. 7. Muratori, Annali d’Italia, t. 12 and 13. The life of St. Gregory VII. by Pandulphus of Piso, in Muratori, Scriptor. Ital. t. 3. p. 304: also by Paulus Bernriedensis of the same age, with the remarks of Muratori, ib. p. 314.

It may not be amiss to add what Du Pin, a most partial adversary, writes concerning him, when he draws his character: “It must be acknowledged,” says he, “that Pope Gregory VII. was an extraordinary genius, capable of great things; constant and undaunted in the execution; well versed in the constitution of his predecessors; zealous for the interests of the Holy See; an enemy to simony and libertinism; (vices which he vigorously opposed;) full of Christian thoughts and of zeal for the reformation of the manners of the clergy; and there is not the least colour to think that he was not unblemished in his own morals. This is the judgment which we suppose every one will pass upon him who shall read over his letters with a disinterested and unprejudiced mind. They are penned with a great deal of eloquence, full of good matter, and embellished with noble and pious thoughts; and we boldly say that no pope since Gregory I. wrote such strong and fine letters as this Gregory did.” Du Pin, Cent. 11, ch. 1, pp. 67, 68.

Note 1. Opusc. 19, c. 6. [back]

Note 2. Anonym. Chifflet. de multiplici damnat. Berengarius, et Pagi ad ann. 1055, n. 5. [back]

Note 3. St. Greg. c. 10, ep. 11. [back]

Note 4. Henry, after the death of St. Gregory VII. carried on his contests with the Popes Victor III., Urban II., and Paschal II. His own sons, Conrad and Henry joined the malecontents against him. The first died in a short time; but the latter was so successful, that Henry IV., after suffering the severest checks of fortune, died at Liege, in the year 1106, in the forty-sixth year of his reign, and fifty-sixth of his age. His son Henry V. continued his quarrels about the investitures with Paschal II., Galasius II., and Calixtus II., but made his peace with the last. His repeated perfidies to the princes of the empire and others rendered him odious and despicable, and his reign unhappy. He died in 1125, leaving no issue by his wife the empress Maud, daughter of our Henry I., and granddaughter of St. Margaret. She afterwards married Geoffrey Plantagenet, earl of Anjou, to whom she bore our Henry II. in whom, through her, the blood of our Norman kings was united with that of the English-Saxons from Edmund Ironside. [back]

Note 5. The Countess Maud or Mathilda was daughter of Boniface, lord of Lucca, and Beatrice, sister to the Emperor Henry III. Her only brother survived her father a very short time; and by his death she became heiress of all his dominions, and sovereign of Lucca, Parma, Reggio, Mantua, good part of Tuscany, &c. She was married to Guelpho, the younger duke of Bavaria, but never had any children. She employed her revenues and forces all her life in charities, and in the service of the church, and gained great reputation by her eminent virtue, conduct, and valour. She often commanded her armies in person, and continued the protectress of St. Gregory VII. till her happy death in 1115, in the seventy-sixth year of her age. She bequeathed good part of her dominions to the holy see; they are since called the patrimony of St. Peter, comprising Viterbo, Acqua Pendente, Civita Vecchia, &c. See her life by Donizo the monk, with the remarks of Leibnitz and Muratori’s Scriptores Ital. t. 5, p. 337. Several additional pieces relating to her, ib. t. 6, p. 94; also Lambert of Aschafnab. Muratori’s Annals, t. 12 and 13. Rome with the territory beyond the Tiber called Campagna de Roma, and Ravenna, were conferred on the holy see by King Pepin, who had rescued it from the tyranny of the Lombards. This donation was confirmed by Charlemagne and several succeeding emperors. See the Dissertation of Orsi Delia Origine del Dominio de Rom. Pontefici, and that of Cenni, On the Diplomas of Lewis Debonnaire, Otho I. and St. Henry II. [back]

Note 6. An account of several miracles of this saint, is given by Lambert of Aschafnaburg, a monk of Hirsfield, whom the great Scaliger prefers to all other German historians, both for diligence and exactness, and for the elegance and purity of his style, and who wrote his history the same year in which this holy pope died. (Lambert ad an. 1077.) Mention is also made of his miracles by Ordericus Vitalis, an Englishman, though a monk in Normandy, who wrote his ecclesiastical history in thirteen books, soon after the death of this pope. Likewise by Paulus Bernriedensis, &c.

  Baron Holberg, in his late abridged Universal History, (a work, notwithstanding the praises which some have very unjustly bestowed on it, equally superficial, and full of rancour, slanders, and mistakes,) most falsely advances that during this contest about investitures, Gregory VII. exposed ecclesiastical benefices, and everything that is sacred to sale, no less than the emperors did. Whereas it is most notorious, from the councils, epistles, and whole conduct of this pope, that the vice of simony never had a more zealous or a more implacable enemy.

  When avarice and incontinence threatened to invade even the altars, he stood in the breach, and by his vigilance and fortitude maintained their sanctity, dying with these words in his mouth: “I have loved justice, and have hated iniquity; therefore I die in a strange land.” As to the unhappy Emperor Henry IV., that prince during his minority, especially after the removal of his mother, fell into the hands of ambitious men, who found it their interest to flatter and indulge him in his passions. By which means he first by his tyranny provoked his subjects to revolt, and afterwards, by oppressing the church, endeavouring to fill it with simoniacal and unworthy pastors, and raising a most outrageous schism, rendered himself most notoriously obnoxious to the severest ecclesiastical censures.

The works of St. Gregory VII. consist of ten books of epistles, (extant t. 10, Conc.) with two appendixes, published by Dom Martenne. (Collect. Nova Veter. Scriptor. t. 1, p. 57.) The Exposition of the Seven Penitential Psalms, which has been sometimes ascribed to St. Gregory the Great, is more absurdly given by Du Pin and some others to Gregory VII. For this work is quoted by Paterius the disciple of St. Gregory the Great, by Nicholas I., &c. None of his sermons have reached us, though it was in them that he chiefly exerted his zeal and eloquence. The Emperor Henry III. and the greatest prelates and preachers of that age, admired his talent that way, and were in raptures as often as they heard him preach. The slanders which Spanheim, Turretin, and others have collected from Benno the schismatic, and other writers of the same cast, are confuted by their inconsistency, and by the writings of St. Gregory, &c. Moreover, the charge is overset by its own weight, and by Benno’s forgeries concerning the pretended magic of the learned Pope Sylvester II. and others. [back]

Rev. Alban Butler (1711–73).  Volume V: May. The Lives of the Saints.  1866.

SOURCE : http://www.bartleby.com/210/5/254.html

Ljouwert, Sint-Bonifatiustsjerke, kommunybank, Paus Gregoarius VII


San Gregorio VII Papa


- Memoria Facoltativa

Soana, Grosseto, ca. 1020 - Salerno, 25 maggio 1085

(Papa dal 30/06/1073 al 25/05/1085)

La riforma detta “gregoriana” non è solo opera di Ildebrando di Soana, poi papa Gregorio VII. Ma lui la soffre più di tutti, dopo aver aiutato pontefici riformatori per trent’anni. Di origine toscana, forse monaco, studia al Laterano, diventa cardinale con Alessandro II e nel 1073 gli succede. Riformare significa espellere tutti quelli – vescovi, abati, preti – che hanno mercificato la fede comprando cariche e facendo negozio dei sacramenti. Contro di essi si sono sviluppati dal basso movimenti di riforma (non sempre esenti da violenza). Con Gregorio, è il vertice che compie il massimo sforzo per cacciare gli indegni. E si scontra con i loro famelici parentadi, con gli interessi coalizzati, e con molte casate aristocratiche, da tempo abituate a scegliersi vescovi e preti. Papa Niccolò II (1059-61) ha già tolto ai sovrani e alla nobiltà romana l’ingerenza nelle elezioni papali. Ora Gregorio vieta su tutta la linea al potere laico di conferire i poteri spirituali (Sinodo del 1075). E poco dopo, con un documento detto Dictatus papae, codifica la sua visione di una Chiesa fortemente accentrata sul pontefice, come capo assoluto e diretto di ciascun vescovo, e col potere anche di destituire l’imperatore, esonerando i sudditi dall’obbedienza.

L’imperatore è il tedesco Enrico IV, 25 anni, re in Germania e in Italia, che si scontra col papa facendo eleggere a Milano un vescovo di sua fiducia. Alta protesta di Gregorio; ma Enrico replica, sostenuto da 30 vescovi tedeschi riuniti a Worms, dichiarando deposto il papa ("il falso monaco Ildebrando", dice il documento). Gregorio VII scomunica Enrico, che ora rischia il trono; vescovi e principi tedeschi gli impongono infatti di riconciliarsi col papa, in un incontro a Worms previsto nel febbraio 1077. Ma Enrico già in gennaio è a Canossa davanti al papa, in saio da penitente. E ottiene il perdono di Gregorio VII promettendogli di "sottostare al suo parere". Salva così il regno senza prendere impegni precisi. Poi continua come prima a nominare vescovi e abati. Nuovamente scomunicato, nel 1080 fa eleggere a Bressanone un antipapa (Clemente III). E fa occupare dalle sue truppe Roma.

Chiuso in Castel Sant’Angelo, il papa è poi liberato dal normanno Roberto il Guiscardo che viene dal Sud. Ma viene con mercenari predatori e assassini, che si fanno odiare dai romani per le loro atrocità. E l’odio ricade anche su Gregorio VII, che gli stessi romani nel 1073 avevano acclamato papa, prima ancora dell’elezione.
Finisce i suoi giorni a Salerno, in una desolazione ben espressa dalle famose parole che gli sono attribuite: "Ho amato la giustizia e detesto l’iniquità: perciò muoio in esilio". Dice di lui lo storico Muratori: "Pontefice onorato da Dio in vita e dopo morto da vari miracoli, e perciò registrato nel catalogo de’ santi". Papa Paolo V ne autorizzerà il culto nel 1606.

Etimologia: Gregorio = colui che risveglia, dal greco

Martirologio Romano: San Gregorio VII, papa, che, portando il nome di Ildebrando, condusse dapprima la vita monastica e con la sua attività diplomatica aiutò molto i pontefici del suo tempo nella riforma della Chiesa; salito alla cattedra di Pietro, rivendicò con grande autorità e forza d’animo la libertà della Chiesa dal potere secolare e difese strenuamente la santità del sacerdozio; per tutto questo, costretto ad abbandonare Roma, morì in esilio a Salerno.

Gregorio VII è uno dei più grandi papi della storia. Secondo la tradizione egli nacque a Sovana presso Grosseto, verso il 1020, dal fabbro Bonizone il quale al fonte battesimale volle che fosse chiamato Ildebrando.

Ricevette la prima formazione a Roma dallo zio, abate di S. Maria in Aventino. Fu quindi educato nel palazzo lateranense da due celebri precettori: Lorenzo, ex-arci vescovo di Amalfi, e l'arciprete Giovanni Graziano. Costui fu eletto dai romani papa col nome di Gregorio VI dopo che aveva indotto l'indegno adolescente Benedetto IX, suo figlioccio, ad abdicare, versandogli una somma di denaro. Nel sinodo di Sutri (1046), tenuto alla presenza di Enrico III, imperatore di Germania, Gregorio depose spontaneamente la sua dignità protestando di aver agito in buona fede, non per simonia.

Ildebrando, riluttante, lo seguì in esilio a Colonia, in qualità di suo cappellano. In quel tempo vestì l'abito benedettino. Quando però Bruno di Toul fu eletto papa, nella dieta di Worms, col nome di Leone IX, il giovane monaco fu invitato a ritornare a Roma suo malgrado. Per trent'anni Ildebrando fiancheggerà come consigliere, teologo, canonista, diplomatico e legato, l'opera di riforma di cinque pontefici, impegnati a combattere il concubinato del clero e la simonia. Leone IX lo ordinò suddiacono e lo fece priore ed economo del monastero di San Paolo fuori le mura perché riformasse la disciplina monastica e restaurasse la basilica. Stefano IX lo ordinò diacono e lo costituì arcidiacono della Chiesa romana, Alessandro II lo creò cardinale e cancelliere della medesima. Quando costui morì, tutto il popolo acclamò Ildebrando papa appena terminarono i funerali nella basilica di San Giovanni in Laterano. L'elezione fu fatta subito dopo dai cardinali nella chiesa di San Pietro in Vincoli. L'austero monaco si chiamò Gregorio. Aveva compiuto cinquant'anni, era pallido e piccolissimo di statura. Si fece ordinare prete, vescovo e quindi intronizzare con il beneplacito di Enrico IV il 30-6-1073.

Conscio della somma potestà che gli derivava dall'essere il successore di S. Pietro, si pose subito ad attuare il programma di riforma già vigorosamente iniziato dai suoi predecessori con l'aiuto di due intrepidi e focosi monaci: Umberto da Selva Candida (+1061) e S. Pier Damiani (+1072). Vera tempra di lottatore, estremamente volitivo, perspicace e di carattere impetuoso - non per nulla il Damiani lo aveva chiamato "santo satana" - Gregorio VII era l'uomo più indicato per rivendicare alla Chiesa le sue libertà, e far trionfare la giustizia e la pace nella sottomissione al Vicario di Cristo delle potenze secolari in tutto ciò che riguardava la salvezza del mondo cristiano.

Lo stesso anno in cui fu eletto papa, Enrico IV, intelligente ma superbo, falso e vizioso, nel tentativo di restaurare la sua autorità all'interno della Germania, aveva dichiarato guerra alla Sassonia, il più potente feudo dell'impero, ed era stato sconfitto e umiliato. Si rivolse allora al papa per averne l'appoggio, mostrandosi favorevole ai piani di riforma e promettendo di emendarsi da traffici simoniaci. Confidando nell'indispensabile unione tra il sacerdozio e l'autorità civile per il risanamento della società, Gregorio VII, nel sinodo quaresimale del 1074, rinnovò i decreti di scomunica contro la simonia e il concubinato del clero, omessi dai suoi predecessori, proibì l'esercizio delle funzioni religiose ai preti sposati e incitò il popolo a tenersene lontano. Nonostante le agitazioni e le ribellioni suscitate, il papa sostenne i suoi principi che davano esecuzione ad una antica legge ecclesiastica, convinto che lo stato matrimoniale fosse inconciliabile col sacerdozio.

Tuttavia, le cause principali degli scandali della chiesa erano l'eccessiva implicazione del clero negli interessi terreni, e il dominio dei laici negli affari ecclesiastici. Per tagliare i mali alla radice, nel sinodo del 1075 l'intrepido pontefice proibì anche ogni conferimento di uffici ecclesiastici da parte di laici e, in particolare, l'investitura dei vescovi per mano del re di Germania mediante la consegna simbolica del pastorale e dell'anello.

Contro simile decreto, sovvertitore della secolare consuetudine e della potenza imperiale, insorsero i signori feudali. Enrico IV scese decisamente in lotta aperta . Inebriato della vittoria conseguita sui Sassoni lo stesso anno, riprese i rapporti con i consiglieri scomunicati e nominò i titolari di parecchie diocesi, tra cui quella di Milano, che non era neppure vacante. Alla sua corte accolse persino un Cencio, capo dei malcontenti di Roma, il quale era riuscito a catturare il papa la notte di Natale mentre celebrava la Messa e rinchiuderlo grondante sangue in una torre. Il papa fece allo sconsiderato imperatore nuove rimostranze, gli rimproverò l'intrusione a Milano di Tedaldo, antiriformista, si dichiarò pronto ad un accordo, ma oralmente lo fece minacciare di scomunica e di deposizione qualora si fosse ostinato nella disubbidienza. Per tutta risposta Enrico IV convocò una dieta a Worms, nel gennaio del 1076, in cui ventisei vescovi condannarono e deposero Gregorio VII. Il re stesso, nella sua veste di patrizio romano, diresse a Ildebrando "falso monaco e non più papa" una lettera per ordinargli di scendere dalla cattedra "usurpata". Un mese dopo il papa lanciò la scomunica contro Enrico, gl'interdisse il governo della Germania e dell'Italia e sciolse i sudditi dal giuramento di fedeltà.

L'Europa rimase sbalordita dì fronte a quella punizione fino allora inaudita. Attorno all'imperatore si fece il vuoto. I Sassoni si risollevarono e i principi nella dieta di Tribur, presso Magonza, decisero di abbandonare definitivamente Enrico se fosse rimasto nella scomunica per più di un anno.
Una dieta da tenersi ad Augusta il 2-2-1077 avrebbe deciso in proposito alla presenza del papa, invitato a intervenirvi in funzione di arbitro. Enrico comprese che la sua situazione era drammatica. Piuttosto di umiliarsi dinanzi ai propri vassalli, preferì scendere con poca scorta in Italia, attraverso il Moncenisio, per umiliarsi dinanzi al papa. Gregorio VII, già in viaggio verso Augusta, alla notizia del suo arrivo si era chiuso nella rocca di Canossa (Emilia) della marchesa Matilde, seguace fedele e incondizionata del papato. Enrico si presentò per tre giorni successivi alle porte del castello "scalzo e vestito di saio come un penitente" (Reg. 4, 12) sollecitando l'ammissione e implorante l'assoluzione dalla scomunica. Dopo prolungate trattative, per i buoni uffici della suocera Adelaide di Susa, della cugina Matilde di Canossa e del padrino S. Ugo di Cluny, al quarto giorno ottenne di essere assolto e comunicato dal papa. Enrico riusciva così a spezzare il cerchio dei suoi avversari, mentre il papa, in quell'occasione più sacerdote che statista, si lasciava sfuggire di mano importanti vantaggi politici.

L'atto generoso di Gregorio non aveva soddisfatto appieno Enrico il quale avrebbe voluto, con l'assoluzione, anche la restituzione del trono, e aveva intiepidito i principi germanici i quali dessero nuovo re Rodolfo di Svezia, ambizioso cognato di Enrico. Nella guerra civile che ne seguì il papa tentò di porsi arbitro tra i due contendenti, ma Enrico, superiore di forze, con la minaccia di far eleggere un antipapa, chiese il riconoscimento per sé e la scomunica per suo cognato. Gregorio, invece, nel sinodo quaresimale del 1080, rinnovò la scomunica e la deposizione di Enrico, confermò Rodolfo e rinnovò il decreto dell'investitura con l'aggravante della scomunica. Nel sinodo tenuto a Bressanone poco dopo, Enrico fece di nuovo dichiarare dai vescovi Gregorio VII deposto. Al suo posto fu eletto Viberto, arcivescovo di Ravenna, con il nome di Clemente III.

Dopo la morte di Rodolfo in battaglia, Enrico sì trasferì in Italia con il suo esercito. Solo dopo quattro anni riuscì a entrare in Roma e occuparla (1084), fatta eccezione di Castel S. Angelo, in cui il papa ancora resisteva.

Tredici cardinali passarono dalla parte di Clemente il quale, a Pasqua, incontrò Enrico imperatore.
Gregorio sarebbe caduto in mano del suo avversario se, al suo grido di aiuto, non fosse giunto Roberto il Guiscardo, vassallo della Chiesa, che costrinse i tedeschi alla ritirata. Ma il saccheggio e l'atroce devastazione compiuti dalle sue soldatesche mercenarie provocarono tale inasprimento dei cittadini contro Gregorio, che gli resero impossibile la permanenza in città. Si ritirò quindi a Salerno, capitale dei normanni, dove morì il 25-5-1085 esclamando con il salmista: "Ho amato la giustizia e odiato l'iniquità, perciò muoio in esilio". (SI. 44, 8). Fu sepolto nel duomo. Non fu canonizzato formalmente, però Benedetto XIII ne estese la memoria a tutta la Chiesa nel 1728.

Con la sua morte sembrava sancita la sconfitta del papato per sempre. Era vero invece il contrario. I successori di Gregorio VII raccoglieranno il frutto del suo apparente insuccesso: il consolidamento dell'autorità giuridica, morale e politica della Chiesa che avrà il suo apogeo con Innocenzo III. Neppure egli era conscio del grande bene che operava per la santità e l'unione della Chiesa. Alla fine della sua esistenza terrena scriveva scoraggiato: "Da molto tempo chiedo all'onnipotente Signore di togliermi da questa vita o di rendermi utile alla nostra santa Madre Chiesa, e tuttavia né Egli mi ha tolto dalle mie afflizioni, né mi ha permesso di rendere alla Chiesa i servizi che vorrei" (Reg. 2, 49).

Nonostante che l'idea dominante di questo pontefice, quale appare dal tanto discusso documento detto Dictatus papae, fosse quella della supremazia del papato sull'impero, tuttavia non si può mettere in dubbio la rettitudine del suo operato in difesa dei diritti della Chiesa. Nel 1076 scrisse infatti ai principi e ai vescovi della Germania: "In questi giorni di pericolo, in cui l'anticristo si agita in tutte le sue membra, si troverebbe invano un uomo che preferisca sinceramente l'interesse di Dio ai suoi propri comodi... Voi mi siete testimoni che nessuna idea di secolare potenza mi ha spinto contro i principi cattivi e i sacerdoti empi, ma la comprensione del mio dovere e della missione della Sede Apostolica. Meglio per noi subire la morte da parte dei tiranni che, col nostro silenzio, renderci complici dell'empietà".

Questo "acerrimo difensore della Chiesa" fu pure il primo a concepire l'idea di una crociata. Egli progettò nel 1074 di recarsi personalmente alla testa di un grande esercito in Oriente, per liberare il Santo Sepolcro caduto nel 1070 in mano ai Turchi, e rinnovare l'unione con la Chiesa greca.

Prima della sua elevazione al pontificato romano, egli aveva favorito l'occupazione dell'Inghilterra nel 1066 da parte di Guglielmo I, duca di Normandia. In quella spedizione egli aveva visto una crociata e nel suo capo un campione della Chiesa contro la simonia. E noto pure quanto si sia adoperato per l'estinzione dell'eresia di Berengario, che insegnava a Tours, il quale sosteneva che l'Eucarestia è soltanto segno o simbolo del corpo di Cristo. Il Concilio tenuto nel 1054 in quella città sotto la presidenza del legato pontificio Ildebrando, si era accontentato della sua dichiarazione che il pane e il vino sull'altare dopo la consacrazione sono corpo e sangue di Cristo. Essendo in seguito ricaduto nel medesimo errore, Gregorio VII lo fece venire a Roma e nel sinodo quaresimale del 1079 l'obbligò ad accettare la dottrina ecclesiastica della "transostanziazione".

La Chiesa lo venera come santo dal 1728.

Autore:
Guido Pettinati

Voir aussi : http://catholicapedia.net/Documents/cahier-saint-charlemagne/documents/C365_Gregoire-VII-et-la-reforme-du-XI-siecle_16p.pdf